ELWATAN-ALHABIB
jeudi 7 août 2014
 
Gaza théâtre d'une tragédie humaine absolue 
 
 
 
 
par Kharroubi Habib
Respectée, la trêve à Gaza a permis à la population et aux médias internationaux de se rendre compte que le bilan de l'agression israélienne est autrement plus dramatique qu'ils ne pouvaient l'évaluer durant son déroulement, forcés qu'ils ont été de ne l'apprécier que parcellairement faute de pouvoir se déplacer à cause des bombardements barbares continus. La situation dans la bande de Gaza telle que le monde la découvre maintenant que le calme précaire permet de l'appréhender de visu dépasse en tragique et en horreur tout ce qui en a été présenté jusqu'alors et donne un sens irrécusable à la décision prise pendant l'agression par le président de l'Autorité palestinienne de décréter la bande de Gaza en situation de catastrophe humaine.

En fait, le terme de catastrophe humaine est en deçà de ce qu'a subi et vécu la population gazaouie. Gaza est un champ de ruines où plus rien ne subsiste qui permettrait à sa population de renouer avec un semblant de vie normale aussi dure soit-elle. Des amoncellements monstrueux des ruines l'on a commencé à retirer les cadavres de victimes qui n'ont pu être recensées dans les décomptes mortuaires ayant ponctué les frappes israéliennes. La barre du nombre de Gazaouis fauchés par les pilonnages  va nettement dépasser le cap des 2000. Nul ne peut encore avancer une certitude sur l'exactitude des pertes humaines car l'opération de déblaiement entamée se heurte à la précarité des moyens dont disposent les autorités et la population de Gaza. A quoi s'ajoute que des centaines parmi les milliers de blessés restés sans soins, faute aussi d'une assistance médicale réduite pour cause de destruction des infrastructures sanitaires, vont malheureusement s'ajouter à la liste des morts. L'élan humanitaire international qui s'active à aller au secours de la population gazaouie ne pourra que constater l'ampleur de la catastrophe consommée.

S'il est vrai que l'urgence à Gaza est d'apporter à sa population le secours humanitaire et sanitaire pour empêcher sur ce plan que la situation ne tourne à pire que ce qu'elle a été pendant l'agression, la communauté internationale a pour devoir et obligation morale de ne pas s'en tenir aux seules initiatives destinées à alléger les souffrances des Gazaouis. Le peuple palestinien meurtri atrocement traité n'attend pas que de la pitié de sa part. Il crie justice pour le génocide dont il est victime pour qu'Israël paie le prix de son crime contre l'humanité. A ceux qui pensent qu'ils ne demandent que la poursuite de la trêve, les survivants gazaouis infligent le plus pathétique démenti en refusant de se détacher de la résistance dont on veut faire la cause de la tragédie qu'ils vivent. L'aurait-il fait que cela aurait permis que les alliés de l'Etat sioniste étouffent le mouvement international qui a pour but la mise en accusation d'Israël et sa sanction pour son agression criminelle.

Il ne s'agit plus pour la communauté internationale horrifiée par la nature de l'Etat sioniste telle qu'elle s'est dévoilée durant le mois de son agression de lui quémander seulement la poursuite de la trêve humanitaire, mais de lui faire payer son innommable crime. Le temps de l'impunité dont il a bénéficié doit cesser sinon c'est la communauté internationale qui se déshonorera définitivement en jetant le voile sur l'inhumanité de la tragédie infligée aux Gazaouis sous prétexte qu'Israël aurait eu des raisons «compréhensibles» pour son agression.
 
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