L'Union
européenne vient de montrer une fois de plus qu'elle n'est en réalité
qu'une grosse bureaucratie qui ne sert pas à grand chose sur le plan de
la politique internationale. La reconnaissance mercredi 17 juillet 2013
par la Commission européenne que, des années durant, des colonies
israéliennes illégales ont perçu du financement européen, et la position
officielle très ambigüe de l'Europe par rapport au coup d’Etat en
Egypte, prouvent encore une fois que les beaux discours sur la
démocratie et les droits de l'homme, et le financement de "programmes"
pour soutenir ces concepts dans les pays arabes, n'est en vérité que du
pipeau. La démocratie vient d’être décrétée propriété exclusivement
occidentale, les droits de l’homme aussi. Les faiseurs d’opinion qui polluent l’espace audiovisuel, notamment
en France, et qui se donnent un malin plaisir à donner des leçons de
moralité démocratique à des « êtres humains » moins civilisés en Tunisie
et un peu partout dans le monde arabo-musulman, quand des militantes
Femen sont condamnées en justice pour avoir exhibé leur seins dans
l’espace public, ou parce que des femmes voilées conjuguent parfaitement
Islam et demande du savoir dans les universités turques ou tunisiennes,
ces faiseurs d'opinion se font de plus en plus petits ces derniers
jours, et se montrent étrangement silencieux face au crime contre la
démocratie, qui est en train d’être commis en Egypte. L’actualité
politique égyptienne va sans doute sonner la fin des concepts universels
de démocratie et des droits de l’homme, défendus par les instances
européennes et ses intellectuels. L’universalisme démocratique
occidental vient de trouver des frontières, elles se situent
malheureusement, ou devrais-je dire heureusement pour nous, aux
frontières orientales de l’Europe. Malheureusement, l’Egypte ainsi que d’autres pays arabes, vont
immédiatement payer le prix de cette hypocrisie occidentale de plus en
plus mise à mal, qui vient d’être mise à nu au grand jour. La parenthèse
révolutionnaire va se refermer petit à petit, au nom de la démocratie «
de façade » qui nous est permise pour l’instant. Ce projet rencontre de
la résistance en Egypte et ailleurs. Les peuples sont plus conscients
qu’auparavant, et les régimes en place ne peuvent donner une quelconque
illusion sur des progrès démocratiques et économiques. Heureusement, puisque les peuples de la région vont finalement
vaincre les tyrannies en place, n’en déplaise à l’Occident et aux
grandes firmes internationales qui profitent de l’ordre du fait
accompli, ou du désordre actuel dans nos pays. Heureusement, du fait que
l’universalisme occidental trouve ses frontières dans la partie
orientale de l’Europe, puisqu'il nous est demandé, à nous Musulmans,
Arabes, Berbères, Coptes, Kurdes, Maronites, Druzes, de trouver et
d’inventer notre propre modèle démocratique. Bien sûr, on ne va pas
réinventer la roue, mais on peut l’adapter aux réalités sociales et
culturelles qui sont propres à notre région, et en parfaite harmonie
avec les valeurs universelles, non exclusivement occidentales. Ce modèle qui doit être le nôtre, sera à même de débarrasser le monde
arabo-musulman de toute dictature à visage militaire ou théocratique et
de permettre aux énergies politiques, scientifiques et culturelles de
s'exprimer librement et de contribuer à l'émancipation de nos sociétés. Yahia Mekhiouba
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