ELWATAN-ALHABIB
dimanche 29 juillet 2018
 

Ahed Tamimi, jeune icône de la cause palestinienne, a été libérée








 Avec AFP
Ahed Tamimi, jeune icône de la cause palestinienne, a été libérée © Mohamad Torokman Source: Reuters
Ahed Tamimi enlace ses proches après sa libération, le 29 juillet 2018
Après huit mois de détention, la jeune fille de 17 ans devenue une icône de la résistance palestinienne à l'occupation israélienne, a été libérée le 29 juillet et a pu regagner son village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée.

Ahed Tamimi, l'adolescente devenue icône de la résistance palestinienne contre l'occupation israélienne après avoir giflé deux soldats israéliens, est sortie de prison le 29 juillet, au terme de huit mois de détention. La jeune fille de 17 ans et sa mère, également incarcérée à la suite de l'incident, ont été transférées depuis la prison Sharon en Israël jusqu'à la Cisjordanie occupée où elles résident, selon Assaf Librati, le porte-parole de la prison.
Elles ont été conduites par des soldats israéliens jusqu'à leur village de Nabi Saleh. En larmes, l'adolescente a embrassé les membres de sa famille et les soutiens venus l'accueillir, sur un petit chemin menant à la bourgade.
Face à un attroupement de caméras et de micros de la presse internationale, un keffieh – châle blanc et noir symbole de la résistance palestinienne – sur les épaules, Ahed Tamimi a brièvement invité les médias à suivre la conférence de presse qu'elle donnera plus tard dans la journée.
Puis, les deux femmes fraîchement libérées, enlacées par le père de Ahed, se sont dirigées vers la maison familiale, entourés par une foule scandant : «Nous voulons vivre libres !»
Un peu plus tôt, quelques membres de sa famille et des soutiens s'étaient réunis près d'un point de passage à Rantis, en Cisjordanie occupée, pour accueillir Ahed Tamimi et sa mère, mais n'avaient pu les saluer, les deux femmes ayant été remises à des soldats israéliens à l'abri des regards et des caméras. Les autorités israéliennes ont en effet tenu à limiter la médiatisation autour de la libération des deux femmes, diffusant des informations contradictoires sur l'endroit par lequel elles étaient censées rentrer en Cisjordanie occupée.
Ahed Tamimi avait été arrêtée le 19 décembre 2017, quelques jours après avoir été filmée dans une vidéo devenue virale sur internet. Les images la montraient en train de s'approcher avec sa cousine Nour Tamimi de deux soldats israéliens appuyés sur un muret, dans la cour de sa maison à Nabi Saleh, un village de Cisjordanie occupée. Les deux jeunes filles leur demandent de quitter les lieux puis leur donnent des coups de pied et de poing et des gifles.
Ahed Tamimi avait 16 ans au moment de son arrestation. Condamnée à huit mois de prison le 21 mars à l'issue d'un accord dit de «plaider coupable», l'adolescente a fêté ses 17 ans en prison. Sa cousine, également arrêtée, avait elle été libérée en mars.

Une très lourde peine

Issue d'une famille connue pour sa lutte contre l'occupation israélienne, Ahed Tamimi avait déjà été impliquée dans une série d'incidents avec des soldats, dont les images avaient fait le tour du monde. Les Palestiniens louent en Ahed Tamimi un exemple de courage face aux abus israéliens dans les territoires palestiniens occupés. «Il y a eu cette image symbolique d'une enfant se confrontant à un soldat israélien hyper-armé juste devant sa maison. Et le fait qu'elle ait été condamnée à une si lourde peine a suscité l'attention», explique à l'AFP Yara Hawari, une militante palestinienne amie de la famille Tamimi.
Le procès de l'adolescente devant un tribunal militaire a bénéficié d'une importante couverture médiatique. L'adolescente s'est vu infliger une peine presque aussi lourde que le soldat israélien Elor Azaria condamné à neuf mois pour avoir abattu un assaillant palestinien blessé qui ne posait plus aucun danger. Nombre d'Israéliens considèrent pour leur part qu'elle est un exemple de la façon dont les Palestiniens encouragent leurs enfants à la haine. «Vous ne pouvez pas prendre une petite terroriste et en faire une héroïne, mais c'est ce que nous avons fait», regrette Oren Haza, un député du Likoud (droite), le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou. «Elle est très dangereuse», soutient-il. «La plupart des Israéliens vous diront qu'ils voudraient la voir en prison pour 20 ans».
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, l'affaire Tamimi a permis de mettre en lumière les pratiques des tribunaux militaires israéliens et leur taux de condamnation de Palestiniens très élevé de 99%. La Cisjordanie étant un territoire occupé militairement par Israël, les Palestiniens qui y résident sont jugés devant des tribunaux militaires. «Des centaines d'enfants palestiniens restent derrière les barreaux et ne bénéficient d'aucune attention», a déclaré le directeur de l'ONG Human Rights Watch en Israël, Omar Shakir, en dénonçant des «mauvais traitements endémiques» infligés aux mineurs.
 
Commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]





<< Accueil
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

Archives
février 2007 / mars 2007 / avril 2007 / mai 2007 / juin 2007 / juillet 2007 / août 2007 / septembre 2007 / octobre 2007 / novembre 2007 / décembre 2007 / janvier 2008 / février 2008 / mars 2008 / avril 2008 / mai 2008 / juin 2008 / septembre 2008 / octobre 2008 / novembre 2008 / décembre 2008 / janvier 2009 / février 2009 / mars 2009 / avril 2009 / mai 2009 / juin 2009 / juillet 2009 / août 2009 / septembre 2009 / octobre 2009 / novembre 2009 / décembre 2009 / janvier 2010 / février 2010 / mars 2010 / avril 2010 / mai 2010 / juin 2010 / juillet 2010 / août 2010 / septembre 2010 / octobre 2010 / novembre 2010 / décembre 2010 / janvier 2011 / février 2011 / mars 2011 / avril 2011 / mai 2011 / juin 2011 / juillet 2011 / août 2011 / septembre 2011 / octobre 2011 / novembre 2011 / décembre 2011 / janvier 2012 / février 2012 / mars 2012 / avril 2012 / mai 2012 / juin 2012 / juillet 2012 / août 2012 / septembre 2012 / octobre 2012 / novembre 2012 / décembre 2012 / janvier 2013 / février 2013 / mars 2013 / avril 2013 / mai 2013 / juin 2013 / juillet 2013 / août 2013 / septembre 2013 / octobre 2013 / novembre 2013 / décembre 2013 / janvier 2014 / février 2014 / mars 2014 / avril 2014 / mai 2014 / juin 2014 / juillet 2014 / août 2014 / septembre 2014 / octobre 2014 / novembre 2014 / décembre 2014 / janvier 2015 / février 2015 / mars 2015 / avril 2015 / mai 2015 / juin 2015 / juillet 2015 / août 2015 / septembre 2015 / octobre 2015 / novembre 2015 / décembre 2015 / janvier 2016 / février 2016 / mars 2016 / avril 2016 / mai 2016 / juin 2016 / juillet 2016 / août 2016 / septembre 2016 / octobre 2016 / novembre 2016 / décembre 2016 / janvier 2017 / février 2017 / mars 2017 / avril 2017 / mai 2017 / juin 2017 / juillet 2017 / août 2017 / septembre 2017 / octobre 2017 / novembre 2017 / décembre 2017 / janvier 2018 / février 2018 / mars 2018 / avril 2018 / mai 2018 / juin 2018 / juillet 2018 / août 2018 / septembre 2018 / octobre 2018 / novembre 2018 / décembre 2018 / janvier 2019 / février 2019 / mars 2019 / avril 2019 / mai 2019 / juin 2019 / juillet 2019 / août 2019 / septembre 2019 / octobre 2019 / novembre 2019 / décembre 2019 / janvier 2020 / février 2020 / mai 2020 /


Powered by Blogger

Abonnement
Articles [Atom]