Ce n'est parce que le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a soudainement
pris conscience que quatre semaines d'enfer à Gaza s'accompagnent de crimes
innommables contre sa population civile qu'il a rompu le silence qui a été le
sien depuis le début de l'agression sioniste pour déclarer « inacceptable »
celui de la communauté internationale. Pour aussi indifférent qu'il est dans le
fond à l'incommensurable souffrance de la population gazaouie, Abdallah n'a pu
faire autrement que sortir de son silence devant la vague d'indignation et les
gestes de solidarité à l'égard des Palestiniens auxquels se sont associés des
dirigeants et des consciences morales du monde entier.
Continuer à se taire alors qu'ils ont exprimé une solidarité
sans calcul avec les Gazaouis, aurait été pour Abdallah apporter la
confirmation du soupçon qui pèse sur le royaume saoudien d'avoir
ignominieusement accepté de sacrifier le peuple palestinien et sa cause au
profit d'une alliance stratégique avec leurs ennemis qui préserverait sa
stabilité et le maintien de la dynastie. L'intervention de Abdallah ne dissipe
pas pour autant ce soupçon qui pour beaucoup en est plus qu'un tant ces
dernières années il y a de convergences et de connivence entre les politiques
et positions au plan régional entre l'Arabie Saoudite et l'Etat sioniste
massacreur de Palestiniens.
Certes l'Arabie Saoudite n'est pas une puissance militaire
susceptible de dissuader Israël de recourir à l'agression contre les
Palestiniens, elle dispose néanmoins de moyens de pression autres qui le sont
et dont elle aurait pu au moins en brandir la menace, si elle avait eu la
détermination de manifester sa solidarité à l'égard de ces derniers. Parce
qu'elle considère le Hamas en tant qu'ennemi à cause de son alliance avec
l'Iran, la pétromonarchie estime justifiée l'agression sioniste contre Gaza et
a fermé les yeux sur le caractère de punition collective qu'elle a pris. Ce
n'est pas le seul Etat arabe à en être au reniement ignominieux de la cause
palestinienne et à l'abandon dans son enfer de la population gazaouie. Presque
tous font preuve de la même infamie qui leur vaut mépris et opprobre.
Le monarque saoudien croit avoir dédouané son royaume du
crime d'abandon du peuple palestinien en ayant fustigé le silence de la
communauté internationale sur ceux inacceptables qui se commettent à Gaza sur
sa population. Nul n'est dupe de la sincérité de son indignation, lui qui après
quatre semaines de tueries dont le monde entier est horrifié n'a pas levé le
petit doigt, exercé la moindre pression pour contribuer à les faire cesser.
Abdallah et la famille royale saoudienne ont cyniquement lâché les
Palestiniens. Ils ne feront rien pour arrêter l'holocauste en cours à Gaza car
il est la contrepartie de la protection qu'ils ont quémandée à Washington et à
Tel-Aviv dans un contexte régional devenu brûlant et menaçant pour leur
pétromonarchie. Le fleuve de sang palestinien dont ils ont facilité le
déversement finira tôt ou tard par les rattraper et les engloutir. Eux et
toutes ces autres monarchies arabes qui ont fait le même calcul sur le dos de
la Palestine.
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