ELWATAN-ALHABIB
lundi 14 avril 2014
 

Bouteflika se plaint de Benflis auprès du MAE espagnol

Grave manquement aux usages diplomatiques

 

 

 

 

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
le 14.04.14 

Indigne d’un Etat souverain. Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui se plaint de son rival, Ali Benflis, auprès du ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Garcia-Margallo y Marfil.

Un grave manquement aux usages et aux mœurs diplomatiques. Dans une scène aussi pathétique que surréaliste, Bouteflika, d’une voix à peine audible, implique le ministre des Affaires étrangères d’Espagne dans un débat politique interne. «Par certains moments, elle (la campagne électorale) a manqué d’élégance. Il y a des appels à la violence, des comportements pas très orthodoxes, pas très démocratiques», bafouillait-il à l’adresse de son invité du jour.
A la réplique du ministre espagnol qui assurait que d’Espagne, il n’avait pas «remarqué que c’était une campagne tellement dure», le président-candidat, qui n’a pas pu faire sa propre campagne électorale, s’en est violemment pris au candidat Ali Benflis. En des termes graves, Bouteflika persiste dans sa «chikaya» : «Qu’un candidat vienne menacer les walis et les autorités de faire attention à nos familles et à nos enfants en cas de fraude, cela veut dire quoi ? C’est du terrorisme à travers la télévision.»  Un chef d’Etat qui assimile les déclarations d’un candidat à la magistrature suprême au «terrorisme». Une mauvaise interprétation des déclarations de Benflis faite à dessein, sachant que dans la même journée de samedi, la direction de campagne de Bouteflika a fait porter la responsabilité des troubles marquant la campagne électorale à Benflis.Divagation. Visiblement, tous les coups tordus sont permis pour forcer le passage.
Ces propos lourds de sens, qui sonnent comme une menace contre un adversaire politique, n’ont pas manqué d’indigner de nombreux Algériens qui ont vivement réagi sur les réseaux sociaux. En faisant de telles déclarations, le Président a franchi un cap dangereux dans la surenchère électorale qui aggrave une polarisation politique de plus en plus préoccupante.
Sa sortie d’avant-hier illustre manifestement une perte de cohérence à l’intérieur du régime. L’état d’incertitude dans lequel se trouve le pays exige du président de la République de la sagesse, de rassurer les Algériens de plus en plus inquiets et d’atténuer les tensions qui plombent la société. Alors qu’une région du pays – la vallée du M’zab – est en proie à une terrible violence opposant des populations, Bouteflika préfère parler du match de football opposant l’Atletico Madrid au FC Barcelone pour démontrer que ses facultés mentales ne sont pas atteintes. Les habitants de Ghardaïa sont choqués et scandalisés.
La charge du chef de l’Etat, aussi incompréhensible qu’ubuesque, est signe d’une panique qui s’empare du clan présidentiel qui, visiblement, vacille dans ses certitudes quant à l’obtention d’un 4e mandat sans trop de difficulté.  Une perte totale de self-control provoquée par un Ali Benflis qui réussit indéniablement sa campagne électorale et surtout est décidé à défendre les voix de ses électeurs en cas de fraude. Un Benflis conquérant qui, au fil des journées de campagne, montait en cadence et a fait douter le camp du parti du 4e mandat qui cumule les ratages. Assurément, le 4e mandat fait redouter un éclatement. Des acteurs plus sérieux, qui s’inscrivent en dehors du calendrier électoral, mettent en garde contre le désordre.
 

Hacen Ouali
 
Commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]





<< Accueil
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

Archives
février 2007 / mars 2007 / avril 2007 / mai 2007 / juin 2007 / juillet 2007 / août 2007 / septembre 2007 / octobre 2007 / novembre 2007 / décembre 2007 / janvier 2008 / février 2008 / mars 2008 / avril 2008 / mai 2008 / juin 2008 / septembre 2008 / octobre 2008 / novembre 2008 / décembre 2008 / janvier 2009 / février 2009 / mars 2009 / avril 2009 / mai 2009 / juin 2009 / juillet 2009 / août 2009 / septembre 2009 / octobre 2009 / novembre 2009 / décembre 2009 / janvier 2010 / février 2010 / mars 2010 / avril 2010 / mai 2010 / juin 2010 / juillet 2010 / août 2010 / septembre 2010 / octobre 2010 / novembre 2010 / décembre 2010 / janvier 2011 / février 2011 / mars 2011 / avril 2011 / mai 2011 / juin 2011 / juillet 2011 / août 2011 / septembre 2011 / octobre 2011 / novembre 2011 / décembre 2011 / janvier 2012 / février 2012 / mars 2012 / avril 2012 / mai 2012 / juin 2012 / juillet 2012 / août 2012 / septembre 2012 / octobre 2012 / novembre 2012 / décembre 2012 / janvier 2013 / février 2013 / mars 2013 / avril 2013 / mai 2013 / juin 2013 / juillet 2013 / août 2013 / septembre 2013 / octobre 2013 / novembre 2013 / décembre 2013 / janvier 2014 / février 2014 / mars 2014 / avril 2014 / mai 2014 / juin 2014 / juillet 2014 / août 2014 / septembre 2014 / octobre 2014 / novembre 2014 / décembre 2014 / janvier 2015 / février 2015 / mars 2015 / avril 2015 / mai 2015 / juin 2015 / juillet 2015 / août 2015 / septembre 2015 / octobre 2015 / novembre 2015 / décembre 2015 / janvier 2016 / février 2016 / mars 2016 / avril 2016 / mai 2016 / juin 2016 / juillet 2016 / août 2016 / septembre 2016 / octobre 2016 / novembre 2016 / décembre 2016 / janvier 2017 / février 2017 / mars 2017 / avril 2017 / mai 2017 / juin 2017 / juillet 2017 / août 2017 / septembre 2017 / octobre 2017 / novembre 2017 / décembre 2017 / janvier 2018 / février 2018 / mars 2018 / avril 2018 / mai 2018 / juin 2018 / juillet 2018 / août 2018 / septembre 2018 / octobre 2018 / novembre 2018 / décembre 2018 / janvier 2019 / février 2019 / mars 2019 / avril 2019 / mai 2019 / juin 2019 / juillet 2019 / août 2019 / septembre 2019 / octobre 2019 / novembre 2019 / décembre 2019 / janvier 2020 / février 2020 / mai 2020 /


Powered by Blogger

Abonnement
Articles [Atom]