Lors de sa visite d’adieu aux dirigeants irakiens, cinq semaines avant son départ de la Maison Blanche, le président américain a été la cible d’un correspondant d’une chaîne arabe anti-américaine.
Ce dernier a jeté, sans l’atteindre, ses deux chaussures sur lui et l’a traité de "chien", lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
Dans la culture arabe, être qualifié de "chien" ou se voir lancer une chaussure est l’insulte suprême et en 2003, juste après l’entrée des troupes américaines, des Irakiens avaient frappé la statue de Saddam Hussein à coups de semelles.
Assis au troisième rang, l’Irakien a bondi en criant "c’est le baiser de l’adieu, espèce de chien".
M. Bush a esquivé les projectiles, lancés l’un après l’autre, et M. Maliki a tendu la main tandis que les journalistes irakiens immobilisaient leur confrère. En revanche, les agents de sécurité irakiens et américains ont été pris de court avant d’expulser le perturbateur qui hurlait : "Vous êtes responsables de la mort de milliers d’Irakiens".
Le président américain a pris l’incident avec humour en lançant : "Si vous voulez des faits : c’est une chaussure de taille 10 (44 taille française)", a-t-il dit, assurant qu’il n’avait "pas ressenti la moindre menace".
Durant ce voyage d’adieu, M. Bush a tiré un bilan plutôt optimiste de la situation : "La guerre n’est pas finie, mais avec la conclusion des accords (de sécurité entre l’Irak et les Etats-Unis), le courage du peuple et des soldats irakiens, des militaires et du personnel civil américains, nous sommes résolument sur la voie de la victoire", a-t-il dit après la signature symbolique avec M. Maliki de cet accord auquel il tenait tant.
Il a justifié une nouvelle fois l’intervention militaire menée par les Etats-Unis en mars 2003 qui avait conduit à la chute du président irakien Saddam Hussein mais aussi au chaos et aux violences confessionnelles.
"La tâche n’a pas été facile mais elle était nécessaire pour la sécurité américaine, l’espoir des Irakiens et la paix dans le monde", a déclaré M. Bush à l’issue de sa rencontre avec son homologue irakien Jalal Talabani.
L’accord bilatéral irako-américain, paraphé par M. Bush, fixe le cadre du retrait total des 146.000 soldats américains d’Irak d’ici la fin 2011. Il mettra donc fin à huit ans de présence militaire en Irak.
George W. Bush a tenu a dire au revoir aux principaux dirigeants irakiens, qui sont arrivés au pouvoir grâce à lui. D’ailleurs, M. Talabani a témoigné sa reconnaissance à ce "grand ami du peuple irakien", pour avoir changé la donne après 24 ans de dictature.
"Il nous a aidés à libérer notre pays et à atteindre ce moment où nous jouissons de la démocratie, des droits de l’homme et progressivement de la prospérité", a dit le chef de l’Etat irakien.
"C’est d’ailleurs grâce à son courage que nous sommes aujourd’hui dans ce bâtiment", a ajouté Jalal Talabani, en parlant de cet ancien palais de Saddam Hussein, lui qui fut un farouche opposant du dictateur.
Dans la soirée, il s’est rendu a Camp Victory, une base militaire près de l’aéroport, où il a rencontré des soldats.
M. Bush, qui quitte ses fonctions le 20 janvier pour laisser la place au président élu Barack Obama, s’était déjà rendu en Irak en novembre 2003, le jour de Thanksgiving, en juin 2006 et en septembre 2007. Mais c’est la première fois qu’il vient dans un pays relativement pacifié. Depuis l’invasion de mars 2003, plus de 4.200 militaires américains ont été tués et des dizaines de milliers d’Irakiens ont perdu la vie.
15 décembre 2009 - Al Oufok - Cet article a été publié par Al-Oufok
http://www.aloufok.net/article.php3...
Dans sa réponse, Antoine Sfeïr n’exclut pas un lien entre les attentats de Bombay et la crise financière et économique mondiale. Il souligne en effet que « le terrorisme n’est pas un phénomène nouveau. L’Europe l’a connu dans le 19ème et 20ème siècle. Ce fut un terrorisme nationaliste ou idéologique, puis un terrorisme identitaire et culturel. Aujourd’hui, des Puissances occidentales ont inventé ce qu’elles appellent terrorisme islamique, dont les objectifs sont sournois. Car jusque-là, personne ne parlait de terrorisme catholique ou terrorisme religieux. Pourquoi lie-t-on aujourd’hui le terrorisme à l’islam ? Moi je refuse catégoriquement l’utilisation de ce terme, et personne n’a le droit de tuer des innocents au nom de Dieu ou de la religion. A-t-on identifié les terroristes ? Sait-on d’où viennent-ils ? Quelles sont leurs revendications ? L’Inde est devenue un pays puissant, avec une population qui dépasse le milliard d’individus, et a réalisé des bonds économiques importants. Cette puissance peut désormais rivaliser avec les Puissances économiques mondiales ».
Antoine Sfeïr affirme que « la crise a débuté dans le secteur bancaire américain en septembre 2007. Pendant un an, les Américains n’ont rien fait pour la résoudre. Courant l’été 2008, la crise a éclaté. Les grandes banques américaines, avaient beaucoup d’intérêts en Inde, en Chine et dans les pays du Golfe depuis 2001. Avec la crise, ces banques risquent l’effondrement, et ont été rachetées par les banques de second rang. Ce qui menace les fonds indiens, chinois et arabes investis ».
« l’Inde est sur le point de signer un accord nucléaire avec les Etats-Unis. Ce facteur doit être pris en compte pour comprendre les attentats de Bombay. A ces nombreuses questions, je n’ai pas de réponse , mais je pense qu’il y a une volonté délibérée de déstabiliser l’Inde, pour l’empêcher de devenir une Puissance régionale économique, humaine, et nucléaire, qui menace l’Empire américain, lequel cherche à mettre la main sur l’ensemble du monde, économiquement, stratégiquement et militairement ».
L’Iran ne veut pas d’une bombe nucléaire ou des armes de destruction massive
A propos de l’Iran, Antoine Sfeïr indique que « la première chose que ferait le président américain Barack Obama, après sa prise de fonction en janvier prochain, serait de négocier avec Téhéran. Les deux pays ont des intérêts communs. L’Iran est entouré de pays sunnites et est contraint de trouver une protection contre ce danger grâce à un accord avec Washington ». Il ajoute également, que « l’Iran ne veut pas d’une bombe nucléaire ou des armes de destruction massive. Les Iraniens sont conscients que l’accès à ces armes conduit inévitablement à une course nucléaire avec l’Arabie saoudite et l’Egypte, soutenus par leur allié américain. Pendant la guerre Iran-Irak, le monde entier a soutenu Saddam Hussein, à l’exception d’Israël. Les Arabes sont victimes, depuis 50 ans, d’alliances stratégiques qui se sont nouées dans leur dos ».
Quant au conflit israélo-arabe, il est clos selon Antoine Sfeïr. Les Palestiniens ont été forcés d’accepter une solution à minima. Le conférencier est convaincu que « la stratégie des Etats-Unis vise à détourner l’attention vers l’Asie du Sud-est. Le conflit israélo-palestinien, malgré son importance, est sur le point d’être fermé. Ce qui explique que les médias occidentaux tendent à minimiser délibérément ce qui se passe dans l’arène palestinienne. Les massacres commis contre les palestiniens sont devenus des faits divers. »
Un complot contre le monde arabe
« Barack Obama ne sera pas un allié des Arabes, car il travaillera exclusivement dans l’intérêt des Etats-Unis, dans la continuité de l’administration Bush. Ce qui se passe au Liban fait partie d’un plan de démantèlement et de fragmentation qui sont appliquées dans la région arabe. Le Liban souffre de divergences culturelles et de divisions sectaires entre chiites, druzes, sunnites, maronites… et depuis les années 1970, tout est fait pour alimenter la guerre au Liban, même celle-ci était une guerre des autres. Aujourd’hui, il y a deux visions du Liban : un projet libanais, nationaliste et arabe, un autre pro-iranien mené par le Hezbollah, qui est un mouvement de résistance, mais dont le chef, Hassan Nasrallah, reconnaît être un soldat dans l’armée de Wilayat Al-Faguih (Iran) ». Toujours au sujet du Liban, il a accusé «Israël d’être responsables de l’assassinat de Rafic Hariri, avec la Syrie et l’Iran. Les trois pays ont des points d’intérêt dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre »
Al-Qaïda n’existe que dans l’imaginaire
Plus surprenant encore, de la part d’un analyste qu’on avait connu plutôt tiède sur ces sujets : « Al-Qaïda sert les intérêts des Américains. Washington joue une partie de poker-menteur avec les Arabes, car Al-Qaïda n’existe que dans l’imaginaire et est uniquement destinée à détruire le monde arabe et à l’empêcher de se moderniser. Ainsi, l’émiettement des pays arabes sur la base ethnique et confessionnelle permettra à Israël de progresser et de diriger la région ».
Mecanopolis
Source : El-Chorouk
dimanche 30 novembre 2008 - par *René Naba
C’était il y a soixante ans de cela, une nuit particulièrement funeste pour les arabes, qui brisa la continuité territoriale du Monde arabe, la rupture stratégique du continium entre la rive asiatique et la rive africaine de l’ensemble arabe, au point de jonction de la voie continentale et de la voie maritime de la « Route des Indes », à l’intersection du couloir syro-palestinien et son prolongement égyptien, des voies d’eaux de la frange méditerranéenne et des gisements pétroliers du Golfe, pour constituer le point de percussion d’une des plus grandes déflagrations de l’époque contemporaine, l’abcès de fixation du conflit ente le Monde arabe et le Monde occidental.
Cette nuit là, le 29 novembre 1947, l’Assemblée Générale des Nations-Unies, la nouvelle communauté des nations créées selon le schéma de prépondérance occidentale, proclamait le plan de partage de la Palestine.
Pour les survivants du génocide hitlérien et les innombrables et nouveaux sympathisants de la cause juive tout heureux de compenser par une arabophobie lancinante, une judéophilie naissante, comme soulagés de leur passivité antérieure devant l’un des grands points noirs de l’histoire occidentale avec la traite négrière, la création d’Israël constituait une juste réparation d’un dommage à l’égard d’une communauté continuellement persécutée en Europe depuis plusieurs siècles dans leurs propres pays par leurs propres concitoyens.
Pour les Arabes, spécialement les Palestiniens, le Plan de Partage de la Palestine signifiait l’amputation d’un patrimoine national au profit d’une communauté exogène, en compensation de massacres dont pas plus les Arabes que les Palestiniens n’en étaient responsables.
Le malentendu né, ce jour là, ne se dissipera jamais. Il explique les dérives mortifères de la dialectique entre le Monde arabe et le Monde occidental, dans un premier temps, entre l’Islam et l’Occident, dans un deuxième temps.
Le Royaume Uni, artisan de la promesse Balfour portant création du « Foyer National Juif » s’abstiendra lors de ce vote, conscient du caractère explosif du sujet, la France, en revanche, encore souillée par sa honteuse collaboration avec l’Allemagne nazie, emboîtera le pas aux Etats-Unis, se prononçant en faveur de ce partage toute heureuse de se dédouaner à bon compte. La surprise viendra de l’Union soviétique, qui pensait naïvement à l’époque que les Kibboutz israéliens étaient plus proches de leur schéma idéologique que les « féodaux » « arabes », pourtant sous l’emprise coloniale occidentale.
La fonction pédagogique de Maxime Rodinson « Un intellectuel du XXème siècle ».
Un homme, un seul, tentera, dès le départ, de combler ce fossé. De par sa formation intellectuelle, sa culture polyglotte, ses origines, son parcours professionnel, tout le prédestinait à ce rôle d’intermédiation, de faire fonction de passerelle entre sa culture d’origine et ses sympathies intellectuelles.
Issue d’une famille juive d’Europe orientale, communiste français parfaitement arabisant, enseignant le Français dans la ville de Saida, au sud du Liban, homme de courage et de conviction, Maxime Rodinson, assumera, cette nuit là, la terrible responsabilité pédagogique d’expliquer à ses camarades arabes les dispositions de la résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU. Peine perdue.
L’Urss ne s’en remettra jamais de cette méprise. Erreur de jugement fatale qui vaudra aux communistes arabes d’être pourchassés pour athéïsme et matérialisme. La caution soviétique au plan de partage va en effet déclencher une vague de désertion dans les rangs communistes arabes désormais constamment tenus en suspicion et une vague de répression à leur encontre. Le dirigeant communiste libanais Farjallah Hélou sera dilué dans l’acide par les services syriens aiguillonné par les Egyptiens, le parti communiste soudanais décapité par Gaafar el-Nimeiry avec l’aide du libyen Mouammar Kadhafi, de même que les partis communistes d’Iran, d’Egypte et d’Irak.
Maxime Rodinson se refusera, lui, de « faire de la question juive une question métaphysique », préférant l’insérer dans une condition historique précise. Il demeurera fidèle à sa ligne de conduite, malgré les tracasseries en tous genres dont il sera l’objet de la part de ses présumés coreligionnaires. Une ligne de conduite qui se résumait par une formule. A savoir : « le combat pour la liberté ne saurait se concevoir que dans un cadre global de progrès de la société toute entière », expliquera l’économiste égyptien Samir Amine, un de ses interlocuteurs privilégiés, dans un témoignage recueilli par le politologue Sebastien Boussois dans un livre « Maxime Rodinson, un intellectuel du XX me siècle » paru à l’automne 2008 à Paris.
Vingt ans plus tard, il empruntera une démarche identique auprès de l’opinion occidentale, en 1967, avec son retentissant article de la revue « Les Temps Modernes » au titre ravageur : « Israël, fait colonial ? », récidivant son argumentaire dans un ouvrage paru aux Editions « Le Seuil » « Israël et le refus arabe » afin de sensibiliser l’opinion occidentale sur les raisons qui fondent le refus arabe de l’existence d’Israël. Au delà de ses deux titres de gloire, l’œuvre de Maxime Rodinson foisonne d’ouvrages de référence tels « Mahomet », « Marxisme et Monde Musulman », ou enfin « Peuple Juif ou problème juif ? », qui lui vaudra d’être traité d’ « antisémite »et de « renégat ».
Maxime Rodinson « antisémite » comme se plairont à le traiter des folliculaires poussifs et haineux, rejetés depuis longtemps dans les oubliettes de l’Histoire telle la revue « Le temps retrouvé », à l’instar des intellectuels non-conformistes contemporains voués aux mêmes gémonies tels l’ancien dirigeant de l’organisation humanitaire « Médecins sans frontières » Rony Braumann, l’écrivain Eric Hazan, éditeur de Norman Finkielstein, auteur de « L’Industrie de l’Holocauste » ou encore le « négationiste » Noam Chomsky , ou enfin le mensuel « Le Monde diplomatique » ?
Non Maxime Rodinson n’est pas « antisémite ». Non franchement pas. Absolument. C’est un intellectuel transversal, un pluridisciplinaire transcendant les données de sa naissance. Le grand mérite de Sebastien Boussois est de nous avoir restitué, dans un livre compact, à travers le témoignage de certains de ses compagnons de route, les riches facettes de « Maxime Rodinson, un intellectuel du XX me siècle », au « parcours hors norme », à « l’humanisme hors pair ».
Non pas de le sortir de l’oubli, Maxime Rodinson ne s’oublie pas tant est monumentale et impérissable son oeuvre, mais de secouer la léthargie mentale amiante pour le plus grand bénéfice de l’exigence de l’esprit critique.
« Un intellectuel comme Maxime Rodinson dans un mouvement irréversible d’américanisation de la connaissance et de vulgarisation du savoir sera de plus en plus rare dans nos sociétés », diagnostiquera l’historien algérien Mohamad Harbi, un des interlocuteurs de Maxime Rodinson dont le témoignage figure dans l’ouvrage.
***« Maxime Rodinson, un intellectuel du XX ème siècle » par Sebastien Boussois, Riveneuve Editions- Paris Collection « Bibliothèque des idées », 15 euro.
Chercheur associé à l’Ecole pratique des hautes études (Sorbonne), Sebastien Boussois est également l’auteur avec Dominique Vidal du livre « Comment Israël expulsa les Palestiniens » (Editions de l’Atelier)- 2007
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