NON, pas de guerre civile en Palestine mais une occupation qui n'a que trop duré | | | |
Il n'y a pas de guerre du tout. Il n'y a qu'une occupation cruelle, inhumaine, un véritable champ d'expérimentation d'une prison où des millions d'humains dont près de la moitié sont des enfants, sont encagés, exposés à la quatrième armée du monde en dotations technologiques mais la première, très haut sur le podium, en perversions, fabrications de propagande et manipulations. Partout ailleurs dans le monde, la tentative de destitution d'un gouvernement élu aurait porté le nom de coup d'État, sauf en Palestine occupée. Les médias dominants avec leur fonction de décerveler ceux qui les subit ne vont pas parvenir à nous rendre amnésiques. Les prétendus accords d'Oslo avec le flot ininterrompu de spoliation des terres palestiniennes, l'augmentation exponentielle du nombre des colons en Cisjordanie et le mouvement de danse hypnotique autour des accords sans cesse repoussés sous prétexte que l'occupé doit exclusivement assurer la sécurité de l'occupant a abouti à l'Intifada Al Aqsa au lendemain de la provocation meurtrière de Sharon sur l'esplanade des Mosquées. De quartette en feuille de route, Mahmoud Abbas a été imposé comme premier ministre acceptable par les forces impérialistes qui pratiquent encore quelque délicatesse pour couvrir le démantèlement de ce qui reste de la Cisjordanie entre sept cents check points, des centaines de kilomètres de barrière. Après la disparition du leader historique de l'OLP, mort pour le moins mystérieuse avec son syndrome d'hémorragie disséminée survenue au lendemain d'un simple embarras gastrique, les Palestiniens, toujours victimes de leur emprisonnement meurtrier ont essayé de desserrer l'étau qui les affame leur interdisant toute circulation en votant pour le candidat "non terroriste" "modéré" très au goût des diplomates occidentaux qui allait reprendre des négociations de paix. Dans l'année qui a suivi, Sharon a continué son Mur, ses manoeuvres d'annexion, d'emprisonnement-harcèlement de jeunes et moins jeunes voire d'enfants des deux sexes, et d'assassinats dits ciblés pur actes de terrorisme et de barbarie. Le peuple palestinien n'avait pas moins souffert sous Abou Mazen que sous "autorité" de Arafat. Le moins du tiers du peuple palestinien qui a voté, rappelons que les habitants d'Al Qods n'y ont pas eu droit et pas non plus la composante en exil, a choisi de dire Non à la collaboration et à la corruption. Dans les dix jours qui ont suivi, un article du Haaretz a signalé que trois camions chargés d'armement ont été livrés depuis Israël pour la garde Présidentielle de Mahmoud Abbas. En décembre 2006, l'agence de presse Reuters et de nouveau les médias israéliens ont font état de nouvelles livraisons d'armes qui ont transité par l'Égypte. Les démentis de l'Autorité ont fait figure de dénégations maladroites à ce moment. Ismail Hanyeh a mis de très longues semaines à former son gouvernement en mars 2006 dans lequel le Fatah et d'ailleurs les autres formations comme Al Monadara du Dr Mustapha Barghouti a refusé de prendre part. Il fallait punir le Hamas d'avoir été vainqueur. La sanction est vite tombée, la démocratie palestinienne a été étranglée par la décision du boycott imposée par les Likoudniks. Maintenant, le dessein de Dov Weiglass de laisser les Palestiniens affamés s'entre-tuer dans les prisons sous formes de cantons où ils résident pouvait s'accomplir. De ci, de là, les Bushniks réaffirmaient leur soutien au très peu populaire Abbas qui ne déclarait qu'une chose, vouloir rencontrer les dirigeants de l'État occupant qui ne daignait pas le recevoir, car qualifié d'illégitime et ne faisant pas encore assez preuve d' "autorité". Toutes les tentatives du roi d'Arabie la séoudienne, sa réédition d'une proposition de paix avec Israël de tous les pays arabes en échange de la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967 et de faire cesser la lutte aberrante d'un Président contre les élus de son peuple ont échoué. L'argent et les armes coulaient à flot vers le mandaté par l'occupant de déclencher une guerre civile. La présence d'une déléguée de l'Union européenne au point de contrôle de Rafah a permis au monde entier de savoir rapidement l'acheminement des hommes entraînés en Égypte par le général étasunien Dayton ces derniers jours. Il n'est donc pas juste de parler d'une guerre civile quand l'une des parties est armée et financée par la puissance occupante. Ce à quoi nous assistons est toujours une lutte de Libération. Cette configuration n'est pas exceptionnelle dans l'histoire récente des mouvements de décolonisation. La situation va se clarifier. Il faut bien que la gestion confiée à des Palestiniens collaborateurs de l'occupation cesse et que l'occupation coloniale apparaisse sous son jour le plus nu, sans déguisements et affabulation. Ni Abbas, ni Arafat n'ont pu assurer à l'écolier d'aller à l'école, au malade de se rendre à l'hôpital, ni au fermier de cueillir ses olives. Le peuple palestinien n'a rien à perdre, nous non plus. Il nous apprend tous les jours ce que veut dire être libre du fond de son étroite geôle et de derrière les barbelés électrifiés, surmontés de lames de rasoir brevetés made in Israël, et ponctués de miradors gardés par des soldats parfois franco-israéliens, fous de haine qui tailladent de coups de couteau des chauffeurs de taxi palestiniens au nom de la Torah ou qui reviennent en France se faire élire députés, sans rire. Convergence des Causes 17 juin 2007 |
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