À
ceux qui ont oublié ce qui est en réalité rab Edzayer, ces témoignages
sauront peut-être leur rendre la mémoire. À ceux qui ont oublié ce que
leur réservera son organisation terroriste le moment venu, comprendra
peut-être le danger qui guette nos enfants à l’avenir. À ceux qui ont
l’humanité superficielle, éphémère, qui dure le temps d’une indignation,
le temps d’une larme, sauront peut-être que les plaies sont encore
ouvertes, que les douleurs sont encore vives et lancinantes et qu’une
partie de l’Algérie n’arrive pas à sécher ses larmes. À ceux qui parlent
du général Mediène avec respect, avec admiration ou avec indifférence,
les témoignages poignants des mères courage à qui ce général a arraché
les enfants devant leurs yeux et ne les leur a jamais rendu, leur feront
peut-être dessiller les yeux et leur feront découvrir ou redécouvrir le
vrai visage de ce monstre. Aux uns et aux autres, il est bon de rappeler une vérité immuable
inscrite dans le firmament et dans les profondeurs de l’âme : la dignité
des vivants tire sa force de celle des morts. Le devoir de mémoire est
une question existentielle sans laquelle une nation ne peut pas se
construire. Si les Algériens tournent le dos à leurs souffrances et à
leur passé noir sans écrire ses pages d’histoire, ils se condamnent au
mépris du pouvoir et au retour des grandes tragédies.
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