Dans
un article singulier publié aujourd’hui, le chroniqueur Abdou Semmar
d’Algerie-focus a émis des réserves sinon des récriminations sur les
réticences des Algériens quant à la nomination de madame Nouria
Benghebrit-Remaoun au poste de ministre de l’Education. Dans les réseaux
sociaux, des concitoyens auraient protesté contre cette nomination à
cause des origines prétendument juives de la ministre. Sans vouloir
polémiquer sur les origines incertaines de madame Remaoun, au demeurant,
une respectable professeure de sociologie à l’université d’Oran et de
surcroît a fait avec toute une équipe de chercheurs talentueux, un
travail de de recherche de grande qualité en sciences humaines et en
anthropologie, il est peut-être important de rappeler certaines vérités
crues à monsieur Semmar.
Le temps béni de la communion parfaite entre les communautés
religieuses en l’Algérie à laquelle est faite allusion est révolu.
L’époque en question se distinguait par la paix, la tolérance et la
fraternité entre les musulmans et les juifs. La confiance mutuelle, le
respect, la sérénité… étaient tels que les deux communautés faisaient un
seul corps. Mais la symbiose fut malheureusement détruite après la
colonisation. Les colons, notamment après le décret Crémieux (1870), ont
réussi à creuser un profond fossé entre les deux communautés
ancestrales. Depuis les Juifs se sont sentis plus français qu’algériens.
Ils ont rapidement assimilé la culture et le mode de vie français. Lors
de la guerre de libération, la majorité des Juifs prirent faits et
cause pour l’ancienne puissance coloniale. Les Algériens relégués au
rang des sous-hommes ne leur pardonnèrent pas cette trahison et les deux
communautés commencèrent à se regarder en chiens de faïence. La guerre
de libération et la naissance de l’État d’Israël ont élargi le fossé.
Il va sans dire que l’angélisme œcuménique peut présenter un péril
pour la nation s’il est poussé jusqu’à la naïveté de croire qu’un juif
algérien, nommé dans une haute fonction, optera, le moment venu, pour
les intérêts de l’Algérie et épousera les causes algériennes au
détriment des intérêts d’Israël. Pour ces citoyens, l’existence de
l’État d’Israël conditionne leur vie et leur esprit et tout moyen
permettant de renforcer la puissance et la domination des Arabes sera
utilisé sans états d’âme. L’harmonie entre les Algériens et les juifs
d’origines algériennes qu’il faut réhabiliter et encourager dans le
strict respect des valeurs partagées ne doit pas se muer en un canal
pour l’infiltration du pouvoir algérien.
Rares, en effet, sont les Juifs d’origine algérienne et arabe en général
qui ne prêtent pas allégeance publique ou discrète pour l’État hébreu.
S’ils ne le déclarent pas publiquement, leur cœur bat avec la vie de
Tel-Avive et les victoires militaires des Israéliens contre les Arabes.
Enrico Macias évoqué par le chroniqueur d’Algerie-focus devait servir de
contre-exemple plutôt d’exemple lorsqu’on veut mettre en avant
l’harmonie entre les deux communautés. Il suffit de l’écouter dire
qu’Israël habite dans les replis de son cœur et qu’il se couche avec lui
et se réveille avec lui. Il y a aussi lieu de rappeler son appui total
et ferme à tous les crimes contre l’humanité qu’a commis Israël contre
des populations sans défense. Il est à l’avant-garde de l’activisme
sioniste en France quand il s’agit de couvrir les carnages et les
annexions. Il a toujours exprimé sa fierté d’appartenir à Israël corps
et âme et se vante qu’Israël est plus puissant que tous les pays arabes
réunis. Comment monsieur Semmar peut-il faire l’impasse de cette réalité
pour dire qu’Enrico Macias représente un modèle d’amitié entre Juifs
d’origine algérienne et les Algériens qui ont tous El Qods et la
Palestine dans leur coeur ? Un juif algérien peut cacher un sioniste et
un sioniste est un espion potentiel pour Israël.
Par ailleurs, il faut peut-être faire remarquer que tant que le
problème palestinien persiste, les préjugés et la défiance entre les
deux communautés restent malheureusement fondés ; la prudence est mère
de la sûreté. Dans un climat d’hostilité et de fortes présomptions, tous
les peuples se protègent contre les possibles infiltrations d’agents
ennemis quitte à mettre au rancart momentanément une partie des valeurs
universelles sur la fraternité et des égalités des chances. Avant son
élection, le président Obama a dû remuer ciel et terre et montrer patte
blanche pour convaincre les Américains qu’il n’est pas un musulman…
http://www.algerie-focus.com/blog/2014/05/une-algerienne-ministre-et-dorigine-juive-et-alors-par-abdou-semmar/
Enrico Macias sur son amour pour Israël.
http://www.dailymotion.com/video/x1cpjec_enrico-macias-les-arabes-qui-vivent-en-israel-doivent-s-estimer-heureux_news?start=0
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