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Nabil Zenache
- dimanche 20 avril 2014
Des manifestations célébrant le Printemps Berbère
tournent à l'émeute à Béjaia et Tizi-Ouzou
La
manifestation du MCB à Béjaia et Tizi Ouzou ont été gâchées par des
provocations attribuées au Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (Ph.
H. Mhamed à Béjaia)
Des
manifestations pacifiques ayant rassemblé des milliers de sympathisants
militants du Mouvement culturel berbère (MCB) à Béjaia et Tizi Ouzou
pour célébrer le Printemps Berbère, ont tourné à l’émeute suite à des
dérapages attribués à des militants du Mouvement pour l’autonomie de la
Kabylie.
Ils étaient entre
10.000 et 15.000 militants à avoir répondu à l’appel, lancé par une
quarantaine d’anciens militants du Mouvement culturel berbère (MCB),
dont Saïd Khellil et Aziz Tari, « pour une marche pacifique et unitaire
dans toute la Kabylie ». Les militants du Mouvement pour l’autonomie de
la Kabylie (MAK) étaient également de la partie. Ils avaient drainé, à
eux seuls, des milliers de personnes et scandé des slogans propres à
leur mouvement.
Par carrés bien distincts, les autonomistes étaient à
la tête de la procession ; les militants du MCB, toutes générations
confondues et indépendamment de leurs chapelles politiques – on a revu
d’anciens militants du FFS, du RCD, du PST, du PT, du PAGS-MDS, etc.,
ayant, quant à eux, préféré prendre leur distance du MAK.
Et pour se
distinguer davantage des militants du mouvement autonomiste, qui ont
marché jusqu’au siège de la wilaya, les Berbéristes se sont arrêtés
devant la cité CNS, baptisée pour la circonstance, « Carrefour du 19 mai
1981 » – où une minute de silence avait été observée en hommage aux
victimes de la répression du Printemps noir de 2001, où le vieux couple
Arribi avait trouvé la mort par asphyxie, après qu’une grenade
lacrymogène, soit tombée dans leur appartement, sis à la cité CNS.
Groupes incontrôlés
Plusieurs
militants dont l’ancien détenu d’avril 1980, Aziz Tari, ont salué la
forte mobilisation, qui a caractérisé cette marche, qui a réuni à
nouveau, tous les militants de la cause amazighe. Ils ont tenu à ce que
cette manifestation, au demeurant bien encadrée, «ne dérape pas car
c’est ce que souhaite les tenants du pouvoir en place, qui ne maîtrise
que la violence» et appelé l’auditoire, composée d’anciens militants
politiques en déshérence, à rester mobilisé car d’autres actions sont
envisagées dans les prochains mois.
Toutefois, si la marche s’est
globalement bien déroulée et les militants du MAK ont tenu un meeting
devant le siège de la wilaya, des groupes de jeunes, qui ont échappé à
leur vigilance lancé des pierres sur le portail central du siègede la
wilaya. C’est alors le début des émeutes. La police, assistée des forces
antiémeutes, a riposté par le lancement de grenades lacrymogènes et
interpellé des dizaines de manifestants.
Heurts à Tizi Ouzou
A
Tizi-ouzou, la marche organisée par le MAK, le RCD et les anciens
membres du MCB, pour célébrer le 34e anniversaire du Printemps berbère, a
été empêchée par la police déployée en grand nombre sur les artères
principales de la ville. Prévue à 11h, la procession humaine de
plusieurs centaines de marcheurs, s’est à peine ébranlée qu’elle s’est
heurtée à cordon sécuritaire de forces anti-émeute déployées à la limite
du stade 1er novembre 1954.
Insistant sur le caractère pacifique de leur
action, les marcheurs ont scandé sur place des slogans hostile au régime
avant de forcer le cordon sécuritaire. Le mouvement a dégénéré par la
suite en émeutes. Des affrontements violents ont éclaté entre
manifestants et les forces anti-émeute, et en quelques minutes,les
abords de l’Université de Tizi-ouzou se sont transformés en champ de
bataille pendant plusieurs heures. On dénombre des dizaines de blessés
de part et d’autres.
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