L’échec
essuyé par les Occidentaux sur le front syrien pourrait paradoxalement
offrir à Glamour-Obama une possibilité de sortie par le haut. L’impasse
pousse en effet aujourd’hui des Etats-Unis en déclin à chercher une
solution du côté de Téhéran, dont la diabolisation reste le principal
ressort du plan délirant de remodelage à coups de flingue du
Moyen-Orient initié par le clan Bush. A l’ONU, les ministres des
Affaires étrangères américain et iranien ont ainsi convenu d’une
rencontre et les rumeurs de possibles contacts bilatéraux entre Obama et
le Président iranien Rohani vont bon train. Du jamais vu depuis
l’avènement de la République islamique en 1979. Seulement voilà, la
pègre israélienne et le gang des néoconservateurs US sont d’ores et déjà
montés aux barricades pour torpiller toute possibilité d’apaisement
dans ce dossier, tant il constitue leur fonds de commerce. Et il est peu
probable que BHO ait les épaules pour leur faire face. Mais sait-on
jamais… Deux missiles pour une guerre Le déclin de l’hyper-puissance US est inéluctable, et son
effondrement n’est qu’une question de temps. Grâce notamment à
l’intransigeance des Russes et des Chinois sur le dossier syrien, il
semble que l’empire lui-même ait enfin commencé à intégrer la chose.
D’où sa débandade au plus fort de la crise de la vraie-fausse attaque
chimique, précisément au moment où, dans la logique d’une politique
historiquement fondée sur la force brutale, les USA auraient au
contraire dû frapper pour (ré)affirmer leur puissance. Où à tout le
moins faire le minimum syndical en pulvérisant quelques palais
présidentiels damascènes à coups de Tomahawks. Là, rien.
Il faut dire que sur le terrain, la suprématie militaire du Pentagone a
du plomb dans l’aile. Pour l’anecdote, on se souvient en effet que le 3
septembre dernier, au plus fort de la crise, les Etasuniens avaient
tiré deux missiles en direction des côtes syriennes. Officiellement, il
s’agissait d’un exercice
conjoint des USA et d’Israël. En réalité, c’était une première salve
afin de tester les défenses syriennes avant l’attaque. Or selon des
informations du journal libanais As-Safir, les deux missiles en question
ont tout bonnement été abattus par les Russes.
Mais Moscou, soucieux d’éviter l’escalade en permettant à US-raël de
sauver la face, ne s’est pas officiellement vanté de la chose.
Les US-raéliens ont ainsi fortuitement découvert que la Syrie n’était ni
l’Irak ni la Libye, et que prendre Damas ne serait pas une aventure
courte et joyeuse. Tout au contraire, la Syrie apparaissait soudain
parfaitement capable d’infliger de lourdes pertes à ses assaillants,
notamment grâce à des moyens de défenses sol-air russes très performants. L’Alpha et l’Omega Face à la perspective d’une guerre manifestement au-dessus de ses
moyens actuels, la Maison-Blanche semble donc avoir réexaminé l’ensemble
du dossier, étant entendu que la cible syrienne n’a jamais été qu’une
étape sur la route de Téhéran.
D’où la soudaine amorce de dégel avec l’Iran.
Mais là, on touche au noyau, au combustible qui constitue l’Alpha et
l’Omega de tout l’écheveau paranoïaque patiemment construit tant par les
néocons US que par la pègre israélienne pour leur politique respective
durant les deux dernières décennies.
Sans l’épouvantail iranien, c’en est fini de la politique belliciste du
Bloc atlantiste et du lucratif chaos moyen-oriental pour les industries
d’armement du Complexe militaro-industriel US ; et c’en est fini aussi
de la posture paranoïaque de l’entité sioniste avec, à terme, la fin de
«l’exception» israélienne et l’obligation qui pourrait lui être faite de
se défaire de ses stocks d’armes chimiques et nucléaires.
D’où la mobilisation générale décrétée par les néocons US et l’Etat-voyou israélien pour combattre tout rapprochement entre Washington et de Téhéran. Deux approches Aujourd’hui, tout dépend donc de l’approche américaine sur ce
dossier. Car si BHO s’est engagé dans la manœuvre avec l’arrogance
habituel du Bloc atlantiste, alors il pensera que le simple fait d’avoir
effectué un geste de rapprochement avec Téhéran suppose une abdication
totale de l’Iran sur le dossier nucléaire. Nous serions alors dans la
communication pure et là, c’est le retour immédiat à l’impasse. Car Téhéran n’abdiquera jamais
de son droit légitime à développer une énergie nucléaire pacifique que
lui autorise le TNP dont il est signataire, contrairement à Israël
d’ailleurs.
Deuxième approche, BHO a intégré le reflux de la puissance américaine
dans la région et tente de sauver les meubles en composant avec l’Iran
pour mettre fin à une guerre froide qui dure depuis 30 ans. Et là, c’est
la perspective d’un coup d’arrêt au plan de remodelage du Moyen-Orient,
avec partage d’influence entre Washington, Moscou et Pékin.
Mais pour réussir ce coup historique, BHO devrait avoir la poigne
nécessaire à mater parano-Netanyahou et ses lobbies, ainsi que la hargne
inépuisable des néocons US.
A-t-il l’étoffe pour un tel bras de fer ? Peut-il finalement être cet american-Gorbatchev qu’il prétendait incarner avec son Yes we can ?
L’Histoire lui offre généreusement une dernière chance d’être autre chose que le premier président noir des Etats-Unis.
Mais à ce jour, et malgré son dérisoire Prix Nobel de la Paix, BHO s’est
hélas montré le digne successeur de W. Bush en poursuivant sur la voie
de la force brute en faisant de la guerre et de l’assassinat, par drone
interposé, la composante essentielle de sa politique étrangère.
En presque deux mandats, l’homme s’est aussi révélé médiocre, fuyant,
indécis et sans grandeur, hormis celle d’être une parfaite speakerine du
Système.
Cet homme-là saurait-il nous étonner et incarner, enfin, sa fonction ?
On en doute.
Mais on aimerait tellement être surpris.
Rien qu’une fois. http://www.entrefilets.com/risque%20de%20paix%20la%20derniere%20chance%20d%20obama.html#sthash.okke5c2Q.dpuf
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