La dramatique solitude des Gazaouis
par Kharroubi Habib
Depuis la reprise des hostilités à Gaza après l'échec des
pourparlers indirects au Caire, l'aviation israélienne a intensifié le rythme
de ses raids avec maintenant pour cibles tout ce qui est encore debout comme
constructions dans toute la bande de Gaza. Il n'est plus aucun lieu où la
population civile gazaouie puisse être à l'abri des incessants bombardements.
L'Etat sioniste applique ainsi une stratégie de la terreur qu'il assume à la
face du monde, sachant qu'en dehors de l'impuissante indignation qu'elle
suscite au sein de l'opinion internationale, il n'encourt aucune sanction de la
communauté internationale qui le contraindrait à y mettre un terme.
De fait, cette communauté internationale le laisse faire
comme le démontre la passivité qui est la sienne alors que le bilan humain de
son agression enfle dramatiquement et que la bande de Gaza est en train de
devenir le plus grand amoncellement de ruines de la planète. Sa passivité est
l'indice que les Etats qui peuvent l'en sortir ont odieusement opté pour
accorder à Israël la latitude d'agir comme bon lui semble, quitte au prix d'un
crime contre l'humanité dont ils se chargent d'en nier la réalité devenue
pourtant aveuglante. Les organisations humanitaires et des droits de l'homme
susceptibles de mettre à mal leur cynique dénégation du crime contre l'humanité
qui se commet à Gaza avec leur tacite approbation sont interdites d'entrée dans
la bande de Gaza. Cela est le cas pour Amnesty International et Human Rights
Watch lesquelles, d'ailleurs, n'ont que timidement protesté et agi contre cette
interdiction.
Face à l'incroyable conjuration de la passivité et du
silence qui entoure le massacre à huis clos dont est victime la population
ghazaouie, de pathétiques mais isolées voix se sont élevées pour conjurer la
communauté internationale de faire quelque chose face à la « boucherie » ainsi
que le député travailliste britannique George Galloway a qualifié ce qui se
passe à Gaza. Elles ne sont pas entendues du moins par ceux dont l'éventuelle
intervention peut être contraignante pour l'Etat sioniste. Les plus sourds et
les plus traitreusement indifférents au sort de la population gazaouie sont les
dirigeants arabes et musulmans qui ne « lèvent pas le petit doigt » pour lui
venir en aide et auxquels le député britannique écœuré par leur indignité s'en
est pris sans ménagement. Qu'ont-ils fait, en effet, pour faire comprendre à
Israël qu'il a dépassé les limites en deçà desquelles il pouvait compter sur leurs
connivences ?
Au roi d'Arabie Abdallah Ben Abdelaziz, qui se pare du titre
pompeux de « Khadem El Haramin », George Galloway a lancé que son inertie alors
que les Gazaouis se font massacrer même durant la nuit de « Leilet El Qadr »
l'a rendu complice du génocide qui se commet à Gaza. Au président égyptien El
Sissi qui se prétend un nouveau Gamel Abdel Nasser, il a asséné qu'il est
coupable du même crime de complicité en ne venant pas lui aussi en aide à cette
population gazaouie qui se fait massacrer à quelques kilomètres de chez lui et
à laquelle il a de surcroît fermé la seule porte de sortie de l'enfer qu'est
devenu pour elle son territoire.
Les justes dont les voix se sont élevées prêchent dans un
désert car la communauté internationale s'est lâchement résignée à ne pas
s'insurger contre Israël et ses puissants protecteurs et l'attitude des Etats
arabes et musulmans qui ont abandonné le peuple palestinien pour ne pas mettre
en péril leurs régimes dépendants des « bonnes grâces » des Occidentaux eux-mêmes
sous la coupe arrogante d'Israël et des lobbys sionistes.
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