La preuve par l’Afghanistan
05-02-2008Plus de sept années après l’invasion de l’Afghanistan présentée sous le prétexte de toutes les façons hideuses d’une vengeance américano-occidentale de la destruction des deux tours jumelles du World Trade Center, théorie du complot admise ou pas, les US(a) se posent la question de cette guerre impossible à gagner.Conçu sur le modèle de l’Iraqi Study Group, un think tank a élaboré une stratégie nouvelle en partant du constat que la Résistance afghane, appelée par l’envahisseur les Talibans reprennent l’offensive sur le terrain depuis deux années.Ce rapport remis par l’Afghanistan Study Group la semaine dernière commençait par cette mise en garde : ‘Ne pas faire d’erreur’. Le Sénateur John Kerry, l’un de ses membres, a rappelé qu’au Vietnam d’avoir remporté toutes les batailles n’a pas conduit à la victoire finale. L’essentiel des recommandations repose sur un nécessaire découplage entre l’Irak et l’Afghanistan et l’amélioration du système bureaucratique qui régit actuellement les affaires militaires et civiles. Après un petit couplet sur la nécessaire guerre contre la culture du pavot qui représente aujourd’hui 60% du PIB de ce pays ramené à l’âge de pierre par le pilonnage ennemi, les Étasuniens envisagent un commandement unifié des forces de l’Otan et de l’ONU présentes en principe pour aider à la reconstruction, étant entendu bien sûr que son contrôle reviendrait aux Étas-Unis. Les exhortations de Robert Gates à l’endroit de ses alliés les plus fidèles et obéissants comme l’Allemagne, la Norvège, le Canada pour qu’ils envoient plus de troupes à exposer dans les zones Sud contrôlées largement par la Résistance afghane restent sans effet.La visite cette semaine de Mme Condoleezza Rice à Londres souligne l’importance de la crise ouverte au sein de l’Otan quant aux stratégies divergentes des différents atlantistes entraînés malgré eux dans une guerre absurde. Hamid Karzaï a refusé que Lord Ashdowns ne soit le coordonnateur de l’action otanesque, arguant des piètres performances britanniques dans la zone du Helmand.En réalité, ni Gordon Brown, ni Angela Merkell, ni Stephen Harper ne veulent engager des troupes dans un combat douteux et perdu d’avance. Ils ne souhaitent pas non plus déployer davantage de technologie rutilante mais inopérante dans ces guerres asymétriques.La réunion des ministres de la défense des pays de l’Otan se tient cette semaine à Vilnius et sera peut-être l’occasion d’ exposer ses différends.L’Afghanistan démontre une nouvelle fois que les armées des envahisseurs tout au long des siècles sont toujours venues s’échouer sur ses contreforts.L ‘armée étasunienne a été créditée de nombreuses incursions dans le Pakistan limitrophe exerçant un ‘droit de poursuite’ qu’elle s’est arrogée, bombardant et assassinant de nombreux civils.Cette intrusion n’est du goût ni de Pervez Musharaf ni de son nouvel allié chinois.Convergence des Causes4 février 2008
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