Interdiction de réfléchir
Un professeur de philosophie poursuivi en justice pour des "propos déplacés" sur les attentats
Un
professeur de philosophie du lycée Victor-Hugo à Poitiers est suspendu à
titre conservatoire pour 4 mois depuis mercredi. Il a été remplacé.
« Sur ce cas, il y a eu des plaintes de familles, nous a confié le recteur. L’enseignant
aurait tenu des propos déplacés pendant la minute de silence. J’ai
immédiatement diligenté une enquête. Le professeur a été suspendu. Il
fallait l’éloigner de ses élèves. La procédure suit son cours. Le
conseil de discipline statuera sur la suite de sa carrière. » Par ailleurs, Jacques Moret a porté l’affaire en justice hier soir. « Le
recteur m’a effectivement dit qu’il me saisissait sur le fondement de
l’article 40, nous a confirmé le procureur de la République Nicolas
Jacquet. Je n’ai pas à cette heure les éléments en main. » L’apologie du terrorisme est évoquée. Mais le rectorat n’en dira pas plus.
Jean-François Chazerans par contre nous a livré sa version. Ce
professeur de philo mis en cause est connu pour son militantisme
d’extrême gauche. Enseignant à Victor-Hugo depuis 2005, il est apparu
très ému hier midi. Sous le choc.
« J’ai été interrogé lundi par deux inspecteurs d’académie. Ils m’ont
dit que leur rapport serait le soir même sur le bureau du recteur et le
lendemain sur celui de la ministre. Je ne sais pas ce qu’on me
reproche. Je ne sais pas quel cours, quel débat est concerné. On m’a
juste dit " ce sont des propos qui ont été tenus en classe ". On évoque
qu’il y avait eu des plaintes d’élèves et de parents qui sont montées
directement au rectorat. Je suis sonné, je m’attendais à tout sauf à ça.
Ce fameux jeudi, j’ai organisé des débats avec mes six classes de
terminale. Le but était de comprendre les causes du terrorisme en
sortant autant que possible de la passion et de l’émotion du moment. »
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