Les
informations sur l'importance de l'espionnage sioniste aux Etats Unis
ont fait de grosses vagues chez les indus occupants de la Palestine. L'article du magazine Daily Beast/Newsweek a
en effet déclenché un feu roulant de démentis ainsi que des accusations
allant jusqu'à celle d'antisémitisme, Ce feu roulant a conduit Newsweek
à récidiver avec un autre article de Jeff Stein dont le but est
d'enfoncer définitivement le clou.
Un deuxième
article qui a fait sortir Danny Yatom, un ancien chef du Mossad, de sa
torpeur et se fendre d'une déclaration sur le caractère « délirant » du reportage de Newsweek.
- Jeff Stein
Quant au ministre sioniste du renseignement et des affaires stratégiques Yuval Steinitz, il accuse une volonté de saboter les relations entre les Etats Unis et l'Etat prétendu juif.
Steinitz
a certainement raison car on ne peut pas imaginer qu'un organe de prsse
grand public comme Newsweek se hasarde à publier de telles
informations, sans s'embarrasser trop du conditionnel, sans le feu vert
voire à l'instigation de cercles influents au sommet du gouvernement des
Etats Unis,
Une affaire qui est sans doute à situer dans le
contexte des multiples humiliations subies par la diplomatie américaine
dans sa volonté de faire avancer un processus de paix. Une volonté
impertirbalement contrariée par un régime sioniste plus fanatique que
jamais.
par Jeff Stein, Newsweek (USA) 8 mai 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
Quand l'équipe
chargée de la sécurité de Susan Rice, la conseillère à la sécurité
nationale de la Maison Blanche, inspectaient sa suite dans un hôtel de
Jérusalem mardi soir, ils avaient en tête la présence d'un visiteur
surprise dans la chambre du vice président Al Gore il y a 16 ans cette
semaine, un espion dans un conduit d'aération.
- Susan Rice a rencontré Shimon Peres mercredi 7 mai
Selon un ancien
cadre du renseignement américain, un agent des services secrets qui
profitait d'un moment de solitude dans la salle de bains de Gore avant
l’arrivée du VIP avait entendu un bruit métallique de raclage. "L'équipe
des services secrets avait inspecté la chambre [de Gore] à l'avance
tous ses membres étaient partis, sauf un agent, qui avait décidé de
prendre un long temps sur le trône," a rapporté l'ancien cadre des
services secrets à Newsweek . "Donc, la chambre était calme, il tait en
train de contempler ses orteils quand il entend un bruit dans la
ventilation. Et il voit le cache de la ventilation qui est déplacés de
l'intérieur. Et puis il voit un mec qui commence à sortir du conduit
dans la pièce "
Est-ce que
l'agent s'est dépêché de prendre son arme ? Non, nous a dit l'ancien
agent avec un petit rire. « Il a toussoté et le gars est reparti dans le
conduit. »
Aux yeux de
certains, ce incident est une bonne métaphore pour les coulisses des
relations entre Israël et l'Amérique, frères ennemis [« frenemies »]
même dans les meilleurs moments. L'effronterie de ce monte-en-l'air de
la gaine d'aération « dépassait la ligne rouge » de la conduite
acceptable entre des services de renseignements amis – mais comme
c'était fait par Israël, l’affaire avait été rapidement étouffée par les
officiels américains.
En dépit des
démentis véhéments de cette semaine par des responsables israéliens,
Israël a été pris à mener des opérations agressives d'espionnage depuis
de dizaines d'années contre des objectifs américains, selon des
responsables des services secrets US et des sources parlementaires. Et
ça continue. Ils ne sont par contre pas arrêtés très souvent.
Comme Newsweek
l'avait rapporté mardi, les responsables du contre espionnage américain
ont informé fin janvier les commissions parlementaires des affaires
judiciaires et des affaires étrangères que les activités actuelles
d'espionnage d'Israël en Amérique sont « sans équivalente indignes, »
allant bien au delà des activités d'autres proches alliés comme
l'Allemagne, la France, le Japon et le Royaume Uni.
«Elles sont
très importantes et ça dure depuis des années, » a déclaré mercredi à
Newsweek un ancien haut responsable des services de sécurité américains
après le démenti « catégorique » opposé à l'article de Newsweek par,
entre autres hauts dirigeants israéliens, Yuval Steinitz, ministre
israélien du renseignement qui affirme qu'Israël a cessé toute activité
d’espionnage aux États Unis après la condamnation en 1987 de Jonathan
Pollard pour avoir espionné au profit d'Israël. Le propos d'un officiel
[sioniste] anonyme été cité par la presse israélienne suggère que
l'article de Newsweek avait l'odeur de l'antisémitisme. »
Mais un ancien
agent américain du renseignement qui a une connaissance intime de
l'espionnage israélien a rejeté l'accusation d'antisémitisme. « Il y a
une petit groupe d'anciens membres de la CIA, du FBI et de l'armée qui a
étudié ce reportage et qui applaudissent l'article [de Newsweek],
dit-l. « Aucun d'entre eux [des membres du groupe] n'est antisémite. En
fait, ça n'a rien à voir avec l'antisémitisme. Ça a seulement à voir
avec pourquoi Israël est ménagé tandis que si le Japon ou l'Inde
faisaient la même chose à un tel niveau, ce serait le scandale. »
À partir du
milieu des années 1990, bien après Israël avait promis d'arrêter
d'espionner aux États-Unis suite à l'affaire Pollard, le FBI s'est
régulièrement estimé obligé de convoquer des diplomates israéliens en
poste à Washington DC pour les tancer, ont affirmé à Newsweek deux
anciens officiers supérieurs du contre-espionnage . Au cours de la
décennie qui a suivi le 11 septembre l'un d'eux a indiqué que les
Israéliens avaient été convoqués des«dizaines» de fois et qu'on leur
avait dit "d'arrêter les embrouilles, selon les propres termes de l'un
d'entre eux, un ancien haut responsable du FB. Mais étant des «alliés»,
les Israéliens s'en sont presque toujours tirés avec un simple
avertissement.
Mais peu
importe le degré de sévérité de la leçon administrée par le FBI –
habituellement délivrée personnellement au plus gradé des représentants
du renseignent à l'ambassade israélienne – les Israéliens n’étaient en
rien ébranlés précise un autre ancien officier supérieur du
renseignement américain. « On ne peut pas mettre un Israélien dans
l'embarras, » dit-il. « Il est tout simplement impossible de leur causer
de l'embarras. Vous les prenez la main dans le sac, et ils haussent les
épaules en disant, « OK maintenant, autre chose ? »
Toujours tapi,
disent les anciens officiels du renseignement, se trouvait le puissant
« lobby israélien », le réseau des amis d'Israël au Congrès, dans
l'industrie et dans les administrations qui se sont succédées,
républicaines ou démocrates, prêts à protester contre tout ce qui est
perçu comme une attaque venant des officiels des services de sécurité
américains. Un ancien spécialiste du contre espionnage a déclaré à
Newsweek qu'il encourait la colère d'Israël rien qu'en faisant des
briefings de routine à l'intention des officiels, des hommes d'affaires
et des scientifiques américains qui se rendaient en Israël pour des
réunions et des conférences.
« Nous devions
être très prudents dans la manière dont nous alertions les officiels
américains, » dit-il. « Nous avions régulièrement des appels de membres
du Congrès scandalisés par nos avertissements sur les questions de
sécurité dans les séjours en Israël. Quand... le directeur de la CIA
reçoit un appel d'un parlementaire indigné - ' Qu'est-ce que c'est que
ces briefings de sécurité que vous donnez pour les séjours à Tel Aviv ?
C'est scandaleux' – il devait leur accorder une grande attention.Il y a
toujours cette délicatesse du politique dont vous devez être
conscient. »
L'exercice
annuel qui donne lieu à la publication par le Département d’État des
profils sécuritaires des pays étrangers donnait de violents migraines
aux services de renseignement, ajoute-t-il. « Quand nous élaborions les
indices annuels de risque pour l'ambassade et les consulats [en Israël],
c'était toujours une grosse discussion, » dit-il. »La communauté du
renseignement pressait toujours pour le niveau de risque le plus élevé,
tandis que le Département d’État tendait à dire, 'C’est quelque chose
qui ne passera pas très bien, nous ne pouvons pas donner ce genre de
note, parce que ça aura certaines conséquences en termes
d'avertissements et restrictions pour les voyages'. C'était toujours un
grand, grand débat la manière dont on allait évaluer la menace là-bas. »
Mais le danger
est réel, affirme-t-il comme d'autres anciens fonctionnaires américains
du renseignement qui connaissent les méthodes israéliennes. Les agents
israéliens, « filent les officiers de la marine américaine quand ils
font escale à Haïfa, ils filent les officiels de l'industrie spatiale,
ou les scientifiques et leur documentation scientifique, partout. Ça a
toujours été une énorme préoccupation pour la communauté [du
renseignement]. »
Aux États Unis,
les officiels et les hommes d'affaires israéliens cherchent toujours à
inciter des [personnes] cibles américaines intéressantes à visiter
Israël. Les représentants du Maf'at, un organisme administratif qui fait
la liaison entre le ministère israélien de la défense et ses industries
militaires, donne beaucoup de souci au contre espionnage américain,
expliquent les anciens membres des services de renseignements
américains. « C'étaient vraiment ceux qui nous causaient beaucoup de
souci. Parce qu'ils avaient beaucoup de raisons plausibles d'assister à
toutes ces conférences et à tous ces sites d'entreprises qui travaillent
avec la défense et ainsi de suite. C'était une excellente couverture
pour l'espionnage industriel, » dit-il.
« Je me
souviens avoir parlé avec un scientifique américain qui participait à
une conférence et était travaillé par un groupe d'Israéliens, » poursuit
l'ancien agent de renseignement américain ? « Et ce scientifique qui
avait assez de bon sens pour reconnaître ce qu'il voyait, , disait qu'il
que la manière dont étaient utilisées les techniques de sollicitation
-les invitations à venir [dans l'entité sioniste] pour essentiellement
le pompage de l'information par un collègue scientifique. Et la naïveté
des scientifiques américains était vraiment frappante. On voyait ça tout
le temps. »
Des agents
israéliens avaient été même assez effrontés pour l'approcher lui-même.
Après avoir prononcé un discours lors d'une récente réunion des
professionnels de la sécurité à Washington,, dit-il, il avait été
approché par l’attaché commercial de l'ambassade israélienne. Il disait,
'Oh, c'était formidable d'écouter votre parcours, c'est un grand
discours que vous avez fait, si intéressant,' et ainsi de suite. Et je
pensais ; Je le vois venir, c'est l'accroche. Et bien sûr, il a dit,
'Bous n'avez jamais pensé à venir [dans l'entité sioniste] ? Nous
aimerions beaucoup que vous veniez, nous prendrons en charge tous vos
frais quand vous serez sur place, nous vous offrirons le voyage...' Je
me disais, Venez les gars, venez. »
« Leur but, »
poursuit-il, « est d'obtenir de leurs contacts qu'ils sortent des États
Unis pour aller là-bas et leur payer du vin et à dîner, les évaluer pour
voir quels sont leurs points faibles. Par exemple, on a eu des
officiels du gouvernement qui étaient là-bas et à qui on a proposé de la
drogue, dans le style, 'Hé, ça vous dirait un peu d'herbe ?' Quoi ?
Oui, ce sont des officiels du gouvernement. La drogue, les femmes
débarquent dans votre chambre d'hôtel – ils vous font la totale. Peu
importe le niveau hiérarchique de l'officiel. »
Mercredi, le
ministre du renseignement israélien Yuval Steinitz a rejeté ces
allégations d'espionnage, en affirmant que "Israël n'espionner pas aux
États-Unis, ne recrute pas d'espions aux États-Unis, et ne collecte pas
de renseignements aux États-Unis" De même, le ministre israélien des
affaires étrangères Avigdor Liberman a déclaré il "ne donnerait pas son
'accord à une quelconque activité d'espionnage aux États-Unis, ni
directement ni indirectement." Il qualifié de « malveillantes » les
allégations, attribuées par Newsweek à des responsables du renseignement
qui ont briefé le Congrès.
Mais les anciens membres des services secrets tout comme ceux actuellement en fonctions campent sur leurs positions.
« Ça prend
vraiment toutes les formes qu'on peut imaginer, » déclare un ancien
agent des services de renseignements dont le visage a été familier
pensant des dizaines d'années aux équipes dirigeantes de plusieurs
agences américaines de sécurité. « C'était comme ça à l'époque où les
étudiants français venaient aux États Unis pour des stages, des boulots
d'été ou des choses comme ça, ils devaient tous rendre compte à un agent
de la DGSE française à l'ambassade, » 3des choses semblables se passent
avec les Israéliens... [qui] ont beaucoup de voyageurs qui viennent
séjourner aux États Unis. »
Ces accusations
directes rendent furieux les soutiens d'Israël qui y décèlent un
« parfum d'antisémitisme. » Les responsables, passés ou présents, des
services secrets qui se sont opposés à une libération anticipée de
Pollard ont eux aussi été accusés d'antisémitisme.
Le nombre élevé
de jeunes Israéliens qui dépassent leur durée autorisée de séjour a été
un point de blocage dans la démarche d'Israël pour sortir de la liste
des pays pour lesquels un visa est exigé. Un autre point est l'absence
de signalement régulier à Interpol des passeports perdus ou volés. Un
problème plus important a été le traitement brutal que ce pays inflige
aux Arabo-américains et aux activistes pro-palestiniens qui se rendent
en Israël. Mais les efforts d'Israël pour se procurer les secrets
militaires, scientifiques et industriels des États Unis sont aussi
apparus comme un obstacle majeur, si ce n'est le principal obstacle dans
la normalisation des relations au niveau des visas, selon des sources
au Congrès.
« J'ai assisté à
ce briefing – il y en a eu plusieurs » effectués en 2013 par des
membres des services de sécurité américains sur l'espionnage israélien, a
déclaré à Newsweek un ancien attaché parlementaire. « A celui auquel
j'avais assisté, étaient présents des cadres supérieurs des affaires
étrangères, la commission au grand complet, la sous-commission... des
représentants du judiciaire, des Républicains, des Démocrates, les chefs
de groupe parlementaires. Je ne pense pas qu'il y avait ne serait-ce
qu'une seule personne qui ne travaillait pas pour un parlementaire qui
n'était pas ardemment pro-israélien, » dit-il.
« Et après
coup, nous disions, 'Impossible. Vous avez dû raconter des putains de
blagues.' » Les preuves sur l'espionnage israélien étaient écrasantes,
dit-il. L'exemption de visa n'était plus d'actualité.
« Les voix dans la pièce, » se souvient l'attaché parlementaire disaient, « 'En aucune manière cela ne peut être possible.' »
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