ELWATAN-ALHABIB
samedi 26 avril 2014
 

Après la brutalité policière lors de la manifestation du 20 avril

Marches contre la répression

 

 

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 Marche réprimée le 20 avril dernier lors de la commémoration du Printemps berbère.
le 26.04.14 | 
| © D. R.
Marche réprimée le 20 avril dernier lors de la...

Depuis dimanche dernier, après la répression de la marche de commémoration du 20 Avril, les citoyens tentent de se mobiliser pour dénoncer «les agissements brutaux et inhumains» des éléments des services d’ordre.

La communauté estudiantine compte investir la rue pour s’élever contre les comportements violents des policiers à l’égard des participants à la manifestation. Ainsi, la Coordination locale des étudiants (CLE) de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou appelle à une marche, lundi 5 mai, dans la capitale du Djurdjura. Cette action de rue vise, selon ses initiateurs, à condamner, entre autres, la violation des franchises universitaires par les forces de l’ordre, citant le cas du jeune étudiant en médecine arrêté à l’intérieur du campus. Les membres de la CLE ont déclaré, lors de l’assemblée générale tenue jeudi, que leur marche sera entreprise aussi pour maintenir la pression sur les responsables du secteur de l’enseignement supérieur afin de venir à bout des problèmes que rencontre la communauté estudiantine aussi bien dans les campus que dans les cités universitaires.
De son côté, le Mouvement de protestation des étudiants démocrates (MPED) ayant, pour rappel, initié plusieurs actions pour «réclamer le départ du système» estime, à travers un communiqué rendu public, que «le 34e anniversaire du Printemps berbère est marqué par une répression disproportionnée et aveugle à l’encontre des citoyens venus le commémorer et revendiquer un Etat de droit et l’officialisation de tamazight. Cette initiative a tourné à l’émeute suite à l’empêchement et aux provocations injustifiées des éléments du service d’ordre censés encadrer et sécuriser la manifestation.
La violence engendrée par ce geste condamnable est l’œuvre de la défaillance avérée et non assumée des commis de l’Etat, ce qui a ouvert la brèche à des manipulations visant le pourrissement et la submersion de toute forme de revendication organisée». «Les manœuvres entreprises en haut sont reflétées en bas par des ignares à la solde de l’ignorance et de la bêtise, tels des mules inconscientes du contenu de leur fardeau. L’usage de l’intox et de la propagande ne font plus effet face à la conscience et à l’éveil des Algériens, ainsi que le chantage ‘nous ou le déluge’, les geôles de la peur et de la terreur autant que l’ingérence de la main étrangère ne sont que des fables délaissées par le temps à force de mûrir (…). Le Mouvement de protestation des étudiants démocrates dénonce et condamne tous les actes de violence et réaffirme son attachement à la lutte pacifique», ajoute le même document.
Pour rappel, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) appelle aussi les citoyens à prendre part à une autre marche demain, dans la ville de Tizi Ouzou. Son itinéraire est prévu de l’entrée principale du campus universitaire de Hasnaoua jusqu’à l’ancienne mairie pour condamner «les agissements inhumains des policiers en civil et en uniforme à l’égard des participants à la marche pacifique du 20 avril». «Pour la première fois depuis le Printemps noir de 2001, au cours de la marche organisée par le MAK, ce 20 avril, à l’occasion de la double commémoration du Printemps amazigh et du Printemps noir, une répression féroce s’est abattue sur les manifestants», souligne l’appel du MAK, qui exhorte la population à faire preuve d’«une extrême vigilance».
Il est utile de souligner que l’Assemblée populaire de wilaya (APW) qui a condamné et dénoncé la répression dont ont fait l’objet de jeunes manifestants lors de la marche, le 20 avril, organisera une session ordinaire lundi prochain. Cette rencontre, consacrée essentiellement au bilan du wali, sera certainement une opportunité pour les élus afin d’interpeller le premier magistrat de la wilaya sur les événements en question. Les membres de l’APW auront aussi l’occasion de faire parler le wali sur les raisons de l’interdiction de cette marche qui s’est déroulée dans la sérénité chaque année depuis 1980.

Cinq policiers dont un officier suspendus :

Cinq policiers, dont un commissaire, impliqués dans la répression des manifestants lors de la marche du 20 avril à Tizi Ouzou ont été suspendus, a-t-on confirmé hier de source sûre. «C’est une suspension d’exercice provisoire en attendant les résultats de l’enquête ordonnée par la Direction générale de la Sûreté nationale. Ces personnes pourront être déférées devant la justice, si les victimes déposent plainte. Dans le cas contraire, des sanctions administratives seront prises à leur encontre», a ajouté notre source, qui précise que la commission d’enquête dépêchée d’Alger par la DGSN poursuit toujours son travail.
Lundi, le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a instruit les autorités compétentes d’ouvrir une enquête urgente sur le contenu d’une vidéo montrant une violente répression de manifestants pendant la marche du 20 avril. S’exprimant jeudi lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur a affirmé que «les dépassements d’agents de police le 20 avril dernier à Tizi Ouzou relevaient de comportements exceptionnels et d’actes isolés».
La répression féroce des participants à la marche a occasionné de nombreux blessés dont certains ont été hospitalisés, à l’image d’un jeune touché par une balle en caoutchouc à l’œil. Il a été évacué vers le service d’ophtalmologie de l’hôpital Belloua où il a été opéré pour préserver miraculeusement sa vue.

                                                                 (A. Tahraoui)

 

«Ils m’ont confisqué mon appareil avant de supprimer toutes les vidéos et photos»

Contrairement à ce qui a été rapporté par les réseaux sociaux, l’auteur de la vidéo montrant la répression brutale des policiers à l’encontre des manifestants à Tizi Ouzou n’a pas été interpellé par les services de sécurité, a-t-on appris de sources concordantes. Ces dernières affirment, en outre, que le jeune Meziane Mezdad n’a rien à voir avec cette vidéo qui a fait le tour de la planète via le Net. «J’ai été arrêté par des policiers en civil au quartier les Genêts, au centre-ville. Ils m’ont confisqué mon appareil avant de supprimer toutes les vidéos et photos que j’ai prises lors des émeutes de lundi. Nous étions 14 et sommes restés enfermés jusqu’à mercredi avant d’être présentés devant le juge d’instruction qui nous a relâchés», a déclaré à El Watan Meziane Mezdad.   (A. Tahraoui)

 

Des blessés toujours traumatisés

Au lendemain de la marche réprimée par les forces de l’ordre, le 20 avril à Tizi Ouzou, les étudiants de l’université Mouloud Mammeri ayant pris part à cette manifestation pacifique pour la célébration du 34e anniversaire du Printemps berbère, ont dénoncé les violences commises par les forces antiémeute, qui ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes à l’intérieur même du campus universitaire, précisent dans leurs témoignages des blessés, traumatisés par la férocité de la répression, ayant été la cible des services de sécurité.
«Nous nous élevons contre les intimidations des policiers et les violations commises à l’intérieur de notre campus», dénonce un étudiant ayant requis l’anonymat. «Lors de la marche du 20 avril, j’ai vu des policiers postés à une vingtaine de mètres du portail de l’enceinte universitaire tirer des bombes de gaz lacrymogènes à l’intérieur du campus. Pourchassant les jeunes étudiants protestataires, ils tiraient aussi des balles en caoutchouc. Des étudiants ont ramassé plusieurs projectiles», ajoute un autre.
«J’ai été blessé devant l’université par un CNS qui a tiré des débris de ciment qui ont atteint mon genou droit et mon avant-bras gauche. Comme mes camarades, j’ai eu peur d’aller à l’hôpital. Même si mes blessures sont légères (hématomes et égratignures), je suis traumatisé par la violence des policiers qui n’ont pas hésité à proférer des insultes à l’endroit des passants. Que veulent-ils ? Rééditer les événements d’Avril 1980 ? Franchement, on a perdu le sentiment d’appartenance à notre pays», clame un étudiant blessé.
Notre interlocuteur nous apprend que le même jour, une étudiante a été atteinte au pied par un projectile lors des échauffourées entre policiers et manifestants. Elle a boité jusqu’au portail de l’université et est entrée dans le campus. Une ambulance l’a ensuite acheminée vers l’hôpital où elle a reçu les premiers soins.    (Farid Guellil)
Hafid Azzouzi
 
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