La Liberté observée depuis Abu Ghraib et Guantanamo | | | |
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Parmi les moyens qui nous permettent de mesurer la désaffection de la classe politique étasunienne pour la guerre en Irak, il en est un assez infaillible. Il s'agit du déploiement des moyens utilisés par les pro-war pour convaincre les anti-war. Le groupe Freedom Watch(1) a déclaré qu'il engage 15 millions de dollars pour cibler un petit nombre de députés républicains qui ont demandé le retrait des troupes. Il prétend disposer de deux arguments majeurs. Le premier est figuré par un de leur délégué commercial qui est un vétéran de cette guerre d'Irak pourvu de deux jambes prothétiques. Le second consiste à affirmer que de grands progrès ont été accomplis en Irak et de grands sacrifices déjà consentis. Imaginer que l'exhibition d'un amputé grave est une publicité positive pour la guerre procède d'une psychologie pathologique. Considérer que contrôler le quart de Baghdad au terme de plus de quatre années d'une occupation extrêmement coûteuse est un progrès, relève d'une ambition très modeste. Requérir l'assentiment des quelques membres du Congrès qui ont compris que cette guerre est ingagnable sur l'argument qu'elle a déjà coûter très cher donc il faut la poursuivre, boucle à rétro-action positive incontrôlable, est un panaché de la politique de l'autruche et de la fuite en avant vers le précipice. Nous disposons par ailleurs d'une autre manière d'apprécier l'échec militaire étasunien. Les attitudes récentes irrévérencieuses du premier ministre irakien désigné par l'administration Bush sont une indication très précise de l'absence totale de contrôle étasunien de ce pays en théorie sous protectorat. Maliki rend visite aux capitales des deux pays déclarés ennemis des US(a), passe des accords avec eux en particulier pétroliers avec l'Iran et d'assistance technique avec la Syrie. Quand il a été dénoncé comme inefficace à rétablir l'ordre dans le désordre installé par la présence de l'armée d'occupation, il a rétorqué sur le mode outragé d'un chef d'État "souverain" qui n'admet pas l'ingérence étrangère et qui peut se trouver d'autres alliés. Quand le personnage qui a été nommé pour gérer "démocratiquement" le pays, vient à contester l'autorité de l'Empire de manière aussi assurée, c'est que l'issue n'est pas très lointaine. À ce point d'inflexion de la courbe de domination étasunienne, les retournements de position des collaborateurs ne peuvent qu'avoir des effets de plus en plus synergiques avec la Résistance. Les experts militaires en personnel de l'armée recommandent à Bush une réduction des troupes à 100 000 en 2008 versus les actuels 160 000, prenant acte de la totale inefficacité voire de l'effet contre- productif du renforcement décidé en janvier 2007. Rappelons que sur le sol du pays d'entre les Deux Fleuves, outre les brigades de l'US Army, les compagnies de mercenaires et les enrôlés entraînés Irakiens portent à environ 500 000 le nombre de soldats qui combattent une population à l'origine de 17 millions aujourd'hui réduite à moins de 12 avec 4 millions de réfugiés et plus d'un million de tués. Les moins de vingt ans représentant près de 60%, cela revient à dire que les USA opposent un soldat à 12 adultes des deux sexes avec le résultat que l'on sait. Très subrepticement, les Merdias n'osent plus parler en Irak des forces de la Coalition, celle-ci s'est réellement dissipée. Des cinquante mille britanniques du début, il n'en reste plus que cinq milliers qui se désengagent progressivement des centres qu'il leur incombait de contrôler dans la région de Bassorah, restituant aux Irakiens l'autorité de la police. Le mouvement largement amorcé sous Blair, les déclarations du Général Sir Richard Dannat en faveur du retrait pur et simple datent d'octobre 2006, s'achèvera rapidement sous Gordon Brown, mandaté en partie pour ce retrait. Les néoconsionistes ont ramené l'Irak et l'Afghanistan à l'âge de pierre, ils ont généré les plus amples mouvements de réfugiés depuis la seconde guerre mondialisée par les occidentaux, mais ils signeront ainsi la fin de l'hégémonie américano-sioniste. (1)http://www.freedomswatch.org |
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