
Guerre médiatique de l’OTAN: le gouvernement syrien blâmé pour des
atrocités commises par les escadrons de la mort soutenus par les
Etats-Unis. Les évènements de Houla prouvent que les vieux trucs sont
toujours ceux qui fonctionnent le mieux
Alors que les informations fuitent depuis Houla en Syrie, ville
voisine de Homs et de la frontière libano-syrienne, il devient de plus
en plus clair que le gouvernement syrien n’est pas responsable des tirs
d’artillerie ayant tué quelques 32 enfants et leurs parents, comme cela
est périodiquement affirmé puis nié par les médias occidentaux et même
les Nations-Unies elles-mêmes. Il apparaît que ce massacre serait
l’œuvre d’escadrons de la mort ayant agi directement en contact avec les
victimes, ces escadrons accusés par les “activistes” anti-gouvernement
d’être des “sbires du régime” ou des “milices” et par le gouvernement
syrien d’être des terroristes d’Al Qaïda connectés avec l’ingérence
étrangère.
Alors que les assassinats se déroulaient, les représentants des
Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, se préparaient déjà à
accuser, à condamner et à punir le gouvernement syrien, appelant pour
une réunion immédiate du conseil de sécurité de l’ONU ainsi que laisser
libre-court pour les “Amis de la Syrie” à invoquer l’augmentation des
livraisons d’armes et de l’aide aux militants. Ceci représentait une
hâte politiquement motivée, une opportunité créée ou pas, pour que
l’occident pousse son agenda de longue date à changer le régime syrien.
Pendant la même période, l’OTAN a massacré une famille de 8 personnes en
Afghanistan, incluant 6 enfants, donc sûrement si l’humanitaire et la
justice étaient vraiment les préoccupations motivant ces intérêts
occidentaux, alors le cas de l’Afghanistan aurait tout aussi été mis en
question avec celui de Houla. Ce ne fut malheureusement pas le cas.
Ce fut aussi durant cette hâte à mettre les feux de la rampe sur
l’évènement et à rendre une effet maximum à cette violence, que la BBC a
publié une fausse image de l’endroit, qui en fait était la photo d’un
massacre prise en Irak, vieille de plusieurs années, disant que cette
“preuve”, comme toutes celles fournies, venait “d’activistes
pro-démocratie”, ceci une fois de plus mettant en doute la véracité même
des affirmations provenant de ces sources douteuses et constantes
depuis plus d’un an.
Il est clair que même après un crime typique qui serait commis dans
une nation occidentale, la police ne pourrait pas déduire de la scène du
crime des conclusions si rapidement, à moins que la police ne soit
biaisée et connaisse déjà tous les détails du crime parce qu’elle aurait
été elle-même personnellement impliquée dans celui-ci.
Il est clair que quoi qu’il se soit passé à Houla est utilisé de
manière désespérée comme point de levier pour faire avancer la prochaine
étape de l’agenda insidieux occidental, décrit avec beaucoup de détails
dans l’article de Seymour Hersh du New Yorker en 2007 et intitulé: “La
redirection”, où il exposa un complot américano-israélo-saoudien qui
consiste à armer des extrémistes sadiques et sectaires et de les lâcher
contre la Syrie. En fait, dans l’article de Hersh, il interviewait
plusieurs sources qui craignaient que ce type de violence ne soit
inéluctable, c’est ce que nous voyons se dérouler à Houla.
Alors que certains trouvent difficile de croire que l’occident
pourrait mettre en scène, promouvoir et / ou exploiter ce type de
violence telle que celle vue à Houla, nous devons nous demander: “Y
a-t-il des précédents historiques qui pourraient nous donner une idée ou
des points de repère sur les ‘si’ et les ‘pourquoi’ “. En de fait, il y
en a.
Nous devons nous rappeler de l’été 1939, lorsque les nazis voulant
désespérément se faire passer pour de pauvres victimes et justifier des
actes d’agression militaire, ont mis en scène un incident frontalier
dont l’intention était de faussement impliquer la Pologne voisine. Le
résultat fut que des troupes allemandes attaquèrent une station
radiophonique allemande, et ceci mena à l’invasion de la Pologne par
l’Allemagne nazie. De manière suffisamment ironique, c’est le musée
américain de la commémoration de l’holocauste qui nous donne non
seulement un compte-rendu de ces évènements, mais aussi une leçon sur
“comment tromper le public”:
“Durant toute la seconde guerre mondiale, les propagandistes nazis
ont déguisé l’agression militaire destinée à la conquête territoriale en
acte d’auto-défense nécessaires et justes. Ils ont toujours dépeint
l’Allemagne comme une victime ou victime potentielle d’agresseurs
étrangers et étant une nation pacifique, celle-ci a dû prendre les armes
pour défendre sa population ou défendre la civilisation européenne
contre le communisme. Les buts de guerre professés à chaque étape des
hostilités ont presque toujours déguisé les intentions réelles des nazis
pour leur expansion territoriale et leur guerre raciste. Ceci fut une
propagande de la tromperie, faite pour leurrer ou diriger dans une
direction le peuple allemand, les pays occupés par l’Allemagne et les
pays neutres.
Durant l’été 1939, alors qu’Hitler et ses aides finalisaient les
plans de l’invasion de la Pologne, l’opinion publique allemande était
tendue et craintive. Les Allemands étaient encouragés par le gain énorme
de territoires et l’extension des frontières de l’Allemagne en Autriche
et en Tchécoslovaquie sans avoir eu à tirer un seul coup de feu, mais
elle ne participait pas aux manifestations de rues appelant à la guerre,
comme la génération de 1914 l’avait fait.
Avant l’attaque de l’Allemagne sur la Pologne le 1er Septembre 1939,
le régime nazi lança une campagne médiatique agressive pour construire
un soutien populaire pour une guerre que bien peu d’Allemands
désiraient. Pour présenter l’invasion comme un acte moralement justifié,
une action de self-défense, la presse allemande relaya des informations
sur les “atrocités polonaises”, se référant à des accusations réelles
ou inventées sur la discrimination et la violence contre la minorité
allemande en Pologne. Déplorant l’attitude “belliqueuse” et le
“chauvinisme” polonais, la presse attaqua également la Grande-Bretagne
qui encourageait à la guerre en promettant de défendre la Pologne en cas
d’invasion par l’Allemagne.
Le régime nazi mit même en scène un incident frontalier créé pour
faire croire que la Pologne avait de fait déclenché les hostilités. Le
31 Août 1939, des soldats de la SS se déguisèrent en soldats polonais et
“attaquèrent” une station radiophonique allemande à Gleiwitz (Gliwice).
Le lendemain, Hitler annonçait à la nation allemande et au monde, qu’il
avait pris la décision d’envoyer des troupes allemandes en Pologne en
réponse à ”l’incursion” polonaise dans le Reich. Le bureau de presse du
parti nazi donna pour instruction à la presse allemande de ne pas
utiliser le mot “guerre”. Il devait rendre compte simplement du fait que
les troupes allemandes avaient repoussé les attaques polonaises, une
tactique mise en place pour victimiser l’Allemagne dans le processus. La
responsabilité de déclarer la guerre serait laissé aux Britanniques et
aux Français.”
Pour l’Occident qui avait juré après les pertes catastrophiques de la
seconde guerre mondiale que des actes d’agression étrangère à une
nation ne serait plus jamais tolérés, nous avons autorisé les pouvoirs
de Wall Street et de la City de Londres et ceux dans leur orbite, de
continuer leurs conquêtes militaires pas à pas, de l’Afghanistan à
l’Irak en passant par la Libye, la Somalie, le Yémen et maintenant la
Syrie. Nous sommes au bord d’une guerre avec l’Iran et tout comme
l’Allemagne nazie, ceux qui nous y mènent utilisent une gamme de
menaces, de terreur, de promesses et d’excuses intenables pour une fois
de plus franchir les frontières d’une autre nation souveraine, de faire
la guerre à un peuple et de lui imposer nos systèmes et nos institutions
que nous affirmons être “supérieurs”.
Depuis les années 1990, d’après le général américain Wesley Clark,
l’occident à rechercher la conquête du Moyen-Orient par l’installation
de régimes clients. Depuis 2002, l’occident cherche à renverser le
gouvernement syrien. Clairement, depuis 2007, l’occident conspire contre
la Syrie. Des années avant que le terme “printemps arabe” ne fut
proféré par les médias occidentaux, la violence qui ravage maintenant la
Syrie fut planifiée, avec des militant étant entrainés, financés, armés
et mis en place. Le désir de l’occident d’intervenir en Syrie n’est
certainement pas pour sauver le peuple syrien de la violence créée par
l’occident lui-même, mais d’utiliser cette violence pour s’étendre, tout
comme Hitler le fît, par le biais de la conquête militaire.
Si l’ONU permet de manière tragique aux forces du fascisme
mondialiste, pauvrement déguisé en “défenseur de la civilisation”, de
prévaloir en Syrie, ne vous leurrez pas pour croire, comme le fit le
peuple allemand en son temps, qu’il y ait quoi que ce soit de
justifiable dans cet état de fait. Houla, tout comme Gleiwitz, est une
mauvaise excuse et non pas un impératif moral. L’Allemagne a fini par
payer très cher ses transgressions continuelles contre l’humanité, cela a
coûté des millions de morts, des décennies d’opportunités perdues,
divisés et conquis après avoir été battus et porter la charge d’un lourd
passé pour toujours. Quelle récompense osons-nous attendre aujourd’hui
de notre ignorance et de notre apathie ?
Tony Cartalucci ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Url de l’article:
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=31081 |