Quand,
il y a du gros pognon quelque part, un général n’est pas loin. En
Algérie, mondialement connue pour son palmarès de la corruption, cette
assertion fait office de loi de finances à laquelle doivent se soumettre
les grands «partenaires» étrangers et a fortiori tous les Algériens,
menlekbir, lesghir… Président compris. L’implication des
hauts gradés dans la corruption est admise par tout le monde, mais peu
commentée par les médias, rien ne filtre contrairement aux scandales qui
éclaboussent certains hauts commis de l’État. Sur ce plan, on peut dire
que notre presse «indépendante» est authentique et défend farouchement
les intérêts de la nation… Il y avait une fois Salima Tlemçani qui a
écrit quelques articles sur le trafic de la drogue à Oran dans lequel
était impliqué le sanguinaire général Abderrahman, mais l’affaire fut
étouffée et s’est terminée en queue de poisson. Plus personne n’ose le
déranger aujourd’hui où le trafic a atteint des proportions qui menacent
la sécurité nationale. L’implication du colonel Khaled du DRS dans
l’affaire de l’autoroute a aussi donné lieu à quelques vagues
évocations, mais la presse ne lui a pas tenu rigueur et s’est vite
ravisée, elle a préféré diriger l’essentiel de son «courage» contre Amar
Ghoul. Comme par hasard, les deux officiers sont des obligés de rab
edzayer… Et ce ne sont pas les seuls. Les généraux véreux sont partout et nulle part. Ils imposent la loi
de l’omerta. C’est le signe indiscutable qu’ils sont les hommes les plus
puissants en l’Algérie et… sa pire pourriture. Bouteflika s’est
accommodé avec cette faune de prédateurs pour conjurer son péril et
durer le plus longtemps au pouvoir. Le reste de la corruption a suivi et
s’est démocratisé. C’est l’un des grands «injaz» de Bouteflika-DRS. Les
finauderies d’un Mohamed Chafik Mesbah, d’un Mohand Aït Yala et de tous
les officiers militaires qui ouvertement ou sous couvert de l’anonymat
ont exprimé leur colère contre le clan de Bouteflika qu’ils tiennent
pour responsable de la corruption systémique sans évoquer la part
considérable et capitale de leurs «frères» militaires, ne sauront pas
abuser les Algériens. Chakib Khalil ne pillait pas Sonatrach sans avoir
vu comment fonctionnait l’Algérie. Il avait devant ses yeux des exemples
de responsables puissants, inattaquables, en uniforme, qui se servaient
de l’Algérie comme d’une propriété privée. Ni Bouteflika ni les
généraux Bentalha ne tiennent à ce que l’ancien ministre de l’énergie se
présente un jour devant un tribunal. Il est une boîte noire du pouvoir,
trop noire. Idem pour Amar Ghoul. L’ancien directeur régional de l’Entreprise nationale de l’or (ENOR),
Adila Kaoues qui témoigne dans la vidéo suivante, s’est heurté à la
mafia politico-militaire et l’a payé chèrement. Il perdit son poste
confortable et fut traîné dans la boue et connu la prison comme un
vulgaire bandit. Son crime était d’avoir remué ciel et terre pour sauver
l’argent public d’une arnaque bancaire de grande ampleur. Le coupable
était un partenaire étranger qui exploitait les mines d’or dans le Sud,
un secteur que Kaouès connait comme le de fond de sa poche. Ses mises
en garde étaient des cris dans le désert, plusieurs millions d’euros
furent subtilisés à la banque au nez et à la barbe de la tutelle. Après
coup, aucun responsable n’a casqué. Il y avait pire. Quand monsieur
Kaouès a rencontré en personne le ministre Khalil Chakib pour le
sensibiliser, il a eu le choc de sa vie : le ministre l’a invité à
garder le silence et a tenté de le soudoyer. Quand il a refusé de
baisser les bras, ses ennuis avec la justice ont commencé. Il s’est
retrouvé sur la paille. Parmi la mafia qui le harcelait, il y avait un
général… Il appelait à son emprisonnement. Visiblement, Bouteflika n’est
pas le seul à protéger Chakib Khalil. Les militaires qui fustigent les corrompus de l’État doivent balayer
d’abord devant leur maison : l’ANP. Tous les maux viennent de là.
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