Le texte d’introduction de l’énorme base de données transmise à
l’ICIJ par Hervé Falciani, ex-banquier de HSBC, transformé en sonneur
d’alerte, résume le but de ces révélations : démontrer le lien entre la
sphère politique, le crime organisé et le trafic d’armes et démonter les
mécanismes d’évasion fiscale et d’anonymisation de l’argent brutal. Le
texte d’introduction ne cache pas la présence de politiciens, actuels ou
à la retraite de nationalité algérienne.
Dans le classement mondial par sommes cachées dans les coffres de la banque en Suisse, l’Algérie est à la 55e place, loin derrière le Maroc 37e,
qui, comme circonstances atténuantes, a un roi très enclin à transférer
son énorme fortune (plus de 2 milliards de dollars) en Suisse. La
Tunisie et la Libye sont classées à la 59e et à la 60e place.
La fiche de l’Algérie est éloquente, 590 comptes clients ont été
ouverts par des nationaux ou par des organismes ou organisations liés à
l’Algérie, entre 1970 et 2006, ces comptes clients sont liés à 1 148
comptes en banques. La courbe est vertigineuse, entre 1988 et 2006, le
nombre de comptes est passé d’une vingtaine à plus de 300 en 2006.
Il apparaît aussi que la majorité des comptes sont crédités de sommes
de moins de 2 millions de dollars, La somme maximale associée à un
compte lié à l’Algérie étant de 34 millions de dollars.
Très semblable aux correspondances diplomatiques américaines,
distillées par WikiLeaks, l’ICIJ, commence à peine à donner des noms. 61
personnalités des quatre coins du monde sont pointées du doigt pour des
transferts illégaux d’argents. Parmi elles des politiciens, des hommes
d’affaires, des chanteurs, des acteurs, des dictateurs, des rois et des
princes dont le point commun est de détenir des comptes anonymes en
Suisse.
Mohamed VI, le souverain marocain, figure parmi cette liste
préliminaire. Son numéro de compte client est dévoilé 45500MK, cinq
comptes en banque y sont liés, réunissant des sommes allant jusqu’à 9.1
millions de dollars en 2006/2007.
Les enquêteurs de l’ICIJ promettent plus de noms et plus de détails
et comptent divulguer la totalité du contenu des fiches Falciani, d’ici
quelque temps.
Mais il est important de préciser que ces comptes ne concernent
qu’une seule banque et que des sommes sûrement plus importantes dorment
dans les coffres d’autres établissements, tant en Suisse, qu’au
Luxembourg que dans d’autres paradis fiscaux.
K.A
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