Le génocide continue en Palestine sous le regard bienveillant ou indifférent de l'opinion mondiale qui a érigé la sécurité d'Israël sur un piédestal inviolable, placé au-dessus de toutes les lois internationales. Le traitement médiatique de cette nouvelle escalade meurtrière des Israéliens ne déroge pas à la règle. Les Palestiniens sont abattus et les Israéliens périssent, selon la terminologie choisie par la presse occidentale. Le choix du verbe est fort, ciblé pour faire mal et symbole d'un traitement inégal loin de tout professionnalisme.
Ce samedi, quatre Palestiniens sont morts et un autre blessé, portant le nombre des martyrs d'Al Qods à 41 et des centaines de blessés, dont des enfants, à la porte de la puberté, depuis le début des violences, le 1er octobre. Sept Israéliens ont été abattus et des dizaines ont été blessés. Couteau contre arme automatique, l'équation est inégale et la légitime défense est vite supplantée par l'homicide volontaire. Netanyahu a donné un permis de tuer à chaque colon qui peut aligner un Palestinien dans sa ligne de mire et presser une détente létale. Un couteau dans la main du mort et l'alibi est fabriqué : légitime défense.
En absence de réaction des Arabes, de leur Ligue et de leurs leaders occupés à s'entretuer, la Palestine s'est tournée vers le Conseil de sécurité de l'ONU quémandant une protection internationale. La «licence to kill» de Netanyahu a précipité cette demande devenue «plus urgente que jamais auparavant», a plaidé le très peu écouté ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour. Les assassinats, les exécutions sommaires en pleine route, les lynchages de Palestiniens «sans défense» ont fait réagir la Palestine de Mahmoud Abbas plus que la guerre d'extermination contre Ghaza. Riyad Mansour a soulevé haut la volonté des Palestiniens à se battre pour leur indépendance avec Al Qods-Est comme capitale. Il a aussi réclamé une protection internationale pour le parvis de la mosquée d'Al Aqsa interdite aux musulmans et offertes, en tant que promesse électorale, aux extrémistes juifs.
La réponse du Conseil était sans surprise appelant à se réunir de nouveau la semaine prochaine alors que le permis de tuer fonctionne plus que jamais. Un texte en gestation, proposé par la France, privilégierait le calme et la retenue, ainsi qu'au maintien du statu quo sur les Lieux saints et soulignerait la nécessité de relancer un règlement politique. S'il n'y avait pas urgence et mort d'hommes, on se croirait, à la lecture de la feuille de route des Français, devant une dispute dans une cour d'école. Le malheur des Palestiniens est déjà dans leurs dirigeants plus prompts à condamner énergiquement leurs concitoyens que les criminels israéliens. Où en est donc la plainte pour crime contre l'humanité brandie après la mort de toute une famille brûlée par des colons extrémistes, M. Abbas ?
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