IL LANCERA PROCHAINEMENT SON NOUVEAU PARTI POLITIQUE
Benflis défie le cercle présidentiel
Ali Benflis ne compte pas abdiquer : au lendemain de l’élection,
présidentielle qui, comme prévu était hermétiquement cadenassée avec un
«dispositif de guerre» entièrement mobilisé depuis des mois au service
exclusif de Abdelaziz Bouteflika, Benflis, «accrédité
administrativement» comme il préfère qualifier son résultat de 12,18 %
des suffrages et de la deuxième place, lance un nouveau projet
politique. Il propose la constitution «d’un grand rassemblement
patriotique au service de la République».
Kamel Amarni - Alger Le Soir) - Comme il fallait l’entendre, il s’agit
bel et bien d’un nouveau parti politique. Un parti qui aura comme socle,
l’extraordinaire élan qui avait accompagné sa candidature durant toute
la campagne électorale. La dynamique créée par l’excellente campagne
réussie par le candidat Benflis pourrait ainsi donner lieu à un nouveau
parti d’envergure nationale. Si l’on se fie aux résultats officiels
concédés par le ministère de l’Intérieur seulement, ce futur parti peut
ambitionner de cibler une base «préliminaire» forte de plus de 1 million
200 000 voix, soit le nombre d’électeurs qui avaient voté Benflis qui,
par ailleurs, est à chaque fois arrivé deuxième dans pratiquement toutes
les wilayas, derrière le «candidat officiel «du pouvoir mais loin, très
loin devant la candidate d’un ancien parti comme le PT, Louisa Hanoune.
«Le défi premier pour Ali Benflis est certainement celui de réussir à
maintenir l’essentiel de la pléthorique équipe qui avait constitué son
staff de campagne. Des cadres du FLN, du RND, d’anciens ministres,
plusieurs partis politiques, plusieurs associations par exemple l’ont
soutenu pour la présidentielle du 17 avril. Tout ce beau monde sera-til
prêt à maintenir son adhésion au même programme politique mais qui se
décline cette fois sous la forme d’un parti politique à construire»,
s’interroge un proche de l’ancien chef de gouvernement. En tout cas,
c’est dans l’espoir d’en convaincre le plus grand nombre que Ali Benflis
a multiplié les réunions de travail au lendemain des élections. L’ancien
secrétaire général du FLN, par ailleurs ancien chef de gouvernement et
ancien directeur de cabinet de la présidence est, sans conteste, la
personnalité nationale la plus redoutée par le cercle présidentiel.
N’a-t-on pas assisté à un déchaînement de propagande médiatique des plus
hystériques en vue de le discréditer, aux derniers jours de la campagne
? Abdelaziz Bouteflika en personne, et par deux fois, s’était senti
obligé d’intervenir, pour s’en prendre directement à son plus sérieux
rival en des termes violents et qui nous ont projetés dix années en
arrière, en plein dans la «sanglante» bataille présidentielle de 2004 !
C’est qu’un nouveau parti pour Ali Benflis, forcément un parti
d’opposition et qui aura du poids, mettra le pouvoir dans une position
peu enviable. Ira-t-on jusqu’à lui interdire l’agrément ? Après la
candidature, c’en est là le nouveau défi qu’impose Benflis à un cercle
présidentiel toujours en posture belliqueuse dès qu’il s’agit de sa bête
noire de toujours…
K. A.
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