ELWATAN-ALHABIB
lundi 21 septembre 2015
 

La Russie accentue la pression pour mettre fin à la guerre en Syrie





Des sources israéliennes accusent Erdogan de provoquer intentionnellement une vague de migration vers l’Europe du Nord :
Dans un premier temps, la Turquie a tout fait pour bloquer les routes maritimes de l’immigration clandestine vers l’Europe.
Mais ensuite, du fait que l’OTAN a refusé de prendre des mesures pour renverser Assad et que l’Etat islamique n’a pas réussi à écraser le leader alaouite comme l’espérait Erdogan, la Turquie a décidé de rendre les choses difficiles à l’Europe en y transférant une partie de la pression. Au cours des derniers mois, la Turquie a cessé de bloquer le mouvement des réfugiés vers l’ouest. Selon la source israélienne, il est tout à fait possible que les mêmes forces de sécurité turques qui ont soutenu l’EI, aident maintenant les passeurs.
Le 11 septembre, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a suspendu le consul honoraire de son pays à Bodrum après avoir appris qu’elle avait aidé les réfugiés à partir illégalement pour l’Europe. Dans une conversation filmée en caméra cachée pour France 2, la consul qui vend aux réfugiés des canots pneumatiques destinés à être utilisés dans une piscine et non en haute mer, pour rejoindre l’île grecque de Kos, a déclaré : « La municipalité collabore au trafic [des réfugiés par mer]. La capitainerie collabore au trafic. Le gouverneur du district collabore au trafic ».
La source israélienne accuse également Erdogan de financer l’État islamique. Personnellement, je ne le crois pas. Mais l’accusation d’avoir causé la vague de migrants est probablement justifiée. Cependant, Erdogan agit-il seul ou est-ce une action organisée par l’OTAN pour persuader les populations européennes de soutenir une guerre de changement de régime en Syrie ?
Adam Johnson fait une liste (incomplète) de ceux qui utilisent la crise des migrants pour appeler à bombarder la Syrie :
 Nick Kristof, NYT
 Anne Marie Slaughter
 Save the children
 Linda Sarsour
 Guardian
 La puissante ONG "humanitaire" Avaaz
 Le Conseil de l’Atlantique nord

Certaines de ces personnes ou institutions, comme l’officine de propagande de l’OTAN, le Conseil de l’Atlantique nord, font également du lobbying pour les Saoudiens.
Plusieurs hommes politiques européens défendent maintenant l’idée saugrenue que davantage de bombardements en Syrie créeront moins de réfugiés. L’ONU dit que la moitié de la population syrienne a fui en raison du conflit. Cela fait environ 11 millions de personnes. Mais seulement 3 à 4 millions d’entre eux ont fui vers les pays étrangers – essentiellement la Turquie, la Jordanie et le Liban. Environ 7 millions de personnes se sont réfugiées dans les zones, comme Damas, qui sont tenues par le gouvernement. Le bombardement du gouvernement de la Syrie et de ces personnes, et la conquête de Damas par l’Etat islamique ou Al Qaïda ne peuvent que créer une beaucoup plus grande vague de réfugiés.
Pendant ce temps, Obama blâme les autres pour ses décisions stupides concernant la Syrie :
[L]a Maison Blanche dit que ce n’est pas de sa faute. Le responsable n’est pas Barack Obama mais ceux qui l’ont pressé de former les rebelles syriens – à savoir un groupe qui, en plus de Républicains du Congrès, se trouve inclure l’ancien secrétaire d’État, Hillary Rodham Clinton.
C’est absolument consternant :
Si des membres du Congrès et certains membres de l’administration Obama, l’ont « pressé » de faire quelque chose qu’il savait être inutile, il mérite encore plus de reproches car faire quelque chose quand on sait pertinemment que ça ne servira à rien est encore plus grave que de le faire de bonne foi.
Obama est le Commandant en chef des Etats-Unis. Accuser les autres de ses décisions est d’une lâcheté sans nom. Et qui a ordonné à ces 10 000 djihadistes formés, équipés et payés par la CIA d’aller en Syrie, si ce n’est Obama ? Cela est-il aussi de la faute des autres ? Et pourquoi le NYT ne les mentionne-t-il pas du tout ?
Après avoir faussement accusé le gouvernement syrien d’utiliser des armes chimiques à Goutha, les États-Unis et le Royaume-Uni voulaient bombarder la Syrie, mais ils en ont été empêchés par une décision du Parlement, en Angleterre, et la menace d’une procédure de destitution, aux États-Unis. C’est alors que la Fédération de Russie leur a permis de sauver la face avec son plan d’élimination des armes chimiques syriennes.
Maintenant, la Russie s’offre à nouveau à sauver la mise à Obama. Sa combine de formation avec le Pentagone ayant échoué et l’État islamique n’ayant enregistré aucun succès, Obama est à nouveau sous pression pour bombarder la Syrie. Mais la menace d’un déploiement de l’armée de l’air et d’une éventuelle force terrestre d’ampleur russes en Syrie l’en empêche. La Syrie n’est pas assez importante pour déclencher un grave conflit avec une puissance nucléaire. Obama a besoin d’une excuse pour sortir de la situation en sauvant la face. Cesser de mettre de l’huile sur le feu du conflit en Syrie et négocier avec la Russie est la seule porte de sortie.
Aujourd’hui, la Russie a augmenté la pression :
Répondant à la question de savoir si la Russie serait d’accord pour envoyer des troupes participer à des opérations militaires avec l’armée syrienne, [le porte-parole du Kremlin Dmitri] Peskov a déclaré : « Si on nous demande d’engager des contacts bilatéraux, un dialogue bilatéral, nous prendrons la demande en considération et nous en discuterons. Pour l’instant, ce n’est qu’une hypothèse, et, à ce titre, il est difficile d’en parler ».
Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, a déclaré jeudi que la Syrie demanderait à la Russie d’envoyer des troupes combattre aux côtés de l’armée syrienne si le besoin s’en faisait sentir. Selon lui, la Syrie n’hésitera pas à demander de l’aide de la Russie.
Instaurer une « zone de sécurité » de l’OTAN administrée par la Turquie ou une « zone d’exclusion aérienne » en Syrie, alors que l’Armée rouge est sur le terrain soutenue par l’armée de l’air et la marine russes, est tout simplement hors de question.
Obama et les pays européens de l’OTAN ont l’opportunité d’échapper à la pagaille qu’ils ont créée en Syrie et aux problèmes engendrés par la vague de migrants qui ne cesse de grossir. Il leur faut parler à la Russie et pas seulement de « tactique militaire », comme le voudrait Obama, mais de stratégie. Remballer, faire porter la responsabilité à Erdogan et aux Saoudiens et raccourcir leur laisse. Laisser la Syrie et ses alliés faire le nettoyage sans intervenir davantage. Il y aura, bien sûr, des pressions des faucons et des lobbyistes habituels contre une telle ligne d’action, mais, pour une fois, Obama pourrait prendre une décision sensée et s’y tenir.
Traduction : Dominique Muselet
»» http://www.moonofalabama.org/2015/09/russia-increases-pressure-to-stop...

 
dimanche 20 septembre 2015
 
Quelques leçons du conflit syrien




par Moncef Wafi
Que nous apprend le conflit en Syrie ? La guerre civile alimentée par les Français et les Américains a mis à genoux l'un des pays forts du Proche-Orient, accusé par les Occidentaux d'être l'un des alliés du Hezbollah libanais et un relais des Iraniens dans la région. La propagande anti-Al-Assad a contribué à légitimer une guerre qui a favorisé la présence militaire des hommes de Aboubakr Al-Baghdadi, tolérés dans un premier temps par Paris et Washington, pour peu qu'ils fassent tomber le régime de Damas.

L'exode massif des réfugiés syriens vers l'Europe n'a atteint ces proportions qu'avec l'arrivée de Daech au pays et ses crimes innommables commis contre les populations locales. L'Europe qui se plaint aujourd'hui de ces réfugiés, l'Europe qui leur ferme ses frontières doit être jugée pour non-assistance à pays en danger. C'est cette même Europe qui chipote sur le nombre de réfugiés à recevoir chez elle, alors qu'il y en a deux millions en Turquie, qui est responsable de cette situation. Les Occidentaux, la France en tête de pont, et la logistique américaine aidant, ont précipité la Syrie dans le 19e siècle comme ils ont démembré l'Irak et la Libye.

Pourtant, l'équation syrienne est devenue à deux inconnues puisque outre les réfugiés, dont beaucoup d'anciens combattants des factions islamistes en guerre contre Al-Assad, la Russie de Poutine a décidé de s'impliquer directement dans le conflit. Une intervention préventive qui, dit-on, aurait mis fin brutalement à un plan d'invasion de la Syrie dirigé par Paris et Washington. La donne russe a de nouveau redistribué les cartes dans la région et Al-Assad n'est plus cet homme aux abois dont la capitale est le dernier bastion. Moscou qui n'a jamais caché sa présence militaire en Syrie, à travers ses instructeurs et des livraisons d'armes, veut mettre fin à l'hégémonie de l'OTAN en Méditerranée et à la logique de force des Etats-Unis d'Amérique et de ses vassaux européens.

Moscou évoque même l'envoi de troupes au sol pour combattre Daech aux côtés d'une coalition qui comprendrait également l'Iran et l'armée gouvernementale syrienne. Une proposition qui mettrait les Occidentaux devant le fait accompli, eux qui veulent défaire un ennemi complaisant par les airs. La présence de l'Armée rouge dans la région, en plus de nourrir les craintes de l'OTAN, a obligé certaines capitales à revoir leurs calculs. Par intérêt et pour mettre fin à l'arrivée des réfugiés. Paris, l'un des pires ennemis d'Al-Assad, a changé de ligne de mire annonçant, par le truchement de son ministre de la Défense, que le véritable ennemi c'est Daech, «Bachar Al-Assad est l'ennemi de son peuple». 
 
lundi 14 septembre 2015
 

FEMEN, ISLAMOPHOBIE ET SIONISME : LA CONNEXION SECRÈTE.







Lundi 14 Septembre 2015

FEMEN, ISLAMOPHOBIE ET SIONISME : LA CONNEXION SECRÈTE.


FEMEN, ISLAMOPHOBIE ET SIONISME : LA CONNEXION SECRÈTE. 

"Pourquoi s'en prennent-elles systématiquement à des rassemblements chrétiens et musulmans mais jamais juifs?": telle est une interrogation récurrente sur les réseaux sociaux à propos des Femen, groupuscule pseudo-féministe et prétendument anti-clérical {http://panamza.com/aezhttp://panamza.com/axs}.

Dernier exemple : samedi 12 septembre, deux membres des Femen ont perturbé le salon musulman du Val d'Oise {http://www.liveleak.com/view?i=7cf_1442128973http://www.salon-musulman-valdoise.com/}. 

Détail intéressant : leur avocat Michaël Ghnassia mène, depuis 2010, un combat -relayé par le Crif- contre le boycott "discriminatoire, illégal et honteux" d'Israël {http://panamza.com/afehttp://panamza.com/affhttp://panamza.com/afg;http://panamza.com/afhhttp://panamza.com/afi}. 

Dans la défense des Femen, il succède étrangement à un homologue idéologique : Patrick Klugman, adjoint aux relations internationales du maire Anne Hidalgo, membre du comité directeur du Crif, ancien président de l'Union des étudiants juifs de France et promoteur de l'opération "Tel Aviv sur Seine" co-organisée par l'actuel gouvernement israélien d'extrême droite {http://panamza.com/11938}. 

Rappel : bénéficiaire (contrairement à Edward Snowden ou Julian Assange) de l'asile politique depuis l'été 2013 {http://panamza.com/781} et encensée par le service public de France 2 {http://panamza.com/4653}, la porte-parole des Femen, dénommée Inna Schevchenko, a été également célébrée dans un livre rédigé par la crypto-sioniste Caroline Fourest {http://panamza.com/afb} et édité via une société administrée {http://panamza.com/afc} par l'ultra-sioniste Bernard-Henri Lévy {http://panamza.com/afd }.
 
 
dimanche 13 septembre 2015
 
  
L'Occident et les pleureurs accusateurs




par Ahmed Farrah
Aujourd'hui, la souveraineté des États est sous l'œil des maîtres du monde qui détiennent l'Economie, la Finance, la Puissance digitale et militaire. Il est illusoire de penser que les pays disposent, souverainement, de leurs richesses et de leurs décisions, si elles vont à l'encontre des intérêts de l'oligarchie mondiale. Le cas de la Grèce est plus qu'édifiant. Le peuple grec a conféré, par référendum, un mandat à son gouvernement légitime et, démocratiquement, élu, pour négocier, en son nom, le poids écrasant de sa dette, contractée auprès de la Banque centrale européenne, la suite est connue. L'intransigeance des technocrates et des financiers de l'Union européenne a poussé le gouvernement d'Aléxis Tsípras, à la démission. Où est donc la souveraineté nationale des États ?!

Autre cas de peuples pacifiques qui n'ont rien demandé et auxquels des « magnanimes démocrates » veulent leur apporter une démocratie assortie du chaos dévastateur et génocidaire qui pousse des millions d'enfants, de femmes, de vieillards et des populations entières, à l'exode et à la mer pour y périr. Ils ont foulé au pied la démocratie athénienne dont ils sont fiers de revendiquer les sources « judéo-grecques ?? », et la commercialisent à des peuples crédules et naïfs. Leur démocratie, c'est celle qui assujettit les peuples et spolie leurs richesses : c'est cela dont il s'agit, aujourd'hui. La souveraineté nationale n'est, en fin de compte, qu'une chimère miroitée par le sommet de la pyramide alimentaire qui ronge sa base et qui fait et défait l'Histoire des peuples, ces damnés de la fatalité. Certains voient de la paranoïa chez ceux qui dénoncent la main de l'Occident, dans tout ce qui se passe dans le Monde arabe, oubliant au passage que c'est ce même Occident qui avait charcuté la géographie après la disparition de l'Empire ottoman, en créant des États qui n'avaient jamais existé, auparavant, à l'exemple du Koweït, du Qatar, des Émirats arabes, d'Oman, du Bahreïn, de la Jordanie, du Liban, de la Mauritanie, et avait unifié la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan pour en faire la Libye, comme il a fait du Hidjaz une monarchie des Al Saoud. N'est-ce pas l'Occident qui avait installé les monarques en Arabie Saoudite, en Irak, en Jordanie, en Libye et les autres roitelets du Golfe persique ? N'est-ce pas cet Occident qui avait écrit la Constitution multiconfessionnelle du Liban qui, le premier, a eu sa guerre civile dévastatrice ? Qui parraine les dirigeants arabes illégitimes ? Qui vide la Syrie de sa population pour la décréter « terre sans peuple»? Qui a effacé l'Irak et la Libye de la géographie, pour les soumettre au chaos ? Il est facile de faire le procès des malheureux peuples qu'on accuse coupables de leur indifférence, résignés à leur sort et occupés à vivre leur croyance et à dépenser des milliers d'euros pour un pèlerinage au Hidjaz. Et qu'en est-il des peuples occidentaux, ruinés et jetés à la rue après des économies de toute une vie, placées dans des banques qui ont fait « faillite » ? Qu'en est-il de ces patrons qui gèrent ces mastodontes de multinationales qui gagnent plusieurs milliers de Smig et qui mettent au chômage des dizaines de milliers de travailleurs ? Qu'en est-il des ces agriculteurs européens que la grande distribution exploite et appauvrisse ? Où est la souveraineté des États, s'ils sont incapables de veiller à la cohésion sociale de leurs populations ? Oui, toutes les misères du monde viennent de ces maîtres occidentaux qui assujettissent les peuples et accaparent leurs richesses. Les peuples n'ont jamais été, totalement libérés de la colonisation pour parler d'esprit post-colonial. L'indépendance géographique reste atrophiée, tant que la souveraineté des peuples n'est pas effective et elle ne le sera, peut-être, jamais. Même le bolchevisme communiste s'est révélé tyrannique et despotique. 
 
mercredi 9 septembre 2015
 

Syrie, les dés sont jetés





Syrie, les dés sont jetés
Nonobstant hésitations et dénégations, la Russie s’embarque bel et bien dans une ambitieuse expansion de sa présence syrienne, qui peut bouleverser les règles du jeu dans le pays en lambeaux. La base navale russe de Tartous, petite, obsolète, servant aux réparations, va être agrandie, tandis que Jablleh, près de Latakia (jadis Laodicée) va devenir la base aérienne russe et une base navale à plein régime en Méditerranée orientale, au-delà des minces détroits du Bosphore. Les multitudes djihadistes qui assiègent Damas vont pouvoir être contraintes à l’obéissance et à la soumission, et le gouvernement du président Assad connaîtra la délivrance, hors de danger. La guerre contre Daesch (ISIS) fournira la couverture pour cette opération. Voici le premier rapport sur ces événements décisifs, sur la base de sources confidentielles russes à Moscou, des sources habituellement fiables.
Le journaliste d’investigation, dissident et bien informé Thierry Meyssan[1] a signalé l’arrivée de nombreux conseillers  russes. Les  Russes ont commencé à partager leurs images par satellite en temps réel avec leurs alliés syriens, ajoutait-il. Un site d’information israélien a ajouté : « la Russie a commencé son intervention militaire en Syrie », et a prédit que « dans les semaines qui viennent des milliers de militaires russes se préparent à atterrir en Syrie »[2]. Les Russes ont promptement démenti.
Le président Bachar Al Assad y a fait allusion[3] il y a quelques jours en exprimant sa pleine confiance dans le soutien russe à Damas. Six premiers jets de combat MIG-31 ont atterri à Damas il y a deux semaines, selon le journal officiel RG[4], et Michael Weiss dans le Daily Beast d’extrême-droite [5] a offert une description saisissante de la pénétration russe en Syrie. Le journal Al-Quds al-Arabi mentionne Jableh comme le lieu de la deuxième base.
Nous pouvons maintenant confirmer que, pour autant que nous puissions le savoir, malgré les dénégations (souvenons-nous de la Crimée), la Russie a fait son choix et pris la décision très importante d’entrer en guerre en Syrie. Cette décision peut encore sauver la Syrie de l’effondrement total et par ricochet éviter à l’Europe d’être noyée sous les vagues de réfugiés. L’armée de l’air russe va combattre Daesch ouvertement, mais va probablement aussi bombarder (comme  David Weiss en fait le pari) les alliés des USA de l’opposition al-Nosra (autrefois appelée al-Quaeda) et d’autres extrémistes islamiques pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas moyen de les distinguer de Daesch.
Le ministre russe des Affaires étrangères Serguéï Lavrov a proposé d’organiser une nouvelle coalition contre Daesch incluant l’armée d’Assad, les Saoudiens et certaines forces d’opposition. L’émissaire US en Russie a dit qu’il n’y avait aucune chance que les Saoudiens ou d’autres Etats du Golfe acceptent d’unir leurs forces avec Assad. La Russie continue à projeter de bâtir cette coalition, mais, vu le rejet américain, apparemment le président Poutine a décidé de passer à l’action.
La Russie est très ennuyée par les victoires de Daesch, parce que cette force combat et chasse les chrétiens de Syrie, alors que la Russie se considère comme le protecteur traditionnel de ceux-ci. La Russie redoute aussi que Daesch mette en place des opérations dans les régions musulmanes de Russie, dans le Caucase et sur la Volga. Et la coalition anti-Daesch dirigée par les US n’a pas fait le travail.
US et Turquie combattent ostensiblement Daesch, mais obéissent à leurs propres intérêts, bien différents de ceux des Syriens, des Européens et des Russes. La Turquie combat les Kurdes qui sont des opposants résolus à Daesch. Les US utilisent la guerre contre Daesch comme écran de fumée pour combattre le gouvernement légitime de Bachar al Assad, qui a été récemment ré-élu par une large majorité de Syriens. Daesch ne souffre pas beaucoup des raids US, face à l’armée syrienne. Et surtout, les US ont envoyé des centaines de terroristes entraînés en Syrie après leur avoir fourni une mise à niveau militaire en Jordanie et ailleurs. Récemment, David Petraeus a appelé à armer al Nostra afin qu’il combatte Daesch. Cette idée simplette a bien fait rire [6] mais n’est nullement hors jeu.
Les US et ses alliés ont ravagé la Syrie. Les US sont loin et peuvent  se délecter du spectacle. L’Europe est perdante, déjà éliminée du fait de l’inondation de réfugiés. La Turquie est perdante, directement, puisqu’elle y gagne les réfugiés, mais aussi le terrorisme et le déclin rapide de la popularité pour le président Erdogan, la chute du niveau de vie, et tout cela à cause de ses choix politiques erronés en Syrie.
La Russie vient donc de se charger de la tâche difficile de sauver la situation. Si Erdogan, Obama, Kerry et les Saoudiens avaient pensé que Poutine lâcherait Assad, maintenant ils connaissent un dur réveil. La position russe est assez nuancée. La Russie n’ira pas se battre pour Assad, comme elle ne s’est pas battue pour le président ukrainien Yanoukovitch. La Russie pense que c’est aux Syriens de décider qui doit être leur président. Assad ou quelqu’un d’autre, c’est une affaire interne. D’un autre côté, Obama et ses alliés se battent effectivement contre Assad. Il avait « perdu sa légitimité », disent-ils. Ils ont un problème avec Assad, ils l’admettent. La Russie n’a pas de problème avec Assad. Dans la mesure où il est populaire chez lui, qu’il gouverne donc, disent les Russes. Si certains membres de l’opposition veulent le rejoindre, tant mieux.
La Russie n’essaie pas de combattre l’opposition armée en soi, tant que cette opposition est prête à entrer en négociation de paix et ne demande pas l’impossible (la tête d’Assad). Dans la vie réelle, personne ne peut distinguer entre groupes légitimes et illégitimes, et Daesch. Tous vont sans doute souffrir quand les Russes vont commencer à faire leur travail sérieusement. Ils devraient négocier avec le gouvernement et parvenir à un accord. L’alternative (la destruction de la Syrie, des millions de réfugiés, le déracinement du christianisme au Proche Orient, les attaques djihadistes sur la Russie) est trop horrible à regarder en face.
La guerre en Syrie est dangereuse pour la Russie : c’est pourquoi Poutine a freiné avant de s’engager, depuis 2011. L’adversaire est bien armé, et a quelque soutien sur le terrain, sans compter la richesse des Etats du Golfe et des combattants fanatiques qui ont bien envie de déclencher une vague d’attaques terroristes en Russie. La position US est ambigüe : Obama et son équipe ne réagissent pas, sur l’engagement croissant de la Russie. Thierry Meyssan pense qu’Obama et Poutine sont parvenus à un accord sur la nécessité d’en finir avec Daesch. A son avis, certains officiers et généraux américains (Petraeus, Allen) aimeraient saper cette entente, ainsi que les républicains et les néoconservateurs.
Certains officiers russes s’inquiètent. Peut-être qu’Obama reste muet afin de laisser Poutine s’embarquer dans la guerre de Syrie. Souvenons-nous que les US avaient incité Saddam Hussein à envahir le Koweit. Les avions russes et américains au-dessus de la Syrie pourraient avoir à s’affronter. D’autres disent : la Russie n’aurait-elle pas dû s’engager en Ukraine, plutôt qu’en Syrie ? Mais la décision que Poutine semble bien avoir prise fait sens.
Une guerre loin de chez soi comporte des défis logistiques, comme les US en ont fait l’expérience au Viet Nam et en Afghanistan, mais il y a beaucoup moins de danger que la guerre déborde en Russie proprement dite. Sur un théâtre de guerre distant, l’armée de terre, la flotte et l’armée de l’air russes pourront montrer leur détermination.
S’ils gagnent, la Syrie retrouvera la paix, les réfugiés rentreront chez eux, et la Russie restera implantée à jamais en Méditerranée orientale. La victoire russe calmera les va-t-en-guerre de Washington, de Kiev, de Bruxelles. Cependant, s’ils perdent l’Otan pensera que la Russie est mûre pour la moisson et tentera de porter la guerre dans son flanc.
Nous pouvons comparer la situation avec les campagnes militaires des années 1930. Les Russes, sous les ordres du brillant maréchal Joukov, avait écrasé les Japonais à Khalkyn Gol en 1939, et les Japonais ont signé un pacte de neutralité avec les Russes, puis se sont abstenus d’attaquer la Russie pendant la guerre entre Allemands et Soviétiques. Mais l’Armée rouge s’est mal débrouillée face au maréchal Mannerheim en Finlande en 1940, et cela a encouragé Hitler à entrer en guerre.
Cette fois-ci, la Russie va agir dans le cadre de la loi internationale, à la différence de Saddam Hussein dans son aventure koweitienne, Turquie et US bombardent et mitraillent la Syrie à volonté, sans le moindre égard pour le gouvernement légitime. Il y a un traité d’assistance mutuelle entre la Russie et la Syrie. Le gouvernement syrien a offert aux Russes ses ports, aéroports et commodités pour la défense.
Les églises chrétiennes du Proche Orient applaudissent la Russie et demandent son assistance face au carnage djihadiste. L’ancienne église orthodoxe d’Antioche et celle de Jérusalem sont de tout cœur avec la Russie. L’archevêque Théodose Atallah Hanna, patriarche palestinien du plus haut rang et politiquement actif, a formulé son espoir que les Russes apportent la paix en Syrie et que les réfugiés puissent rentrer chez eux.
Pour les Européens, c’est l’occasion d’en finir avec leur soutien aveugle à la politique US, et de ramener des millions de réfugiés chez eux, loin des gares et campements européens.
Si cela marche, l’initiative de Poutine en Syrie sera l’une de ses plus grandes réussites. Il ne dévoile rien de son jeu, et ce rapport est le premier qui provienne de son entourage.

Israël Adam Shamir

Israel Shamir est à Moscou, et peut être joint sur  adam@israelshamir.net
Traduction : Maria Poumier. Publication originale : Unz Review


[1] http://www.voltairenet.org/article188499.html
[2] http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4696268,00.html
[3] http://www.theguardian.com/world/2015/aug/26/assad-confident-of-russian-support-for-syria-regime
[4] http://www.rg.ru/2015/08/17/postavki-site.html
[5] http://www.thedailybeast.com/articles/2015/09/01/russia-puts-boots-on-the-ground-in-syria.html
[6] http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/sep/02/david-petraeus-bright-idea-give-terrorists-weapons-to-beat-isis
 
samedi 5 septembre 2015
 

Michel Collon : «Saboter la Chine et sa Nouvelle Route de la Soie»





Michel Collon : «Saboter la Chine et sa Nouvelle Route de la Soie»
L’écrivain Michel Collon continue sa série «Obama envisage un conflit mondial» en s’intéressant, cette fois, à la Chine.
Le 7 mai 99, l’US Air Force frappait l’ambassade chinoise à Belgrade, faisant trois morts. La Chine avait eu le tort de s’opposer à la guerre de l’Otan contre la Yougoslavie.
Le bombardement était un avertissement
Démontant les excuses bidon, nous écrivions alors : «Le bombardement était un avertissement.  Washington veut à tout prix éviter une grande alliance entre la Chine, la Russie, voire l’Inde et d’autres puissances encore.» Responsable des bombardements, le président Clinton déclarait d’ailleurs : «Mon principal sujet de préoccupation, aujourd’hui, c’est la Chine». Mais aujourd’hui, le cauchemar de Washington est en train de se réaliser et il porte un nom : Nouvelle Route de la Soie. L’ancienne route, composée de pistes reliant la Chine à la Turquie, fit la fortune de nombreux pays et marchands. La nouvelle bouleversera-t-elle les équilibres mondiaux ?
L’économie chinoise possède trois caractéristiques :
1. C’est la plus performante du monde depuis vingt ans. Très ironiquement, une «dictature communiste ne comprenant rien à l’économie» est actuellement la bouée de sauvetage d’un capitalisme mondial en crise mais toujours aussi arrogant.
2. Pauvre en matières premières, elle dépend très fortement de ses importations. Elle consomme 75% du cuivre congolais, 70% du fer sud-africain, une grande partie du pétrole et du gaz du Moyen-Orient mais aussi de la Russie et des républiques ex-soviétiques d’Asie centrale, etc.
3. Devenue «l’atelier du monde», elle exporte de nombreux biens de consommation.
«Dictature communiste ne comprenant rien à l’économie» est actuellement la bouée de sauvetage d’un capitalisme mondial
Les routes commerciales actuelles étant lentes et insuffisantes, Pékin a lancé un projet  gigantesque : construire d’immenses «corridors» la reliant aux autres continents. La route terrestre serait composée de trains à grande vitesse, d’autoroutes, de pipelines, de fibres optiques de télécommunication. Traversant l’Asie centrale, elle relierait Pékin à Moscou, mais pourrait être prolongée vers l’Iran (dès la levée des sanctions), la Turquie et… toute l’Europe en fait. Rotterdam, Anvers et Berlin seraient ainsi directement connectés à la Chine et aux économies asiatiques.
Les routes maritimes relieraient la Chine à l’Afrique, à l’Europe et même à l’Amérique latine, ce qui développerait fortement les économies de toutes ces régions. Mais le transport maritime moderne nécessite des ports en eau profonde permettant le ravitaillement et le passage rapide des bateaux. A construire.
Actuellement, Shanghaï – Rotterdam prend un mois par la mer, moins de trois semaines en train, deux semaines en camion. En améliorant les infrastructures et en réduisant les arrêts aux douanes, la durée des transports terrestres serait réduite de moitié. Ecologiquement, multiplier les camions n’est pas très responsable, mais c’est un autre débat.
La Nouvelle Route de la Soie concerne 65 pays, 4,4 milliards de gens
En fait, Pékin propose aux pays du Sud de développer leurs économies en renforçant les échanges. Et aux pays du Nord de trouver des débouchés pour leurs usines tournant au ralenti. Bien sûr, les entreprises européennes – allemandes surtout – salivent de joie à la perspective de gigantesques contrats de construction. Pour financer tout cela, Pékin a créé deux grandes banques ouvertes aux investisseurs étrangers. La Nouvelle Route de la Soie concerne 65 pays, 4,4 milliards de gens et ces pays représentent actuellement 29% de la production mondiale, mais ce pourcentage pourrait doubler avec le nouveau projet.
Jusqu’où ira le conflit Washington – Pékin ?
Les seuls à ne pas se réjouir, ce sont les Etats-Unis, exclus de cette nouvelle route commerciale. Jusqu’où ira le conflit Washington – Pékin ? Et quel rôle joue l’Iran sur cet échiquier ?
http://francais.rt.com/opinions/6451-saboter-chine-nouvelle-route-soie
 
 

Un américain commercialise un fusil « antimusulmans »


Un américain commercialise un fusil « antimusulmans »



Dans une Amérique impuissante à réguler le port d’armes, où le phénomène des fusillades sanglantes est une terrible anomalie que personne n’envie à la première puissance mondiale, une compagnie américaine installée à Orlando, en Floride, n’a rien trouvé de plus juteux que de commercialiser des fusils d’assaut qui foudroieraient sur place des « terroristes musulmans »…
Derrière ce marketing infâme, dicté par une islamophobie primaire et une vénalité honteuse, se dresse droit dans ses bottes Ben Thomas, un ancien Navy Seal surnommé « Monkie », qui bombe le torse en brandissant son arme censée être de dissuasion massive contre les méchants musulmans, grâce à sa crosse incrustée de versets de la Bible dont la seule vue, selon son esprit malade, les fera  battre en retraite… Incroyable mais vrai !
Retraité des forces d’élites US, Ben Thomas ne vénère qu’un seul Dieul, le Dieu sans foi ni loi du business, n’hésitant pas à s’engraisser sur le dos des musulmans, tous cantonnés dans le rôle des "islamistes" à la mine patibulaire afin de rentabiliser sa petite entreprise, au risque de donner des envies de meurtres à ses concitoyens, dont nombreux sont ceux qui ont la gâchette facile…
"Au pied levé, je me suis dit que j'aimerais bien avoir une arme à feu avec laquelle un terroriste musulman, s'il la saisissait, serait frappé et assommé à mort par la foudre", se gargarise-t-il auprès du Orlando Sentinel, fier de ses trois modèles phares, vendus environ 1250 euros chacun, aux noms évocateurs de sa folie furieuse : « Safe », « War » et « God Wills it » (Dieu le veut).
Ben Thomas, ce dangereux illuminé de l’entrepreneuriat made in US, qui s’est déjà fait beaucoup d’ennemis avant même d’avoir constitué son portefeuille clients, a contre lui désormais l’influent Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), qui a fustigé un « marketing honteux ».  "Ceci est un simple stratagème marketing honteux qui favorise la promotion de la haine, de la division et de la violence", se sont indignés les responsables du CAIR en Floride.
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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