Le énième usage d’un véhicule automobile en tant qu’arme de guerre, cette fois-ci en plein centre de Barcelone, en Catalogne, a été sans surprise revendiqué par un Daech fantôme et inexistant depuis la chute de ses bastions en Libye, en Irak et en Syrie. A moins que ce ne soit la branche philippine, ce qui semble loin de toute vraisemblance. Qu’importe le flacon, pourvu qu’il y ait ivresse.
Inéluctablement, le retour en Europe des hordes de volontaires manipulés ayant rejoint Daech ou d’autres groupes terroristes au Levant ou ailleurs pour le compte de l’OTAN aura un impact meurtrier.
Le choix de l’arme du crime, l’automobile, trahit une lointaine influence des think-tanks conseillant certains cercles militaires spécialisés dans les insurrection de 3e génération, la contre-insurrection et la guerre hybride.
Ce choix est venu d’une scène d’un très grand film réalisé par Gillo Pontecorvo et intitulé « La Bataille d’Alger » (1966) ou des hommes armés foncent sur la foule en tirant dans le tas avec des pistolets mitrailleurs MAT-49. Le film a été une des principales références pour les stratèges U.S en Irak et il est encore rediffusé au Pentagone. Il est aussi étudié en Israël dans le cadre de recherche sur de nouvelles formes de guerre non-conventionnelles en milieu urbain.

Manque d’imagination ou tentative d’obtenir l’interdiction de l’automobile? Il s’agit plutôt de maintenir la peur et le discours narratif officiel sur une réalité politiquement correcte qui s’est sérieusement lézardée. Pour les esprits simples, la menace est connue d’autant plus qu’elle se confond avec d’autres phénomènes socio-culturels. Pour l’observateur averti, les commanditaires de ces crimes sont aux abois face à l’échec de plus en plus manifeste de leurs stratégies. L’épouvantail ne tient plus debout. Il y aura d’autres attaques stupides et gratuites destinés à provoquer certaines réactions primaires, les faits sont là: le bateau coule. Les manipulateurs de l’ombre ont perdu la main. Cela les terrifie au plus haut point. D’où leur recours au terrorisme peu élaboré qu’est la voiture bélier.