Ghaza : macabre décompte qui horrifie et révolte
par Kharroubi Habib
Les morts se décomptent par centaines à Ghaza. A ce tragique
bilan qui va aller en s'alourdissant s'ajoute celui de la catastrophe
humanitaire d'une population qui n'a nul lieu où être en sécurité et dont la
survie est devenue problématique car privée des besoins de vie les plus
élémentaires. Le sort fait aux Ghazaouis est insoutenable. L'indignation de
l'opinion internationale qui s'exprime pour dénoncer l'agression israélienne et
ses odieuses conséquences pèse de peu de poids auprès des criminels qui sont
responsables de ce que subissent les Ghazaouis.
Il ne peut en aller autrement tant qu'ils ont l'appui de
puissances qui prétendent être défenseurs de la morale et des droits de l'homme.
Cet appui, Benyamin Netanyahu s'en prévaut pour poursuivre l'œuvre de mort qui
a cours à Ghaza et proclamer qu'Israël mène une guerre « juste » et dans le
respect des lois internationales humanitaires. Pourquoi dans ces conditions
s'inquièterait-il des manifestations contre l'agression qu'il a ordonnée ayant
lieu dans les capitales de ces puissances qui « comptent » alors que leurs
dirigeants lui expriment un soutien sans réserve d'autant que d'aucuns d'entre
eux sont allés même jusqu'à interdire à leurs citoyens le droit à manifester
contre Israël ?
C'est ainsi que, fait unique en France, le gouvernement
socialiste a interdit toute manifestation à Paris contre l'agression au
prétexte qu'elle donnerait lieu à des actes « antisémites ». La décision s'est en
fait imposée à lui au constat que l'opinion française ne partage pas son parti
pris et son soutien en faveur de l'Etat sioniste agresseur. Pour se faire
entendre, l'opinion internationale que révulse la tuerie qui a cours à Ghaza
doit agir plus massivement pour contraindre les Etats à faire pression sur
Israël. Parallèlement, Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne que l'on sait
évidemment impuissants face au déchaînement de fer et de feu qui s'abat sur
Ghaza se doivent de mettre au pied du mur ces puissances qui les ont
cyniquement trompés sur les desseins israéliens.
Il n'y a plus lieu pour eux de s'en tenir à la menace d'une
saisine du Tribunal international mais d'en user pour que cette instance engage
une procédure pour crimes contre l'humanité et de guerre contre les
responsables de l'agression qui a pris au vu et au su du monde entier la
dimension d'un génocide froidement réfléchi et implacablement exécuté. Que
l'urgence soit à exiger d'Israël la fin de son agression, nul n'en disconvient
si ce n'est cet Etat et les puissances qui font montre à son égard d'une
complaisance criminelle. Mais s'en arrêter à cette seule exigence reviendrait
encore une fois à passer par pertes et profits les centaines de morts de
citoyens palestiniens et donc des victimes de «dégâts collatéraux» pour
lesquelles il n'y a pas lieu de saisir la justice internationale.
Sans une initiative dans ce sens de la part de Mahmoud
Abbas qu'appuieraient et défendraient tous les pays que révolte le sort fait à
la population ghazaouie, l'Etat sioniste n'interrompra pas le massacre auquel
il s'adonne avec pour objectif de faire aboutir sa « solution finale » au
conflit l'opposant au peuple palestinien. Si l'on ne s'en prend pas ici aux
Etats arabes, ce n'est pas parce qu'ils sont exonérés de responsabilité dans la
tragédie palestinienne, mais parce qu'il est vain d'attendre des pantins
serviles qu'ils sont des prises de position allant à l'encontre de leurs
maîtres protecteurs. La cause palestinienne est celle des hommes dignes et libres
et non celle des potentats arabes qui ont vendu leurs « frères » pour garder
les protections qui leur permettent de conserver leurs trônes.
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