ELWATAN-ALHABIB
lundi 2 février 2009
 
RELIGIONS ET CROYANCES

La radiographie des peuples dans le miroir de leurs dieux Jahvé et Allah, par Manuel de Diéguez







La radiographie des peuples dans le miroir de leurs dieux  Jahvé et Allah, par Manuel de Diéguez

Aux yeux des historiens prospectifs de l'histoire de la planète des armes et des songes, il y aura un avant Gaza et un après Gaza de la radiographie des peuples dans le miroir de leurs dieux. En lieu et place de l'affrontement prophétisé par le professeur Huddington entre l'Islam et la démocratie mondiale, une course de vitesse s'engagera entre une géopolitique de la dignité humaine dont l'élan sera nourri par la ferveur et la fureur de l'opinion publique de la planète, d'une part et, d'autre part, un Occident dont la vassalisation sous la houlette de leurs Etats républicains illustrera un culte de la "Liberté" complice d'un génocide.

Deux formes de la lente conquête de leur maturité politique par les peuples nés des idéaux de 1789 se partageront alors le destin du monde: on verra les masses arabes tenter de secouer le joug de leurs dirigeants aussi corrompus par leur piété ritualisée que le haut clergé chrétien du Moyen-âge par le trafic des indulgences, de l'autre, on verra l'Europe laïque mener le même combat contre sa classe dirigeante pourtant élue au suffrage universel. Car deux siècles après la Révolution française, le vote populaire se trouve encore si peu informé des arcanes de la politique internationale qu'il a autant de retard à rattraper dans ce domaine que les foules musulmanes rigidifiées à l'école de la falsification du Coran par leurs nababs du pétrole.

Le "génocide démocratique" de Gaza aura du moins révélé que l'obscurantisme politique des masses républicaines de l'Europe est devenu parallèle à celui des souverains arabes, qui feignent de se plier aux vrais enseignement de Mahomet, à l'image des gouvernements occidentaux, qui récitent leur credo à se prétendre les pieux serviteurs de deux déesses, la Liberté et la Justice - mais qui n'ignorent en rien qu'ils s'agenouillent seulement devant deux totems verbaux importés d'Outre-Atlantique. Les rois arabes, eux, ne sont pas encore tous entièrement placés sous le commandement direct d'un empire de Manès qui entend diriger le globe terrestre au nom du combat éternel du Bien contre le Mal.

Les peuples européens ont donc un adversaire beaucoup plus coriace à combattre et plus difficile à vaincre que les peuples du Coran, qui se trouvent encouragés à soutenir une éthique mondiale de la dignité humaine dont les massacres de Gaza ont puissamment ravivé la flamme. Comment l'Europe combattra-t-elle une servitude politique cachée sous le goupillon d'une sainteté démocratique coupable de crimes de guerre hilares? L'Amérique et l'Europe sont censées se partager les autels de la même divinité - mais comment balancer les mêmes ostensoirs sans tomber dans une confusion mentale plus épineuse à dissiper qu'au sein de l'Islam? Il appartient aux peuples du Vieux monde d'acquérir une pénétration d'esprit et une acuité intellectuelle peu communes s'ils entendent apprendre à dissocier les friandises cultuelles que leurs catéchistes de la démocratie leur présentent d'un côté des ambitions féroces dont ces mêmes bons apôtres se nourrissent de l'autre. Mais les peuples de l'Islam espèrent qu'au spectacle des exactions barbares d'Israël leurs dirigeants se trouveront bientôt contraints de se rallier à l'enseignement véritable d'Allah, tandis que l'Occident complice porte au doigt l'anneau de Gigès qui rend ses forfaits invisibles.

Mais puisque les massacres pseudo-légitimés par la pseudo-démocratie israélienne se poursuivront immanquablement au Moyen Orient, ils auront rapproché l'heure du rendez-vous de l'Histoire avec la furonculose générale dont l'anthropologie critique tente de formuler le diagnostic. Quand, en dernier ressort, l'Amérique et le Vieux Monde auront dû se résoudre à ausculter ensemble une pathologie qui interdit à l'Etat juif de jamais renoncer ni à conquérir la Cisjordanie, ni à renoncer à ses conquêtes territoriales antérieures à 1967, la planète des démocraties se trouvera au pied du mur: ou bien elle soutiendra l'axe cancérigène Washington-Tel-Aviv et elle se marginalisera sur un globe pourrissant sous l'égide des démocraties devenues purement nominales, ou bien elle basculera résolument du côté d'une nouvelle éthique internationale de la dignité humaine, afin de construire, aux côtés du monde musulman et à l'aide de la Russie, de la Chine, de l'Inde et de l'Amérique du Sud, le nouveau centre civilisateur de la planète du XXIème siècle.

L'Histoire est un mastodonte lent et aveugle. Son mufle met une vingtaine d'années à rencontrer le fleuve qui l'attend. Mais le véritable enjeu de la bucherie de Gaza est devenu visible à l'horloge du destin: si le monde ne retrouvait pas ses repères dans le pacte bimillénaire de l'Europe avec un monde en marche vers les sciences et le droit, jamais l'Europe ne redeviendra le foyer incandescent d'un nouveau centre de gravité du monde de l'esprit. Alors la planète se divisera entre la gangrène du manichéisme américain, d'un côté et, de l'autre, un "reste du monde" privé de la forge des sacrilèges créateurs sans lesquels il n'y aura plus de civilisation en marche vers un avenir iconoclaste de l'intelligence et de la pensée.

Telle est la problématique générale qui se trouve à l'arrière-plan des considérations anthropologiques qui suivent. .

1 -Penser inutilement et agir trop tard?
2 - La liberté et Allah
3 - Un Allah moqueur
4 - A la recherche d'Allah
5 - Les Isaïe d'aujourd'hui
6 - Le corps invisible de la justice
7 - Encore le verbe attendre
8 - Le vrai corps de la France
9 - Les yeux d'Isaïe de la France
10 - Monsieur le Président de la République

1 - Penser inutilement et agir trop tard

Les lecteurs de ce site ne considèrent nullement d'un œil étonné le primate quadrumane dont un certain Charles Darwin a identifié la fourrure en 1859 et dont l'encéphale se trouve irrémédiablement scindé entre deux lobes en querelle avec le monde et avec eux-mêmes: ils savent depuis longtemps que l'anthropologie politique et critique est une discipline devenue expérimentale à la suite de l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima en 1945. Mais soixante ans après la parution de mon modeste La Barbarie commence seulement, le laboratoire à ciel ouvert de Gaza soulève une question nouvelle, celle de savoir si le capital psychobiologique des peuples est transportable sous toutes les longitudes et les latitudes et si, dans ce cas, le climat et la configuration du sol modifient les gènes de la nation déplacée ou les laissent inchangés.

Dans l'espoir de civiliser gentiment Israël, faut-il accueillir un génocidaire et un criminel de guerre au sein de l'Europe des démocraties? Le danger de nous laisser contaminer peut-il être calculé? Que disent les pédagogues et les martyrs qui tentent de mettre les peuples et les nations en apprentissage de la pensée? Faut-il leur faire boire la ciguë ou leur demander de couper en deux l'idée de justice? On sait qu'ils sont rebelles à conclure des compromis avec les voix de l'agora. L'Europe d'une justice faisandée passera-t-elle un marché avec un gouvernement étranger qui lance des bombes au phosphore blanc sur des populations innocentes? Tout Européen n'est pas un stoïcien de l'éthique. Mais la barbarie est une gangrène des cœurs dont la contagion entraîne un cancer mortel. Aujourd'hui, l'intellectuel a pour vocation de peser la civilisation européenne à l'école de ses chancres. Le premier guerrier des incorruptibles de l'intelligence qui enseigna à "vomir la tiédeur" et qui fit débarquer le feu des prophètes dans la philosophie n'est pas un personnage de tout repos. Depuis vingt-cinq siècles, les Etats entourent cet abcès galopant de bandages.

2 - La liberté et Allah

Depuis que les apprentis des simulacres, subterfuges et stratagèmes qui servent de ressorts à la déesse Liberté ont réussi à enraciner Jahvé, le cultivateur de la Judée et de la Samarie, au milieu d'un peuple abondant de fidèles d'Allah dont la population s'élève à plus d'un milliard d'âmes dispersées sur tous les continents, mais rassemblés à l'écoute de la voix de leur prophète, demandons-nous si cette paire de géniteurs mythiques du cosmos scelleront une alliance, sinon indissoluble, du moins féconde entre leurs Ecritures respectives ou s'ils vont s'entredéchirer sans relâche en Palestine. Quelle est la complexion, donc la psychophysiologie des deux nations qui ont enfanté des divinités aussi dissemblables en apparence et pourtant conciliables, puisqu'Allah a fait droit aux vœux et même aux revendications impérieuses d'Isaïe.

Aux yeux de l'anthropologie critique, les trois dieux uniques nous livrent les prémisses de la future science de l'esprit religieux des divers peuples de la terre. Quel est le message d'Allah? Pourquoi fait-il semblant de disputer son vieux sceptre et ses écrits tardifs à son rival de l'encrier, alors que le calame féroce du Jahvé des origines s'est tellement amolli que cette idole a fini par partager les frasques de Zeus, ce qui lui a permis de féconder une mortelle et d'en faire naître un héritier qu'il immolera à sa propre gloire jusqu'à la fin du monde. Un dieu doté d'un foie, d'un estomac et d'entrailles est un demi dieu païen. Seuls trois dramaturges, Jahvé, Allah et la déesse Liberté, demeurent donc en lice. Ce trio va-t-il évoluer cérébralement et moralement sur un seul et même échiquier ou bien leur dramaturgie partagée va-t-elle poser à l'Europe la double question de savoir quelle est l'identité réelle de notre propre cosmologie mythique et si nos tréteaux des nues seront en mesure de civiliser Israël?

Quelques anthropologues de notre théâtre céleste soutiennent que Jahvé et Allah étant tous deux demeurés des célibataires obstinés, ce point commun serait suffisant pour rapprocher leurs écrits et leur ciel à tel point qu'ils pourraient réconcilier solennellement leurs arpents respectifs en Judée, puisque tous deux s'entêtent, de surcroît, à refuser d'élever leur prophète principal - Moïse et Mahomet - au rang d'une divinité et de se proclamer tout ensemble le père et le poète de leur progéniture. Mais d'autres parmi les biographes de nos héros du vide allèguent que, pour sa part, la Liberté serait devenue la Sainte Vierge de la démocratie mondiale et qu'à l'instar de son émule de Nazareth, elle aurait été conçue sans péché.

Les secrets du statut des demi dieux et des demi déesses ont longtemps posé des problèmes embarrassants à l'anthropologie critique. Mais les événements de Gaza ont ouvert un champ expérimental fructueux à cette discipline, puisqu'ils ont permis à Allah de démontrer l'immaturité théologique de sa rivale, la déesse des démocraties; car il est apparu que cette dernière se trouve ridiculement scindée par ses propres Ecritures entre Jahvé et le Coran. La preuve? Tantôt sa dichotomie cérébrale lui fait légitimer pleinement la volonté d'Israël à s'agripper au sol de ses ancêtres, donc de fonder un Etat prédateur, tantôt célébrer le droit d'Allah d'enraciner ses fidèles dans la terre de leur patrie - et cela au seul nom de la dignité humaine. Le retard théologique de la déesse Liberté résulte donc de sa schizoïdie politique: elle demeure ridiculement à califourchon entre l'universel et la terre ferme, tandis qu'Allah est un souverain de toute justice et qu'à ce titre, il légitime les patries.

3 - Un Allah moqueur

L'embryon de raison dont la classe politique des démocraties jouit à l'échelle de la planète lui permet tout juste de rassembler quelques bribes d'une véritable science de l'encéphale des peuples ; néanmoins, et malgré sa maigreur, cette discipline naissante permet d'ores et déjà de démontrer que si le peuple juif est un fauve lâché parmi les descendants longtemps endormis d'Ismaël, ces derniers sont demeurés en retard dans l'art de porter les armes d'un siècle plus meurtrier que les précédents, de se fabriquer des machines de la mort aussi ingénieuses qu'instantanées et de les transporter à toute allure d'un lopin à un autre de notre astéroïde. "L'Amérique a détruit le cerveau arabe, écrit le philosophe musulman Chahid Slimani. "Jour après jour, la cause palestinienne a été gommée de nos esprits, de nos cœurs, de nos consciences, de nos mémoires, de nos bibliothèques, de nos médias, de nos festivals, de nos musées, de nos lois, de notre horizon quotidien. " (Génocide à Gaza : Fin de la récréation arabe.) http://chahids.over-blog.com/100-comments-26612992.html )

Dans ces conditions, il paraît évident aux précurseurs d'une simianthropologie européenne qui aura brisé le berceau de la candeur renacentiste de notre civilisation que le peuple élu par son Titan du cosmos - un certain Jahvé - est voué à conquérir hectare par hectare la terre des indigènes, mais que les autochtones ne se trouveront pas longtemps réduits à se défendre avec des arcs et des flèches, parce qu'Allah l'omniscient réfutera la théologie schizoïde des démocraties de la Liberté. Comment son intelligence apportera-t-elle le soutien de sa foudre et de sa colère aux fils du géant des Sourates? Certes, la justice du monde est fantasque et changeante, certes, elle se révèle plus verbifique que toutes les idoles d'autrefois, certes, il s'agit d'une prédatrice impitoyable; mais sa faiblesse, aux yeux d'Allah, réside dans ses saintes écritures elles-mêmes, qui violent leurs propres commandements. Les idoles devant lesquelles la déesse Liberté demande que ses fidèles s'agenouillent ne sont que des héroïnes de roman - qu'on appelle aussi des principes. Mais Allah le Sage sait que la justice des démocraties n'est qu'une beauté changeante et fantasque, Allah l'omniscient sait que cette élégie sentimentale de l'Occident usurpe la tiare et le sceptre d'une civilisation privée d'ascension intérieure.

Si vous saviez combien Allah se moque des autels, des psaumes et des liturgies qui conviennent aux cantates de la Liberté européenne, si vous saviez combien Allah se marre d'une orthodoxie de la Justice qui change de bécarres et de bémols au gré des longitudes et des latitudes où elle transporte le drapeau, les ciboires et les dentelles de la démocratie, si vous saviez combien Allah se tient les côtes de rire au spectacle d'un culte de la Liberté armé de millions d'yeux aveugles et d'oreilles bouchées à la cire, si vous saviez comment Allah radiographie le langage et le style d'une Liberté aussi arythmique que le solfège des dieux des païens, si vous saviez comment Allah méprise le chaos cérébral dont témoigne la grammaire de la déesse Liberté, si vous saviez comment Allah fait la grimace quand il entend cette déesse des mécréants légitimer à la fois les droits des conquérants et ceux des premiers habitants du pays! Allah vomit la déesse des totems de la Liberté, Allah enseigne que cette déesse n'arme jamais que les derniers arrivés, Allah accuse l'idole de n'orchestrer qu'à voix basse le droit des vaincus de survivre aux côtés des vainqueurs, Allah foudroiera une Liberté qui méprise les affamés et bénit les affameurs.

Apprenons à l'écoute de l'Orphée du Coran à observer notre espèce avec les yeux d'Allah! En vérité, l'ignorance congénitale à l'Europe de la Justice nous rappelle un problème de stylistique de l'Histoire bien connu des augures antiques, celui d'apprendre à interpréter les dispositions favorables et défavorables des entrailles des évadés du règne animal. Pourquoi l'examen des viscères de leur bête du sacrifice - ils l'appellent la Liberté - les fait-il choir dans la fausse justice de leur espèce de démocratie? C'est que la Thémis des idolâtres juge qu'une véritable science du genre simiohumain devra éviter les dissonances sacrilèges. C'est pourquoi le totem de la justice des païens enseigne que notre espèce n'enfante jamais que des spécimens coulés dans un moule unique. C'est donc blasphémer, dit leur idole d'une justice faussée, de prétendre distinguer à l'œil nu les lions des gazelles. A l'entendre, les oppresseurs et les opprimés affichent des poids égaux sur les plateaux de sa balance truquée, à l'entendre, la justice doit rendre ses verdicts à l'écoute d'un fléau aimanté, à l'entendre, le juge est un saint défenseur de l'idole qui l'inspire.

4 - A la recherche d'Allah

Comment se fait-il que le peuple des justes que Jahvé avait élus parmi les justes pour l'adorer et le servir soit devenu un criminel de guerre, comment se fait-il qu'il échoue jour après jour à exterminer les peuples qu'Allah a semés en ces lieux il y a quatorze siècles seulement, comment se fait-il que les défroques et les guenilles de notre idole à nous, la Liberté, suffisent tout juste à protéger les disciples du Coran d'un massacre plus expéditif? Certes, toutes les idoles sont génocidaires en diable. Mais il se trouve que les foudres et les fulminations de la Liberté se partagent entre deux incantations aussi trompeuses les unes que les autres et de surcroît, rivales entre elles, celles des fatalistes du salut et de la damnation, d'une part, qui soutiennent mordicus - mais en se voilant la face - que l'extermination des plus faibles serait inscrite dans le Décalogue véritable, mais secret de la démocratie et que les bons sentiments font les mauvais jésuites des droits de l'homme, et celles, d'autre part, des entêtés de la grâce démocratique, qui prétendent que les fidèles du ciel d'Allah et les adorateurs de celui de Jahvé sont tous deux des violonistes en apprentissage d'une divinité en perpétuel devenir.

Mais comment le sang dont tous les cultes du monde aspergent leurs autels ne ferait-il qu'une seule coulée? Comment la Liberté reconnaîtrait-elle les siens à titre posthume si, comme l'écrit Isaïe, il existe au-dessus de Jahvé un autre Jahvé, qui aurait horreur des sacrifices? Où est-il, le maître de Jahvé, celui qui aurait dit au Jahvé d'Israël que le sang dont les mains de ses prêtres sont tachées le faisait vomir? Mais alors, le Jahvé d'Israël serait-il un petit garçon à renvoyer sur les bancs de l'école? La déesse panoculaire et panauriculaire que nous appelons la Liberté est une idole digne de celle d'Israël . Car ses carnages marient, eux aussi, les grandes orgues de la justice de l'Etat juif à la chorale criarde de ses sacrificateurs aux mains ruisselantes de sang.

5 - Les Isaïe d'aujourd'hui

Car enfin, Israël a lâché les bombes au phosphore blanc du totem Liberté sur Gaza; et cette idole du peuple hébreu immole les mêmes victimes que les prêtres de Jahvé, qui lâchent des bombes à l'uranium appauvri sur les autels d'Abraham. C'est donc que le drapeau bleu des Nations Unies ne protège les brebis des foudres d'aucune idole. Mais l'Europe d'Isaïe peut-elle accueillir avec des hosannahs le peuple de Caïn dans son sein, ou bien doit-elle le chasser de son enceinte? Que disent de Jahvé les Isaïe d'aujourd'hui?

"Voilà près de soixante-dix ans, lors de la seconde guerre mondiale, un crime affreux fut commis dans la ville de Leningrad. Pendant plus de mille jours, un gang d'extrémistes appelé "l'Armée Rouge" a pris en otage des millions d'habitants et ils ont provoqué les représailles légitimes de la Wehrmacht, car les Allemands n'ont eu d'autre choix que de bombarder la population et d'imposer un blocus qui a entraîné la mort de centaines de milliers de personnes.

Quelque temps auparavant, un crime semblable avait été commis en Angleterre. Le gang Churchill s'est dissimulé au sein de la population de Londres et il s'est servi sans vergogne de millions de citoyens au titre de boucliers humains. Les Allemands se sont vus contraints de leur envoyer les bombardiers de la Luftwaffe. Malgré leurs réticences, les Allemands ne purent empêcher que la ville fût réduite à un tas de ruines. Ils ont appelé cela le Blitz.

Tels sont les récits que l'on lirait aujourd'hui dans les livres d'histoire si les Allemands avaient gagné la guerre."

Qu'écrit encore le Jahvé d'Ezéchiel?

"Il en est allé de même concernant les autres atrocités. Sitôt mort, chaque bébé se métamorphose en terroriste du Hamas. Chaque mosquée bombardée devient une base du Hamas, chaque immeuble se change en une cache d'armes, chaque école se métamorphose en un poste de commandement du terrorisme, tout bâtiment du gouvernement civil se mue en un "symbole du pouvoir du Hamas". C'est ainsi que l'armée israélienne peut garder sa pureté, sa réputation "d'armée la plus morale au monde".

Qu'écrit encore le Jahvé de Jérémie?

"Même si l'armée israélienne tuait les membres du Hamas jusqu'au dernier, le Hamas en sortirait victorieux. Les combattants du Hamas seraient des héros de la nation arabe, des héros du peuple palestinien, des héros à imiter aux yeux de toute la jeunesse du monde arabe. Alors la Cisjordanie tomberait comme un fruit mûr entre les mains du Hamas, le Fatah sombrerait dans un océan de mépris, et les régimes arabes seraient menacés d'effondrement." (Uri Avnery, Israël face à la conscience des peuples (http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2484)

6 - Le corps invisible de la justice

Savez-vous que nos intellectuels sont inquiets et qu'ils commencent de se murmurer les uns aux autres: " Nous lancerons-nous à la recherche du corps invisible de la justice de Jahvé et d'Allah? Si nous devions échouer à interpréter l'oracle qui crie: "Justice, Justice!" dans le désert, nous nous mettrions dans le même embarras que feu les ennemis de Hitler et de Staline, dont nous savons que les uns ont dû attendre une guerre à mort pour en découdre avec la fausse justice du premier, les autres l'heure où l'Eglise de l'utopie s'est effondrée toute seule - mais ils n'ont pas réussi à autopsier le fantôme qu'ils appelaient la Justice. Que signifie le verbe "attendre" si nous attendons le personnage que nous appelons la justice?"

"Si notre corps véritable est celui de la justice d'Isaïe, d'Ezéchiel, de Jérémie et si ce corps-là est invisible, avons-nous quelque chance de le rencontrer? Car enfin, si Isaïe a parlé au nom de la vraie justice de Jahvé, alors nos idoles simiohumaines sont construites en poupées russes et Allah tue nos idoles à les rendre bien visibles en leur chair à nos yeux dessillés. De quels yeux le vrai Jahvé d'Israël est-il doté? Allons-nous jeter ce trésor-là à la poubelle, alors que tout prophète enfante un Jahvé nouveau ? Mais alors, quel Jahvé nouveau Mahomet nous a-t-il donné? Peut-être comprendrons-nous un jour la parole des Isaïe d'aujourd'hui qui disent: "En fin de compte, cette guerre est également un crime contre nous-mêmes, un crime contre l'État d'Israël." (Uri Avnery, op. cit.) Où habite-t-il, ce Jahvé-là ?

Dans le cas où le peuple élu de la Genèse serait devenu à lui-même son Isaïe, dans le cas où il incarnerait l'esprit de justice du Jahvé qu'enfantent les prophètes, qu'en serait-il de l'autre Jahvé d'Israël, celui qui coupe la gorge aux fidèles d'Allah en Judée? Et si cette chair-là du Jahvé d' Israël se faisait haïr sur tous les arpents et lopins de la terre habitée, que signifiera attendre aux yeux de l'Europe de l'esprit ? La civilisation de la Liberté et de la Justice d'Allah ne saurait attendre de protéger Caïn contre le reste du monde. Car le Jahvé d'Isaïe a écrit: "Quiconque tuera Caïn subira sept fois ma vengeance." (Genèse, 4 15) Mais cessons de légitimer le retour du tueur d'Abel sur les terres de son frère - sinon comment réfuterons-nous jamais la candeur de l'Assemblée Générale des Nations Unies qui a ouvert les portes de la Judée et de la Samarie à une nation ignorante des lois de la guerre?

Où se cache-t-il donc, le vrai corps de l'esprit de justice de Jahvé et d'Allah? Puisse un dieu de la pensée européenne courir sur les traces de la chair absente de l'esprit de justice des prophètes. Son glaive serait-il celui du totem Majorité? Mais comme ils sont falsifiés, les titres de gloire de ce faux dieu ! D'où le plus grand nombre détiendrait-il l'autorité d'Isaïe, depuis quand les foules tiennent-elle entre leurs mains le sceptre de l'esprit de justice et de vérité de Jahvé et d'Allah ? Car enfin, notre fausse justice est née de nos couperets; et les têtes coupées que nous avons fait tomber dans le panier du bourreau avaient les yeux d'Isaïe. Depuis lors, le vrai corps de notre justice est devenu tout isaïaque; et nous sommes devenus les Isaïe de la République.

Mais aussitôt la France est devenue un corps invisible; et le vrai corps de l'Europe, nous l'avons appelé une civilisation. Comment une civilisation ferait-elle tomber des têtes dans le son ? Quel est donc notre autre "corps de justice", celui de la chair de Jahvé, celui qui a coupé le cou à nos ennemis? Apprenons à reconnaître le corps de justice assassin et enragé d'Israël et apprenons à le séparer du corps invisible de Jahvé. C'est cela qui fera de nous les juges des enfers devant lesquels, selon Platon, les hommes paraissaient nus et dépouillés des affûtiaux de leur fausse justice. Selon que nous ferons entrer le corps de justice d'Isaïe ou celui d'Israël dans l'Union européenne, le destin politique de notre continent sera celui d'Abel ou celui de Caïn.

7 - Encore le verbe attendre

D'aucune nous disent : "Laissez donc cette question embarrassante aux bons soins de votre classe dirigeante. Certes, elle est aveugle et sourde. Mais sa fonction n'est-elle pas de gérer au mieux votre histoire réelle, celle que vous avez écrite à l'école de votre ignorance? Etes-vous responsable du corps invisible de la justice de Jahvé et d'Allah?" Mais si nous apprenions à devenir de vrais peseurs du corps invisible des civilisations, nous aurons des comptes à rendre sur l'agora. Acquérons donc en toute hâte le "Connais-toi" qui nous donnera les yeux du corps de justice invisible de l'Allah de Mahomet du Jahvé d'Isaïe.

Alors seulement nous deviendrons des sacrificateurs armés pour respirer l'odeur nauséabonde du dieu trop visible, de notre dieu de chair que nous appelons la Démocratie et que ses glandes endocriniennes font tituber dans les ruines de Gaza. Avant même qu'il se décompose, avant même qu'il descende dans sa bière, il exterminera en Judée et en Samarie soit le peuple de Jahvé, soit celui d'Allah, soit les deux. L'ombre errante d'Israël nous demande d'apprendre à distinguer le corps véritable du peuple juif de son corps de tueur. Seuls nos corps invisibles seraient-ils les vrais ? Mais si nous attendons Godot plus longtemps, nous assisterons, l'arme au pied, et les bras croisés à la confiscation mètre carré par mètre carré de la Palestine par les ossatures et les muscles du corps devenu fou de l'espèce de justice du Jahvé dont Israël a fait un Caïn.

8 - Le vrai corps de la France

Voyez comme la justice de chair et de sang d'Israël est rusée, voyez comme son corps a mauvaise odeur. Mme Livni est venue à Paris en martyre, et c'est au nom d'un Olympe malodorant de la Liberté, au nom du corps visible d'une fausse Justice, au nom du corps visible d'une fausse Démocratie qu'elle a brandi le glaive de Caïn en Judée ; et M. Nicolas Sarkozy lui a répondu au nom de la République de Caïn. Mais le peuple français n'a pas reconnu pour sienne cette justice-là de la France, le peuple français a répondu au chef de l'Etat que cette République-là lui est étrangère, le peuple français a déclaré que la vraie République est celle de son esprit de justice.

Nos élites politiques s'étaient dit entre elles: "Faisons semblant de défendre la vraie justice à Gaza, confessons du bout des lèvres notre foi en la justice d'Isaïe, attendons que le peuple français s'apaise, attendons que son émotion retombe dans les facilités de notre fausse justice. Les Français ne sont-ils pas fébriles et instables? Leurs indignations ne sont-elles passagères et tout en foucades? Il n'y a pas de continuité dans leurs apparentes volontés, et nous savons que leurs réflexes sont seulement affectifs. Quelques jours suffiront à calmer leur soif de justice. Attendons qu'ils retrouvent leur inconstance native. La justice de la France a peu de cervelle, la justice de la France est née des barricades et de la guillotine."

Et voici que la France porte soudainement les yeux sur une autre Justice, voici qu'elle en fait le guide invisible de sa raison politique, voici que le vrai corps de la justice lui montre les chemins qui attendent la postérité des descendants du chimpanzé, voici que l'Histoire change d'assiette anthropologique, donc d'assise de la connaissance de l'humanité, voici que l'Europe de la justice cesse de chercher une "solution" à un prétendu "problème palestinien", qui ne traduit que l'infirmité de la science de la justice de l'Occident, voici que notre espèce est saisie de pitié au spectacle des victimes de l'injustice . En vérité, la pitié est un sentiment très ancien - nos simiologues nous en ont fourni des exemples nombreux et probants chez les chimpanzés, nos ancêtres. Si les massacres de la Terreur s'étaient déroulés sur Internet, si nous avions assisté à la décapitation de Louis XVI dans nos fauteuils, si nous avions vu Marat baigner dans son sang, si nous avions suivi des yeux la retraite de Russie, si le passage de la Bérésina nous avait donné rendez-vous dans nos demeures, nos yeux d'Isaïe nous enseigneraient la pitié .

Réflexions sur le génie de la France,15 sept.08

9 - Les yeux d'Isaïe de la France

Cela, les peuples du monde entier le savent depuis des millénaires; mais maintenant, ils l'ont crié dans les rues et à la face d'une classe politique en retard d'une renaissance du cœur, maintenant la France de la justice se demande de quel œil ses élites dites démocratiques regardent de haut en bas les peuples qu'elles dirigent; maintenant la France de la Justice se demande quel regard les peuples apprendront en retour à porter sur la fausse justice de leurs dirigeants; c'est que le vrai corps de la France est devenu invisible. Quels seront les vrais yeux de la France, les yeux de son esprit de justice? La Révolution de 1789 n'avait ouvert les yeux du peuple que sur les privilèges des riches et des aristocrates; la révolution de 2009 ouvrira les yeux des peuples du monde entier sur l'âme et l'esprit contrefaits des dirigeants actuels du monde. Comment cette révolution ne serait-elle pas tellement nouvelle qu'elle réduira la première au rang d'un pâle prélude?

Car les peuples se diront: "Nos classes dirigeantes sont cyniques. C'est la chair dont leur justice se nourrit qui leur dit qu'elles ont grand intérêt à ignorer la justice, c'est leur corps de chair qui leur enseigne que leur iniquité met les rênes du pouvoir entre leurs mains. Mais si c'est seulement leur corps de chair qui légitime leur autorité, si c'est seulement leur corps chair qui foule aux pieds la dignité des peuples et des nations, si c'est seulement leur corps chair qui leur enseigne que les majorités populaires ont longtemps préféré la force injuste à la Justice qu'elles feignaient pourtant de réclamer en tous lieux et à grands cris, emparons-nous du vrai flambeau de l'intelligence politique et demandons-nous pourquoi, hier encore, nous ne nous émouvions qu'un quart d'heure au spectacle de la cruauté et du cynisme de nos dirigeants. Leur instinct de conservation continue de les convaincre que l'ordre injuste est préférable aux turbulences dans lesquelles la vraie justice peut précipiter les sociétés. Mais nous aussi, hier encore, rien ne nous paraissait aussi inquiétant qu'un chaos momentané, hier encore, la vraie justice nous effrayait."

C'est ainsi que le peuple français commence de peser la justice du monde sur les balances de l'esprit de justice de la France. Comme ce peuple va souffrir dans sa chair pour l'esprit de justice qui va l'habiter ! Car déjà les foules qui descendent dans la rue sont devenues des flambeaux de la justice, déjà le vrai corps de la nation commence d'apparaître. Décidément les crimes d'Israël enseignent à tous les peuples de la terre à connaître leur corps invisible, celui de leur esprit de justice.

10 - Monsieur le Président de la République

M. le Président de la République, le 1er janvier de l'an 2009, vous êtes apparu tout souriant et quasiment bouche à bouche aux côtés de Mme Livni. La France de l'esprit de justice vous accuse d'avoir comblé de grâces une tueuse, la France de l'esprit de justice de la nation vous rappelle que les grands chefs d'Etat sont présents au rendez-vous des peuples avec le corps invisible de la justice.

Seuls vos yeux de chair ont vu un peuple de plus d'un million et demi d'hommes, de femmes, de vieillards et d'enfants privés d'eau, de nourriture de feu, d'électricité, seuls vos yeux de chair ont vu les hôpitaux des vaincus vomir leurs cadavres, seuls vos yeux de chair ont vu les affamés de Gaza ronger un quignon de pain ou avaler une soupe d'herbe, mais ce ne sont pas les yeux de chair de la France qui ont vu Mme Livni refuser à vos côtés une trêve de deux jours aux agonisants de Gaza, parce qu'il n'y avait pas, disait-elle, de "problème humanitaire" dans ce camp de concentration-là.

Voyez-vous le vrai corps du peuple français est devenu celui de son esprit de justice. Entrerez-vous à l'école d'apprentissage du corps invisible de la France ? Quand une balance à peser le dégoût , le mépris, la honte, la fureur de la France de l'esprit se trouvera placée entre vos mains, vous apprendrez, M. le Président, que l'histoire de Gaza a commencé avec le Déluge, vous apprendrez qu'elle s'est poursuivie à l'école des tortures éternelles que la justice dite divine inflige saintement aux damnés sous la terre, vous apprendrez que l'esprit de justice de la France a fait une grande découverte: les crimes de l'idole de la justice étaient les nôtres.

Depuis Homère, Clio se cherchait un pilote de l'esprit de justice des nations. Mais pour le trouver, il nous fallait construire une balance à peser la justice des Etats; et la pesée de la justice des Etats se trouvait entre les mains de nos idoles. C'est pourquoi l'autopsie de la justice des démocraties deviendra la clé de la science historique de demain.

- Hélène Carrère d'Encausse et le destin de la science historique européenne, 12 janvier 2009

Alors Gaza servira de port d'attache aux Isaïe de la mémoire, qu'on appellera encore, par convention, des historiens - mais quand l'œil de la justice sera devenu celui de la France, il fera comparaître le Jahvé des tueurs à la barre de son tribunal. Quand la science des assassinats qui nous attend sera celle des visionnaires de la conscience, nous verrons le spectre de l'idole du Déluge se dresser derrière l'Etat juif et prêter la voix de sa fureur à "l'esprit de justice" d'Israël!

Savez-vous que l'ubiquité de l'image a bouleversé les paramètres de la conscience universelle ? Savez-vous que l'Assemblée de Strasbourg, elle, a enregistré le tremblement de terre que l'esprit de justice d'une civilisation déclenche sur l'échelle de Richter de l'Histoire ? Savez-vous, M. le Président de la République, que vous échouerez à faire entrer un criminel de guerre dans l'Union européenne? Voyez-vous, M. le Président, l'art de la communication, comme vous l'appelez, est une voix de l'âme, et cette voix enseigne que les corps ne sont jamais que ses humbles serviteurs.

2 février 2009

 
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