Nous
assistons à un essaimage de plus en plus large d'un genre particulier.
Toutes
les villes algériennes, moyennes et grandes, reçoivent avec une superbe
crédulité et une enfantine docilité des vagues de familles subsahariennes.
Cette hospitalité honorable atteste de la superbe générosité d'un peuple qui a
une disponibilité phénoménale à offrir jusqu'à sa veste quand d'autres peuples
de ses semblables sont dans le besoin.
Personne
ni quiconque ne peut contester que l'Algérie a souvent tout donné, toujours au
détriment de ses propres intérêts. Les exemples sont nombreux et nos frères
subsahariens sont les bienvenus pour peu que nous puissions intervenir avec la
nécessaire rigueur pour leur garantir le minimum confort qui sied à la dignité
humaine et pour peu que nous ne sombrions, eux et nous, dans la plus
inextricable des turpitudes. Faute d'une prise de conscience et de vision, et
avec un laisser-aller flagrant, tout malheureusement indique que l'Algérie se
complaît dans un statuquo qui annonce un avenir désastreux.
D'abord
aucun ne sait combien ils sont. 25 000 ? 50 000 ? 150 000 ? Personne n'a une
idée exacte de leur spectaculaire foulée. Cette méconnaissance ne pourrait en
aucun cas être justifiée par la porosité de nos longues frontières ni par les
sérieuses turbulences qu'elles affrontent. Ce que l'on sait par contre est que
leur moyenne d'âge est significativement basse et que la ville d'Oran, seule,
abrite chaque jour deux naissances déclarées. L'hospitalité étant un devoir
sacré ancré dans le cœur des Algériens, il est facile d'imaginer les colossales
demandes de demain d'une population chassée de chez elle par les guerres et la
famine. Il s'agira bien de répondre, de gré ou de force, à des besoins de
santé, de scolarité, d'habitat et de toutes les commodités vitales de
malheureux errants qui se sont fixés définitivement grâce à l'indolence de nos
gouvernants.
Il
serait ridicule et à la limite de l'abject de réfléchir à des procédés d'arrêts
idiots et puérils utilisés ailleurs pour juguler ce flux. Rendre à soi,
l'érection des murs et des barbelés ne tiendrait compte ni du respect de
l'humain ni du brassage des peuples devenu inflexible. Il suffit seulement de
se nourrir de l'esprit d'une charité bien ordonnée.
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