Un jour Kamel Daoud, souffrant d’un crève-cœur né d’une déréliction,
s’est plaint du sentiment d’enfant abandonné qu’il expliqua par une
filiation linguistique non assumée par la France (voir la vidéo à la VIIe question).
Il voyait son monde rétrécir et disparaître à petit feu alors que la
mère Patrie, puissante et rayonnante, tournait le dos à sa triste
réalité. Aujourd’hui, la France a réparé son inconduite et lui a enfin
ouvert ses bras. Choyé, applaudi, le nom de Kamel Daoud y brille de tout
son éclat. Le magazine Le Point, l’une des grandes tribunes de
l’Islamophobie française, lui a réservé l’honneur de fouetter
l’islamisme et le conservatisme social et l’identité arabe à volonté.
Cela ne l’empêche pas de donner des conseils conciliants dont la
sagesse fera tiquer les grands sages du monde : « Ya l’khawa
détracteurs, quand vous voulez me critiquer, faites-le avec douceur
(voir entretien avec KBC)… » La France qui a pignon sur rue dans le
mercato culturel a aussi récupéré un autre orphelin — l’information n’a
pas été confirmée — désemparé qui prouve de plus en plus qu’il est digne
de sa protection, car il dérive toutes voiles dehors de sa communauté.
Ali Dilem, à force de taper sur la société traditionnelle et sur la
barbe, il a fini par oublier qu’il a les mêmes ADN que les leurs.
Résultat, il est catapulté en vers un grand sanctuaire de la haine
contre l’Islam : Charlie Hebdo, là où huit fois sur dix le Prophète est
tourné en dérision et dessiné dans les plus viles situations au nom de
la liberté d’expression. Ali Dilem a fait sienne la nouvelle devise de
la mère Patrie : « le droit au blasphème ». Il doit être content et se
sent en sécurité chez lui. À la bonne heure ! Le dilemme a sauté et tout
devient clair… Ces deux spahis algériens retournés dans le giron de la
marraine ne sont pas les seuls à bénéficier du soutien bienveillant des
médias français. Fort de ses vérités vraies, un autre folliculaire de même acabit (de
par la position dans le triangle amoureux Algérie–islam–France) part donquichoter contre
la société algérienne trop conservatrice à son goût ou plutôt pas assez
occidentalisée pour son bonheur. Depuis quelque temps, au gré du temps,
à petit feu et usant de subterfuges désuets, le number one
d’Algérie-focus répand des brins de cheveux sur le potage sociétal
algérien relativisant tout le bien que ses lecteurs pensaient de
certains de ses articles osés envers le pouvoir réel. Il se veut
avant-gardiste, planant dans les vents mutins au-dessus d’un gâchis
béotien qui aurait besoin de quelques homélies pour l’arrimer au mode de
vie occidental à outrance. Le dernier-né de la catégorie des torchons du cru du sire,
particulièrement pénible à lire, sauf pour un public servi à bouche que
veux-tu par des médias dont plaisir immense de monter les musulmans les
uns contre les autres, expose les bienfaits de la grivoiserie. L’auteur
s’adresse aux filles algériennes adeptes de l’aguichage corporel. Eh
bien, leur lance-t-il, vous avez le droit d’exciter les hommes ! Les
hommes, les vrais ne sont pas excitables… La suite — je n’ai pas eu la
force de lire le reste — n’est pas difficile à deviner. Il ne fallait
pas plus pour que son article se retrouve dans le prestigieux quotidien
français le Monde qui le parraine au titre du 3e larron… D’ailleurs… Bof
à quoi bon. Le number One de la revendication d’une « normalisation » de la vie
des gays en Algérie, de la « normalisation » des mœurs dissolues qu’il
enrobe sous le vocable « liberté individuelle » dans un pays peuplé à
80 % de femmes voilées et, plus étrange, la « normalisation » de la
présence des Juifs dans les plus hautes fonctions de l’État algérien
dans un contexte géopolitique extrêmement sensible, lançant au passage
une œillade entendue au sioniste Enrico Macias, continue donc son
travail de sape. Il suffit de demander à Google la question « Aboud
Semmar +voilée » ou +islam, n’importe quel sujet de mœurs, on tombera
des nues. Derrière le masque de chroniqueur qui nous flatte avec des
positions courageuses se cache un véritable chancre qui, sur le plan
moral, tente de mettre l’Algérie sens dessus dessous amusant au passage
le tapis pour le plus grand plaisir du pouvoir qui raffole des
polémiques intellectuelles creuses. Force est de constater qu’Algérie-focus, le journal numérique du
Professeur Abderrahmane Metboul, a changé de main et de cap.
Aujourd’hui, il emboîte le pas à certains journaux comme Liberté, le
Matin, des médias que je zappe sans pitié, convaincu qu’ils étaient des
parrains putatifs de l’OJAL (et que connaissez-vous de l’OJAL ?) malgré
parfois la présence des plumes de haute voltige. Ce sont eux, les
enfants illégitimes essaimés par la France dont a parlé Kamel Daoud.
Bien que la langue française peut avoir sans problème sa place dans le
paysage algérien si elle ne heurte pas notre culture. Des articles de la
sorte la desservent et apportent de l’eau au moulin à l’extrémisme
religieux et in fine conduiront à l’instabilité du pays. Semmar nie toute démarcation caractérielle et assure la main sur le
cœur qu’il est un Algérien « très ordinaire ». À ce titre, il crie à
grand fracas que si les femmes ont parfaitement le droit d’être
lascives, sexy, provocantes, etc., c’est uniquement parce que l’Algérien
ordinaire telle sa pomme est chaste de nature, qu’il ne lui fera pas de
mal pas plus qu’à une petite mouche. Si lui, le représentant mâle de la
société virile, est insensible aux charmes ravageurs alors la femme
peut s’adonner à toutes les folies vestimentaires. Lui, il n’est pas
attiré par les avances des femmes, clame-t-il… Il ne faut pas verser
dans les calomnies, mais il doit être frigide quelque part, car
l’Algérien est chaud de nature. Rien que l’histoire de la pédophilie et
les agressions sexuelles à répétition devaient dessiller ses yeux. Mais
qui pourra montrer la réalité à un quelqu’un qui a décidé d’être
aveugle ? Y’a Pas à dire. Semmar et les femmes ou l’Algérien chaste feraient un beaut titre d’un film d’Athmane Ariouet… http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/03/06/non-tu-n-es-pas-coupable-de-m-avoir-excite_4588608_3212.html
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