L'Arabie saoudite prête à "négocier" avec l'Iran
le 13.05.14
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, en...
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud
al-Fayçal, a affirmé mardi que son pays était prêt à "négocier" avec son
voisin iranien pour améliorer les relations entre Ryad et Téhéran.
"L'Iran
est un voisin, avec lequel on a des relations, et avec qui nous allons
négocier", a déclaré à la presse le prince Saoud, précisant qu'une
invitation avait été envoyée à son homologue iranien, Mohammad Javad
Zarif, à venir à Ryad.
L'Arabie saoudite, puissance sunnite régionale, avait jusqu'ici ignoré les appels du pied de son voisin chiite.
Le
président iranien Hassan Rouhani, un modéré, avait multiplié les
"messages de fraternité" envers les pays arabes du Golfe depuis son
investiture en août dernier.
Il a répété le même message lors d'une
visite en mars à Oman, pays arabe du Golfe qui entretient
traditionnellement de bonnes relations avec Téhéran.
En décembre, M.
Zarif avait lancé une offensive de charme envers les voisins arabes de
l'Iran lors d'une tournée dans quatre pays de la région. Il n'a pas pu
se rendre toutefois en Arabie saoudite, faute d'invitation.
Le prince
Saoud, dont le pays était très critique de l'Iran sur son soutien au
régime de Damas ou son programme nucléaire, a tenu mardi un tout autre
discours.
"Nous allons parler avec eux (les Iraniens) et nous
espérons que les divergences, si elles existent, seront réglées de
manière satisfaisante pour les deux pays", a-t-il dit.
"Notre espoir
est de voir l'Iran s'associer aux efforts pour rendre la région plus
sûre et plus prospère et non pas être un élément d'insécurité de cette
même région", a encore dit le prince Saoud.
Cette déclaration
coïncide avec une visite en Arabie saoudite du secrétaire américain à la
Défense, Chuck Hagel, qui doit rencontrer mercredi ses homologues du
Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats
arabes unis, Oman, Qatar et Koweït).
La plupart de ces pays
s'inquiètent des conséquences de l'accord intérimaire conclu en novembre
entre l'Iran et les grandes puissances qui prévoit un gel du programme
nucléaire iranien en contrepartie d'un allègement des sanctions frappant
ce pays.
Lors d'une visite à Ryad fin mars, le président américain
Barack Obama s'était employé à dissiper les appréhensions du roi
Abdallah d'Arabie saoudite au sujet de la politique américaine sur la
Syrie et l'Iran en lui assurant que les intérêts stratégiques de leurs
pays restaient "alignés".
La méfiance entre les pays arabes du Golfe
et l'Iran, depuis l'avènement de la République islamique en 1979, s'est
récemment accentuée avec le conflit en Syrie où l'Iran soutient le
régime de Damas, qui affronte une rébellion épaulée par des monarchies
sunnites du CCG.
AFP
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