ELWATAN-ALHABIB
	
  
   
   
        
   
        
   
   MONSIEUR GHOZALI
 : TAISEZ-VOUS
Par : Nourredine BELMOUHOUB *
 
 Monsieur Sid Ahmed Ghozali, Vous fûtes Chef du Gouvernement et Vous aviez signé le décret exécutif n°92-75 du 20 février 1992  fixant les conditions de placement dans les centres d’internement crée  dans des zones à forte teneur de radioactivité nucléaire, ce dont vous  ne pouviez prétendre ignorer. Votre décret génocidaire affiché  clairement la nature de cette mesure tout en dissimulant avec une  subtilité sournoisement assassine l’objectif éradicateur des  commanditaires du crime odieux contre l’humanité, une basse besogne que  Vous aviez servilement accepté d’accomplir en décrétant je cite : «  Le placement dans un centre de sûreté est une mesure administrative à  caractère préventif qui consiste à priver toute personne majeure dont le  comportement est susceptible de compromettre dangereusement l’ordre et  la sécurité publics ainsi que le bon déroulement des services publics,  de sa liberté d’aller et venir en plaçant dans un des centres, créés par  arrêté du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales ». (Art  2), ce dont je qualifie de mort collective sur ordonnance,  Votre acte ressemblait à celui d’un gang monstrueux, à la solde des  déserteurs de l’armée française, dont Vous fûtes un sous-intendant.
 Dites-moi, dites nous Monsieur Ghozali, Vous êtes vous rendu compte  que cette escroquerie politique est la plus abominablement inouïe de  tous les siècles, car il faut reconnaitre qu’aucun gouvernement d’aucune  nation n’a livré ses propres fils à la radioactivité nucléaire,  ignominie la plus abjecte de l’histoire du monde, l’infamie la plus  abjecte dont on puisse avoir l’exemple. Rien ne rivalisera avec cet acte  qui nous a fait mal et qui continue à nous faire souffrir. Monsieur  Ghozali Vous avez agi mal pour le mal et Votre mal nous a fait très mal.  Tant de souffrances, tant de vies brisées, tant de sang et de larmes et  tant de veuves et d’orphelins, pourquoi ? Pour finir par reconnaitre  avoir été le « harki du système » et par afficher le regret d’avoir été  contre la volonté populaire, ce repentir n’attenue point nos douleurs.  On ne légifère ni sous la botte, ni dans la terreur, ni sur la pression  des monstres de la nomenklature, un geste souverain Monsieur Ghozali  (tant pis, si c’est un montagnard qui vous le rappelle), n’a d’effet que  dans la pleine liberté de l’exercice du pouvoir. J’affirme que ce  n’était pas Votre cas, en plus que dans cet enchevêtrement, d’apparentes  raisons maffieuses et de folies criminelles de février 1992, comment  pouvait-on avoir confiance en de tels « irresponsables » reconnus de  semblable essence et d’égale valeur.
 Aujourd’hui en faisant l’aveu de Vos erreurs, Vous réveillez en nous  nos douleurs et nos peines, ce genre d’honnêteté politique se nommait  jadis de la duplicité, naguère encore, cela se châtiait, lorsque l’on ne  faisait pas signer à tout un chacun, et à tout propos, des déclarations  sur l’honneur, les coupables de forfaitures étaient déshonorés.  Monsieur Ghozali a-t-on ravalé l’honneur et rendu inutiles les marques  des honneurs dévalorisés ? Je demande à nos académiciens d’inventer un  autre terme pour honneur, et de me donner, de l’ancien,  une définition  adéquate à son actuel sens. Alors le mieux que Vous ayez à faire c’est  tout dire, sinon taisez-vous.
  
 * Porte parole du Comité des Internés des Camps du Sud.
 
   
     
 
   
        
   
        
   
   Assassinat du
 Professeur Kerroumi
: Le D.R.S. vire à
 l’O.A.S.
            
                 
Par Iskander DEBACHE.
  
 Quand on dit « Chassez le naturel » ce n’est qu’une vue de l’esprit  tant la  réalité est autrement plus amère et sans même aller jusqu’à  dresser le moindre  procès d’intentions, au chapître des crimes, le  D.R.S. n’a pas encore montré sa  véritable capacité de nuisance. Le fait  est que ce pouvoir est dangereux et  comme à l’accoutumée, dès qu’il se  sent en situation de danger, il déploie ses  escadrons de la mort et  dresse les listes de personnalités à abattre.  L’assassinat du  professeur Kerroumi n’étant que l’introduction à un vaste  programme de  liquidations physiques et d’assassinats ciblés. Désormais, la  machine  de mort est relancée, nous savons à quoi nous attendre. Nous en avons   l’habitude…
 Les conclusions supposées de l’enquête présentées par Algérie-Focus  ne  collent pas! Exécutant les ordres de son officier traitant, le  journal a envoyé  un ballon d’essai pour jauger les réactions possibles.  Après, ils passeront à  autre chose. De toutes façons cette solution ne  les arrange pas, une personne  physique qui aurait avoué le meurtre  même sous la contrainte ou l’intimidation  pourrait tôt ou tard se  rebeller et les mettre en accusation! A ce propos, Le  cas de Malik  Medjnoun est très éloquent…
 Passés maîtres dans l’art de pousser au crime et marcher dans la  procession  du défunt, leur scenario est bien rodé. Dans quelques jours  leur presse aux  ordres tout à coup de nouveau rentrée sagement dans le  rang, annoncera la mort  d’un Islamiste anonyme à l’issue d’un accrochage avec les forces de  l’ordre,  un enième émir Abou-Foulène-El-Foultènaoui qu’ils auront pris soin  de  présenter en coupable désigné pour l’assassinat du professeur Kerroumi.  Avec  un peu de chance, ils enverront leur pleureuse de service Hamraoui  Habib Chawki  à l’enterrement de la victime pour verser des larmes de  saurien devant les  caméras de l’E.N.T.V. et les rédactions mises en  place pour donner l’illusion  d’un pluralisme médiatique de façade  joindront leur voix à la meute pour hurler  au crime Islamiste. Pour tenter de dissiper les doutes et en  guise de bonne foi, il  leur suffira tout au plus de s’offusquer  publiquement en affichant des  mines de vierges effarouchées puis de fustiger le  sceptiques du  « Qui-tue-qui » selon la formule préfabriquée et le tour sera  joué….Il  n’y aura ni enquête, ni expertise, ni ouverture d’information, ni  Sidi  Zakari comme si la diarrhée médiatique édulcorée bien qu’invérifiée du  fait  divers pouvait justifier et en même temps suffire à elle seule  pour s’affranchir  de toute exigence d’investigation et de justice  impartiale.
 Avec ce dernier crime, le D.R.S. n’a fait que renouer avec les causes   profondes de sa génèse ou plutôt de sa mise en place au début des  années quatre  vingt dix. La seule question qui reste à se poser serait:  Et maintenant, à qui  le tour?
 Le coup d’état de Janvier 1992 était la réaction de défense d’une  bourgeoisie  comprador parasite habituée à pomper dans la rente  pétrolière et qui n’entendait  pas se laisser déposséder de ses  privilèges à l’issue d’élections favorables au  F.I.S. La suite est  connue: Le coup d’état a suscité une réprobation mondiale et  poussé  dans ses derniers retranchements, la pouvoir a déployé sa stratégie de  la  terreur.Un Putch de généraux suivi d’une stratégie de la terreur  n’est pas  quelque chose de nouveau en Algérie. L’O.A.S. l’avait déjà  fait à la différence  près que pendant la décennie noire, le crime avait  du point de vue de la junte  quelque chose de préventif. Les listes de  personnalités à abattre étaient  étudiées et conçues de manière à cibler  tout ce qui potentiellement exhalait des  relents d’opposition  crédible. Aujourd’hui les choses ont changé, le D.R.S. et  ses hommes de  main ne tuent plus pour prévenir un changement, ils tuent par  instinct  de vengeance, parce qu’ils savent que désormais tout est fini, ce qui   les pousse à pratiquer la politique de la terre brûlée comme autrefois   l’O.A.S.
  
 Iskander DEBACHE. 
 
   
     
 
   
        
   
        
   
   Algérie: L’assassinat du
Professeur Kerroumi est la
preuve que le régime n’a
pas changé.
            
                
Si l’épouse du Professeur Ahmed Kerroumi a affirmé, avec autant  d’assurance et aussitôt que le corps sans vie de son époux a été  découvert, que celui-ci a été assassiné, c’est qu’elle a de sérieuses  raisons de le croire. Cette dame, qui a pu surmonter sa douleur, pour  prendre des photos de la victime et des lieux où elle a été découverte,  s’attendait vraisemblablement à une manipulation de l’enquête qui allait  être diligentée.
Son attitude est tout simplement dictée par l’absence de confiance en la  justice, et en la police, de son pays. Elle a pris ces photos, et fait  ces déclarations fracassantes et sans appel, parce que comme tous ses  compatriotes, elle connait la nature du régime, la totale soumission de  la justice à ceux qui dirigent ce pays, et l’usage quasi-mafieux que ces  derniers font de ce qui est très outrancièrement qualifié de « services  de sécurité ».
Il y a peu, avant que le dispositif scélérat d’auto-amnistie, proclamé  très pompeusement « Charte pour la paix et la réconciliation  nationale », ne soit rendu effectif par un décret présidentiel,  l’assassinat d’opposants politiques, voire même d’alliés du régime, par  ses propres « services de sécurité », les enlèvements, les  séquestrations dans des lieux de détention épouvantables, la torture,  d’une bestialité inouïe, et les exécutions sommaires, sur le bord des  routes, ou du haut d’hélicoptères, d’où on précipitait ces mêmes  personnes qui avaient été enlevées, séquestrées et torturées, était  monnaie courante.
Tous les Algériens savaient parfaitement à quoi s’en tenir. Les  « honorables agents de l’Etat » tels que spécifiés par la « Charte pour  la paix  et caetera « ne prenaient même pas la peine de se faire  discrets. C’est à peine s’ils n’organisaient pas des visites publiques  des endroits où ils faisaient subir l’enfer à leurs victimes. Nous les  avons vus dans leurs oeuvres, en ces temps où même certains journalistes  caracolaient fièrement sur les pistes de danse des Gasbathèques en  exhibant, mine de rien, les pistolets de gros calibres qui leur  faisaient des bosses sur le coeur, ou le derrière. J’ai entendu un jour,  de mes propres oreilles, une de ces brutes ignobles, un capitaine des  « forces spéciales », se vanter d’énucléer ses victimes avec une  fourchette, et de les obliger à se sodomiser les unes les autres, avant  de leur ôter la vie.
Les seules personnes qui semblaient ne pas croire à ces pratiques  massives, systématiques, systémiques et généralisées, étaient les  journalistes payés pour mentir aux opinions publiques internationales et  Rezzag Bara, le Président de l’Observatoire des Droits de l’Homme, ce  ver rampant, qui se sustentait du sang des victimes.
C’était leur boulot de nier l’indéniable, d’étouffer les cris des , de  travestir des assassins de masse, sadiques de surcroît, en sauveurs de  la république. Ils y étaient grandement aidés par les islamistes armés,  qui apportaient de l’eau au moulin de la propagande du régime, en  hachant menu des civils innocents, en violant les femmes de la  « ghanima », et en égorgeant des jeunes appelés pendant qu’ils  appelaient leur maman, et de s’en vanter lors d’interviews accordés à la  presse du régime.
Et donc, ces « islamistes » qui faisaient leur djihad en égorgeant des  adolescents, et en violant des petites filles, et qui collaboraient très  activement avec les « agents honorables de l’Etat », qui assassinaient  des recteurs d’université, des journalistes, des artistes et même des  généraux, et qui, les un et les autres, amassaient des fortunes  colossales, ont commis, dans l’impunité la plus totale, des crimes  contre l’humanité, et des crimes de guerre, à une échelle qui aurait  provoqué une indignation planétaire, si elle n’avait été confinée au  huis clos, grâce à la complicité active de la « presse la plus libre du  monde arabe ».
Lorsque le sang des innocents a fini par déborder le black-out, et par  interpeller les consciences, le spectre de poursuites pénales  internationales a commencé à planer au dessus des certitudes. C’est le  moment qu’a choisi le Président Boutelflika pour évacuer son concurent  Benflis, en promettant aux généraux qu’il leur apporterait leur amnistie  sur un plateau d’argent, s’ils lui permettaient de violer la  constitution, qui limitait à deux le nombre de ses mandats  présidentiels. Tout ce beau monde se mit donc d’accord sur cette grosse  arnaque. Toi et tes frères, et ton clan d’Oujda, et tes agents  américains, et tes émirs chasseurs, et tes businessmen égyptiens, et  toute ta smala vous gardez les clés de la maison, et nous les chwakars,  les vampires, les bouffeurs de caviar à la louche, après avoir été les  goinfrés de méchouis bédouins, nous gardons les clés de votre liberté.  Et la populace, le ghachi, les brosse à reluire, et les lécheurs en tout  genre, on les laisse se trucider les uns les autres. Il n’y a pas plus  cruel tortionnaire, ni pire assassin, que celui qui vient de la  populace. A-t-on jamais vu un général faire la sale besogne ? Non, bien  sûr. Il y a suffisamment de chiens dans la foule, pour qu’on mette  nous-même la main à la pâte.
Et c’est à peine si le dispositif honteux qui fut imposé aux Algériens,  n’exigea pas de ceux-ci de demander pardon à leurs propres  tortionnaires. Islamistes « dihadistes » et « agents honorables de  l’Etat », furent donc lavés des « accusations ignobles » qui pesaient  sur eux, et ils purent, enfin, se consacrer à d’autres activités que le  meurtre et le carnage, celles surtout qui consistaient à gérer les  fortunes qu’ils avaient amassées sur des tas de cadavres.
Nombreux, qui se voulaient pratiques, et qui usèrent de leur capacité à  agiter l’épouvantail de la terreur si le peuple n’acceptait pas la seule  issue qu’on lui laissait, de ne pas demander de comptes à ses  bourreaux, ont pu convaincre que cette amnésie honteuse et injuste pour  toutes ces victimes qui avaient été taillées en pièces, qui avaient été  énucléés avec des fourchettes, qui avaient été violées, dont on avait  violés les filles et les fils sous leurs yeux, et qui avaient été  réduits en charpie, était la seule issue possible. Un vrai chantage:  Accepter de tourner la page, sans la moindre question, soit continuer à  subir l’horreur.
Et le peuple n’eut pas d’autre choix que d’accepter cette honteuse  compromission. Hormis quelques voix d’hommes et de femmes d’honneur,  personne ne se dressa contre cette ignominie. Ni les démocraties  occidentales, ni les partis politiques algériens, ni les défenseurs des  Droits de l’Homme, et encore moins les journalistes algériens, hormis  ceux qui se confinèrent à rejeter l’amnistie des seuls islamistes, comme  si l’on pouvait dissocier des auteurs d’un même crime, juste parce que  les uns portaient une barbe, et d’autres une casquette. 
 Aujourd’hui, avec cet assassinat du Professeur Kerroumi, les clients  de la paix publique à tout prix, et les béats de toute sorte, découvrent  que rien n’a changé dans la nature profonde de ce régime criminel. Les  dispositifs sur l’auto-amnistie n’y changeront rien, si ce n’est une  impunité institutionnalisée.
Ceux qui ont assassiné des dizaines de milliers de nos compatriotes, qui  ont torturé, violé, et commis des exactions aussi nombreuses qu’elles  sont inqualifiables, et qui se vautrent publiquement dans cette impunité  officielle et officialisée, qui continuent de convoquer des patrons de  presse pour leur dicter des lignes de conduite, et qui vont jusqu’à  déborder des frontières du pays, pour voler au secours d’un Kadhafi, ces  gens là, ces assassins là, ne cesseront de nous hanter, et de répandre  le sang de nos compatriotes que si nous les traduisons devant la  justice, que nous leur demandions des comptes, sur tous leurs crimes,  sur leurs avoirs financiers, sur leurs complicités, et même sur les cas  de haute trahison dont ils se sont rendus coupables. Pour cela, nous  devons nous révolter, chasser ce régime odieux, créer une justice qui  n’obéissent au’au Peuple algérien, des services de sécurité qui  n’obeissent qu’à la Loi, et des Institutions qui sont au service du  peuple. Ce jour là, des hommes comme notre cher disparu, le Professeur  Ahmed Kerroumi, pourront vaquer à leurs devoirs civiques sans être  assassinés par des chiens.
 Il ne nous reste plus qu’à nous hisser à notre responsabilité, à  recouvrer notre nature d’Hommes et de Femmes dignes de ce nom, ou à nous  taire à jamais, et à rentrer dans notre niche.
 D.Benchenouf
 
   
     
 
   
        
   
        
   
        
      L’IDENTITÉ ET LE SYSTÈME ÉDUCATIF
:Les grands oubliés du discours du
 Président Bouteflika      
             
       
«Observons les nations développées : en quoi nous ont-elles dépassé? Elles nous dépassent par la connaissance.»      
      Mohamed Boudiaf     
             
    
     Professeur Chems Eddine Chitour
                    
                         Le dernier discours de Monsieur le Président m’a donné l’impression d’un
goût d’inachevé. Deux dimensions importantes ont été omises. Il s’agit,
d’abord, de la nécessité de réconcilier le peuple algérien avec son
identité au moment où l’Algérie se devait de célébrer le trente et
unième anniversaire du Printemps amazigh dans une vision oecuménique tant il
est vrai qu’une identité assumée dans ses multiples dimensions est notre
plus sûre défense immunitaire contre l’anomie du monde. Que l’on ne s’y
trompe pas. Le pays va mal, la vague contestataire, quoique généralisée, ne
dépasse pas pour le moment le seuil d’une contestation à caractère social.
Grâce à la généreuse manne pétrolière, le pouvoir peut l’éteindre
facilement. Mais l’absence de courroies de transmission démocratiques entre
l’Etat et la société est annonciatrice de perspectives dangereuses pour la
paix civile.
Face à l’impuissance d’un syndicat national dépassé et discrédité en
raison de son inféodation au pouvoir, l’intransigeance de syndicats autonomes
qui se développent rapidement n’est pas toujours un facteur de progrès comme
on peut l’espérer tant l’impatience et l’inexpérience peuvent aisément
prêter le flanc à des manipulations politiciennes et «diplomatiques»
douteuses. De son côté, le radicalisme d’une jeunesse désespérée et
dépolitisée est utilisé par les lobbies de la rente dans leur chantage
quotidien contre toute tentative d’encadrement juridique et administratif
d’une économie informelle qui brasse des milliards comme on l’a vu lors des
émeutes de janvier dernier.
Les dynamiques mondiales souterraines font de l’errance identitaire leur
fonds de commerce. Un exemple,? Personne ne savait qu’il y avait quarante
tribus en Libye, que la tribu dominante est celle des Kadafa et que la Libye
n’est pas un Etat au sens occidental du terme. En clair, la partition
inexorable ne changerait rien. Il nous a fallu quarante ans pour le découvrir
Qui empêcherait les officines occidentales de réfléchir à cela, s’agissant
de l’Algérie? D’autant que subitement, l’Occident découvre que dans les
pays arabes il y a des peuples qui aspirent à la liberté. C’est le sens à
titre d’exemple, du conclave au ministère français des Affaires étrangères
où nous avons vu Alain Juppé faire, à peu de frais, le mea culpa de la France
pour avoir soutenu les dictateurs contre leurs peuples.
Ainsi et comme l’écrit Jean-Christophe Ploquin, lors d’un colloque
organisé par le ministère des Affaires étrangères à Paris, le chef de la
diplomatie française a tendu la main aux mouvements islamistes qui respectent
l’Etat de droit, les principes démocratiques et le refus de la violence. La
France veut jeter un regard positif sur le «printemps arabe». Sa diplomatie
entend être plus à l’écoute des sociétés qui réclament libertés,
dignité et emplois. Elle juge que cette région renoue avec une tradition
d’ouverture qui s’était déjà manifestée plusieurs fois à travers
l’Histoire. Et elle entend oeuvrer pour soutenir les mouvements démocratiques
et peser sur les régimes réfractaires au changement. Telles sont les
indications données samedi 16 avril au soir par Alain Juppé, en conclusion
d’un colloque d’une journée qui s’est déroulé à l’Institut du Monde
arabe à Paris sur ce thème du «printemps arabe». Pour Alain Juppé, en tout
cas, le jeu en vaut la chandelle et il est temps d’écrire une nouvelle page.
«Trop longtemps, nous avons brandi le prétexte de la menace islamiste pour
justifier une certaine complaisance à l’égard de gouvernements qui
bafouaient la liberté et freinaient le développement de leur pays», a-t-il
déclaré à la fin du colloque. Aujourd’hui, c’est «la flamme de la
liberté qui se propage dans toute la région». «Ce printemps arabe ne doit
pas nous faire peur, a-t-il poursuivi.(1)
On l’aura compris, l’Algérie doit se battre. « A l’est, comme
l’écrit Isabelle Mandraud du journal Le Monde, une révolution et une guerre.
A l’ouest, bousculé par des manifestations, un roi s’engage dans une
réforme politique qui, au passage, arrimera solidement, espère-t-il, le Sahara
occidental à son royaume. Entre ses remuants voisins tunisien, libyen et
marocain, l’Algérie, le plus grand pays du Maghreb, est à l’étroit dans
ses frontières. Faisant ses adieux en quittant son poste le 24 mars,
l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, David Pierce, a averti : «L’Algérie
n’est pas immunisée contre les changements.» Les difficultés
s’accroissent pour les autorités algériennes, qui tentent de tenir tous les
bouts de la chaîne : se prémunir de la «contagion» des mouvements du Monde
arabe et apaiser la contestation qui monte de tous côtés sur son propre sol,
maintenir des relations de bon voisinage avec des pays devenus instables,
surveiller et mettre à l’abri un territoire qui a déjà connu une décennie
de violence ».
Le danger Aqmi
« Le front libyen constitue aujourd’hui la première source d’inquiétude.
L’organisation djihadiste Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), dont les
chefs sont algériens, pourrait «accaparer un armement lourd et sophistiqué de
nature à mettre en péril la sécurité dans cette région et bien au-delà»,
a fait valoir, mardi 5 avril, Abdelkader Messahel, ministre délégué algérien
chargé des Affaires maghrébines et africaines, en évoquant la situation en
Libye. Pour les opposants au régime algérien, l’argument de la sécurité
est entaché de soupçons, nourris par les rumeurs sur une aide à Mouamar El
Gueddafi qu’Alger s’emploie à démentir. Cernée sur sa droite comme sur sa
gauche par des mouvements importants, l’Algérie voit donc augmenter le péril
qu’il y aurait pour elle à rester immobile. D’où la levée de l’état
d’urgence qui était appliqué depuis dix-huit ans ; d’où, aussi, la
résurrection d’un vieux débat autour d’une Constituante. Mais ce que
montre surtout la nouvelle donne du Maghreb, c’est l’isolement
aujourd’hui, sur la scène internationale, de l’Algérie ».(2)
Ceci est clair, l’Occident va changer de fusil d’épaule, il va jouer les
peuples ou, mieux encore, les jeunesses arabes contre leurs gouvernants. Ceci
nous amène encore une fois à dire tout notre scepticisme concernant le
printemps arabe téléguidé sûrement de l’extérieur. Ces révolutions ou
révoltes ont pu s’épanouir à des degrés divers car le terreau était
favorable et là encore le discours du Président était en décalage avec la
jeunesse. Que l’on interroge le personnel politique des deux bords, on
s’aperçoit qu’il y a une complicité objective. Ils apprécient
différemment le discours, mais la jeunesse profonde, celle qui représente les
trois quarts de la population, n’a pas son mot à dire et ce n’est pas
quelques jeunes soigneusement triés pour chanter en coeur qui donneront le
pouls de cette jeunesse qui rêve de réussir sa vie, qui veut bien se sentir
dans le pays, qui ne veut pas mourir en mer qui, réellement n’a pas de pays
de rechange, contrairement à ceux qui quittent le navire quand il est en
perdition pour aller vers des cieux plus cléments et qui reviennent ensuite en
touristes dire «Il n’y a qu’à...» se prenant pour des messies en face
d’un pays convalescent et qui peine à se redéployer.
Que veulent les satrapes qui, à des degrés divers, ont confisqué la parole,
le pouvoir? Continuant un discours de courtisan qui donne la nausée, ils
prônent une Algérie installée dans les temps morts, coupée de sa jeunesse et
ceci en ameutant le ban et l’arrière-ban pour faire croire grâce à
«l’Unique» que tout va bien madame la Marquise, que tout est sous contrôle
et que la rente pourrait durer mille ans pour couvrir leur gabegie. Cruelle
erreur! l’Algérie ne va pas bien, elle est attaquée de toute part, et ce
printemps arabe, va nous atteindre d’une façon ou d’une autre.
Le redécoupage du monde doit nécessairement atteindre un domino central :
l’Algérie. Supposons que nous sommes dans une situation de chaos! qu’on se
le dise, nous sommes partis encore pour un demi-siècle de déstabilisation qui
installera définitivement l’Algérie dans les zones grises. Certes, nous
aurons un nouveau paysage politique avec un vernis de démocratie de liberté.
Ce qui est sûr, c’est que l’Algérie de nos rêves, celle pour qui la fine
fleur de ce pays a été fauchée, appartiendra définitivement à l’Histoire
Il me semble que la culpabilité du régime, du fait de sa fragilité, provient
du fait que face à la difficulté, on ne sent pas que nous avons en face de
nous un Etat stratège qui fait dans la pédagogie et qui a une vue d’ensemble
des problèmes. Cette distribution tous azimuts de la rente donne l’impression
que le gouvernement, dos au mur, pense gagner du temps et calmer les rues par le
démantèlement des règles que nous avons mis cinquante ans à édifier.
A titre d’exemple, les augmentations des différentes catégories ne rentrent
pas dans une grille unique de la Fonction publique qui donne l’impression que
c’est une juxtaposition de statuts particuliers, chacun étant plus
particulier que l’autre dans l’opacité la plus totale, chaque corps pensant
avoir touché le gros lot. On l’aura compris, face à un gouvernement attaqué
à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, et lâchant du lest, les
citoyens voient qu’ils peuvent régler leur problème par l’émeute ou par
les rassemblements. De plus, ceci est dangereux car il n’est pas demandé de
contrepartie. A titre d’exemple, la revalorisation des salaires des
enseignants n’a pas boosté l’université. Elle continue sur une cinétique
de contemplation des convulsions de la société sans y prendre part, n’étant
pas sollicité. Quand on dit que des milliers de diplômés ont quitté le pays,
il faut s’interroger pourquoi. Certes, on peut penser que certains ont
privilégié leur carrière. Est-ce à dire comme certains journaux
l’écrivent, sans savoir que tous ceux qui sont restés au pays sont du bas de
gamme? Non! ce n’est pas vrai! Il y a aussi une explication, peut-être que
ceux qui sont restés aiment aussi le pays et ont sacrifié leur carrière.
Ceci m’amène au deuxième oubli du discours de Monsieur le Président : la
formation des hommes. Si nous avons réalisé des routes, construit des
logements, amené de l’eau, c’est très bien, mais cela ne crée pas de la
richesse. Il faut savoir que notre système éducatif est en panne, notre
baccalauréat ne permet plus l’ascension sociale, banalisé et, réduit à un
ventre mou constitué par les lettres et les sciences naturelles, il a perdu les
disciplines mathématiques et physiques dont le pays a cruellement besoin. Les
baccalauréats mathématiques techniques et élémentaires ont pratiquement
disparu. On ne forme pas un ingénieur justement avec un bac sciences
Justement, à propos de la formation d’ingénieur, il est tragique de
constater qu’elle a disparu. Le plan énergie renouvelable, bien
qu’incomplet parce qu’il n’est pas adossé à une stratégie énergétique
d’ensemble, a besoin de milliers d’ingénieurs et de techniciens Au moment
où en Europe, les perspectives montrent que les futurs emplois seront de plus
en plus qualifiés comme nous lisons dans le Rapport publié par la Commission
européenne qui révèle que les pays de l’UE ont amélioré leurs systèmes
d’éducation dans des domaines essentiels au cours des dix dernières années.
Depuis 2000, l’Union est parvenue à relever de 37% le nombre des diplômés
en mathématiques, sciences et technologie, ce qui est largement supérieur à
l’objectif de 15% qu’elle s’était fixé. Androulla Vassiliou, commissaire
européenne à l’éducation, a déclaré à ce propos : «La bonne nouvelle,
c’est que les niveaux d’éducation européens se sont considérablement
améliorés. Le nombre de jeunes qui achèvent le second cycle de
l’enseignement secondaire ou obtiennent un diplôme de l’enseignement
supérieur est plus élevé qu’il y a dix ans.(3)
Réhabiliter l’Université
L’Université algérienne doit réhabiliter la formation d’ingénieurs et
de techniciens par milliers. Au lieu de s’acharner sur les Ecoles, il faut les
multiplier à l’infini. Le destin du pays qui repose sur ses élites doit se
décider en Algérie, nous n’avons pas besoin de tutelle qui doit nous
indiquer si nous sommes sur la bonne voie ou si nous devons encore faire des
efforts pour arriver à la norme, qui, on l’aura compris, est dictée par
l’Occident, notamment paléo-colonial. Il serait tragique que la formation des
hommes soit sous-traitée à l’extérieur. J’en appelle clairement à la
remise sur rail, avant qu’il ne soit trop tard, de la formation technologique
dans le pays, en réhabilitant la discipline des mathématiques, des
mathématiques techniques, en revoyant fondamentalement la formation
professionnelle, et naturellement en redonnant à la formation d’ingénieurs
ses lettres de noblesse.
Dans la cacophonie actuelle, ce qui restera dans le futur ce sont les hommes et
les femmes bien formés, fascinés par le futur et dont l’Algérie aura
besoin. Le destin de l’Algérie se jouera assurément dans cette génération,
soyons au rendez-vous de l’Histoire! Les conditions critiques d’implosion
demeurent, les frustrations persistent, les perspectives s’assombrissent et
enfin les fondements d’un développement durable du pays ne sont toujours pas
réalisés. Si nous nous arrêtons aux équilibres macroéconomiques et la
dette, il est évident que nous avons bénéficié d’une conjoncture favorable
à nos exportations d’hydrocarbures et de bonnes conditions pluviométriques
qui nous donnent un peu de répit. Cette embellie est indépendante de nos
efforts.
Seul le parler vrai, l’assumation sereine d’un passé dans toutes ses
dimensions, permettra de remobiliser le peuple algérien, en dehors des partis
politiques dont on connaît les limites. Saurons-nous alors, tous ensemble,
trouver le secret pour sauver l’Algérie en offrant à cette jeunesse en panne
d’espérance une perspective pour le futur autrement que par le mimétisme
ravageur d’un Occident sûr de lui et dominateur? La question reste posée
1.Jean-Christophe Ploquin. Alain Juppé veut que la France change son regard
sur le Monde arabe. Journal La Croix 17.04.2011
2.Isabelle Mandraud. L’isolement de l’Algérie, à l’étroit dans ses
frontières. Le Monde 08.04.11
3.http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/11/488&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=fr
Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp-edu.dz      
                    
 
   
     
 
   
        
   
        
   
        Violent réquisitoire de Sid Ahmed Ghozali : «Le régime actuel est pire que les islamistes»
   
 
                                 
 L’ex-Chef du Gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, a accusé clairement  «une partie du régime» d’être responsable de l’assassinat de  l’ex-Président algérien Mohammed Boudiaf. «C’est connu, j’ai décidé de  démission du Gouvernement après la mort de Boudiaf. Ceux qui n’étaient  pas convaincus du choix de Boudiaf à la tête de l’Etat sont derrière cet  assassinat», lâche Ghozali, dans un entretien publié par «Waqt El  Djazaïr». 
 C’est la première fois qu’un ex-responsable algérien, ayant gouverné  durant l’ère Boudiaf de surcroît, conteste ouvertement la version  officielle qui plaide «l’acte isolé». «Après l’assassinat de Boudiaf,  j’ai décidé de démissionner. A l’époque, j’avais rédigé une lettre  explicative de quatre pages dans laquelle j’explique beaucoup de choses à  propos de l’assassinat de Boudiaf et les raisons de mon retrait. Cette  lettre n’a jamais été publiée par nos médias», précise SAG. 
 Ce dernier a aussi évoqué l’arrêt du processus électoral en 1992 :  «Si j’avais su que l’Algérie déboucherait sur la situation actuelle, je  n’aurais jamais encouragé l’arrêt du processus électoral lorsque le FIS  l’avait remporté. A l’époque, je croyais que cet arrêt éviterait à  l’Algérie de tomber sous la botte d’un régime autocratique. (…)  Aujourd’hui, je me rends compte que le régime actuel est pire que les  islamistes. Je ne regrette rien parce que j’étais convaincu que le  régime retiendrait la leçon. (…) Mais je suis surpris de constater que  l’Algérie va de mal en pis», martèle Ghozali.
 Ali B. 
 
   
     
 
   
        
   
        
   
   La Grande-Bretagne et la France préparent leurs plans de guerre
  L’Axe du Mal colonialiste prépare
 l’invasion de la Libye (Answer)
    
   Brian BECKER
            Le  décor est désormais planté pour une invasion impérialiste de la Libye.  La Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis ont décidé de renverser  le gouvernement Libyen.
  Frustrés par l’échec de la campagne de bombardements de  l’OTAN qui n’a pas donné la victoire aux rebelles anti-Kadhafi, les  puissances principales de l’OTAN se préparent à une escalade dans la  guerre. Elles espèrent que la menace d’une escalade convaincra Kadhafi  et ses amis de quitter le pouvoir tout comme la menace d’une invasion en  juin 1999 avait convaincu Milosevic de capituler et permettre aux  forces de l’OTAN d’occuper le Kosovo. Une autre alternative sera de  procéder à une invasion militaire du pays.
  « … il est impossible d’imaginer l’avenir de la Libye avec Kadhafi au pouvoir, » ont écrit  Barack Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron dans un article commun publié simultanément dans le New York Times et plusieurs journaux européens le 15 avril.
  Dans cette dernière déclaration publique, le prétexte  invoqué initialement de « protéger les civils » dans la guerre civile  Libyenne (Résolution 1973 adoptée au Conseil de Sécurité de l’ONU le 17  mars avec l’abstention de la Russie, la Chine, l’Allemagne, le Brésil et  l’Inde) a été substituée par l’intention de remplacer le gouvernement  Libyen par un nouveau régime docile dans le pays qui détient les plus  grandes réserves de pétrole du continent africain.
  «  Aucun accord politique qui  maintiendrait en place le dictateur n’est viable. L’Occident et ses  partenaires doivent se préparer à exercer une pression politique,  économique et militaire jusqu’à son départ, » déclare le New York Times dans un éditorial du 15 avril.
  Ne vous laissez pas berner par la motivation  antidictateur affichée par le New York Times. Lorsque la CIA et les  services de renseignement britanniques ont renversé le gouvernement  démocratiquement élu du Dr. Mohammad Mossadegh et l’ont remplacé par la  dictature du Chah, le New York Times a écrit dans son éditorial : « les  pays sous-développés riches en ressources ont désormais reçu une leçon  sur le lourd prix qu’aura à payer celui qui oserait s’aventurer dans le  nationalisme fanatique.  »
  Mossadegh avait mérité l’étiquette de « fanatique »  parce qu’il avait osé nationaliser la compagnie pétrolière   Anglo-Iranian Oil Company (alias British Petroleum) et consacrer ses  revenus à sortir le pays de sa misère profonde.
  Toutes les victimes des invasions impérialistes et  « changements de régime » ont fait l’objet d’une diabolisation en bonne  et due forme. De l’Iran en 1953, le Guatemala en 1954, le Congo en 1961,  la Grenade en 1983, le Panama en 1989, la Yougoslavie en 1999,  l’Afghanistan en 2001 et l’Irak en 2003, le processus de diabolisation  des dirigeants est un préalable à l’agression. Les motivations des  envahisseurs sont pures et nobles. Les bombes larguées sont  intelligentes. Elles ne tuent que les méchants et les ennemis de la  liberté.
  En ce moment, les politiciens corrompus des deux côtés  de l’échiquier à Washington, depuis les Républicains du Tea Party  jusqu’à la plupart des Démocrates, font taire leurs divergences et  joignent leurs voix dans la condamnation du démon tandis que les troupes  se préparent, que les avions décollent et que les missiles de croisière  s’abattent sur leurs cibles. Ce sont des patriotes fidèles à l’Empire  et savent qu’ils peuvent rapidement perdre leur emploi privilégié et  choyé de « représentants du peuple » s’ils s’aventuraient à défier la  machine de guerre et son appareil de propagande médiatique. Car eux  aussi pourraient se voir diaboliser s’ils franchissaient la ligne.
  Le peuple des Etats-Unis ne veut pas de cette guerre. Il  veut la fin des guerres en Afghanistan et en Irak – deux autres guerres  au service de l’Empire. Il n’est pas dupe des mensonges du gouvernement  qui affirme que le pays n’a plus d’argent pour payer des enseignants,  des infirmières et autres travailleurs du secteur public et qui dans le  même temps mène une politique impérialiste à l’étranger au profit des  plus grandes banques et compagnies pétrolières et pour qui il n’y a plus  de problème de trésorerie lorsqu’il s’agit d’envahir et d’occuper un  pays où vivent d’autres travailleurs.
  Brian Becker
  Coordinateur national de la coalition ANSWER
  http://www.answercoalition.org/nati...
  Traduction "Le journal le Monde  titrera-t-il un jour "Nous sommes tous des salauds" ?" par VD pour le  Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.
                        
   
     
 
   
        
   
        
   
   Al Qaida: Imposture
 ou soucis
 sécuritaires .?
            
                
Mahmoud Hammana
 Dans son édition d’aujourd’hui,17/04/2011,le  quotidien arabophone pro-gouvernemental « Echourouk » publie à la une :
« selon une source bien informée,DROUDKAL rapporte que l’organisation   « El qaida « a profité de la guerre pour implanter cinq camps   d’entrainement en Lybie » et de poursuivre » que ses combattants ont   reçu ou réussi à récupérer des armes depuis les stocks d’armement de   Kaddafi ».Pour conclure « que les craintes algériennes quant à   l’extension de la guérilla à notre territoire se trouvent fondées ».
 Une telle version de ce qui pourrait etre des  retombées de la crise  lybienne sur la situation dans notre pays déjà  explosive eu égard au  ras- le- bol du citoyen aux prises avec la  succession de crises qui  secouent le pays et qui sont à l’origine des  émeutes jusque là  épisodiques dans bon nombre de villes à travers le  territoire national  mais appelées à dégénérer en évènements sanglants  qui placeront le pays  dans le sillage du printemps arabe en vertu de la  logique  indépendantiste d’un peuple issu d’une colonisation des plus  barbares  de plus d’un siècle et demi et qui voit son indépendance passer  de la  domination militaire d’une puissance étrangère au néocolonialisme  d’une  régence encore plus inique de ses supplétifs qui furent préparés  de  longue date à ce dessein ,permet d’envisager corrélativement deux cas   de figures:
 Si l’on considère que cette organisation fantome  fait toujours  apparition au gré des convenances des superpuissances afin  de leur  servir d’alibis là ou celles-ci veulent créer les foyers de  tentions  dans des perspectives obeissant à leurs agendas,on comprend  aisément  qu’impliquer EL QAIDA dans le contexte d’un gouvernement qui  n’a pas  hésité à voler au secours de son voisin, NERON de lybie en lui   fournissant dans un premier temps une aide diplomatique en s’opposant à   la création d’une zone d’exclusion aérienne qui aurait pu empecher le   massacre des populations civiles soumises à des bombardements   systématiques par mercenaires interposés dépéchés en grande partie   d’Israel que le fils ainé SEIF EL ISLAM a visité dès les premiers jours   des combats dans le but de négocier son concours vu les difficultés que   la résistance pose au tyran de Tripoli acculé dans son dernier bastion   de Bab el azizia et avec laquelle il n’arrive pas à en découdre malgré   l’arsenal militaire disproportionné en action depuis le débuts du   conflit et en envoyant ses éléments prendre part aux combats pour sauver   son  homologue d’une chute certaine mais dont il ne font qu’en  retarder  l’échéance en raison de la détermination des lybiens à en  finir avec  une dictature vieille de quarante-deux ans, on est amené à  situer la  version du journal qui véhicule la position officielle dans  le cadre des  manœuvres de diversion orchestrées par un système érodé  par les luttes  intestines des clans entre la ténébreuse DRS au cœur du  système et celui  des satellites d’un président sénile aux prises avec  ses difficultés  sanitaires et qui se refuse à toutes formes de  transition des commandes  du pays et dont le dernier discours traduit  l’état de délabrement du  sérail et ce,afin de canaliser la fureur d’une  société en ébullition et  dont le sentiment de frustration qu’elle  n’arrive plus à cacher préside  de sa misère du fait d’un pouvoir  régalien qui semble se délecter de ses  souffrances au vu de  l’indifférence affichée à son égard .L’autre volet  de ses subterfuges  demeure les récentes mesures expéditives décidées  aux profits d’une  société qui devient de plus en plus réticente aux  promesses officielle  et dont il fallait satisfaire les revendications à  coup de centaines de  milliards de dinars qui font office de soporifiques  afin de lui  permettre de reprendre son souffle mais qui n’ont pas  d’impact sur le  terrain au regard de la recrudescence des mouvements de  protestations  n’appelant plus à des réformes économiques mais s’attaque à  la  légitimité du système dont elle exige la refonte selon ses  aspirations  en contradiction évidemment  avec la détermination de la  caste des  généraux qui monopolisent le pouvoir à leurs services  exclusifs aux  détriments d’une jeunesse marginalisée en mal de  débouchées et qui  appréhende son avenir avec un pessimisme excessif  toutefois justifié.
 Le souffle des révoltes spontanées dans le  monde arabe menées,dans  un regain de confiance et de détermination de  s’émanciper de la tutelle  de ses tyrans, par une jeunesse humiliée et  meurtrie mais convaincue  de la nécessité de la rupture avec le passé et  qui s’est réconciliée  avec elle-meme ,et qui a entrainé jusque-là la  chute de deux des alliés  de l’occident et d’israel les plus surs(Benali  en Tunisie et Moubarak  en Egypte) a eu sur les usurpateurs du choix  populaire en algérie  l’effet de secousses telluriques conséquentes au  séismes tunisien et  Egyptien et dont l’impact malgré occulté est à  chercher dans la  confusion du régime qui pour cacher ses inquiétudes n’a  pas hésité  cette fois de corrompre non ses barons mais un large pan de  la société  civile qui a tendance à s’en démarquer au risque de lui faire  perdre le  credo de sa légitimité et de se confiner dans les  déclarations  contradictoires de ses ténors.Un facteur auquel s’ajoute  l’usure du  clan de la mafia occasionnée par la perte de ses meilleurs  éléments qui  ont passé l’arme à gauche,le reste étant aux prises avec  leurs  problèmes de santé ou ont tiré leur révérence se sentant à bout de   rouleau et de ce fait ils n’influent plus sur la scène politique au   point ou il n’arrive plus à sécuriser nos frontières à en croire   l’information telle que rapportée par Echourouk pour finir,à défaut   d’alternatives, par diaboliser une faction dont il se targuait dans un   passé récent qu’elle est dans sa phase résiduelle pour dissimuler ainsi   son embarras face au difficile choix qu’il se doit de faire d’etre aux   services de la dictature Lybienne  pour sauver la leur ou de se ranger   du coté de la nation pour sauvegarder ce qu’il lui reste de popularité   pour éviter l’effondrement d’un édifice au sein duquel plusieurs  brèches  sont ouvertes dont la plus significative reste l’impact qui a  valeur de  sérieuses mise en garde de la marche historique du 12 courant  des  étudiants à Alger perçue comme un message fort à son adresse de la  part  d’une jeunesse algérienne décidée à ne pas rester en marche de   l’histoire en emboitant le pas à leurs homologues Egyptiens pour ouvrir   le bal à d’autres acteurs de l’échiquier national.
 Signé:HAMMANA Mahmoud,retraité
Guémar.
 
   
     
 
   
        
   
        
   
   BOUTEFLIKA : LE DISCOURS
DE LA FIN,
UNE GUEULE  DE BOIS QUI
 FAIT SUITE A 50 ANS
DE MENSONGES.
Par Youcef Benzatat
 Ce n’est pas moins qu’un  effet d’annonce médiatique pour un non  événement politique. La chute du système  politique algérien se précise.  La mine grave, le ton
impersonnel, le verbe  indécis, la voix rauque et tremblante, BOUTEFLIKA  en repenti, avant lui, BEN  ALI, MOUBARAK, se sont aussi repenti la  veille de leur fin, dans une ultime  escarmouche de l’esprit pour un  dernier mensonge, pour une dernière tentative  d’abus de confiance, d’un  vicieux ensorcellement d’un peuple pudique, tous,  sommes convaincus  que c’est trop tard, le chameau est déjà a terre, le jour  de la vérité  est arrivé, les enfants des chouhadas ont grondé l’avant-veille,  ils  ont fait savoir que le vent de liberté qui a soufflé autrefois sur leur   pères est de retour, qu’à présent il les  habite, BOUTEFLIKA et ses  complices  savent que ce vent là, c’est le vent des hommes libres, ils  savent qu’il ne  les quittera plus jusqu’à la victoire finale, jusqu’à  leur fin qui se précise,  qui se précipite, qui est là au tournant du  cadran, quelques jours, quelques  semaines. Par ce discours, le compte à  rebours de la chute du système a déjà  commencé. L’ébranlement fut déjà  le discours du dauphin OUYAHYA un 30 mars, aujourd’hui le chameau est  achevé. Le temps fera le reste.
Dans quelques  jours notre peuple et a leur tète les étudiants  marcheront vers la liberté,  jusqu’à la victoire finale, jusqu’à la fin  de cette maudite première république  qui a corrompu notre humanité, qui  a usé notre dignité, qui a bafoué nos  droits, qui nous a réduit à  l’ignorance et à la résignation devant le bonheur et  la joie de vivre,  de travailler et de se nourrir de culture.
Que cette  nouvelle république qui s’annonce à l’horizon de ce combat à  venir, puisse se  nourrir de l’échec de cette expérience puérile de la  liberté, acquise dans la  foulée  des luttes des peuples pour leur  auto-détermination, dans le combat de  décolonisation, pour se prémunir  de l’oubli de soi dans le devoir de s’accomplir  dans la dignité, qui a  vu notre peuple tenté par toutes les turpitudes, et  tout ce qui est  dégradant pour notre humanité. L’autoritarisme et l’abus de  pouvoir  pour les uns, la corruption et le mensonge généralisé à toutes les   couches de la société et imposé par le pouvoir comme la conduite  incontournable,  et la complicité des subalternes ,qui savaient, et par  leur silence, en  échange de quelques dividendes de la rente de l’état.
Qu’ on se prépare  tous en cette veillée d’armes, pour le combat, pour  notre destin, armés de  courage et de détermination, jusqu’à la victoire  finale, quoi qu’ils en disent,  quoi qu’ils en fassent, quelque soit  leur force et quelque soit la barbarie  de la violence a laquelle ils  vont nous soumettre, nous avons déjà éprouvés  toutes les souffrances  auxquelles ils nous ont soumis, nous supporterons  celle-ci, nous la  sublimerons, car, c’est l’ultime violence qu’ils puissent nous   infliger. Au lendemain, il sera un autre jour, on sera déjà dans la  nouvelle  république, on aura dissous leur force diabolique qui est la  police politique,  et nous aurons dissous leurs institutions à travers  lesquelles ils  exerçaient sur nous leur domination.
Mais d’abord, ce jour, on ira tous leur  dire d’une seule voix, comme  dans un cœur d’anges, comme l’ont fait tous nos  autres frères : « le peuple veut la chute du système ».
 
   
     
 
   
        
   
        
   
    Rassemblement massif
anti-Israël au Caire ! ...
       |      |      |                 Descriptif/Commentaire LBS : Pas  une image des médias français concernant la manifestation de plus d’un  million de manifestants égyptiens sur la place Tahrir, au Caire, le 8  avril, pour exiger de leurs dirigeants militaires qu’ils abandonnent  Israël et lèvent le blocus sur la Bande de Gaza assiégée ! ... BHL,  va-t-il demander l’intervention de la France et de l’OTAN pour dire stop  aux menaces de l’Etat juif, qui préparerait une nouvelle offensive  massive (Plond durci) contre Gaza ? ... Je n’y crois pas un instant cela  dit, bien trop lâche pour aller bombarder une Population sans défense,  en ces temps de tension extrême. Le monde Arabe notamment en Egypte est  en ébullition, la moindre occasion, serait fatale à l’Etat Juif, raciste  et lâche qu’est Israël ! ... Le lobby juif sioniste n’agit toujours  qu’en position de force (ils ne sont fort que là, où les autres sont  faibles), j’en (Ahmed) connais quelque chose pour avoir encore été  convoqué la semaine derrière, à la Police Judiciaire, le Mardi 5 avril  2011, à la demande, du BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre  l’Antisémitisme), qui profite de taper sur les plus faibles, avec leurs  réseaux et l’asservissement du monde politique et médiatique ! ...  Voilà ! La réalité de notre pays, soumisse par le lobby juif (la maison  mère le CRIF), qui à la demande du Philosophe, Juif, BHL, envoie l’armée  Française en guerre contre la Libye, pour les intérêts d’Israël, et se  servent des institutions de notre République pour faire taire la moindre  critique à l’encontre du lobby Juif sioniste en France ! ... (LBS
    Plus d’un million de manifestants égyptiens se sont  rassemblés place Tahrir, au Caire, le 8 avril, pour exiger de leurs  dirigeants militaires qu’ils abandonnent Israël et lèvent le blocus sur  la Bande de Gaza assiégée. Les protestataires ont exprimé leur colère  contre Tel Aviv en brulant le drapeau israélien et en exigeant la  libération de la Palestine.  lls ont promis de rester aux côtés des  Gazaouis, qui souffrent sous les attaques israéliennes et quatre années  d’un siège étouffant.  De nombreux manifestants se sont dirigés  vers l’ambassade des États-Unis pour protester contre les attaques  meurtrières d’Israël contre Gaza. Ils ont déchiré le drapeau israélien  puis ont essayé d’accrocher le drapeau palestinien sur l’ambassade  israélienne.  Les manifestants ont également exigé que  les responsables ayant appartenu à l’ancien régime - principalement le  président déchu Moubarak et sa famille, soient poursuivis en justice.  Sous Moubarak, le régime égyptien  servait les intérêts d’Israël en l’aidant et en gardant le silence sur  les assassinats des Gazaouis. L’Égypte a imposé un blocus de Gaza depuis  que le gouvernement Hamas démocratiquement élu ait pris le contrôle du  territoire en 2007. Depuis lors, Israël a imposé un blocus étouffant sur  le territoire qui est à l’origine d’une crise humanitaire.  L’important parti politique égyptien des  Frères Musulmans a récemment demandé que le Conseil suprême des forces  armées agisse pour briser le siège de Gaza.  Les partis politiques d’Égypte disent  que le blocus de Gaza sert les intérêts d’Israël et des États-Unis et  menace la stabilité et l’indépendance régionales.  Pendant ce temps, des responsables  israéliens ne cessent de menacer de lancer une nouvelle offensive  massive contre Gaza. Ils ont dit que cette attaque pourrait même être  plus destructive et meurtrière que celle de fin 2008-début 2009, qui a  tué 1.400 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants.  http://www.alterinfo.net/Rassemblem...  | 
 
   
     
 
   
        
   
   Y-a-t-il encore un
 minimum de sagesse
 en Algérie pour lui
 éviter un sort à la
 lybienne?
            
                
Adel H.
 Qu’y-a-t-il encore à dire sur le régime algérien qui n’ait été dit?   Son illégitimité, ses échecs répétés, la corruption qui le mine, la   prédation qu’il a érigée en vertu, son absence de vision, la mainmise de   l’Armée et de la police politique sur tous les centres de décision,  les  institutions démocratiques de façade qui ne trompent personne,  etc.,  ont été analysés maintes et maintes fois sur LQA.
 Sur le front social, la contestation gagne tous les secteurs et il ne   se passe pas un jour sans qu’une nouvelle victime de la mal-vie et du   désespoir ayant décidé de mettre fin à ses jours pour ne plus avoir à   subir la précarité et l’absence totale de perspectives soit signalée.   Tout continue pourtant comme si de rien n’était et de nouveaux   prédateurs affûtent leurs griffes en attendant de succéder aux   vieillards usés jusqu’à la corde qui ont mis le pays en faillite.
 Le système politique algérien refuse obstinément de changer.
 A l’image de la famille Kadhafi qui s’accroche bec et ongles  au   pouvoir, préférant mettre le pays à feu et à sang plutôt que de passer   la main, la classe dirigeante algérienne, toujours aussi arrogante et   incapable de mesurer l’ampleur du désastre, continue de nier l’évidence.
 L’opposition, quant à elle, peine à trouver ses marques et toutes les   initiatives qu’elle prend rencontrent très peu d’écho. Il manque   toujours le catalyseur miraculeux qui permettra à la dynamique de   changement de démarrer de manière effective.
 Quelle forme prendra l’inévitable changement dans notre pays?   Sera-t-il pacifique? Les tenants du pouvoir en place auront-ils assez de   bon sens pour éviter au pays un nouveau bain de sang? Qui peut le dire   aujourd’hui? Le silence radio qui règne depuis quelques jours est-il  le  présage à une action résolue pour sortir le pays de l’impasse de la  part  de nouveaux acteurs au niveau de l’institution militaire ou bien  est-ce  encore et toujours la même partition faite de ruses et de  manipulation  qui se joue?
 Nous sentons tous confusément que ce pouvoir usé et cerné de toutes   parts se trouve dos au mur et qu’il ne passera pas l’année. Y a-t-il   toutefois en son sein des personnalités qui n’ont pas perdu tout sens   patriotique et qui vont tenter d’impulser une réforme radicale du   système? Ou bien faudra-t-il que la population occupe la rue et crie sa   colère sans discontinuer jusqu’à ce que toute la nomenklatura qui tient   le pays en otage soit balayée? Tout le monde appréhende certainement   cette confrontation porteuse de gros dangers.
 Mais y-a-t-il encore un minimum de sagesse dans notre pays pour lui éviter un sort à la libyenne?
 
   
     
 
   
        
   
        
   
   Les illusions de Bashar al-Assad :
 La  rhétorique de la
résistance ne cache plus
 le caractère
 répressif du  régime syrien
(Al Jazeera)
   
   Lamis ANDONI
            Bashar  al-Assad, le président syrien, continue à croire que son soutien à la  "résistance contre Israël" distingue son régime des autres régimes de la  région et que par conséquent, il est protégé des révolutions qui ont  chassé des présidents pro-occidentaux en Tunisie et en Egypte. Son  soutien du Hamas et du Hezbollah le rend peut-être plus populaire parmi  les populations arabes mais il se fait beaucoup d’illusions s’il  s’imagine que cela rend le meurtre de militants pacifiques plus  acceptable.
  L’éruption des révolutions arabes est la conséquence de  dizaines d’années de répression et de l’injuste répartition des  richesses : deux problèmes qui ont fortement handicapé les gouvernements  arabes, qu’ils soient pro ou anti-occidentaux.
  Et la Syrie est un des états les plus répressifs de la  région ; des centaines si non des milliers de personnes ont disparues  dans ses prisons infâmes. Certains réapparaissent après des années,  d’autres au bout de dizaines d’années et beaucoup ne réapparaissent  jamais.
  Les Syriens n’ont pas été les seules victimes. D’autres  arabes comme les Libanais qui ont été enlevés au cours des dizaines  d’années pendant lesquelles la Syrie à contrôlé son voisin, des membres  jordaniens du partie Baas au pouvoir qui n’étaient pas d’accord avec  leurs dirigeants et des membres des différentes factions palestiniennes,  font aussi partie des victimes.
  Les Syriens qui critiquent le régime sont souvent  arrêtés et accusés -en dehors de toute procédure légale- d’être des  agents des USA ou d’Israël dont le but est de saper "les politiques de  stabilité et d’opposition".
  Mais ces abus n’ont jamais été condamnés comme il aurait  fallu par les partis politiques arabes ni par la société civile, qui  ont soutenu la position syrienne vis à vis d’Israël tout en refusant de  voir sa politique répressive.
  Et c’est pourquoi, alors même que les dissidents syriens  dont des intellectuels influents de la gauche nationaliste, sont  incarcérés dans les prisons syriennes, d’autres intellectuels et  militants arabes se sont réunis en grand nombre à Damas pour faire  l’éloge du rôle que la Syrie joue dans la "défense des causes arabes".
  Cette hypocrisie a conforté la conviction du régime  d’être à l’abri des critiques que subissent les gouvernements répressifs  pro-occidentaux de la région.
  Le mythe de la résistance
  Bien que la domination de Hafad al-Assad, le président  défunt, ait été encore plus impitoyable que celle de son fils, Bashar,  qui lui a succédé en 2000, l’appareil de sécurité répressif continue à  tenir d’une main de fer les institutions de l’état.
  Sous Bashar al-Assad, le régime continue d’utiliser son  statut de "résistant" pour justifier la suppression de la liberté  d’expression et le musellement de l’opposition.
  Mais il est peut-être temps maintenant d’examiner  sérieusement la prétention qu’a la Syrie d’être un état qui fait de la  résistance et qui serait donc en conséquence plus légitime que les  autres régimes ou dictatures arabes.
  Sur un plan plus général, la position de la Syrie a en  effet empêché Israël et les USA de complètement infiltrer d’autres états  plus accommodants ou carrément inféodés. Mais si la Syrie a bien  contribué à empêcher Israël de faire la paix avec plus d’états de la  région, cela n’a pas été sans compromis politiques.
  La revendication de la Syrie d’être "une forteresse de  résistance" s’appuie sur deux facteurs : Le premier est le fait que  Damas ait refusé de signer un traité de paix avec Israël tant que le  plateau du Golan qu’Israël occupe depuis 1967, ne lui était pas rendu ;  le second c’est le soutien qu’il offre à divers groupes palestiniens  ainsi qu’au Hezbollah du Liban.
  Il n’y a pas de doute que son refus d’accepter un  compromis avec Israël, à la différence de l’Egypte, la Jordanie et  l’Organisation de Libération de la Palestine (PLO), a augmenté le crédit  de la Syrie dans le monde arabe et renforcé son rôle géopolitique. Mais  la Syrie a fait un compromis qui lui permet de se poser comme un état  "d’opposition" tout en s’assurant que ses frontières avec Israël  demeurent le front "d’opposition" le plus tranquille qui soit. Elle est  arrivée à cela en prenant les mesures les plus brutales pour empêcher le  trafic d’armes vers le Golan et en s’assurant que les Syriens, les  Palestiniens et autres, soient dans l’incapacité absolue de traverser  ses frontières étroitement surveillées.
  Les Syriens ou les membres des groupes palestiniens basé  à Damas, n’oseraient donc jamais essayer de passer des armes en  contrebande ou d’attaquer Israël comme d’autres l’ont fait via la  Jordanie ou les frontières du Liban.
  De plus, la Syrie s’est montrée étonnamment peu encline à  dénoncer l’expropriation de la terre palestinienne, la construction des  colonies et le transfert de colons juifs sur le plateau du Golan. Il y a  plus de 30 colonies juives qui regroupent au moins 20 000 colons sur le  plateau du Golan qui est considéré comme une des meilleures terres  cultivables. La population arabe de la région est passé de 130 000  personnes en 1967 à 20 000 aujourd’hui car Israël a exproprié toute la  terre à l’exception de 6 pour cent.
  La Syrie affirme qu’Israël doit se retirer de tout le  Golan, quel que soit le nombre de colonies et de colons. Cette  revendication paraît logique mais le silence de la Syrie en ce qui  concerne les activités d’Israël sur le Golan a contribué à cimenter le  calme de facto qui règne entre les deux ennemis.
  Plus de peur que de mal
  Quant au soutien syrien à la "résistance" il paraît peu  convaincant lui aussi quand on le soumet à un examen plus attentif.  En  fait la Syrie a toujours cherché à contrôler le mouvement de résistance  palestinienne, en utilisant souvent la force pour consolider sa  domination sur les Palestiniens.
  Les Palestiniens n’ont pas oublié qu’ils doivent l’un  des chapitres les plus tragiques de leur histoire à l’armée syrienne  qui, entrée au Liban sous prétexte d’y maintenir la paix et l’ordre  pendant la guerre civile, a rasé le camp de réfugiés palestiniens de Tel  a-Zaatar de Beyrouth.
  Au milieu des années 1980, la Syrie a activement soutenu  le siège du mouvement libanais Amal dans le camp de réfugiés de Sabra  et Shatila.
  L’ingérence syrienne dans les affaires palestiniennes,  qui a souvent provoqué des divisions, est de notoriété publique. De  plus, bien que Assad pendant toutes ces années ait incité les dirigeants  palestiniens à opter pour la résistance armée, Damas n’a quasiment rien  fait pour soutenir la première ni la seconde Intifadas.
  Sa rhétorique plaît, sans nul doute, aux forces arabes  progressistes et nationalistes. Cependant dans les faits, la Syrie a  rarement fait plus que d’encourager les autres à combattre Israël  jusqu’à la dernière goutte de sang principalement palestinien ou  libanais.
  Les masques tombent, la tyrannie apparaît
  La Syrie a fait preuve de discernement en refusant de se  laisser entraîner dans des négociations ouvertes avec Israël sans avoir  la garantie que les territoires syriens occupés lui seraient rendus.  Cela a contribué à consolider sa position à l’inverse d’états  apparemment plus soumis et cela a posé un dilemme à tous les Arabes qui  se sont sentis obligés de choisir entre soutenir Damas ou soutenir les  plans occidentaux dans la région.
  Mais c’est une erreur et parfois même une faute morale  de garder le silence sur les crimes du régime syrien et de nier que leur  politique est avant tout au service de leurs propres intérêts.
  La politique du régime qui consiste à "survivre à tous  prix" l’a poussé à rejoindre la coalition contre l’Irak menée par les  USA en 1990 et à coopérer avec enthousiasme à la "guerre contre la  terreur" après le 11 septembre. Sa "posture de résistant" ne l’a pas  empêché de torturer le Syrien Maher Arar suite à sa déportation  controversée en Syrie selon la procédure (canadienne NdT) dite d’extraordinary rendition.
  L’usage cynique du langage politique révolutionnaire par  le régime pour dissimuler les contradictions de ses positions  politiques l’a certainement aidé. Mais les révolutions arabes ont fait  tomber les masques de tous les régimes et la tentative du régime syrien  pour réprimer la révolte a révélé son côté tyrannique. Bashar al-Assad, à  en juger par son discours "j’accuse" (en français dans le texte NdT)  vit en pleine illusion. Mais l’époque où il suffisait de crier à la  conspiration pour dissimuler ses crimes sanglants est terminée, même si  le président syrien ne l’a pas encore compris.
  Lamis Andoni analyse et commente les événements en Palestine et au Moyen Orient.
  Pour consulter l’original : http://english.aljazeera.net/indept...
  Traduction : D. Muselet
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   Complot contre le
peuple libyen…
Posté par     Rédaction LQA 
            
                  Dès  les premiers jours de la révolution libyenne, tous les  observateurs, y  compris des experts militaires, ont été unanimes.  Kadhafi était fini.  C’était une question de jours, peut-être d’heures,  affirmaient les plus  enthousiastes.
 Ce verdict avait été prononcé bien avant que le  Conseil de Sécurité  ne donne son aval à une intervention armée contre  les dernières troupes  du dictateur. Personne ne donnait plus cher de    l’avenir politique du  dicateur, ni même de sa peau.
 Kadhafi allait  tout naturellement subir le sort de ses deux compères  qui l’avaient  précédé dans leur chute, le Tunisien Benali, et  l’Egyptien Moubarak.
 Des  personnalités du régime, des Ministres, des généraux, des chefs  de  tribus et presque tous les diplomates accrédités à l’étranger, qui  ne  doutaient plus de l’issue du soulèvement, passaient massivement dans  le  camp des insurgés.
 L’affaire était entendue, parce que les mêmes  effets semblaient  découler des mêmes causes. Le peuple libyen, comme ses  voisins tunisien  et égyptien, s’était soulevé contre une dictature  atroce, qui s’était  mué, avec le temps, et comme celle des voisins, en  une sorte de  « république familiale ». Pourtant, contrairement au voisin  tunisien,  Kadhafi n’avait pas été pris de court. Ils savait que la  colère  grondait, et que les exemples des voisins avaient ébranlé les  murs de  la peur, qu’il avait érigé autour de tous les libyens, pendant  quarante  deux longues années.
  
 Le peuple lybien n’avait pas d’autre choix que de prendre les armes…
  
 Des  quatre coins de la Libye, la jeunesse envahissait la rue, criant  des  slogans de liberté, huant le nom des Kadhafi. Aux discours de  menace de  Kadhafi et de ses fils, le peuple libyen répondait par des  quolibets, et  des jets de chaussures contre les écrans géants des  places publiques où  apparaissaient le dictateur et son fils Seïf el  Islam.
 Puis ce  fut la répression. Les libyens de Benghazi et d’autres  villes de l’Est  du pays entrèrent en résistance, et répondirent à la  violence par la  violence. Le peuple était en armes. Une répression  sanglante et  démesurée, s’abattit sans discernement sur les villes d’où  étaient  partie la contestation. Le dictateur lâcha des troupes  lourdement  armées, et étoffées de milliers de mercenaires africains  contre les  populations. Kadhafi voulut étouffer la contestation avant  qu’elle ne se  propage à l’ensemble de la population, avant que le  Conseil de Sécurité  ne donne l’aval pour une intervention.. Il ne  ménagea aucun moyen.  Bombardement aérien, artillerie lourde, exécutions  sommaires, pour  l’exemple, de centaines de personnes.
 C’est dans ces conditions  que le Conseil de Sécurité décida de  mettre fin à ce carnage, pour  protéger les populations civiles. Mais  aussi pour s’assurer, et c’est de  bonne guerre, que ce pays, grand  producteur de pétrole et de gaz, ne  devienne incontrôlable.
 Les puissances occidentales savaient qu’il  leur suffisait de priver  les Kadhafi de leurs avions, de leur défense  anti-aérienne et de leur  artillerie lourde, pour que la messe soit dite.  Le reste ne serait  qu’une question de jours, au bout desquels les  révolutionnaires  feraient le reste de la besogne: Chasser les Kadhafi et  installer une  nouvelle république, à l’instar de la Tunisie et de  l’Egypte. Une  nouvelle République, 7eme producteur mondial de pétrole,  qui serait  invitée à témoigner sa gratitude à ceux qui s’étaient  interposés entre  une famille de monstres et le peuple qui leur servait  de façade  honorable.
  
 Mais c’était compter sans certains éléments, particulièrement déterminants.
  
 Aujourd’hui,  les opinions publiques ne savent plus quoi penser de ce  qui se passe.  Pourquoi la dynamique qui devait bouter Kadhafi hors du  pouvoir, et même  le faire juger pour divers crimes de guerre, et contre  l’humanité,  a-t-elle été brusquement interrompue ?
 Comment Kadhafi est-il   ainsi revenu de la quasi certitude d’être  balayé au stade  d’interlocuteur à part entière, qui écrit au Président  américain, qui se  dit prêt à entreprendre un processus démocratique, et  même qui promet  de devenir le principal rempart de l’occident contre  l’islamisme et  l’immigration clandestine ?
 Que s’est-il donc passé pour que ce retournement ahurissant ait pu se produire?
 Pourquoi les décisions du Conseil de Sécurité ont-elles été stoppées à leur moment le plus décisif. ?
 Pourquoi  les pays intervenants ont-ils passé le relai à l’Otan, dont  la lourdeur  et la lenteur ne pouvait qu’arranger les Kadhafi, au point  de leur  permettre une vraie latitude de déplacements des troupes,  voire des  bombardements, à l’artillerie lourde, de villes entières,  comme  Masserata et Djdaïbia ?
 Que s’est-il passé ?
  
 Stopper la dynamique…
  
 En réalité la situation a été renversée par un enchaînement d’évènements et de manipulations.
 D’abord sur un plan maghrébin, puis sur un autre registre géostratégique, sous la houlette du Mossad.
  
 Cela  commença bien avant que le régime tunisien ne tombe. En pleine   révolution de jasmin. Tous les régimes de la région avaient compris que   cette révolte n’était pas comme les autres, et qu’elle risquait de se   propager à tout le voisinage. Les plus inquiets, et qui commencèrent   très tôt à préparer l’avenir furent l’Algérie et la Libye.
 Très  tôt, dès que les prémices d’un grand bouleversement se firent  sentir en  Tunisie, une réunion sécuritaire de très haut niveau eut lieu  entre les  régimes Libyen et Algérien et Tunisien. L’Egypte qui ne  croyait pas  beaucoup à ce genre de coopération traînait les pieds, et  le Maroc  semble avoir décliné l’invitation. Entre l’Algérie, la Libye,  et la  Tunsie des promesses de soutien réciproque, en cas de  soulèvements  populaires, furent scellées.  Les régimes algérien et  libyen tinrent  parole, puisque le Président Benali fut soutenu par ses  deux voisins  jusqu’à la fin. On ne sait pas ce que fut au juste la  nature de l’aide  qu’ils lui apportèrent, mais il ne fait aucun doute  que celle-ci eut  bien lieu. Comme l’accueil de plusieurs membres de la  famille Trabelsi  en Libye et en Algérie, qui avaient fui la Tunisie en  emportant des  fortunes considérables. L’Algérie et la Libye assurèrent  la fourniture  aux forces de la répression, jusqu’au dernier jour, et  même après,  d’équipements et de munitions. Il semble aussi qu’un plan  visant  à  déstabiliser la Tunisie, après la fuite de Benali, qui  consistait à  faire régner le chaos, et qui a connu un début  d’exécution, avant d’être  déjoué par la vigilance de population  tunisienne, allait être  sérieusement relayé par les deux régimes  voisins. Le DRS algérien, qui  s’était spécialisé dans le « créneau »,  dans les années 90, aurait pu  plonger la Tunisie dans une anarchie  sanglante. Pour faire regretter au  peuple tunisien le départ du régime  Benali. Fort heureusement, il n’en  eut ni le temps, ni le loisir.
  
 Expérience mortifère…
  
 En  pleine débandade libyenne, et au moment où le régime algérien   s’obstinait à refuser toute manifestation en Algérie, le Maroc, qui non   seulement avait décidé de ne pas se compromettre avec les deux régimes,   avait autorisé des manifestations à travers tout le royaume, et avait   même fait des ouvertures politiques à l’endroit de l’opposition, dans   lesquelles il envisageait toutes sortes de réformes constitutionnelles.   Même si celles-ci restent très en deçà des attentes populaires, elles   avaient le mérite de démarquer le royaume chérifien de ses voisins, qui   s’emmuraient dans des logiques suicidaires. Ces derniers prirent très   mal les initatives du Roi marocain, qu’ils considérèrent, comme une   provocation, un geste inamical, en l’occurrence. C’est vraisemblablement   ce qui convainquit les deux pays, l’Algérie et la Libye, d’inviter le   Polisario à la table des complots contre les peuples. Car c’est de cela   qu’il allait s’agir, désormais.
  
 Le régime algérien, qui  avait réussi, depuis plusieurs années, à  dévoyer une infinité d’émeutes,  qu’il dégonflait, qu’il manipulait de  façon à les transformer en  jacqueries. Il avait fini par se spécialiser  dans la gestion de la   manifestation permanente. Le tout, pour lui,  était que ces  manifestations populaires ne soient pas simultanées, ni  généralisées.  Grâce aux agents provocateurs qu’il infiltrait dans les  rangs des  manifestants, il réussissait toujours à les faire dégénérer  en  dévastation du mobilier urbain, et en pillage de magasins. Ce qui  les  rendait fatalement impopulaires, au moment où les « forces de  l’ordre »  passaient pour des sauveurs de la quiétude publique.
 Or, voici que  la révolution de jasmin allait bouleverser cet état  d’esprit.  Impressionnés par le niveau civique et politique des  manifestants  tunisiens, les jeunes algériens semblaient désormais  tentés par des  manifestations pacifiques, organisées, tendues vers un  seul but: Chasser  le régime, et instaurer un État démocratique. Le  fameux « DEGAGE » des  Tunisiens était sur toutes les lèvres, et sur les  réseaux sociaux  d’internet, les jeunes Algériens faisaient assaut  d’inventivité, à qui  trouverait les meilleurs slogans, les montages  photos les plus  ingénieux. C’en était trop pour le régime algérien.
 Il venait de  découvrir que le vide politique qu’il avait créé autour  de lui ne le  servait plus maintenant qu’il avait besoin  d’interlocuteur crédible pour  négocier une transition en douceur.
 Les seuls partis politiques  qui activaient sur la scène, et la seule  opposition « officielle »,  étaient totalement coupés du peuple  algérien, uniquement obnubilés par à  la course à la prébende, à la  rente.
  
 Complots et subversion…
  
 Le  régime algérien s’engagea dès lors dans une fuite éperdue en  avant. Il  lui fallait gagner du temps. Et en même temps qu’il déversait  sur la  marché des dizaines de milliards de dollars, pour entretenir  ses alliés  naturels, et anesthésier la population, il entreprit de tout  faire pour  faire échouer la révolution libyenne. Il savait que si  Kadhafi tombait,  et avec les ouvertures politiques du royaume alaouite,  il serait  encerclé d’états démocratiques. Cela serait un trop grand  contraste, et  entraînerait sa chute, de façon fulgurante. Kadhafi était  devenu une  sorte de garant pour sa survie. La monstruosité qui  donnait, en  comparaison, un visage presque humain au régime algérien.
  
 Et  c’est ainsi qu’il entreprit de tout faire pour empêcher que  Kadhafi  tombe. Du moins pour qu’il ne tombe pas trop vite. Et de  préférence que  le processus soit suffisamment sanglant, pour dissuader  un peuple  algérien qui n’avait pas encore épanché les blessures d’une  décennie  sanglante, d’aller vers un autre cycle de violence.
 Ce fut d’abord  une assistance diplomatique remarquée. L’Algérie fit  tout, et même  n’importe quoi, pour dissuader la ligue arabe de donner  son aval au  Conseil de Sécurité, pour une intervention contre les  troupes de  Kadhafi. Mais elle ne fit pas le poids devant les consignes  que les USA  avaient donné à ses alliés arabes. La recommandation passa  comme une  mettre à la poste. Le régime algérien ne se tint pas pour  battu. Non  seulement, il entra en action, sur le terrain, en autorisant  le survol  aérien de son territoire, par des aéronefs qui  transportaient des  mercenaires africains, mais il semble qu’il mettait  lui-même la main à  la pâte, en dotant les troupes de Kadhafi de  matériels militaires  performants en tout genre, et en ménageant un  couloir à des troupes du  Polisario, qui avaient été mobilisées, pour  assurer à Kadhafi une  logistique en véhicules militaires, armes,  munitions et mercenaires.  L’Algérie n’avait pas besoin de payer la  facture, puisque les Kadhafi  disposaient d’un matelas financier  inépuisable. Tout se réglait au  comptant.
  
  
 Mais tout cela n’est rien, comparé à la  formidable arme  psychologique que le régime algérien allait déployer en  faveur de son  allié libyen. On se rappelle bien que Kadhafi, dès que les  premières  manifestations eurent lieu en Libye, avait tout aussitôt  accusé Al  Qaida d’en être l’instigatrice. La ficelle était trop grosse,  trop  usée. Avant lui, les Présidents Benali et Moubarak l’avaient  agitée. En  vain.
 Mais les méthodes algériennes étaient autrement  plus construites. Le  DRS algérien avait une grosse expérience en la  matière, lui qui avait  créé les GIA, pour retourner les populations  contre le FIS, en les  faisant massacrer par ses islamistes infiltrés, ou  manipulés à leur  insu. Le DRS avait mis en place, durant la décennie  rouge, ce que le  général major Smaïl Lamari désignait sous l’appellation  de « terrorisme  pédagogique. Une vaste opération qui consistait à  conditionner les  opinions publiques, occidentales surtout, par le  meurtre d’occidentaux,  de prêtres chrétiens, de journalistes et  d’intellectuels algériens,  des attentats commis en France même, avec la  complicité de patrons de  services secrets français, qui avaient été  grassement rémunérés,  parfois convaincus d’agir pour la Raison d’Etat,  mais aussi avec la  complicité presque active de journalistes  occidentaux, d’intellectuels,  de « philosophes », qui avait permis que  le carnage se perpètre à huis  clos.
 C ’est ce même DRS qui  récupéra le GSPC, pour l’infiltrer à tous ses  paliers, et qui fit tout  pour faire croire qu’il n’en était rien.  Puis, ce même DRS réussit sa  plus grosse opération, en faisant adouber  le GSPC par le numéro deux  d’Al Qaida lui-même, qui était loin de se  douter qu’il venait de bénir  le meilleur groupe terroriste du DRS.  C’est ainsi que le GSPC devint  l’AQMI.
  
 Faire comme si…
  
 Les  services occidentaux savent tout cela. Plus ou moins. Le régime   algérien n’allait donc pas leur faire gober facilement la thèse d’Al   Qaida qui avait pris le contrôle de la révolution libyenne. Mais le fait   est que depuis le décès du général Smail Lamari et la désormais   prépondérance du clan Bouteflika sur le DRS et les autres généraux qui   lui étaient inféodés, le contrôle de l’AQMI avait partiellement échappé à   ses mentors. Des clans s’étaient formés au sein de cette organisation,   dont certains se livraient à un négoce très fructueux, celui de la   cocaïne, en provenance d’Amérique latine et à destination de l’Europe.   Des barons du Polisario en sont partie prenante et contrôlent la route   du trafic qui se trouve entre l’atlantique et le sud algérien. Puis le   relais est pris par un réseau algérien de l’AQMI, jusqu’à l’étape   targuie. Cela ne concerne que la route sud du trafic. Il y en a   d’autres. La presque totalité du trafic était contrôlée par des généraux   algériens du DRS, mais le scandale Zendjabil a tant ébruité l’affaire   que même les Américains ont dû mettre un bémol à l’affaire. Depuis, le   principal général qui chapeautait le trafic, par trop encombrant, a été   botté en touche, ainsi que des dizaines d’autres baronnets. L’AQMI a   donc pris certaines distances avec le DRS, et acquis une certaine   autonomie, qui tend plus au trafic de drogue; de cigarettes, de fausse   monnaie et d’autres marchandises de bon rapport, qu’au registre   religieux habituel. Nul doute que le cocktail composé par l’AQMI, ses   patrons des services algériens, certains barons du Polisario et   certaines factions touarègues, représente une menace certaine pour la   bonne marche des affaires  dans la région, à fortiori que le Sahel est   devenu un pôle géostratégique de première importance pour les   Américains, les Européens et les Chinois.
 C’est tout cela que  l’Algérie, avec un savant dosage d’alarmisme, de  réalisme, et de  tractations autour de gros contrats, a su mettre en  avant, pour  « persuader » les occidentaux qu’en aidant les  révolutionnaires libyens,  c’est Al Qaida qu’ils renforcent en  armements, et c’est l’islamisme  politique qu’ils contribuent à  installer au Maghreb. Cet article, d’un  journal qui est une sorte de  porte-parole d’une faction du DRS est  éloquent en la matière. (http://www.lexpressiondz.com/article/2/2011-04-07/88025.html )
  
 Copains coquins…
  
 Mais  l’Algérie n’a pas été seule  dans cette action de  conditionnement des  occidentaux, pour les amener à lâcher le peuple  libyen. Israël lui a été  d’une aide précieuse.
 Kadhafi a failli tout gâcher lorsqu’il a  lâché, publiquement, à la  télévision libyenne que son régime était le  seul garant contre une  immigration clandestine massive vers l’Europe, et  surtout de la  sécurité…d’Israël. Venant de cet homme dont la  stigmatisation d’Israël  était un véritable fond de commerce, cette  déclaration valait son  pesant d’énormité.
 Et donc, en même temps  que l’Algérie entreprenait de jeter le  discrédit sur les  révolutionnaires libyens, allant jusqu’à fournir des  « mémorandums  détaillés » qui faisaient état, non seulement,  d’armements sophistiqués  qui étaient tombés aux mains d’AQMI, mais qui  vont jusqu’à noter que les  cris de guerre des révolutionnaires étaient  « Allahou Akbar », que les  combats étaient interrompus au moment de la  prière, et autres détails  d’épouvantails. Le régime algérien a oublié  de préciser à ses amis  occidentaux que durant la guerre de libération  nationale, les  révolutionnaires algériens, y compris les agnostiques  parmi eux,  montaient au front au nom d’Allahou Akbar. Cela n’a pas fait  d’eux des  islamistes.
 Israël, revenue de sa grosse surprise, parce que quoi  qu’en disent  les experts de l’après-coup, la révolution de jasmin, et  celles qui la  suivirent, n’ont été ni prévisibles, ni encore moins  prévues. Personne  au monde, qui connaisse bien la Tunisie, la Libye et  l’Égypte, n’aurait  pu croire qu’un jour les peuples de ces pays puissent  ainsi secouer,  en si peu de temps, le joug de  régimes d’une si atroce  constitution.  Il faut connaître le triple maillage policier, tribal et  milicien de la  Libye, pour mesurer combien cette révolution n’était tout  simplement  pas envisageable.
 Aujourd’hui, Israël se rend compte,  et ses protecteurs avec lui, de  toute la portée de ces révolutions, et  de celles qui ne manqueront pas  de suivre. Israël a tout à gagner que  les peuples arabes et musulmans  soient toujours dominés par des despotes  prédateurs. C’est un gage de  survie. Avec des peuples libérés, dans des  États démocratiques, le  contexte international ne serait plus le même.  Il pourrait même devenir  menaçant pour ceux dont la nature intrinsèque  est d’évoluer en eaux  troubles..
 Et c’est donc tout naturellement  que les lobbies sionistes aux USA  sont montés au créneau. Le président  Obama a été interpellé par  plusieurs membres du Congres, républicains et  démocrates, qui se sont  montrés particulièrement mécontents sur la  façon dont l’intervention  américaine était menée, sur ses coûts, sur le  manque de renseignements  sur les révolutionnaires. Une audition a été  exigée, et obtenue, des  Commissions de défense des deux Chambres, pour  des éclaircissements.  Une violente campagne de presse a afghanisé,  jusqu’à la caricature, les  révolutionnaires libyens. Un Membre du  Congrès, repris en boucle par  les chaînes de télé les plus importantes  des USA se posait la question  sur ce qu’il devait dire aux familles des  soldats américains tués en  Afghanistan, par les mêmes qui étaient  soutenus aujourd’hui par l’armée  américaine, avec l’argent du  contribuable américain. Voici, grosso  modo, le topo de la propagande du  régime algérien et d’Israël.
  
 Voilà pourquoi Kadhafi a repris du poil de la bête.
  
 La lybie est indivisble…
  
 Le  plus grave dans tout cela, est  qu’un scénario de partition de la  Libye  est sérieusement envisagé par certains acteurs du théâtre  libyen, où le  régime algérien est loin d’être un figurant.
  
 C’est  compter sans le peuple libyen, et sans le peuple algérien. Nos  deux  peuples n’accepteront jamais une telle ignominie. Ces odieuses   manipulations coûtent très cher au peuple libyen, en souffrances, en   sang et en larmes. Mais l’issue est inéluctable. La Libye sera libre, et   le peuple libyen pourra construire un État de Droit, une république   sociale, où la volonté populaire ne sera pas un vain mot. Nous seront   bientôt un Grand Maghreb, où règnera la quiétude et le progrès. Il n’y a   aucun doute sur cela. Les seuls qui ne le savent pas sont Kadhafi et  le  régime algérien.
  
 D.Benchenouf