ELWATAN-ALHABIB
mardi 25 décembre 2018
 

Les Gilets Jaunes, taxés d’antisémitisme!








Les Gilets Jaunes, taxés d’antisémitisme!
Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a déclaré à la chaîne BFM TV que le gouvernement français condamnait énergiquement « les violences inouïes et les déclarations empreintes d’antisémitisme » des Gilets Jaunes.
Edouard Philippe faisait référence aux événements du samedi 22 décembre, marquant l’acte VI des protestations, où certains des Gilets Jaunes ont chanté à Montmartre une chanson du célèbre humoriste Dieudonné, ce qui, à en croire le Premier ministre français, aurait un contenu antisémite.
Des détracteurs du gouvernement français ne partagent pas cet avis et disent que la chanson avait pour thème la lutte contre l’ordre politique et la corruption économique dominant la société française.
Edouard Philippe qui, à cause de ses prises de position rigides au début du mouvement de protestations, faisait l’objet de vastes critiques, a reconnu le 4 décembre devant l’Assemblée nationale que le temps était venu pour que certains changements se produisent dans le pays.
Il espère pouvoir être reconduit à son poste avec un apaisement des contestations de rue.
Depuis le Tchad où il a réveillonné samedi soir avec les soldats de la force Barkhane, le président français Emmanuel Macron a fait preuve d’une reculade et appelé au calme.
« C’est maintenant l’ordre qui doit régner, le calme et la concorde. Notre pays a besoin de ça. Il a besoin de concorde, d’unité, d’un engagement sincère pour des causes collectives fortes et il faut apaiser les divisions », a affirmé Macron cité par l’AFP. Il n’a pourtant pas manqué de menacer les protestataires de représailles.
Le mouvement des Gilets Jaunes a commencé il y a six semaines en France.



source:http://parstoday.com/fr/news/world-i74267-les_gilets_jaunes_taxés_d’antisémitisme!
 
dimanche 23 décembre 2018
 
L'aveu d'échec








par Mohamed Salah

Le dernier drame en date des harraga interpelle les consciences nationales et convoque une réaction urgente de ceux qui sont censés diriger le pays. La mort de vingt Algériens, dont deux enfants âgés de moins de deux ans, ne peut pas, ne doit pas rester à la case des faits divers où le phénomène de la harga a été étiqueté depuis que les pouvoirs publics ont décidé de voir ailleurs. Si, décemment, on ne peut pas justifier qu'on risque la vie d'enfants en prenant la mer, on peut humainement comprendre la logique des parents, souvent désemparés, qui cherchent à garantir un meilleur avenir pour les leurs. Mais, est-ce pour autant qu'il faut excuser certains pères de familles qui embarquent leurs bébés en guise de garantie de non expulsion des pays d'accostage ?

L'équation est complexe à plus d'un titre et les inconnues nombreuses pour qu'un génie trouve la solution au problème parce qu'il est en fait la résultante d'une politique de longue haleine qui a mené le pays vers le gouffre. Dépassées par le mouvement, les autorités ont répondu, comme à chaque fois, en privilégiant le tout répressif. Résultat : le nombre de tentatives de harga n'a jamais été aussi important depuis. L'aveu d'impuissance semble peser lourd puisque de la faute d'un mauvais diagnostic de la situation, les Algériens continuent de mourir en mer. Hassen Kacimi, le chargé de la question migratoire au ministère de l'Intérieur, a reconnu que la criminalisation de la harga «n'a pas donné de résultats» estimant que les pouvoirs publics travaillent à ouvrir d'autres pistes pour traiter cette problématique à travers l'insertion de cette jeunesse, comme il le suggère.

Pourtant, on s'interroge sur cette léthargie du gouvernement à inscrire cette question au plan de ses urgences et essayer d'offrir d'autres perspectives à ces jeunes qu'un financement hasardeux de projets voués à l'échec faute d'une réelle prise en charge managériale en l'absence de débouchés commerciaux. En 2017, il y a eu même une polémique autour d'une supposée fetwa déclarant l'émigration clandestine comme illicite.

Entre la perte de crédibilité de toutes les institutions officielles et l'envie sans cesse grandissante de désir de partir et de refaire sa vie, l'appel au large est le plus fort. Et le plus dramatique. Même la certitude de jouer sa vie à la roulette russe ne dissuade plus grand monde et ce sont, chaque jour, de plus en plus d'Algériens, tous âge, sexe et condition sociale réunis, qui quittent les rivages de l'Algérie. Même l'appât de l'argent semble ne plus avoir d'effets considérables sur eux puisque parmi ceux qui partent il y a des jeunes porteurs de projets Ansej qui préfèrent tenter l'aventure au lieu de rembourser leurs dettes. Il est clair que pour régler ce problème, le pouvoir a intérêt à repenser la chose en n'excluant aucune voie.
 
 
samedi 22 décembre 2018
 

Paul Craig Roberts : Retrait US de Syrie ?











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D’après divers articles, dont le bien-fondé est toujours discutable, le président Donald Trump a ordonné le retrait de toutes les troupes étasuniennes de la partie syrienne qu’elles occupent illégalement.
Le retrait est surprenant, dans la mesure où il y a seulement quelques jours, le Département de la Défense a déclaré que toute action syrienne, russe ou iranienne contre l’État islamique dans la partie de la Syrie occupée par les troupes étasuniennes, était ‘inacceptable’.
En d’autres termes, le Pentagone dit que la partie de la Syrie toujours tenue par l’État islamique est sous la protection des États-Unis, et qu’elle ne doit pas être attaquée par les Syriens et leurs alliés.
La question qui se présente à nous est : L’ordre de retrait annoncé par Trump sera-t-il respecté ?
Il est trop tôt pour le dire. Au moment où j’écris, l’ordre de retrait de Trump n’a été corroboré par aucun média. Même la déclaration officielle de la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, est obscure : « Nous avons commencé à faire revenir les troupes étasuniennes chez nous, car nous passons à la phase suivante de cette campagne. »
En d’autres termes, la campagne contre la Syrie n’est pas terminée, mais « la phase suivante » n’a apparemment pas besoin de troupes étasuniennes. Que sera la phase suivante ? Tant que nous n’aurons pas la réponse, nous ne saurons pas si la campagne de Washington contre Assad est terminée.
Peut-être que la décision a été prise de shunter la Syrie pour le moment et d’éliminer l’Iran avant que les Russes ne puissent intervenir là-bas.
La presse titubée, chez nous et à l’étranger, qui sert Israël et le complexe militaro-sécuritaire, et jamais la vérité, s’oppose à la fin de la campagne contre la Syrie.
The Guardian, qui était jadis un journal de la classe ouvrière, mais qui est maintenant, selon toute apparence, un précieux instrument de la CIA, écrit que « l’abandon » de Trump « est un cadeau inestimable pour ISIS. »
Bloomberg, poursuivant sa campagne contre Trump, a signalé que sa décision de retrait « laisse en plan les alliés kurdes de Washington », à la merci des Turcs. Pire encore, selon Bloomberg, le retrait de Trump «abandonne l’avenir de la Syrie à Moscou et à Téhéran, alliés du président Bachar el-Assad, dont l’intervention dans le conflit a permis d’éviter la possible défaite. »
Lindsey Graham, le sénateur belliciste républicain, une honte suprême pour l’électorat qui a mis et gardé ce fou au pouvoir, a rapidement opposé une objection à la décision raisonnable de Trump. Faire la guerre à jamais est la politique de Graham. Il prouve ainsi être un dur à cuire qui défend les États-Unis.
Mark Dubowitz, président directeur général de la Fondation pour la défense des démocraties (une espèce politique éteinte en Occident), qui « a conseillé de près l’administration Trump, » a estimé que «retirer les troupes étasuniennes de Syrie serait un cadeau pour Poutine et les mollahs à Téhéran. Et ce cadeau serait désastreux pour la région. »
Brett McGurk, envoyé spécial de Trump auprès de la fausse « coalition mondiale pour vaincre ISIS, » une organisation créée et financée dans le but de couvrir trompeusement le soutien à ISIS, a désavoué la décision de Trump : « Triompher définitivement d’un groupe de cet acabit, veut dire que vous ne pouvez pas vous contenter de défaire leur espace physique et puis partir. »
Les Israéliens, qui ont réduit le président des États-Unis à n’être que leur marionnette à la noix, et qui comptent transformer pareillement le président russe Poutine, ne permettront sans doute pas à Trump de retirer ses troupes de Syrie.
Pourquoi ? La réponse est que la Syrie et l’Iran, qui figurent aussi sur la liste des victimes de Trump/Israël, soutiennent la seule armée digne de ce nom au Liban, la milice du Hezbollah qui empêche Israël d’occuper le Sud-Liban.
L’occupation israélienne du Sud-Liban figure dans le projet sioniste du Grand Israël – du Nil à l’Euphrate. Israël convoite aussi les ressources en eau du Sud-Liban. Si la Syrie et l’Iran pouvaient être livrées au chaos, à la mort et à la destruction qu’Israël a occasionnées au Moyen-Orient par l’intermédiaire de ses agents néocons à Washington, le Hezbollah se retrouverait sans soutien financier et militaire, et cela permettrait à Israël de s’emparer du Sud-Liban.
Beaucoup d’Occidentaux n’ont jamais entendu parler de l’intérêt d’Israël pour le Liban. Avec le contrôle extraordinaire que les apparatchiks ont établi sur les communications et l’information, les gens ne savent pas que l’attaque étasunienne contre le Moyen-Orient a commencé quand les néocons ont publié leur programme de bouleversement du Moyen-Orient, y compris de l’Arabie saoudite, dont les dirigeants ont vu les signes avant-coureurs et se sont ralliés au camp israélien. Le programme néocons, comme l’a expliqué le général Wesley Clark, a été remis au Pentagone et est devenu la politique officielle des États-Unis.
Israël, grâce à ses agents néocons, a réussi à pousser les États-Unis à détruire l’Irak, la Libye, la Somalie et presque la Syrie jusqu’à l’intervention russe, et à diaboliser l’Iran pour préparer l’attaque. Le coût pour les contribuables étasuniens se chiffre en milliards de dollars, et ils ont aussi payé les dépenses liées aux décès et aux mutilations de leurs proches et à la réputation ternie de leur pays, désormais largement considéré comme un régime criminel de guerre.
En dépit de ces énormes dépenses imposées par Israël aux États-Unis, dépenses incomparables à celles causées par tout ennemi, Israël a continué en compromettant l’indépendance de 26 gouvernements d’États étasuniens, sans parler des 13 autres en prévision.
Comment pouvons-nous expliquer qu’un nombre minuscule de gens insignifiants et isolés dans le monde, aient la mainmise sur les puissants États-Unis?
Par Paul Craig Roberts ; Traduction Petrus Lombard
Source : Réseau international
 
jeudi 20 décembre 2018
 

Pourquoi les Etats-Unis éprouvent-ils soudain la nécessité de déguerpir de la Syrie ?










Pourquoi les Etats-Unis éprouvent-ils soudain la nécessité de déguerpir de la Syrie ?

Par Valentin Vasilescu
Il y a une semaine, deux batteries de fusées S-300 ont été déployées à Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie. Immédiatement après cela, l’intensité des vols de la coalition dirigée par les États-Unis a diminué de 80% dans le nord-est de la Syrie. Depuis le 18 septembre, la Force aérienne israélienne n’a effectué aucun raid dans l’espace aérien syrien.
Une délégation de l’armée israélienne, dirigée par le major général Aharon Haliva (chef des opérations), s’est rendue à Moscou et s’est entretenue avec le major général Vasily Trushin (chef adjoint des opérations de l’armée russe). Les relations entre les deux armées se sont détériorées après la destruction de l’avion russe IL-20 lors de l’attaque des cibles syriennes près de la base aérienne russe de Hmeymim par des F-16 israéliens.
La délégation israélienne est arrivée à Moscou parce qu’elle n’avait pas réussi à trouver de failles dans la zone d’exclusion aérienne, imposée par les nouveaux systèmes de défense syriens livrés par la Russie. Les Israéliens pensaient pouvoir amadouer les Russes pour obtenir les codes de sécurité des missiles syriens. La Russie, bien évidemment, a refusé de les leur donner.
Quels sont les éléments de la gestion automatisée de l’espace aérien syrien qui empêchent les Israéliens et les Américains d’agir ? La Syrie a reçu 6 à 8 batteries S-300/PMU2, avec un rayon d’action de 250 km. Les missiles garantissent la sécurité des avions et des cibles militaires syriens. Cependant, ces batteries ne sont pas les éléments les plus importants.
La gestion est assurée par le système de gestion automatisée Polyana D4M1. Le rôle du système de gestion automatisée est une interface nécessaire au fonctionnement simultané des unités aériennes et de défense anti-aérienne syriennes. Polyana D4M1 peut couvrir une zone de 800 × 800 km, suivre 500 cibles aériennes et missiles balistiques et en fixer 250. Grâce au Polyana D4M1, les centres de commandement de l’armée de l’air syrienne reçoivent également des informations externes de l’avion russe A-50U (AWACS) et des satellites de surveillance russes.
La mémoire des serveurs de Polyana D4M1 stocke l’empreinte radar de toutes les cibles aériennes, y compris les missiles de croisière et l’avion « invisible » F-35. Lorsqu’une cible aérienne est détectée par un radar en Syrie, le système automatisé Polyana D4M1 affiche l’information pour tous les radars de détection, et les systèmes de guidage des avions et de l’artillerie anti-aérienne syriens et russes. Une fois identifiés, les cibles aériennes sont automatiquement assignées pour être abattues. Le système automatisé Polyana D4M1 fait en sorte que les missiles syriens plus anciens de l’ère soviétique (S-200, S-75, S-125, etc.) deviennent presque aussi précis que les S-300.
Le réseau Polyana D4M1  inclut également le systèmes Krasukha-4 pour le brouillage des radars au sol, des aéronefs AWACS, des avions de reconnaissance avec ou sans pilotes. Le réseau utilise également les systèmes Zhitel R-330ZH pour le brouillage des appareils de navigation NAVSTAR (GPS) qui équipent les moyens d’attaque (avions, hélicoptères, missiles de croisière, bombes guidées, etc.).
Quelle est la conséquence de la mise en œuvre par la Russie de la gestion automatisée de l’espace aérien syrien ?
Les bases militaires américaines en Syrie comportent essentiellement, des troupes affectées à des opérations spéciales, c’est à dire une infanterie légère, sans aucun blindé ni aucun soutien d’artillerie. Les bases militaires américaines ne pourraient donc résister à aucune attaque terrestre de l’armée syrienne appuyée par l’aviation. Ayant pris conscience que l’aviation américaine ne pourra pas passer le barrage anti-aérien syrien sans pertes inacceptables, toute intervention de leur part devient inappropriée. C’est la raison pour laquelle les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils commenceront à retirer les 2 000 soldats syriens. Dans le même temps, la Turquie, soutenue par la Russie, se prépare à lancer une nouvelle offensive contre les YPG dans le nord de la Syrie. Ces nouvelles circonstances font que l’armée syrienne se battra aux côtés des Turcs. Les Kurdes YPG, entrainés et soutenus par les Etats-Unis vont rapidement perdre tous les territoires qu’ils avaient repris à l’Etat islamique en Syrie.
 Valentin Vasilescu
Traduction Avic – Réseau International
 
mercredi 19 décembre 2018
 
Merci Monsieur Guigue pour cet article qui explique à merveille la stratégie mortifère des Usa et de ses vassaux...et l’ hypocrisie de nos gouvernants.

La « guerre contre la terreur », alibi d’un crime de masse










Avec cette arrogance perceptible à l’œil nu chez ceux qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter, les dirigeants occidentaux aiment se prévaloir des valeurs morales universelles - ou supposées telles - pour donner des leçons à toute la planète. Ils distribuent les bons et les mauvais points, les châtiments et les récompenses, comme s’ils étaient à la place du dieu Minos qui, dans un mythe cher à Platon, soupèse les âmes des défunts avant de les expédier dans le Tartare. Mais sauf preuve du contraire, ces juges infaillibles du bien et du mal, censeurs autoproclamés du reste de l’humanité, sont loin d’être des divinités antiques. Nous avons pu mesurer, au contraire, à quel point ces représentants d’un impérialisme cynique sont « humains, trop humains », et l’expérience nous a montré qu’ils appliquaient surtout le principe : « Faites toujours ce que je dis, mais ne faites jamais ce que je fais ».
Une étude récemment publiée par l’Institut Watson (Brown University, USA) a révélé que les Etats-Unis avaient dépensé 5 900 milliards de dollars depuis le 11 septembre 2001 pour « guerre contre la terreur ». Engagée dans 76 pays, soit 39% des Etats de la planète, cette guerre héroïque du Bien contre le Mal a coûté une fortune colossale qui correspond au PIB annuel cumulé de la France et du Royaume-Uni. Mais ce n’est pas le pire : elle peut également se vanter d’un bilan humain hors compétition. D’après cette étude, entre 480 000 et 507 000 personnes ont été tuées dans les opérations menées par les Etats-Unis en Irak, en Afghanistan et au Pakistan durant cette période. A ces victimes directes de la guerre menée par Washington, les auteurs de l’étude estiment qu’il faut ajouter les victimes indirectes, beaucoup plus nombreuses. Ce demi-million de morts n’est donc qu’une estimation extrêmement basse, la face émergée de l’iceberg. Car 76 pays au total ont fait l’objet de la généreuse croisade anti-terroriste menée par les USA, et la comptabilité de ces victimes immolées sur l’autel du Bien, si elle était poussée jusqu’à son terme, donnerait le vertige.
Car on devrait aussi ajouter, malheureusement, les victimes des embargos meurtriers décrétés par les pays riches contre les pays pauvres, et notamment celui qui fut infligé à l’Irak et provoqua la mort d’un demi-million d’enfants dont Madeleine Albright, secrétaire d’État US et icône mondiale des droits de l’homme, disait que c’était “le prix à payer”. Mais l’essentiel, pour l’Occident, n’est-il pas d’avoir bonne conscience ? Au lendemain de l’attaque nucléaire contre Hiroshima et Nagasaki qui fit 220 000 morts - en toute inutilité sur le plan militaire -, les généraux US prirent l’habitude de fêter l’événement en mangeant un gâteau en forme de champignon atomique en compagnie de leurs familles réjouies. Enracinée dans l’inconscient collectif d’une nation élue de Dieu, cette identité présumée avec le Bien ne risque pas de souffrir d’un obscur alignement de chiffres, d’une comptabilité macabre qui est de mesure nulle face à l’immensité des bienfaits dont la nation exemplaire irradie le monde ébahi. Et puis, que valent quelques millions de morts dans des pays lointains tant que l’Amérique s’imagine qu’elle continue à jouir - à crédit - de l’american way of life ?
Frappé de stupeur par un tel bilan, un esprit naïf serait peut-être tenté de supposer que la lutte contre les méchants terroristes menée par Washington, au moins, a rencontré quelque succès. Mais où faut-il jeter le regard pour observer un effet positif de cette grandiose entreprise menée par les chevaliers blancs de la démocratie ? En fait, le seul endroit de la planète où les terroristes ont vraiment reçu un coup sur le museau est la Syrie, c’est-à-dire un Etat allié de la Russie - qui a fortement contribué à la destruction de l’appareil terroriste financé par les alliés de Washington - et un Etat honni et combattu par les USA, qui ont cyniquement laissé Daech s’emparer de Palmyre en 2014. Partout ailleurs, la gangrène terroriste s’est répandue au même rythme que l’intervention américaine, comme si les coupeurs de têtes étaient arrivés dans les fourgons de l’US Army et de ses suppôts. C’est sans doute pour opposer un démenti à cette cruelle réalité que Donald Trump, avec un aplomb stupéfiant, a osé accuser l’Iran d’être la matrice du terrorisme au Moyen-Orient. Travers notoire du discours officiel en Occident, cette pratique de l’inversion maligne - qui consiste à attribuer à son adversaire la responsabilité de ses propres turpitudes - a probablement atteint en 2018 son acmé historique.
Mais ce n’était pas suffisant, et le camp du Bien n’est jamais à court d’arguties dès qu’il s’agit de s’exonérer de ses crimes. Plus subtil que l’inversion maligne - qui a quand même tendance à frôler le grotesque -, la thèse de l’erreur stratégique - par définition involontaire - a de fervents partisans dans la sphère de l’expertise occidentale. Au vu des résultats de la guerre présumée contre la terreur, les fournisseurs habituels en filet d’eau tiède qui occupent les plateaux télévisés répondent généralement que cette guerre était juste, mais qu’elle a été conduite en dépit du bon sens. Il fallait combattre les terroristes, bien sûr, mais intelligemment. A propos de la Syrie, par exemple, de présumés experts expliquent que l’Occident a été victime d’une « illusion » funeste, qu’on n’a pas compris les rapports de forces locaux, que les agents de la CIA ne comprennent pas l’arabe, bref qu’il y a eu défaillance de l’expertise, et que si l’on avait écouté les vrais experts on n’en serait pas là. Si on lit entre les lignes, les dirigeants de nos vaillantes démocraties ne voulaient pas causer de tels dégâts, leurs intentions étaient pures, mais ils eurent de mauvais conseillers et de mauvais exécutants. Le point aveugle de cette thèse, évidemment, c’est qu’elle confond méconnaissance des réalités et cynisme politique, et insiste sur la première pour occulter la seconde.
Fréquemment invoqué pour étayer une critique « soft » et inoffensive de la politique occidentale, cet argument fallacieux de « l’illusion » ou de « l’erreur » a beau avoir pignon sur rue, il est particulièrement toxique. Il jette une fausse clarté sur ce qu’il prétend expliquer, il en occulte la réalité ultime. La prétendue guerre contre la terreur n’a pas échoué parce qu’elle fut conduite par des ignares ou des lourdauds. Loin d’être une guerre contre les terroristes, elle avait manifestement d’autres cibles, et il suffit d’énumérer les interventions impérialistes menées depuis 2001 pour les identifier. Créée avec l’appui de la CIA pour combattre le communisme en Afghanistan, Al-Qaida n’a jamais souffert de l’hostilité de Washington au cours de son histoire - pas plus que ses avatars successifs (Al-Nosra, Daech) arrosés de pétrodollars et fournis en moyens militaires par les pétromonarchies du Golfe. Et il serait digne, de la part du Département d’État, de réparer une injustice flagrante en versant à la veuve de Ben Laden une pension de réversion amplement méritée, compte tenu des bons et loyaux services rendus par le meilleur agent recruteur de la CIA.
Non seulement le terrorisme ne s’est jamais aussi bien porté depuis que les USA prétendent le combattre, mais les Etats souverains qui l’affrontent pour de vrai - aujourd’hui comme hier - figuraient depuis longtemps sur la liste noire des faucons du Pentagone. Afghanistan envahi, Irak laminé, Libye pulvérisée, Soudan tronçonné, Syrie agressée, Iran sanctionné, Yémen affamé : la guerre contre la terreur est l’alibi d’une destruction méthodique des structures étatiques du « grand Moyen-Orient », pour reprendre l’expression de Michel Raimbaud. On ne comprend pas la politique occidentale dans la région si l’on refuse d’admettre que la guerre contre la terreur était en fait une guerre pour la terreur, destinée à perpétuer le chaos dans une partie du monde aussi riche en puits de pétrole qu’en peuples récalcitrants. Contrairement au discours convenu des chancelleries occidentales sur « notre ennemi mortel, l’islamisme radical » - discours destiné aux naïfs - , les coupeurs de tête n’ont jamais causé le moindre tort à l’hégémonie US, qui a précisément besoin de leur nocivité pour se perpétuer. A la fois mercenaires et boucs-émissaires, les djihadistes en tous genres ont fourni sa piétaille-kleenex à l’empire du crime.
Insupportable, la morgue moralisatrice des dirigeants occidentaux est l’écran de fumée qu’ils jettent complaisamment sur les tombereaux de cadavres dont ils sont responsables. C’est non seulement une insulte à l’intelligence des peuples qui les écoutent, mais surtout - c’est de loin le plus grave - une ignominie à l’égard des peuples qu’ils ont condamnés à la mort ou à la misère. Dans cette entreprise mortifère où le false flag est la règle et le bombardement aveugle le mode opératoire, de Kaboul à Bagdad, de Tripoli à Sanaa et de Mossoul à Damas, les Etats-Unis battent tous les records, mais leurs supplétifs français et britannique, ces roquets de l’Empire, ne sont pas en reste dans l’exécution du crime de masse. Quel autre pays dans le monde, outre ces trois-là, peut se vanter d’avoir fait autant de guerres chez les autres, imposé autant de sanctions économiques, déstabilisé autant de nations souveraines ? S’ils avaient une vague idée de ce qu’est le patriotisme, leurs citoyens descendraient dans la rue pour imposer la fin de cet acharnement criminel contre des populations qui ne leur ont rien fait, et dont certaines avaient même la candeur de croire aux valeurs usurpées par un Occident failli.
Bruno GUIGUE
 
dimanche 16 décembre 2018
 


Voyage aux confins du désespoir algérien !










Des jeunes, des adultes voire des femmes ont tenté de quitter ce pays qui gémit sous les flagellations d'un pouvoir unique au monde en matière de despotisme, de subtilisations, de corruption ! La harga est devenue le seul moyen pour exprimer son dégoût d'une vie comblée de déception, pleine de chimère.

Que faut-il écrire devant le volume de défaitisme qui émaille la société algérienne ? Le malaise dépasse les bornes de la raison et atteint les limites de l’impuissance. Face aux phénomènes de la corruption, de la mal-vie, les lueurs d’un lendemain prospère deviennent incertaines.
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Le citoyen essuie seul les répercussions d’une telle situation chaotique. L’économie nationale, l’école, la justice constituent un exemple clair de faillite, les symptômes en sont d’ailleurs très criants. Le simple Algérien suit avec beaucoup de stupeur ce qui se passe sur la scène nationale, une scène ornée de scandales financiers où l’argent public se détourne au su et au vu de tous ceux à qui est incombé le devoir de préserver l’indépendance nationale.
Une forme d’amalgame enveloppe les affaires de l’État, les coupables se pavanent en toute quiétude tandis que les victimes demeurent cloîtrées entre l’espoir de se voir libérer du joug de l’injustice et la déception d’assister à un totalitarisme qui ne cesse de prendre l’allure d’une monarchie avérée.
L’économie, ce secteur garant de la souveraineté nationale, est rongé par cette politique du tout -compté sur les seules recettes des hydrocarbures, les frémissements d’une crise commencent à se faire sentir dans les rangs des citoyens, le manque flagrant en lait, devenu par  la force de l’austérité une denrée rare, explique la précarité ostensible de la gestion du gouvernement en place.
Rien n’indique que les choses vont dans le bon sens, tous les signaux affichent une descente aux enfers à l’avenir tant nos décideurs n’ont pas pensé à une éventuelle période des vaches maigres.
Prévoir, est l’action la plus bannie chez nos dirigeants qui vivent au jour le jour. La manne pétrolière estimée à plus de 900 milliards de dollars n’a pas été un viatique salvateur, après que notre pays ait aidé des pays en détresse économique, le manque en clairvoyance l’accule encore une fois à l’endettement comme seul recours pour affronter les difficultés budgétaires.
L’école, ce secteur  des plus sensibles, devient par la force de la médiocrité l’arène où pullulent toutes sortes de délinquances, le rabais du niveau constitue la preuve la plus irréfragable de l’échec du système et ce malgré la volonté de l’actuelle  ministre de l’éducation de remodeler le baraquement de l’éducation nationale.
La montée de plus en plus massive de responsables dont des directeurs, formés d’une façon qui laisse à désirer et sans sélection aucune, sème une anarchie affreuse au sein des écoles, ce poste de responsabilité devient avec beaucoup d’étonnement le moyen le plus sûr pour quelques-uns de se vêtir d’une factice renommée.
Le vrai sens de la responsabilité éducative est bafoué par l’arrivée de ces dernières promotions  et par l’absence voulue  d’une évaluation ferme, le plus bête se voit hisser fautivement  au rang de gérant sans opposition aucune ni contestation. Même si la première responsable du secteur s’évertue à réformer ce qui est urgent, le volet hiérarchique doit être pris en considération avec beaucoup de sollicitude.
Le principe de l’homme qu’il faut au poste qu’il faut doit être ressuscité, on ne peut jamais gérer une école, un collège ou un lycée avec un guide intellectuellement  médiocre et tordu.

 
samedi 15 décembre 2018
 

Strasbourg : un false flag bien français
















strategika51.blog/
Samedi 15 Décembre 2018




La France aurait donc tremblé devant un bon vieux revolver type 1892, arme réglementaire de l’Armée française à la fin du 19ème siècle et c’est avec ça qu’on veut réduire les revendications des Gilets Jaunes ? 

Étrange mise en scène du cadavre d’un moderne près d’un revolver ayant équipé les troupes d’infanterie de 1914 il y a plus d’un siècle. 

Le revolver est une anomalie. 

Strasbourg : un false flag bien français

Le tireur aurait ainsi- si l’on en croit le petit capo mafieux Castaner, menteur comme un arracheur de dents-tiré un coup de 8 mm Lebel pour recevoir du 9 mm parabellum en vrac! 

Les puristes apprécieront. 

La DGSI aurait pu mieux trouver. Mais où diable ont-ils pu trouver des munitions 8mm Lebel encore fonctionnelles ? 

D’ailleurs que faisaient les éléments de la DGSI sur place ? Mise en scène avec un revolver type 92 ! 

Que ce serait-il passé si le tireur s’était servi d’un MAS-36 CR39 ou d’un MAT-49? 

Trop risqué. Donc il fallait un bon vieux revolver d’antiquaire. 

Petit rappel sur ce revolver. 

Le revolver modèle 92 a été adopté par l’Armée en Française en 1892 pour la doter d’une arme de poing plus moderne à l’époque. D’un calibre de 8 mm Lebel, le même que celui du fusil Lebel. Ce calibre était supérieur au calibre Allemand. 

Ce revolver avait la particularité d’avoir un barillet basculant à droite pour le rechargement (alors que pour tous les autres modèles, le basculement du barillet était à gauche) 

Strasbourg : un false flag bien français
C’était une arme à simple ou double action. 

C’était l’arme d’un Arsène Lupin, pas d’un « soldat de Daech » moderne armé d’un CZ-75 des forces spéciales ou d’un énorme Desert Eagle…(on sombre ici dans le ridicule institutionnel). 

Le gouvernement francais se fout carrément de nos gueules ». 


 
lundi 10 décembre 2018
 

GRENOUILLAGE BOULITIQUE POUR DIVERTIR LE « GHACHI ».











ASSOCIATED PRESS
Les signaux se sont accumulés ces dernières semaines qui ouvrent une brèche béante dans l’unanimité affichée  l’été dernier en faveur d’une candidature du président Bouteflika pour un 5e mandat présidentiel en avril prochain. Moad Bouchareb, le nouvel homme fort du FLN, réserve sa réponse sur l’identité du représentant de son parti à la présidentielle, moins d’un mois après que son prédécesseur, Djamel Ould Abbes débarqué depuis, ait  poussé le zèle jusqu’à annoncer officiellement que Abdelaziz Bouteflika avait été choisi pour défendre les couleurs du FLN en avril prochain.
Amar Ghoul le président de TAJ, membre inamovible de la majorité présidentielle, a commis une sortie de route la semaine dernière en appelant à la tenue d’une  « conférence nationale inclusive » sous le patronage certes de Abdelaziz Bouteflika, mais avec cette précision « la conférence nationale serait l’essentiel, l’élection d’avril prochain, le secondaire ». Comprendre bien que l’enjeu de faire réélire le président sortant n’est plus le plus important dans la conjoncture actuelle.

Ce qui a marché depuis 2013 s’est grippé

La dégradation du scénario du 5e mandat est totalement liée à celle de l’état de santé du président. Abdelaziz Bouteflika qui va mal. De plus en plus mal. Il pourrait ne pas pouvoir signer à la fin du mois de décembre la promulgation solennelle de la loi des finances pour 2019. Les jours où son entourage peut encore se réclamer de son autorité pour gérer les affaires de l’Etat et préparer les élections, paraissent de plus en plus comptés.
Un homme, son frère Saïd Bouteflika, gère depuis le 27 avril 2013, date de l’AVC présidentiel, cette situation de délégation de pouvoir non écrite. Il a réussi à maintenir l’autorité du clan depuis le creux de l’été 2013 lorsque le président était encore au plus mal à l’hôpital puis en convalescence à Paris. Il a continué à le faire jusqu’à cet été 2018. Mais la concomitance de l’approche de l’échéance présidentielle d’avril 2019 avec une nouvelle dégradation de l’état de santé de son frère président aurait du l’amener à changer de registre dans l’administration de l’autorité présidentielle.
Faute de l’avoir fait à temps, Saïd Bouteflika a commencé à perdre de son influence les dernières semaines et s’apprête à en perdre davantage dans les prochaines semaines lorsqu’il se précisera probablement que l’ère temporelle de la présidence Bouteflika n’ira pas au delà du terme de son 4e mandat. Sauf à imaginer un blocage institutionnel déclencheur d’une crise politique majeure dans le pays. Saïd Bouteflika aurait il pu, face au déclin physique avéré de son frère,  éviter cette hémorragie du  pouvoir de la maison des Bouteflika qui se profile devant lui ?

Saïd n’a pas osé transgresser l’interdit de Abdelaziz

Le clan Bouteflika aurait pu demeurer décisif et dominant plus longtemps dans la conjoncture politique de ce semestre pré-électorale. Il l’aurait pu à la condition de peser manière décisive sur la désignation du candidat du système au printemps prochain. L’homme qui était en meilleure position pour désigner un successeur au président Bouteflika en avril prochain était encore… Abdelaziz Bouteflika lui même, sans doute jusqu’au printemps dernier avant sa dégradation estivale. Or il n’a jamais voulu travailler sur ce scénario de la succession adoubée.
Abdelaziz Bouteflika a toujours considéré d’une part qu’il lui revenait de droit de rester président à vie et, d’autre part, que d’entrevoir une succession le priverait aussitôt d’exercer cette autorité jusqu’à son dernier souffle de sa vie. Saïd Bouteflika, dont la part de mandant du pouvoir présidentiel n’a fait que grandir, aurait pu transgresser cet interdit de la recherche d’un successeur, depuis que son frère président n’est plus, ces deux derniers mois, en état de participer aux délibérations politiques y compris les plus stratégiques.
Said Bouteflika n’est pas réputé pour sa grande habilité politique. Son frère président est souvent critiqué pour manquer d’une vision d’homme d’Etat et de n’exceller que dans la gestion tactique des situations. Saïd n’accède que très imparfaitement à ce talent. Conséquence chaotique,  il arrive sur les échéances de la fin de l’année  2018, où il faut fixer  le système sur l’identité du défenseur de ses intérêts à l’appel des urnes, sans autre plan que de faire réélire son frère. C’est à dire avec un plan porteur au mieux de paralysie politique au pire de collapsus complet du clan Bouteflika.

Mise à la retraite de Gaïd Salah, tournant manqué 

Faute d’avoir commencé à envisager puis à négocier un plan B au 5e mandat, Saïd Bouteflika en est réduit à colmater les voies d’eau dans le pouvoir ébréché de la maison Bouteflika.  Illisible politiquement, il agit surtout à l’identique. Faire que le président apparaisse toujours comme le centre du pouvoir. Il veut barrer la route à Ahmed Ouyahia, déjà esquissé comme une relève possible pour incarner « la continuité » des années Bouteflika.
Mais l’Etat profond l’attendait sur un autre test d’autorité. Un vrai.  Le sort du chef d’Etat major Ahmed Gaïd Salah. Son autorité a immensément grandit en 2018 grâce à l’affaire de la Cocaïne découverte à Oran qui lui a donné la possibilité de conduire un blitz pour faire le vide autour de lui. Une attaque éclair pour éliminer son rival Abdelghani Hamel ex-patron de la sureté nationale et protégé des Bouteflika, puis plusieurs généraux de sa génération dont le commandement territorial et opérationnel échappait largement à son autorité.
La mise à la retraite par la présidence de Ahmed Gaïd Salah, et son départ de son poste de chef d’état-major était donc attendu, après cet épisode pour rétablir l’équilibre rompu depuis la mise à la retraite du général Toufik ex patron du DRS. Trop tard. Le chef d’état-major a bien pris conscience aujourd’hui qu’une telle décision peut être contestée pour son caractère suspect, illégitime. Le président n’étant pas en mesure de l’exprimer, elle peut être l’émanation de son seul entourage. C’est la jurisprudence Saïd Bouhadja, qu’a évité d’utiliser Djamel Ould Abbes, mais  l’on devine que le puissant chef état-major capable de brandir sans hésitation : « dites au président de me confirmer ma mise à la retraite lui même ».

Anis Rahmani, marqueur mobile des allégeances

Il est maintenant presque acquis que l’homme pivot de la décision pour la prochaine présidentielle, dans le cas – toujours bon à rappeler- de non irruption de la colère populaire dans l’intervalle, est le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah.  Saïd Bouteflika aurait pu être cet homme s’il avait pris l’initiative de travailler sur un plan B depuis trois mois au moins. Et prendre l’initiative de se séparer en été – dans le feu de l’affaire Cocaïne – du chef État-major pour être en mesure de mettre ce plan de succession à la main en œuvre en étant en meilleure position face à une haute hiérarchie de l’armée remodelée favorablement.
Anis Rahmani, le directeur du groupe Ennahar, fait partie des premiers hommes du système à avoir capté ce moment de bascule ou la présidence perd la main devant les Tagarins. Il a subtilement proposé son allégeance au chef d’Etat major en prenant le risque d’entrée en conflit ouvert avec Bachir Tertag, coordinateur de la sécurité à la présidence de la république et donc au service de la maison Bouteflika.
Ce que le Chef d’état-major  a bien capté en mettant, dans l’affaire des «cyberdissidents» , à son service la gendarmerie nationale, un corps de police judiciaire plus «efficace» en ce moment  dans la répression, que celui de la DSI sous autorité de Bachir Tertag.
Saïd Bouteflika aurait il pu renverser la tendance en briguant lui même la candidature pour la présidence le printemps prochain ? C’est une option faible envisagée épisodiquement par une partie de l’entourage mais qui n’a même pas le franc aval de l’intéressé. Sans compter que le chef d’état-major qui a toujours eu des rapports tendus avec Saïd Bouteflika ne laissera pas se développer un tel scénario. « Il lui barrera personnellement la route »:  le général à la retraite, Hocine Benhadid l’avait clairement pronostiqué dans l’entretien de septembre 2015 à Radio M qui lui avait valu d’être emprisonné pendant 9 mois sur ordre de Ahmed Gaïd Salah.

Le temps joue contre Saïd Bouteflika

Quel aurait pu donc être le plan de Saïd Bouteflika pour préparer une succession à son frère qui soit avantageuse pour les intérêts de la maison Bouteflika et de la clientèle politique et d’affaires qu’elle a cristallisé autour d’elle en 19 ans de pouvoir ? La vérité est que l’on ne peut pas tout à fait accabler le frère du président de manquer d’initiative.
Face au rôle devenu prépondérant de Ahmed Gaïd Salah,  il n’aurait pas pu esquisser une proposition de candidature du système pour succéder à Abdelaziz, son frère président,   sans prendre le risque plus ou moins grand de griller sa carte. Or le temps joue en faveur du chef d’Etat major. Si le président s’avère totalement dans l’incapacité de se présenter aux présidentielles – alitement prolongé sans apparitions publiques – le patron des Tagarins sera en position de décider en homme fort de qui sera le candidat adoubé par le système de pouvoir en place. Il devra certes négocier son choix avec d’autres forces d’influence, notamment les réseaux informels du business, de la politique et de l’armée. Mais dans un rapport de force autrement plus favorable que celui d’aujourd’hui ou le président Bouteflika est encore vivant et théoriquement en fonction.
A l’inverse, le temps joue bien sur contre Saïd Bouteflika. Chaque jour qui passe l’éloigne de la possibilité de faire passer de grandes décisions qui l’aideraient à dessiner en position de force l’issue électorale d’avril 2019.  Il faut bien imaginer qu’une incapacité totalement avérée, par exemple le 31 décembre prochain si le président manquait au cérémonial de la signature de la loi de finance pour 2019, précipiterait la perte d’influence de Saïd Bouteflika. En particulier si aucun plan B de candidature soutenue par le système de pouvoir n’aura été échafaudé d’ici là.

Une alliance tactique avec Toufik en dernier recours ?

Une nouvelle évolution est peut être entrain de se projeter ces dernières semaines qui réduirait de l’ascendant sur la décision qu’est entrain de prendre le chef d’Etat-major. Très réservé sur la poursuite d’une présidence Bouteflika pour les risques systémiques qu’elle comporte  pour l’ensemble du système de pouvoir, le général à la retraite Toufik peut redevenir l’allié qu’il a été de la maison Bouteflika, dans le cas de la recherche d’une solution digne de sortie de l’impasse provoquée par le projet insensé du 5E mandat.
Dans le contexte des deux dernières années, l’agenda de Mohamed Mediene dit Toufik,  est moins occupé par les chicanes à mettre sur la route des Bouteflika que par le projet de prendre une revanche opérationnelle sur son propre rival le général Gaïd Salah artisan en chef de sa déchéance puis de sa chute en septembre 2015. Saïd Bouteflika a encore une chance de retomber sur ses pieds en cas de banqueroute déclarée au tribunal du commerce de son projet de faire réélire son frère président.
Elle consiste à prendre les devants d’une solution politique portant d’abord l’assentiment de la classe politique et en arrière plan de « l’Etat profond » Cette « solution » opératoire ressemble furieusement à la proposition de « conférence nationale » proposée par Amar Ghoul. Elle a porte également l’ADN de la maison DRS, version Toufik, le compagnon de football du président de TAJ.
Pour les raisons déjà évoquées, Saïd Bouteflika ne peut pas s’avancer le premier et suggérer un candidat soutenu par sa maison. Il peut par contre dissimuler sa démarche dans un processus sophistiqué qui passerait d’abord par l’adoption d’un pacte politique commun avec l’opposition ou une partie de l’opposition, avant d’abattre la carte de l’incarnation politique de la conduite de ce pacte. Il a besoin de s’appuyer « sur le réseau » de Toufik et de son « ingénierie » pour réussir une telle opération et espérer résister au véto du chef d’Etat major.
Les jours de Saïd Bouteflika comme régent de la république sont comptés. Son attitude rigide et sans anticipation menace d’en accélérer le compte à rebours. Il ne peut changer la donne et donner un sursis à son rôle qu’au prix de grandes manœuvres stratégiques. Des manœuvres qui supposent un postulat mental. Qu’il accepte que l’ère des Bouteflika se termine en avril prochain.
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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