L’actuel ministre des Transports, Amar Ghoul, avait au cours de
la semaine passée annoncé l’engagement d’un audit «pour essayer de
résoudre les problèmes de la compagnie». Encore une fois, la série
noire des incidents d’Air Algérie s’allonge. Un ATR 72-500, qui devait
assurer, hier matin, la liaison entre Constantine et Alger, a dû
rebrousser chemin 10 minutes après son décollage. Les récents incidents
survenus depuis le mois de juillet au sein d’Air Algérie cachent mal les
dessous de la gestion de la compagnie. Au-delà de cette actualité
morose, il demeure qu’Air Algérie est paralysée par un réel problème de
management, confient diverses sources. «Air Algérie ne fonctionne pas
comme une entreprise normale. Trop d’incohérences persistent.
Généralement, les bons responsables ne sont pas aux postes qu’il faut.
Le système de nomination aux postes sensibles est à revoir, tout comme
les escales et les équipes navigantes», affirme une source qui a occupé
un poste au sein de la direction au cours des années 2000. On se
souvient qu’en été 2011, un différend avait éclaté entre la direction et
le service naviguant PNC. Les syndicalistes relevaient des
passe-droits. Air Algérie est considérée comme un butin Ces
derniers étaient également désignés comme ayant profité des largesses
de responsables qui n’ont aucune relation avec la compagnie. «Air
Algérie est considérée comme un butin, où les apparatchiks du pouvoir
trouvent un moyen de placer des membres de leurs familles ou ceux de
leur proche cercle amical», ajoute notre source. L’actuel ministre des
Transports, Amar Ghoul, avait au cours de la semaine passée annoncé
l’engagement d’un audit, «pour essayer de résoudre les problèmes de la
compagnie». Or, il s’avère que les recommandations des audits ne sont
jamais suivies d’application. «A l’époque du défunt Tayeb Benouis,
ancien PDG d’Air Algérie, un audit avait été commandé auprès d’un
cabinet étranger. Cela a coûté très cher, frôlant le million d’euros»,
indique l’ancien responsable ayant travaillé dans le staff de Benouis.
«Il a été recommandé de réduire les effectifs d’Air Algérie. Car elle ne
peut et ne doit fonctionner qu’avec un personnel ne dépassant pas les
5000 éléments, tous corps confondus», explique-t-il. Recrutements inutiles Si pour cette période les
effectifs étaient jugés élevés, il s’avère que 10 ans après, la
compagnie ne peut supporter autant de charges, salariales notamment, si
elle veut se classer parmi les entreprises compétitives. «Des employés
ont été recrutés via des réseaux de connaissances. Le fils ou la fille
de tel haut responsable ont été privilégiés, au détriment de la
méritocratie. Le drame est que cette furie ne s’est pas arrêtée depuis
la mort de Benouis, en 2007. Ses successeurs n’ont pas arrêté les
recrutements inutiles. Mais toute la nomenklatura se mêle de la gestion
d’Air Algérie, alors que c’est censé être une entreprise économique, qui
doit fonctionner selon des normes universelles de management», regrette
notre source.
Présentement, on compte plus de 9000 employés. «Cette mentalité de
nomination, ne répondant pas à des considérations professionnelles,
banalisée et considérée comme normale par un pan de la société, ne peut
être éradiquée que lorsque la rigueur s’impose», confie un cadre de la
compagnie, pilote de son état. Source : http://www.elwatan.com/actualite/sureffectif-a-air-algerie-en-finir-avec-les-recrutements-de-complaisance-07-09-2014-270446_109.php
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