ELWATAN-ALHABIB
jeudi 31 octobre 2019
 
Les chantiers de l'Algérie nouvelle







par Kamal Guerroua



Entre la grève des magistrats et la mobilisation de la rue ainsi que les syndicats indépendants pour le changement, la situation semble loin d'être maîtrisée par les autorités ! L'Algérie est sur le fil du rasoir, et chaque jour qui passe accélère le rythme de ses pouls, comme si elle est engagée dans une course de demi-fond où elle essaie de rattraper, en vain, le temps perdu. Tout le temps perdu qu'elle a gaspillé à ne rien faire, sinon à laisser s'enraciner la médiocrité et le vice de la corruption dans son corps, jusqu'au point où ses enfants la fuient par dépit et manque d'espoir, pour des cieux pourtant moins cléments. Notre problème en Algérie dépasse, paraît-il, l'échéance d'une élection et les nôtres attendent des signaux forts de la part de ceux qui les gouvernent pour entamer une transition sérieuse pour un Etat civil et démocratique, délesté de toutes les scories des décennies précédentes. Convaincre le peuple de la noblesse de sa bonne foi n'est pas une chose facile qui vient rapidement. Cela demande du temps, des sacrifices et des preuves palpables de volonté de céder en faveur des marcheurs des trente-six vendredi ! Personne n'est dupe pour croire à la magie d'une machinerie politicienne qui, en un tour de main, réforme la justice, règle les problèmes de la corruption, lance des défis d'avenir, s'attaque aux grands chantiers de l'économie, apaise un front social en ébullition et parle avec assurance d'une ère politique nouvelle alors que notre réalité, surtout à ceux qui la vivent de l'intérieur, laisse à désirer : tout l'arsenal des thuriféraires de l'ancien système qu'on a cru mort est actuellement mobilisé pour que plus rien ne change et pour que d'autres visages, mais avec le même logiciel de la rapine et de magouilles, s'accaparent le droit de parler au nom de la communauté de citoyens, afin de pérenniser les mêmes habitudes, en poursuivant l'opération de la destruction mentale de l'Algérie et des Algériens ! Que faire quand on croit qu'on a tout réglé alors que c'est là que commence le véritable labeur de réformer ? Réformer les mentalités, réformer les mauvaises habitudes de gestion, réformer nos structures économiques, réformer nos manières de percevoir, de penser et d'agir, réformer notre regard envers nous-mêmes et les autres, réformer nos manières de réformer, réformer à l'intérieur même de ce que nous croyons être des réformes, bien qu'elles ne soient que de pures réformettes à la base! C'est un travail colossal qui attend les Algériens. Un travail de remise en cause, avec objectivité et sans parti pris, un travail de rupture avec le passé et le système au sens propre, c'est-à-dire pouvoir et régime de gouvernance et, au sens figuré, tout l'héritage (habitudes, comportements, pensées) qui les lie, dans l'objectif d'élaborer un projet de société novateur qui leur permet de consolider la force de leur citoyenneté, leur démocratie, leur justice, leur économie, leur éducation, leur armée, leur politique intérieure, leur diplomatie... Ce sont là les chantiers de l'Algérie nouvelle.
 
Commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]





<< Accueil
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

Archives
février 2007 / mars 2007 / avril 2007 / mai 2007 / juin 2007 / juillet 2007 / août 2007 / septembre 2007 / octobre 2007 / novembre 2007 / décembre 2007 / janvier 2008 / février 2008 / mars 2008 / avril 2008 / mai 2008 / juin 2008 / septembre 2008 / octobre 2008 / novembre 2008 / décembre 2008 / janvier 2009 / février 2009 / mars 2009 / avril 2009 / mai 2009 / juin 2009 / juillet 2009 / août 2009 / septembre 2009 / octobre 2009 / novembre 2009 / décembre 2009 / janvier 2010 / février 2010 / mars 2010 / avril 2010 / mai 2010 / juin 2010 / juillet 2010 / août 2010 / septembre 2010 / octobre 2010 / novembre 2010 / décembre 2010 / janvier 2011 / février 2011 / mars 2011 / avril 2011 / mai 2011 / juin 2011 / juillet 2011 / août 2011 / septembre 2011 / octobre 2011 / novembre 2011 / décembre 2011 / janvier 2012 / février 2012 / mars 2012 / avril 2012 / mai 2012 / juin 2012 / juillet 2012 / août 2012 / septembre 2012 / octobre 2012 / novembre 2012 / décembre 2012 / janvier 2013 / février 2013 / mars 2013 / avril 2013 / mai 2013 / juin 2013 / juillet 2013 / août 2013 / septembre 2013 / octobre 2013 / novembre 2013 / décembre 2013 / janvier 2014 / février 2014 / mars 2014 / avril 2014 / mai 2014 / juin 2014 / juillet 2014 / août 2014 / septembre 2014 / octobre 2014 / novembre 2014 / décembre 2014 / janvier 2015 / février 2015 / mars 2015 / avril 2015 / mai 2015 / juin 2015 / juillet 2015 / août 2015 / septembre 2015 / octobre 2015 / novembre 2015 / décembre 2015 / janvier 2016 / février 2016 / mars 2016 / avril 2016 / mai 2016 / juin 2016 / juillet 2016 / août 2016 / septembre 2016 / octobre 2016 / novembre 2016 / décembre 2016 / janvier 2017 / février 2017 / mars 2017 / avril 2017 / mai 2017 / juin 2017 / juillet 2017 / août 2017 / septembre 2017 / octobre 2017 / novembre 2017 / décembre 2017 / janvier 2018 / février 2018 / mars 2018 / avril 2018 / mai 2018 / juin 2018 / juillet 2018 / août 2018 / septembre 2018 / octobre 2018 / novembre 2018 / décembre 2018 / janvier 2019 / février 2019 / mars 2019 / avril 2019 / mai 2019 / juin 2019 / juillet 2019 / août 2019 / septembre 2019 / octobre 2019 / novembre 2019 / décembre 2019 / janvier 2020 / février 2020 / mai 2020 /


Powered by Blogger

Abonnement
Articles [Atom]