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31 mars 2014
- Par Akli Darni
Il
a fallu l’intervention de la police française pour sortir d’une salle
en furie sains et saufs Benyounes et Ghoul ce dimanche à Vitrolles
(Bouches du Rhone ).
Malmenés
dès leur première sortie en Algérie, les deux ministres, couplés dans
un duo provocateur, ont été envoyés en France où ils étaient supposés ne
pas attiser la même haine que celle qu’ils alimentent en Algérie.
La
réunion avait été pourtant méticuleusement préparée. Des jeunes dealers
des quartiers nord de Marseille, soigneusement choisis avaient été
convoyés à Vitrolles contre 150 euros chacun pour garnir le meeting
prévu dans la salle de la ville à une trentaine de kilomètres à l’ouest
de la capitale phocéenne où une forte communauté algérienne attendait de
pied ferme « les représentants les plus impopulaires du gouvernement »,
selon le propos d’un ex enseignant de l’université Mouloud Mammeri de
Tizi Ouzou établi à Aubagne.
L’agence
Soleil Voyages de Marseille appartenant au frère de Benyounes, sénateur
du tiers présidentiel, transformée en QG de campagne de Bouteflika,
avait néanmoins informé quelques personnes pour faire le déplacement sur
Vitrolles afin de se montrer au premier rang et donner aux caméras de
l’ENTV quelques images d’une salle occupée par d’honorables émigrés. Il
n’en a pas fallu plus pour la nouvelle se répande comme une trainée de
poudre chez des étudiants algériens de Marseille.
Hasard
de l’histoire, dans ce département l’émigration est essentiellement
originaire de Kabylie et de l’Ouarsenis, deux régions dont sont
originaires les deux compères et où le moins que l’on puisse dire c’est
qu’ils ne sont pas en odeur de sainteté.
A
14 heures, les deux compères se préparaient à peine à commencer leur
meeting qu’un indescriptible chahut émane de la salle, des insultes
fusent, des objets volent et la tribune est envahie. Les deux
conférenciers fuient la scène et se réfugient dans les couloirs. C’est
le consulat de Marseille qui alerte la police française pour extraire
les deux otages du guet apens où ils s’étaient mis.
Faut
il continuer à s’exposer devant une émigration qui voit dans ces deux
individus le symbole de la corruption ? Vont ils faire des réunions
clandestines ? Après tout leur parrain fait campagne par tracts
interposés.
Akli Darni
Obama, un faucon sous les plumes d'une colombe
par Moncef Wafi
Lorsqu'il a pris les clés de la Maison Blanche en 2008, le
monde, surtout son tiers, a commencé à rêver à une existence plus clémente. A
voir le ciel un peu plus bleu et à espérer en des lendemains moins pénibles.
Avec son prix Nobel de la paix, le monde découvrait enfin une colombe à
Washington, un chantre de l'égalité et de la justice. Il avait promis mille
choses qui ne nous regardent pas et quelques phrases qui nous étaient
réservées. Il avait frémi à l'idée même de voir des innocents croupir à
Guantanamo, jouant les escalopes vivantes à la Abou Ghraïb. Il avait dénoncé la
torture et la guerre. On voyait en lui le dépositaire de la cool attitude, le
défenseur zélé de la veuve et de l'orphelin, l'ami des Musulmans et des Arabes.
En devenant le 44ème président de l'Empire, Barack Obama
s'est délesté de son troisième prénom, a oublié de fermer Guantanamo et ses
deux mandats sont devenus ceux des drones. Obama s'est blanchi au contact des
murs de la Maison Blanche, a remisé ses plumes de colombe de la paix pour
revêtir l'uniforme qu'on lui a confectionné. Le faucon est apparu dans toute sa
splendeur carnassière, militariste à souhait, ami des constructeurs d'armes et
allié des lobbies pétroliers. Sous son premier mandat, et le deuxième aussi,
des centaines de civils arabes et musulmans seront assassinés, sous couvert de
la lutte antiterroriste, dans les quatre coins du monde. En Afghanistan, au
Pakistan et au Yémen, il envoie ses drones tirer des missiles sur des femmes et
des enfants, victimes collatérales d'une sale guerre où le seul mort est à
enterrer dans l'autre camp. Celui de l'ennemi qui n'aime pas l'Amérique
d'Obama. Le président américain a fait de ses escadrons de drones la nouvelle arme
de dissuasion massive pouvant atteindre n'importe qui n'importe où, quitte à
tout détruire dans un rayon de cinq kilomètres. La colombe est devenue
inquisitrice et le seul soupçon de respirer l'air des «bad guys» peut signer
votre acte de décès paraphé par un missile dronique made in Obama.
Pourquoi évoquer Obama aujourd'hui et maintenant alors que
l'Algérie scrute son horizon post 17 avril comme on cherche le croissant
lunaire annonçant la fin du ramadhan ? Because. Obama est actuellement en
Arabie Saoudite, notre plus grand ami qui ne nous veut que du bien, tellement
du bien que les wahhabites nous ont exporté et leur doctrine rigoriste de
l'islam et leur conception du djihad qui consiste à égorger son frère musulman
du moment que c'est en dehors de leur désert. John Kerry, lui, est dans nos
murs pour nous chuchoter à l'oreille que celui qui veut devenir président du
pays ou le rester n'a qu'à obéir ou mal lui en prendra puisque de l'aéroport de
Houari Boumediene, il s'embarquera vers le Maroc, un autre de nos plus fidèles
amis. Et qu'avant ça, Obama, le visionnaire en location, a parlé de nous. Oui,
de l'Algérie, plutôt de son gaz, vu que selon la nouvelle géostratégie, ce sont
deux concepts distincts. Le pays et les ressources énergétiques. En évoquant l'Ukraine
et partant le reste de l'Europe qui dépend du gaz de Poutine, Obama a fait
allusion à deux solutions: son propre gaz de schiste, mais le prix pose
problème sinon se tourner vers la Norvège et l'Algérie. Brrr, le maître du
monde s'est souvenu de notre existence et ce n'est pas bon du tout, mais
vraiment pas. Demandez à l'Irak, la Syrie, la Libye
Une machine électorale qui a perdu son efficacité
par Kharroubi Habib
Sur le papier, le camp pro-quatrième mandat paraissait en mesure
de concrétiser son ambition avouée d'assommer dans la campagne électorale
d'entrée de jeu les camps adverses, tant ceux des candidats en lice contre
Bouteflika que celui des boycotteurs de l'élection présidentielle. Le
conglomérat de partis, organisations sociales et associations présumées
représentatives de la société civile ainsi que d'autres groupes d'influence
qu'il réunit semblaient effectivement en capacité de réaliser cette ambition.
Après une semaine de campagne électorale, l'on constate que
la machine électorale qui s'est mise au service du quatrième mandat n'a pas
l'efficacité qui en était attendue. Ce qui s'est vérifié dans les ratages qu'a
connus la campagne électorale en faveur du président candidat depuis son
démarrage. Au lieu de triomphale et d'étouffante pour les camps adverses,
celle-ci est apparue comme une opération ratée au vu que le conglomérat n'est
pas encore parvenu à réunir un meeting qui aurait pu écraser par son ampleur
aussi bien les manifestations électorales des autres compétiteurs que celles
des boycotteurs. De rouleau compresseur que l'on promettait qu'elle sera, la
machine électorale pro-quatrième mandat s'avère être un « pétard mouillé » qui
n'impressionne personne.
La raison principale qui fait que cette machine qui en
théorie devait du fait de sa force emballer en faveur du quatrième mandat la
campagne électorale comme promis par ceux qui l'ont constituée n'a pas atteint
cet objectif, est que contrairement à ce qu'ils ont prétendu la candidature de
Bouteflika a suscité des réticences et des oppositions qui vont au-delà de
celles que manifestent les partisans de ses compétiteurs ou des boycotteurs,
car indubitablement partagées par une majorité de citoyens qui ne sont pourtant
favorables ni aux premiers ni aux seconds, mais simplement convaincus que le
président sortant briguant sa reconduction n'est plus en capacité physique de
continuer à présider aux destinées de la nation.
A cela s'ajoute que le conglomérat composant le camp
pro-quatrième mandat est sous son apparence de force une coquille qui s'avère
vide. A commencer par les quatre partis censés être les fers de lance de sa
campagne : le FLN, le RND, le MPA et le TAJ. Les deux premiers payent d'avoir à
l'orée de l'échéance électorale été déstabilisés par des dissensions et
différends internes qui ont poussé une partie de leurs encadrements et bases
militantes à les déserter au profit de leurs adversaires. Le grand bénéficiaire
de ces saignées est incontestablement le camp Benflis.
Le MPA et le TAJ se révèlent quant à eux en cette période
cruciale pour le camp des pro-quatrième mandat n'être qu'une supercherie
politicienne tant apparaît évidente leur incapacité à mobiliser. Ces quatre
partis dont on prétend qu'ils sont les plus grands du pays et donc
véritablement en ancrage dans la population et la société n'arrivent pas à
réaliser solidairement ce que parvenait à faire une simple kasma du temps du
parti unique : à savoir réunir un auditoire impressionnant en faveur de
l'option défendue.
Que dire alors de cette foultitude d'autres partis qui sont
censés leur avoir apporté leur « force de frappe » sinon qu'ils n'ont en fait
de preuve d'existence que leurs sigles. Ajoutons encore que la déconfiture du
camp du quatrième mandat est alourdie par le flop que font les personnalités
auxquelles Bouteflika a confié le soin d'animer sa campagne électorale. Toutes
sont lestées de « casseroles » et d'une réputation rebutante qui fait se
détourner les citoyens des manifestations qu'ils président. La voie royale que
le camp des pro-quatrième mandat prévoyait pour sa campagne électorale tourne
incontestablement à la débâcle dont les effets se traduiront dans le scrutin.
Après le 17 avril on «rasera gratis»
par Kharroubi Habib
Les candidats et leurs états-majors doivent déchanter car la
campagne électorale s'avère pour eux difficile à mener tant les citoyens
manifestent de l'indifférence à son déroulement. Ils le constatent amèrement au
vu des maigres auditoires que rassemblent leurs meetings, dont certains ont été
purement et simplement annulés faute de présence citoyenne.
Il se passe comme si les citoyens considèrent leur campagne
électorale en cours comme n'étant qu'un écran de fumée destiné à cacher que
l'élection présidentielle est jouée avant d'avoir été organisée. Bien qu'ils ne
ménagent pas leurs critiques et dénonciations à l'encontre du système et du
président candidat, des compétiteurs sont à tort ou à raison perçus comme ayant
accepté de participer à «l'enfumage» en servant de «lièvres» à un vainqueur
déjà connu qui n'est justement autre que le président sortant.
Pour tenter de convaincre que cette perception de leur
participation à l'élection présidentielle est fausse, les candidats que
l'opinion qualifie de «lièvres» durcissent peu à peu leurs interventions
jusqu'à se laisser aller à verser dans l'attaque «au bas de la ceinture» contre
le président candidat et son camp mais aussi histoire de s'en démarquer contre
les autres compétiteurs. Il est en train en conséquence de s'instaurer un débat
politique durant cette campagne qui est au «ras des pâquerettes». Ce qui n'est
pas pour susciter l'intérêt des citoyens et les convaincre de se départir de
leur indifférence.
Tous les camps en compétition pour cette élection
présidentielle ont promis qu'ils mèneront campagne sur la base de discours
responsables axés sur les questions de fond qui importent pour les Algériens et
développant les réponses programmatiques qu'ils entendent leur apporter dans le
cas où les électeurs les distingueront le 17 avril. Ce qui ressort de leurs
interventions en cette première semaine est que chacun promet qu'avec lui
l'après 17 avril verra la réalisation de toutes les attentes populaires, la fin
de tout ce que les citoyens dénoncent comme étant les tares du système qu'ils
subissent depuis l'indépendance. Et dans ce genre de promesse, les
représentants du président candidat symbole de ce système ne sont pas les plus
avares. Comment s'y prendront-ils pour que l'après 17 avril aille vers ce
qu'ils promettent ?
Aucun des candidats n'est porteur d'un programme global et
cohérent. Tous égrènent les mesures qu'ils prendront qui font apparaître un
point commun à ceux qui les énoncent, celui d'être dans le populisme le plus
méprisant pour l'intelligence des électeurs qu'ils courtisent. Tous leur
promettent en effet qu'on «rasera gratis» après le 17 avril. Sauf que ces
électeurs tenant à garder leurs attributs capillaires ont choisi de ne pas entendre
leur promesse et de boycotter les manifestations où ils la leur délivrent.
Des promesses et du vent. Surtout du vent
par Moncef Wafi
Et si le plus grand ennemi de Bouteflika était Bouteflika.
Pas lui, ni son reflet dans un miroir du Val-de-Grâce, ni son frère à qui on
concède une autorité à la «Père Joseph», le fameux conseiller occulte de
Richelieu, alors Premier ministre de Louis XIII. Mais c'est son entourage qui
le plombe. Ceux censés le représenter et le faire élire. A écouter et lire
toutes les inepties débitées à longueur de temps et d'ondes par ces
pseudo-partisans d'un quatrième mandat présidentiel, on a vite l'impression
d'étouffer sous un torrent de mensonges les uns plus grands que les autres. Et
la première victime reste l'image d'un homme candidat largement écornée par
deux mandats de trop. Il ne se passe pas un jour sans que les Algériens ne
soient carrément agressés par des sorties impromptues et à l'emporte-pièce
d'illustres inconnus sur la scène politique nationale qui envoient tantôt
Bouteflika sur la lune pour marcher sur les pas d'Armstrong, l'astronaute pas
le junkie jaune, ou qui disent qu'ils l'ont vu voler à côté de Superman
au-dessus de Ghardaïa. Il y a même ceux qui affirment que c'est lui, au sortir
de son lit d'hôpital, qui a confectionné la nouvelle constitution tunisienne.
Véridique. Cela s'est passé lors d'un meeting à Hammam-Bouhadjar, dans la
wilaya de Aïn-Témouchent, l'œil de la louve pour les berbérophones, et c'est un
membre du conseil de la nation, issu du RND, qui l'a déclaré. Et l'autre qui
parle d'un choix divin loin de nos prétentions terrestres à nous pauvres
mortels. Et des perles, il y en a eu à enfiler le long des discours officiels entendus
lors de cette première semaine d'une campagne indolente ou encore d'autres
quidams sortis de l'anonymat algérien le temps de dire et de s'effacer. Côté
déclarations, il n'y a pas que dans le camp de Bouteflika que l'on va à la
pêche, mais également du côté des autres candidats à El-Mouradia où les
promesses d'une Algérie meilleure et plus prospère avec des yeux bleus et des
cheveux blonds platine foisonnant. Benflis qui dit qu'il a la solution miracle
à la crise de Ghardaïa dans la poche, mais ne la livrera que s'il est élu
président, sinon elle peut se noyer dans le sang de ses fils. Abdelaziz Belaïd
qui veut faire de l'Algérie le Japon de l'Afrique et qui se revendique
filialement de Boumediene. Louisa Hanoune qui dénonce et la visite de John
Kerry et celle de l'Emir du Qatar en Algérie, comme si elle ne savait pas que
la politique intérieure du pays était dictée de l'extérieur. Elle qui s'attaque
à Benflis et aux islamistes absents, à la guerre des étoiles et à Choubaka, à
Washington et à Chakib Khelil.
Elle promet comme tous les autres une justice sociale, un
partage plus équitable des richesses du ventre de l'Algérie, du boulot pour
tous et une fiancée pour les célibataires d'en bas. En deux mots, comme en
quinze chroniques ou mille discours électoraux, les candidats peuvent promettre
ce qu'ils veulent, tant que c'est gratuit et qu'ils ne payent rien même pas
l'électricité de la salle allouée. Mais même s'ils nous envoient au paradis à
dos de phrases et de mots volés à la bouche des Algériens, même s'ils nous
vendent du rêve à l'œil et du vent à emporter, le peuple leur a déjà tourné le
dos.
Syrie : assiste-on à un virage à 180 degrés ?
Nous ne sommes pas encore au printemps,
mais il semble que le grand nettoyage soit déjà commencé. Quelle en est
la raison ; là est la question. Nous avons vu récemment un reportage sur BFM TV nous montrant des djihadistes français
dans leurs œuvres en Syrie. Ce reportage a une intention plus que
transparente (ils ne savent plus faire…) : noircir au maximum les
takfiristes et blanchir d’une blancheur OMO, l’armée syrienne libre,
après que le Quai d’Orsay ait donné le ton. Parallèlement à cette
volte-face officielle de la France (BFM TV est aussi officiel pour la France que l’est New York Time pour la Maison Blanche), c’est le sauve-qui-peut général dans les pays du Golfe.
Ce fut d’abord l’Arabie Saoudite qui décida de considérer les takfiristes, ses propres employés, comme terroristes. La nouvelle fut très peu relayée. Ensuite ce fut, hier, au tour du Bahreïn
(province Saoudienne) de donner un ultimatum (carrément !) à ses
ressortissants qui se battent en Syrie, leur promettant bien des
déboires s’ils ne rentraient pas à la maison sous deux semaines. Avec un
peu plus de finesse et de filouterie aussi, il semble qu’Erdogan aussi
est en train de manœuvrer dans ce sens. On a constaté qu’il fermait la
frontière turque aux djihadistes qui voulaient refluer vers la Turquie
avec les soldats syriens à leurs trousses. Et maintenant c’est la France
qui annonce clairement qu’elle lâchait les takfiristes, se servant
pour cela de ses propres takfiristes (à moins que ce ne soit des
acteurs ?).
Il y a anguille sous roche, c’est le
moins que l’on puisse dire. Deux voies seraient alors à suivre. Mais
avant cela, signalons que Moscou a introduit une résolution à l’ONU au
sujet de « l’Intégrité du système judiciaire » et qui a été adoptée par
la plupart des voix (dont ne fait évidemment pas partie celle des
Etats-Unis). Cette résolution appelle les pays à assurer que les
tribunaux et les cours nationales adoptent les principes de procédures
judiciaires basés sur le droit international.
Pour en revenir à nos anguilles, la
première serait que le bloc atlantiste veut armer massivement ceux
qu’ils veulent présenter comme modérés, c’est-à-dire la soi-disant armée
syrienne libre, et partir dans une offensive un peu plus clean. Mais
qui peut croire, une seule seconde, que le bloc atlantiste soit gêné, de
quelque manière que ce soit, de fricoter avec les takfiristes ? Ils
l’ont toujours fait et le font encore et pour cause, ce sont leur
soldats, qu’ils ont recrutés, formés et entrainés avant de les envoyer
au charbon, bien encadrés par de faux djihadistes encagoulés.
La deuxième anguille, vers laquelle je
penche volontiers, c’est que dans cette guerre visible, il y en a une
autre sous-terraine, dans laquelle la Russie
joue un grand rôle. Quoi que nous fassions, nous ne verrons que la
partie émergée de l’iceberg et n’en observerons que les conséquences. Poutine et Obama
(non pas Moscou et Washington) ont-ils décidé d’accélérer les
évènements syriens, à la lumière des derniers développements
ukrainiens ? Ou bien Moscou dispose-t-il d’éléments qui peuvent faire
pression sur les uns ou les autres, à la manière des Etats-Unis au temps
de leur splendeurs ? Notons que pendant les trois années de guerre où
la Russie
fut un allié indéfectible de la Syrie, elle en a avalé des couleuvres.
Et cependant, jamais un mot plus haut que l’autre, jamais aucune menace,
ni même de propos hostiles même devant l’insulte. Elle n’a agi qu’une,
et une seule fois, dans un moment où il fallait absolument agir, et
cette seule action, effectuée en silence et dans le calme, fut décisive.
Qui peut donc croire que ce pays, qui a su s’éviter deux catastrophes,
une en Syrie et l’autre en Ukraine,
sans avoir l’air d’avoir levé le petit doigt, ait pu rester passif
pendant trois ans de guerre dont, au bout du compte, il était la cible
finale ?
Dans un cas comme dans l’autre, cela ne
peut être que positif pour la Syrie et les syriens. Sans takfiristes BFM
ou saoudo-bahreïni, les militaires syriens y verront un peu plus clair.
Et si la deuxième hypothèse est vraie, cela veut dire que chacun est
tenu de se désengager pour sauver la face avant l’arrêt des hostilités,
et la vie reprendrait alors son cours.
Les prochains évènements en Syrie et dans les capitales atlantistes nous donneront des indications.
Avic