Malgré le respect de la trêve, une incertitude inquiétante plane sur Gaza
par Kharroubi Habib
Le
cessez-le-feu «illimité» ayant mis un terme à cinquante jours d'agression
d'Israël contre la bande de Gaza est respecté par les deux parties depuis son
entrée en vigueur. L'on s'en réjouit pour la population gazaouie qui renoue
grâce au calme revenu avec un semblant de vie normale. Du moins autant qu'elle
le peut au regard de la gravité des problèmes auxquels elle est confrontée
conséquence des terribles effets des barbares bombardements israéliens. Tout
est à reconstruire à Gaza en même temps que tout y manque.
L'allègement
du blocus israélo-égyptien a certes permis aux aides internationales de
commencer à affluer vers la bande de Gaza et de parer à l'urgence qui est de
faire parvenir à la population le minimum en produits de première nécessité
dont elle a besoin pour alléger l'inhumaine précarité dans laquelle l'a plongée
l'agression sioniste. Mais si le répit qui dure permet à la population de
respirer, il n'en plane pas moins une incertitude inquiétante sur la durabilité
du cessez-le-feu « illimité » accepté par les deux parties.
Il
ne peut en être autrement du moment que l'on assiste à un échange de part et
d'autre de mises en garde qui sont le signe qu'aucun des belligérants ne croit
réellement à la solidité de ce cessez-le-feu. Qu'il ait été prévu que de
nouveaux pourparlers s'ouvrent entre eux dans un délai d'un mois après l'entrée
en vigueur de la trêve observée n'a rien de rassurant sachant que les deux
camps donnent des explications contradictoires sur ce qu'ils auraient accepté
pour parvenir au cessez-le feu et dont ils pourraient se prévaloir de sa
violation pour reprendre les hostilités.
Il
est en tout cas utopique d'entrevoir une paix illimitée entre les Israéliens et
la résistance palestinienne à partir de Gaza si les pourparlers envisagés ne
s'engagent pas sur la base de la fin immédiate de l'occupation israéliennes en
Cisjordanie et la levée inconditionnelle du blocus de Gaza. Le monde entier
sait que les actes de résistance dont Israël et son territoire sont la cible ne
sont pas de nature « terroriste » mais légitime, reflexe de défense contre
l'ennemi israélien occupant et affameur. Tant que la fin de l'occupation et du
blocus n'est pas solennellement proclamée par l'Etat sioniste, nul ne peut
exiger le désarmement de la résistance palestinienne.
Usant
de l'amalgame consistant à présenter les combattants palestiniens comme des
terroristes qui plus est imprégnés d'une idéologie fanatique, les Israéliens
cherchent en fait à jouer sur les peurs que des djihadistes apatrides inspirent
à l'opinion internationale par leurs méfaits qu'ils commettent en différents
endroits de la planète. Si la communauté internationale est réellement excédée par
le comportement voyou de l'Etat sioniste, elle doit prendre l'initiative de
s'impliquer dans les pourparlers palestino-israéliens prévus non pas pour
pousser les deux parties à se faire des concessions illusoires quant à leur
résultat sur le fond du conflit, mais à faire pression sur Israël pour
qu'admettant enfin que celui-ci étant de nature colonialiste il accepte d'en
négocier la fin en tant que telle.
Pour
l'immédiat, les amis du peuple palestinien doivent amplifier leur mouvement de
solidarité à son égard en répondant aux besoins qui sont ceux des Gazaouis qui,
rappelons-le, manquent de tout et se démènent tragiquement pour survivre.
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