Gaza théâtre d'une tragédie humaine absolue
par Kharroubi Habib
Respectée, la trêve à Gaza a permis à la population et aux
médias internationaux de se rendre compte que le bilan de l'agression
israélienne est autrement plus dramatique qu'ils ne pouvaient l'évaluer durant
son déroulement, forcés qu'ils ont été de ne l'apprécier que parcellairement
faute de pouvoir se déplacer à cause des bombardements barbares continus. La
situation dans la bande de Gaza telle que le monde la découvre maintenant que
le calme précaire permet de l'appréhender de visu dépasse en tragique et en
horreur tout ce qui en a été présenté jusqu'alors et donne un sens irrécusable
à la décision prise pendant l'agression par le président de l'Autorité
palestinienne de décréter la bande de Gaza en situation de catastrophe humaine.
En fait, le terme de catastrophe humaine est en deçà de ce
qu'a subi et vécu la population gazaouie. Gaza est un champ de ruines où plus
rien ne subsiste qui permettrait à sa population de renouer avec un semblant de
vie normale aussi dure soit-elle. Des amoncellements monstrueux des ruines l'on
a commencé à retirer les cadavres de victimes qui n'ont pu être recensées dans
les décomptes mortuaires ayant ponctué les frappes israéliennes. La barre du
nombre de Gazaouis fauchés par les pilonnages va nettement dépasser le cap
des 2000. Nul ne peut encore avancer une certitude sur l'exactitude des pertes
humaines car l'opération de déblaiement entamée se heurte à la précarité des
moyens dont disposent les autorités et la population de Gaza. A quoi s'ajoute
que des centaines parmi les milliers de blessés restés sans soins, faute aussi
d'une assistance médicale réduite pour cause de destruction des infrastructures
sanitaires, vont malheureusement s'ajouter à la liste des morts. L'élan
humanitaire international qui s'active à aller au secours de la population
gazaouie ne pourra que constater l'ampleur de la catastrophe consommée.
S'il est vrai que l'urgence à Gaza est d'apporter à sa
population le secours humanitaire et sanitaire pour empêcher sur ce plan que la
situation ne tourne à pire que ce qu'elle a été pendant l'agression, la
communauté internationale a pour devoir et obligation morale de ne pas s'en
tenir aux seules initiatives destinées à alléger les souffrances des Gazaouis.
Le peuple palestinien meurtri atrocement traité n'attend pas que de la pitié de
sa part. Il crie justice pour le génocide dont il est victime pour qu'Israël
paie le prix de son crime contre l'humanité. A ceux qui pensent qu'ils ne
demandent que la poursuite de la trêve, les survivants gazaouis infligent le
plus pathétique démenti en refusant de se détacher de la résistance dont on
veut faire la cause de la tragédie qu'ils vivent. L'aurait-il fait que cela
aurait permis que les alliés de l'Etat sioniste étouffent le mouvement
international qui a pour but la mise en accusation d'Israël et sa sanction pour
son agression criminelle.
Il ne s'agit plus pour la communauté internationale
horrifiée par la nature de l'Etat sioniste telle qu'elle s'est dévoilée durant
le mois de son agression de lui quémander seulement la poursuite de la trêve
humanitaire, mais de lui faire payer son innommable crime. Le temps de
l'impunité dont il a bénéficié doit cesser sinon c'est la communauté
internationale qui se déshonorera définitivement en jetant le voile sur
l'inhumanité de la tragédie infligée aux Gazaouis sous prétexte qu'Israël
aurait eu des raisons «compréhensibles» pour son agression.
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