Commençons
par la conclusion : le procès Khalifa qui s'ouvre demain à Nanterre en France
n'est qu'une bribe d'une longue série de feuilletons construite sur le fond
d'une trame qui a fini par donner le tournis. L'avantage qu'elle offre ne
serait qu'une lecture large et profonde de la vraie histoire désaxée d'un pays
malmené par des gouvernants successifs et qui même s'ils bénéficieraient de
circonstances atténuantes, ont eu un manque flagrant de vision.
C'est
maintenant connu, pour diriger une nation la sincérité quand bien même avérée
ne suffit pas. Tout comme la certification de la bravoure engagée un temps
donné pour légitimer une vérité ancrée à laquelle personne ne croit.
Les
Khalifa, Khelil et autres du même acabit ne sont que des Algériens lambda. Ils
n'ont eu que le tort de se vautrer plus que les autres dans un sofa jouissif
que tous les Algériens ou presque auraient bien voulu qu'il soit aussi le leur.
Ils ont été seulement plus avides et plus entreprenants dans une course ouverte
à tous depuis que l'idée de l'indépendance de l'Algérie avait fini par germer.
Abdelmoumen
Khalifa et ses semblables ne sont pas nés d'aujourd'hui. Leurs naissances
remontent au drame des péripéties qui ont mis un voile noir sur les ombres des
Messali, des Abane et de ceux qui leur ressemblent. Leurs présents déboires et
leurs mises sous les feux de la rampe ne sont que le produit d'un Tantale
imposé depuis que l'Algérie est.
A
la cupidité de l'esprit des forts, depuis, a répondu l'avidité des faibles
jusqu'à faire de la gouvernance un outil douteux pour une alchimie pour tous.
De quoi faire de chaque Algérien un Khalifa en puissance.
La
course a continué vers un bonheur et un mieux-être fantomatiques, toujours
insaisissables parce qu'elle était rythmée et guidée par des hommes qui
privilégiaient leurs propres revanches sur le destin plutôt que d'accorder à
tout un peuple de s'ancrer dans la félicité.
Les
feuilletons se suivent pour fragmenter ce qui reste de la bonne compréhension
de ce que doit être une revanche sur l'Histoire.
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