ELWATAN-ALHABIB
mardi 30 septembre 2014
 

Le gouvernement français exploite le meurtre d’Hervé Gourdel par des islamistes pour élargir la guerre en Irak

 

 

Le gouvernement français exploite le meurtre d’Hervé Gourdel par des islamistes pour élargir la guerre en Irak
L’assassinat barbare le 24 septembre en Algérie d’Hervé Gourdel, un alpiniste français de 55 ans, par un groupe associé à l’Etat islamique (EI) a été l’occasion pour le gouvernement et les médias français d’intensifier leur campagne de guerre au Moyen-Orient.
Gourdel était en randonnée dans la région montagneuse de la Kabylie en Algérie lorsqu’il a été pris en otage par le groupe Jund al-Khalifa, lié à l’Etat islamique. Le meurtre horrible dont il a été victime a été récupéré pour attiser une campagne médiatique appelant de façon hystérique à la guerre et à des mesures autoritaires, au moment où le gouvernement PS cherche à intensifier son intervention militaire en Irak. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré que « la question est posée » concernant le de la Syrie.
Jeudi dernier, le gouvernement a ordonné de mettre le drapeau français en berne sur tous les bâtiments publics pendant trois jours. Vendredi dernier, les dirigeants de la communauté musulmane, qui compte cinq millions de personnes en , organisèrent des rassemblements devant les mosquées dans plusieurs villes pour dénoncer ce meurtre. Le recteur de la Grande Mosquée de , Dalil Boubakeur, a dénoncé « l’horreur barbare et sanguinaire des terroristes » liés au groupe Etat islamique (EI) et souhaité que, « toute la communauté musulmane » s’élève « avec force » contre cette « idéologie mortifère » au nom de laquelle sont « perpétrées des actions qui pervertissent l’islam et ses valeurs ».
Tout ceci est accompagné d’efforts sans relâche pour terroriser le public. Le Comité de défense gouvernemental s’est réuni jeudi dernier afin de renforcer ses procédures antiterroristes et alerter les français se trouvant à l’étranger d’être « vigilants ». La présence militaire dans les terminaux de transport et galeries marchandes sera augmentée. Des contrôles d’identité spontanés et fouilles de bagages seront effectués.
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu’ « aucune zone ne peut plus désormais être considérée comme totalement sûre ». L’alerte de « vigilance » pour la sécurité des français à l’étranger s’étend à 40 pays, comparé à une trentaine avant. Ceux-ci comprennent maintenant en plus : l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Ouzbékistan, les Comores, le Burundi, la Tanzanie, l’Uganda et la Somalie.
Le 18 septembre, le gouvernement a fait voter une nouvelle loi antiterroriste liberticide qui porte atteinte aux droits démocratiques élémentaires de la liberté d’expression et de déplacement, soi-disant pour tenter de mettre fin au départ de jeunes français cherchant à se joindre aux forces de l’EI.
Les passeports peuvent être confisqués pour une période de six mois pour bloquer la sortie du territoire de certaines personnes. Cette loi a été votée par l’Assemblée Nationale avec le soutien de tous les partis, de l’extrême droite au Front de Gauche, les Verts et Ecologistes s’étant abstenus. Bien que le gouvernement estime le nombre des combattants français dans I’EI à seulement 900, la nouvelle loi donne l’étiquette de à toute personne qui consulte des sites internet ou possède des documents qu’on aura jugé être en rapport avec I’EI ou des groupes semblables.
Sous-tendant toutes ces guerres et ces attaques contre les droits démocratiques, il y a une fraude politique monumentale. Il est bien connu que l’impérialisme français et ses alliés de l’OTAN ont chapeauté la fourniture massive d’armement aux diverses milices liées à Al-Qaïda qui servent de mandataires dans les guerres de changement de régime menées d’abord en Libye, puis en Syrie. En Syrie, le Front islamique et autres « rebelles modérés » dont l’OTAN a fait la promotion l’année dernière, n’a pas caché qu’il travaillait avec diverses forces liées à Al-Qaïda, telles que le Front et l’EI.
Olivier Besancenot, porte-parole du parti soi-disant de gauche NPA, a même demandé publiquement la livraison d’armes « gracieusement » par le gouvernement français aux milices d’opposition syriennes. Comme le président Hollande l’a clairement dit ultérieurement, les français ont exaucé ses souhaits et armé les groupes islamistes en Syrie. (voir : La France reconnaît avoir fourni directement des armes aux « rebelles » syriens).
Paris utilise maintenant de façon hypocrite le contre coup de ces opérations réactionnaires comme prétexte pour faire des guerres supplémentaires, malgré une vaste opposition populaire.
Le deuil organisé par l’Etat pour Hervé Gourdel est dans ce contexte tout à fait sinistre. Il est vrai que Gourdel a été assassiné par un milicien islamiste en Algérie. Mais les principaux responsables de sa mort sont ceux qui à Washington, Paris et dans d’autres capitales de l’OTAN ont pendant des années appuyé l’armement massif des milices islamistes à travers le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.
A l’Assemblée Générale de l’ à New York jeudi dernier, le nouveau premier ministre irakien, Haïder al-Abadi, annonçait aux journalistes qu’il avait reçu des informations crédibles de Baghdad que l’EI préparait un attentat visant les métros de New York et de Paris. Le cabinet du premier ministre français a réagi en disant qu’il n’y avait aucune confirmation qu’une telle attaque était préparée.
Dans tous les cas, ceci n’arrêterait pas le président Hollande dans la poursuite de son escalade militaire en Irak et en Syrie en alliance avec Washington. Hollande était déjà aux avant-postes de la campagne militaire, temporairement avortée en septembre dernier, qui devait renverser le président syrien Bashar al-Assad. Il hésite encore à attaquer les forces de l’EI en Syrie où a soutenu les milices islamistes d’extrême droite dans sa guerre contre Assad.
Son gouvernement essaye à présent de manipuler l’horreur et la colère ressenties par le public devant le meurtre de Gourdel afin de poursuivre la guerre qu’il n’avait pu mener il y a un an.
http://www.wsws.org/fr/articles/2014/sep2014/gour-s30.shtml

 
lundi 29 septembre 2014
 

Daesh : nouvelle arme de Washington, au Moyen-Orient 

 

 

 


IRIB- Selon «Global Research», Washington a créé des organisations terroristes, comme Al-Qaïda et Daesh, et les utilisent comme ses nouvelles armes. 
Le site d’analyses «Global Research» a publié un article, signé par Garikai Chengu, qui rappelle que Washington a créé les organisations terroristes, comme Al-Qaïda et Daesh, et les utilisent comme ses nouvelles armes, pour attaquer les pays du Moyen-Orient et les démembrer, car la région possède d’immenses réserves de pétrole, et les Etats-Unis veulent empêcher l’influence accrue de la République islamique d’Iran, dans cette région. Le soutien des Etats-Unis aux groupes et aux organisations terroristes n’est pas chose nouvelle. Pendant la guerre froide, la CIA avait, déjà, commencé à soutenir les activités des organisations terroristes, surtout, des groupes extrémistes, dans les pays musulmans. A l’époque de la guerre froide, le monde se divisait en deux parties : le bloc communiste, dirigé par l’ex-Union soviétique, et le bloc capitaliste de l’Ouest. En Afghanistan et ailleurs, les Etats-Unis soutenaient les activités des groupes extrémistes islamiques, et s’en servaient, comme une arme, contre son adversaire soviétique. Le directeur du Conseil de la sécurité nationale des Etats-Unis, a l’époque de la présidence de Ronald Reagan, disait : «Les Etats-Unis se servaient de plusieurs groupes terroristes. Dans les années 1978-1979, le Sénat a voulu approuver une loi anti-terroriste, mais cette loi n’a jamais été ratifiée».
En 1970, la CIA avait établi des liens avec les Frères musulmans, en Egypte, et essayait de se servir de ce groupe, comme un barrage, devant l’expansionnisme soviétique, dans la région du Moyen-Orient. L’objectif des Etats-Unis était d’empêcher la propagation de l’idéologie marxiste, dans les pays arabes et musulmans. En Indonésie, les Etats-Unis soutenaient les activités du premier Parti politique islamique du pays, «Sirikat Islam», fondé en 1912. Ce parti, qui était, au départ, une organisation luttant contre le colonialisme, par des moyens et méthodes pacifistes et sociales, a connu une scission, en 1922. Au Pakistan, les Etats-Unis ont soutenu, dans les années 1970, les groupes terroristes islamistes, qui se battaient contre le gouvernement légal du Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto. En Afghanistan, les Etats-Unis soutenaient, aussi, Al-Qaïda, qui luttait contre l’occupation soviétique. En 1980, la CIA a commencé à soutenir Al-Qaïda et son Chef, Oussama ben Laden. L’ancien secrétaire britannique, Robin Cook, avait déclaré, lors d’une audition, devant la Chambre des Communes britannique, que l’organisation Al-Qaïda avait été fondée et soutenue par les services de renseignements de pays occidentaux. A ce propos, Robin Cook avait dit : «Al-Qaïda est, en réalité, une liste établie d’informations concernant des milliers d’extrémistes islamistes. Ces individus sont formés, par la CIA, et financés par l’Arabie saoudite. Leur mission consistait à vaincre l’armée soviétique, en Afghanistan».
Les relations des Etats-Unis avec Al-Qaïda étaient un mélange d’amour et de haine. Autrement dit, le gouvernement américain coordonnait les activités de ces groupes terroristes extrémistes, en fonction de ses propres intérêts, mais se méfiait d’eux, également. C’est pourquoi les Etats-Unis les soutenaient, quand ils le jugeaient bon, et attaquaient, parfois, leurs bases, pour empêcher qu’ils deviennent trop puissants. Publiquement, les dirigeants de la politique étrangère condamnaient les méthodes de ces organisations extrémistes, pourtant, cela ne les empêchait pas de s’en servir, dans le cadre de leurs intérêts. Daesh est devenu l’une des nouvelles armes de l’administration américaine, pour réaliser ses politiques, dans la région. Daesh agit, d’après des méthodes, qui rappellent celles d’Al-Qaïda. Cependant, Daesh est devenu célèbre, en peu de temps, en raison de ses crimes hideux et la décapitation de ses otages, dont plusieurs journalistes américains. A présent, Daesh contrôle une grande partie des territoires de deux pays de la région, c’est-à-dire, l’Irak et la Syrie. Pour mieux comprendre le mécanisme de l’apparition de ce groupe terroriste, il faut remonter aux origines de ce phénomène, c’est-à-dire, le soutien que les Etats-Unis accordaient aux terroristes. En 2003, les Etats-Unis ont attaqué l’Irak. Les groupes extrémistes sont apparus, après l’occupation de ce pays, par l’armée américaine. Les Américains ont détruit toutes les institutions de l’époque du règne de Saddam Hussein, en Irak. En même temps, l’occupation américaine de l’Irak a eu de très graves conséquences sociales, dont le chômage et la destruction des usines et des unités industrielles du pays. De très nombreux Irakiens ont perdu leurs jobs, et au lieu d’empêcher les tensions sociales, les occupants américains ont attisé le feu de querelles ethniques et confessionnelles, en Irak. La communauté sunnite du pays a eu le sentiment d’être abandonnée, pour son compte, et écartée de la vie politique, d’où l’apparition des groupes sunnites radicaux. L’organisation de Daesh, qui avait, au début, des liens très proches avec Al-Qaïda, a décidé de devenir autonome. A partir de 2010, les membres de ce groupe terroriste ont entamé leurs activités, en Syrie, aussi. Dès le début de la crise syrienne, les Etats-Uins ont décidé de soutenir, activement, les rebelles et les terroristes, qui faisaient la guerre contre le gouvernement du Président syrien, Bachar al-Assad. Un grand nombre de rebelles armés ont adhéré, très vite, aux groupes extrémistes, comme Daesh.
A présent, l’accès au pétrole et la sécurité du régime sioniste constituent les deux piliers de la politique des Etats-Unis, dans la région du Moyen-Orient. La guerre contre l’Irak avait pour but l’accès américain aux réserves pétrolières de ce pays. Mais les raids aériens contre le territoire syrien et les sanctions contre la République islamique d’Iran s’expliquent par la politique de Washington, pour assurer la sécurité du régime sioniste. Dans le même temps, les Etats-Unis essaient de priver les ennemis d’Israël, comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, du soutien des pays, comme la Syrie et l’Iran. A l’heure actuelle, Daesh fonctionne comme un instrument, dans les mains des dirigeants américains, pour instaurer la terreur, dans la région, afin de justifier le renversement du gouvernement du Président Assad, en Syrie. De même, les Etats-Unis souhaitent en profiter, pour exercer plus de pressions sur la République islamique d’Iran.
La dernière guerre de l’histoire de l’Iran remonte à 1783. Or, depuis leur indépendance, en 1776, les Etats-Unis ont particpé à plus de 53 guerres. Les médias occidentaux lancent, aujourd’hui, une vaste campagne contre l’Iran, mais, en réalité, ce pays ne représente aucun danger, pour la sécurité de la région du Moyen-Orient. En 2012, les services de renseignement des Etats-Unis avaient publié un rapport, pour souligner que, depuis 2003, l’Iran avait soumis toutes ses activités nucléaires aux inspections de l’Agence internationale de l’Energie atomique. Ce qui ce passe, aujourd’hui, est, donc, le fruit d’une longue animosité, de la part des dirigeants américains envers les Iraniens.
A présent, les Etats-Unis se servent de Daesh, pour réaliser trois buts différents : Washington se sert de Daesh, comme une arme, pour attaquer ses ennemis, dans la région. En outre, Daesh est un instrument politique, pour justifier la présence militaire des Etats-Unis et les interventions de Washington, dans les affaires intérieures des pays de la région. Le lobby pro-israélien, à Washington, joue un rôle déterminant, dans la diplomatie américaine, dans la région du Moyen-Orient. En outre, le lobby militaro-industriel pèse de tout son poids sur les politiques du gouvernement américain. Depuis que la soi-disant guerre contre le terrorisme a été déclenché, par l’ancien Président des Etats-Unis, George W. Bush, en octobre 2001, le contribuable américain a payé 6.6 trillions de dollars, pour la guerre contre le terrorisme. En outre, des milliers d’Américains ont perdu leur vie, dans cette guerre. Plus de 70 entreprises américaines ont vendu plus de 27 milliards de dollars et ont obtenu des contrats très juteux, en Irak ou en Afghanistan, pendant ces trois dernières années. Ces chiffres ont été, récemment, publiés par les centres de recherches, aux Etats-Unis. Après ces statistiques, près de 75% de ces entreprises ont des relations très proches avec les autorités politiques des Etats-Unis, soit démocrates, soit républicaines. Ils ont, également, de nombreux amis, au Congrès des Etats-Unis, et parmi les hauts commandants de l’armée américaine.
En 1997, le Pentagone avait publié un rapport, selon lequel il existait des liens directs entre l’intensification des attaques terroristes contre les intérêts nationaux des Etats-Unis, d’une part, et de l’autre, l’activité des lobbies, qui poussaient le gouvernement américain à intervenir, militairement, dans diverses parties de la planète. Les dirigeants américains ont la conviction que la meilleure voie pour lutter contre les terroristes est de déclencher une guerre totale contre les organisations terroristes, et veiller à ce que cette guerre ne donne aucun prétexte aux terroristes d’attaquer les intérêts de Washington. Pour Washington, pour lutter contre le terrorisme, il faut l'aider à devenir plus fort et plus puissant, afin que l’on puisse, ensuite, déclencher une guerre contre lui !
 
 





« Sous nos yeux »

Derrière l’alibi anti-terroriste, la guerre du gaz au Levant

 

 

 

 

 



Si chacun adhère au discours anti-terroriste de Washington et de ses alliés du Golfe, tout le monde comprend qu’il n’est qu’une justification oratoire pour une guerre qui poursuit d’autres fins. Les États-Unis affirment vouloir détruire l’Émirat islamique qu’ils ont créé et qui réalise pour eux le nettoyage ethnique nécessaire au plan de remodelage du « Moyen-Orient élargi ». Plus étrange encore, ils affirment vouloir le combattre en Syrie avec l’opposition modérée qui est composée des mêmes jihadistes que lui. Enfin, ils ont détruit à Rakka des bâtiments qui avaient été évacués deux jours auparavant par l’Émirat islamique. Pour Thierry Meyssan, derrière ces apparentes contradictions se poursuit la guerre du gaz.

 

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Ignorant le droit international, le président états-unien, Barack Obama, met au point sa campagne de bombardements aériens en Syrie avec ses alliés du Golfe (New York, 23 septembre 2014).

La campagne aérienne des États-Unis en Irak et en Syrie laisse songeur : on ne saurait détruire un groupe terroriste exclusivement par des bombardements aériens. En Irak, les États-Unis et le CCG ont couplé leurs actions avec celles de troupes irakiennes ou kurdes au sol. En Syrie, ils ne disposent d’aucune force sérieuse pour lutter contre l’Émirat islamique. Et même dans ce cas, « ces bombardements ne sont pas capables d’affecter les capacités de l’Émirat islamique ou ses opérations dans d’autres régions d’Irak ou de Syrie », selon le général William Mayville, chef des opérations à l’état-major états-unien [1].
Au demeurant, et malgré les déclarations officielles, l’Émirat islamique est une création des États-Unis et du CCG, qui sert leurs intérêts et n’a pas démérité :
• En mai 2013, le sénateur John McCain venait illégalement en Syrie rencontrer l’état-major de l’Armée syrienne libre (modéré), dont Abou Youssef, alias Abou Du’a, alias Ibrahim al-Baghdadi, l’actuel calife Ibrahim (chef des extrémistes) [2].
• En janvier 2014, Reuters révélait que le président Obama avait convoqué une séance secrète du Congrès au cours de laquelle celui-ci vota le financement et l’armement des « rebelles » en Syrie, y compris ceux de l’Émirat islamique jusqu’en septembre 2014 [3]. Il s’agissait bien d’une séance secrète et non pas simplement à huis clos. L’ensemble de la presse états-unienne ayant respecté la censure de cette information.
• Fière de cette reconnaissance la télévision publique saoudienne revendiqua alors le fait que l’Émirat islamique était dirigé par le prince Abdul Rahman al-Faiçal [4].
• De son côté le chef du renseignement militaire israélien, le général Aviv Kochavi, mettait en garde face à une multiplication des combattants anti-Syriens et révélait que les membres d’Al-Qaïda, dont ceux de l’Émirat islamique (qui n’avaient pas encore divorcé) étaient entraînés [sous contrôle de l’Otan] dans trois camps en Turquie, situés à Şanlıurfa, Osmaniye et Karaman [5].
• En mai 2014, l’Arabie saoudite livra à l’Émirat islamique des armes lourdes neuves achetées en Ukraine et quantité de Toyota neuves pour envahir l’Irak. Le transfert fut assuré par un train spécial affrété par les services secrets turcs.
• Le 27 mai, Massoud Barzani, président du gouvernement régional kurde d’Irak, se rendait à Amman pour coordonner l’invasion de l’Irak entre les Kurdes irakiens et l’Émirat islamique. Une réunion supplémentaire se tenait, toujours à Amman, avec de nombreux partenaires sunnites, le 1er juin [6].
• Début juin, l’Émirat islamique et le Gouvernement local du Kurdistan passaient à l’attaque. L’Émirat islamique, conformément à sa mission, semait la terreur de manière à réaliser le nettoyage ethnique que l’armée des États-Unis avait été incapable de faire en 2003. Ainsi se réalise le plan de l’état-major états-unien, adopté en 2001, de remodelage du « Moyen-Orient élargi ».

Il n’y a donc aucune raison pour les États-Unis de détruire l’Émirat islamique, sinon la mort médiatisée —et suspecte— de trois de leurs ressortissants, qui ne saurait justifier ce déluge de feu.
S’il est clair que la cible principale de cette campagne aérienne n’est pas celle qui est annoncée, personne n’est capable de dire précisément ce qu’elle vise à détruire. Tout au plus peut-on affirmer que les États-Unis et leurs alliés du CCG ont bombardé des bâtiments vides à Rakka —qui avait été évacuée deux jours auparavant par l’Émirat islamique—et une douzaine de raffineries à l’Est de la Syrie.







 Bombardement d’une raffinerie syrienne par l’armée de l’air états-unienne, le 24 septembre 2014.
Les raffineries sont parmi les investissements industriels les plus coûteux.

Que viennent donc faire ces raffineries dans une guerre prétendument livrée contre le terrorisme ? Selon le Pentagone, elles étaient contrôlées par l’Émirat islamique et lui rapportait de gros revenus.
Cette réponse est évidemment fausse. Lorsque des États sous embargo tentent de vendre du gaz ou du pétrole sur le marché international, ils n’y parviennent pas. Mais l’Émirat islamique le fait, malgré les résolutions 1373 (2001) et 2170 (2014) du Conseil de sécurité. De notoriété publique, il vole des hydrocarbures en Irak et en Syrie, les achemine par pipe-line jusqu’au port turc de Ceyhan, d’où ils sont transportés en Israël par les pétroliers de Palmali Shipping & Agency JSC, la compagnie du milliardaire turco-azéri Mubariz Gurbanoğlu. Au port d’Ashkelon, les autorités israéliennes fournissent de faux certificats de provenance du gisement d’Eilat, puis ils sont exportés vers l’Union européenne, qui fait semblait de les croire israéliens.
Surtout, la même filière servant également à exporter le gaz et le pétrole volés par le gouvernement local du Kurdistan irakien, les États-Unis et le CCG s’ils agissaient en application des résolutions 1373 (2001) et 2170 (2014) devraient également attaquer le Kurdistan irakien. Au contraire, ils le soutiennent (non pas contre l’Émirat islamique, mais contre le gouvernement central de Bagdad) [7].
Le bombardement de ces installations ne peut donc se comprendre que comme la volonté de priver la Syrie de ses capacités de raffinage lorsque la paix sera revenue.

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Le prince Khaled, fils de l’héritier du trône des Séoud, le prince Salman, participe au bombardement de la Syrie aux commandes d’un F-15.
Il n’échappe à personne que dans cette affaire, les États-Unis s’appuient sur des membres du Conseil de coopération du Golfe, et particulièrement sur l’Arabie saoudite. À ce sujet, s’il est clair que les avions saoudiens ne décollent pas de leur pays, l’information publiée par les médias iraniens selon laquelle ils sont basés en Israël n’est toujours pas recoupée, mais probable.
Nous avons souvent noté que l’un des buts principaux de la guerre contre la Syrie réside dans le contrôle de ses gigantesques réserves de gaz naturel et dans celui de son territoire par lequel pourrait passer soit un pipe-line en provenance d’Iran, soit son rival, en provenance du Qatar et d’Arabie saoudite.
Or, depuis la résistance de la Novorussia et le soutien que lui apporte la Fédération de Russie, l’Union européenne tente de s’affranchir de sa dépendance au gaz russe. D’où l’idée du gouvernement iranien de proposer son gaz sur ce marché, ainsi que l’a annoncé le vice-ministre du pétrole Ali Majedi, le 9 août [8]. Pour l’Iran ce serait une alternative au blocage par l’Émirat islamique de la route irakienne vers la Syrie.
Cette option, qui défend les intérêts étatiques de l’Iran, mais abandonne le combat anti-impérialiste du président Ahmadinejad, pourrait être validée par Washington dans le cadre d’un accord plus large, durant les négociations 5+1. L’Iran accepterait d’abandonner ses recherches révolutionnaires sur un mode de production d’énergie nucléaire qui puisse libérer le tiers-monde de sa dépendance au pétrole, tandis que les « Occidentaux » lèveraient leurs sanctions.
Cependant, ce basculement, s’il doit avoir lieu, modifierait profondément l’équilibre régional. Il serait difficile à faire accepter à la Russie qui vient d’accueillir l’Iran dans l’Organisation de coopération de Shanghai. En outre, il supposerait un investissement de 8,5 milliards de dollars pour construire 1 800 kilomètres de pipe-line et relier les champs de production au système Nabucco. Le gaz iranien transiterait par l’Azerbaïdjan et la Turquie, puis par la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie, pour être distribué dans l’Union européenne depuis l’Autriche. C’est ce qu’a confirmé cheikh Hassan Rohani au président Hans Fischer, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies [9].

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Le président iranien, cheikh Hassan Rohani venu expliquer à son homologue autrichier, Hans Fisher, son projet de livraison de gaz à l’Union européenne (New York, 24 septembre 2014).
La relance du système Nabucco serait une aubaine pour l’Azerbaïdjan qui pourrait ainsi exporter plus facilement la production de son champ gazier de Shah Deniz. Du coup, Bakou s’éloignerait aussi de Moscou pour se rapprocher de Washington, ce qui expliquerait ses subits achats d’armes à Israël.
Du point de vue syrien, un basculement de la politique énergétique iranienne ne serait pas forcément une mauvaise chose : la plupart des ennemis de la Syrie —hormis Israël— n’aurait plus de raison de poursuivre la guerre. En outre, l’éloignement de l’Iran renforcerait l’utilité de la Syrie pour la Russie. Si cet accord était conclu, Washington poursuivrait l’instabilité dans la zone sunnite de l’Irak, pour maintenir une séparation physique entre Téhéran et Damas, et soutiendrait certainement Daesh à Deir ez-Zor, mais laisserait le reste de la Syrie tranquille.
Thierry Meyssan






[1] “U.S. Air Strikes Are Having a Limited Effect on ISIL”, Ben Watson, Defense One, 11 août 2014.
[2] « John McCain, le chef d’orchestre du « printemps arabe », et le Calife », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 août 2014.
[3] “Congress secretly approves U.S. weapons flow to ’moderate’ Syrian rebels”, par Mark Hosenball, Reuters, 27 janvier 2014.
[4] « L’ÉIIL est commandé par le prince Abdul Rahman », Réseau Voltaire, 3 février 2014.
[5] “Israeli general says al Qaeda’s Syria fighters set up in Turkey”, par Dan Williams, Reuters, 29 janvier 2014.
[6] « Révélations du PKK sur l’attaque de l’ÉIIL et la création du « Kurdistan » », Réseau Voltaire, 8 juillet 2014.
[7] « Jihadisme et industrie pétrolière », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 23 juin 2014.
[8] « Iran ready to supply energy to Europe via Nabucco », Irna, 9 août 2014.
[9] « Iran Ready to Supply Energy to Europe », Shana, 24 september 2014.







 
 
Le dossier palestinien s'impose à l'ONU
 
 
 
 
par Kharroubi Habib
L'on se souvient que pendant qu'avait lieu la barbare agression sioniste contre la bande de Gaza, l'Algérie a pris l'initiative de lancer une campagne diplomatique en vue de la convocation d'une assemblée générale extraordinaire de l'ONU consacrée au but d'y mettre fin. Apparemment la diplomatie algérienne n'est pas parvenue à obtenir le quorum qui aurait permis cette convocation. Le dossier palestinien n'en est pas pour autant absent des questions prioritaires que l'Assemblée générale des Nations unies en session ordinaire a à examiner. Pourtant, les Etats-Unis, quelques autres puissances occidentales et Israël, ont tenté de convaincre l'Assemblée générale onusienne de l'écarter des priorités auxquelles sont consacrés ses travaux en cours. Au prétexte que le monde est confronté à une menace globale représentée par l'organisation terroriste « l'Etat Islamique » qui requiert, selon eux, que les Nations unies ne s'emploient qu'à organiser la mobilisation internationale contre elle. Mais en dépit de leur tentative de faire diversion. Le président de l'Autorité palestinienne et les nombreuses délégations participantes à l'assemblée qui n'entendent pas que la question palestinienne soit reléguée au rang de préoccupation mineure pour la communauté internationale au prétexte invoquée par ceux voulant qu'il en soit ainsi l'ont placée au cœur des débats de l'assemblée. Le président Mahmoud Abbas s'y est pris en mettant l'organisation onusienne face à ses responsabilités historiques à l'égard du peuple palestinien. Il lui fait valoir que le dossier du règlement du confit israélo-palestinien doit être désormais entre ses mains du moment que les Etats-Unis, qui « parrainent » depuis son début le processus de paix auquel ils ont refusé d'associer l'ONU, ont échoué par manque de volonté à convaincre et encore moins à obliger Israël à conclure un accord avec les Palestiniens. L'on sait que même si l'Assemblée générale de l'ONU en viendrait à approuver le point de vue du président palestinien, cela n'aurait pas d'effet contraignant sur Israël et son allié américain. Néanmoins, une prise de position allant dans le sens voulu par Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne serait une victoire morale à portée considérable. L'Assemblée de l'ONU pourrait même la rendre déterminante en exigeant, ainsi que l'a demandé le leader palestinien qu'Israël mette fin « dès maintenant à son occupation accompagnée de colonisation » des territoires palestiniens et en réaffirmant irrévocablement que la résolution du conflit israélo-palestinien passe par l'établissement d'un Etat indépendant dans les frontières d'avant 1967. De même que l'Assemblée générale des Nations unies ne peut faire silence sur la barbare agression sioniste dont l'horreur qu'elle a suscitée à travers le monde est encore présente dans les consciences. Elle se doit de la condamner en tant que violation du droit international et de préconiser la mise en accusation devant la justice internationale de l'Etat et ses responsables qui l'ont ordonnée et conduite. Pour aussi grave que soit la menace que l'organisation terroriste « l'Etat Islamique » fait peser sur le monde, ce serait trahir une fois encore le peuple palestinien s'il est fait suite aux pressions américano-sionistes cherchant à maintenir l'ONU en dehors du prétendu processus de paix dont ils veulent garder la conduite exclusive.

Pour la diplomatie algérienne, la tribune de l'Assemblée générale ordinaire est le lieu à partir duquel elle peut encore réveiller les consciences en faveur de la cause palestinienne.
 
dimanche 28 septembre 2014
 

Coalition : "trois trillions de dollars des avoirs arabes, visés", par Abdul Bari Atwan 

 

 

 


IRIB- «Après les raids aériens contre Daesh, il va y avoir une intervention des troupes, au sol.
Avec la guerre artificielle contre Daesh, les Etats-Unis envisagent de piller trois trillions de dollars des avoirs arabes», a souligné, Abdul Bari Atwan, célèbre journaliste et spécialiste du monde arabe, dans un article, publié dans l'édition électronique du quotidien "Al-Ray al-Youm". «La coalition internationale contre Daesh et d'autres groupes extrémistes, en Syrie, s'est élargie, les bombardements aériens s'intensifient, de jour en jour, des positions sont visées, tous les jours, dans les nouvelles villes»,  précise, encore, dans son article, Abdul Bari Atwan. Dans le même temps, l'organisation du renseignement US dit que le nombre des combattants de Daesh ne dépasse pas les 30.000. Or, comment expliquer cet accompagnement et cette coalition internationale, militaire, politique et financière, pour anéantir ce groupe ? Il n'y a personne pour dire quand cette guerre se terminera et comment ?
Et Abdul Bari Atwan de poursuivre, dans son article : «Le groupe de Daesh et ses alliés sont plus grands et plus puissants que ce qui est indiqué, dans les évaluations et les calculs des Etats-Unis d'Amérique, car la coalition, qui vise à combattre Daesh, est plus faible que ce groupe, pour que cette mission s'achève dans une durée déterminée. Or, la question qui se pose est de savoir comment se fait-il que le groupe de Daesh progresse, dans la province de Hassaka, et est sur le point de s'emparer de la ville d'«Ain al-Arab», alors que de vastes raids aériens se poursuivent, depuis quatre semaines, contre ce groupe et les régions qu'il contrôle ? Et comment se fait-il que de nombreuses régions sont, toujours, assiégées par ce groupe ?». Et Abdul Bari Atwan d'indiquer : «Aujourd'hui, les avions de combat américains ont frappé les positions de Daesh, en plein centre de Homs, et près de la ville d'Alep. La question qui se pose est de savoir qui veut faire obstacle à ces avions, car ils considèrent comme recommandé et licité, l'espace aérien de la Syrie, et ils bombarderont Damas et Lattaquié, sous prétexte de combattre le terrorisme».  Et ce spécialiste du monde d'ajouter : «La seule chose que nous connaissons de ce cirque médiatique, c'est que les Arabes, et, plus précisément, les pays arabes du bassin du golfe Persique, assurent le plein financement de cette guerre, donc, peu importe, pour les Etats-Unis, que quelques avions des pays, tels que l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar, participent à ces frappes et visent les raffineries, sous contrôle de Daesh. Leur participation est, uniquement, destinée à donner une sorte de couverture arabe à ces frappes. En effet, en raison de la crise économique que traversent les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, ce sont les Arabes, qui paieront, pleinement, les frais de cette guerre.  Et Abdul Bari Atwan de poursuivre : «Gordon Adams, professeur d'université et ancien responsable du budget, sous la présidence Bill Clinton, cette guerre coûtera, environ, deux milliards de dollars, pour le département du Trésor américain, et ce n'est qu'une estimation initiale. Cette guerre pourrait s'élargir à une intervention terrestre, et dans ce cas-là, ce chiffre pourrait se multiplier».  Dans le même temps, le Premier ministre britannique, qui  vient d'obtenir le feu vert du parlement, pour participer aux frappes aériennes contre Daesh, en Irak, a prévu que cette guerre puisse durer 5 ans».
Et Abdul Bari Atwan d'indiquer : « A travers les expériences du passé, nous comprenons qu'après l'étape des bombardements aériens,  il y aura celle d'intervention des troupes au sol,  car les avions américains ont bombardé 40 jours d'affilée le Koweït, avant de passer à l'intervention terrestre. Les forces de la coalition n'ont  même pas un seul soldat. La même chose s'est répétée, en 2003. C'est-à-dire, c'est après d'intenses bombardements que l'offensive des forces terrestres contre Bagdad débuta et les forces d'occupation n'ont perdu que 138 soldats, mais ce chiffre s'est élevé, plus tard, à 3.000 hommes».
Et cet écrivain arabe d'ajouter : «Les hommes politiques américains insistent, à toute occasion, pour dire qu'ils n'entreront pas dans une bataille terrestre, dans la guerre contre Daesh, et que cette mission sera confiée à l'armée irakienne et aux forces de l'opposition syrienne. Par conséquent, 5.000 effectifs des forces d'opposition syriennes sont, actuellement, en train d'être formés et entraînés, dans une base militaire, en Arabie saoudite. Le général Martin Dempsey, chef d'état-major de l'armée américaine, a estimé à, environ, 15.000, le nombre des forces nécessaires, pour une guerre terrestre avec Daesh. «Si nous supposons que l'Arabie saoudite forme 5.000 hommes, dont la plupart d'entre eux sont des soldats qui ont fait défection de l'armée de leur pays, d'où les Etats-Unis amèneront les 10.000 autres effectifs nécessaires pour cette guerre ? Comment sera approuvée l'aptitude des soldats entraînés, dans des bases en Arabie saoudite».
«Personne ne parle des plans secrets et manifestes, qui seront mis en œuvre, ensuite, dans la région, ni du nouvel Etat, qui sera créé, et de l'Etat qui sera supprimé de la carte de la région. Car, c'est interdit. Personne ne doit l'évoquer, s'y interroger, car les pays de la région seront, en fin de compte, le principal perdant».
«Dans le même temps, les théoriciens américains,  considérés comme la colonne vertébrale des pensées US, disent que toutes les guerres fournissent une opportunité, qu'il faut la saisir, au profit de l'économie et du peuple des Etats-Unis. Maintenant, l'occasion en or s'est présentée avec la guerre artificielle contre Daesh, pour s'emparer de plus de trois trillions de dollars des avoirs des pays arabes de la région, placés dans les caisses et les banques étrangères», précise, encore, Abdul Bari Atwan, dans son article, avant de conclure : «En 1973, Henry Kissinger a avancé la théorie de la restitution des revenus pétroliers et la création d'une force de réaction rapide des Etats-Unis, et ce qui se déroule, actuellement, c'est l'application de  la troisième phase de ce même plan. Les pilotes arabes, qui détruisent, avec des avions F-16, les raffineries, en Syrie, pour assécher les ressources financières de Daesh, doivent savoir qu'ils paieront le prix de leur participation à cette guerre, par l'assèchement des ressources et des revenus des futures générations».
 
 

Ils remettent ça : Syrie, la nouvelle croisade (Counterpunch)

 

 

 

 

 

 

Je pensais que mes reportages, et ceux de Serkan Koc, Huseyin Guler et d’autres, feraient éclater le mythe d’un « soulèvement spontané contre le président al-Assad ». Mais évidemment, nos efforts n’étaient pas à la hauteur de la formidable campagne de propagande et de lavage de cerveau déclenchée par les médias occidentaux.
L’Occident frappe de nouveau ; il frappe le centre, le cœur du monde arabe.
Cette fois, il vise le groupe – ISIS/EI – qu’il a lui-même créé, et qu’il a armé, nourri et choyé jusqu’à tout récemment.
Les avions et missiles volent, et les bombes tombent. La guerre a commencé.
Mais est-ce vraiment une guerre, ou tout simplement un jeu brutal, un gigantesque console de jeu exploité par des milliers d’accros fous au Pentagone et partout à Washington, Bruxelles et d’autres capitales serviles du Moyen-Orient ?
Une guerre est, après tout, lorsque deux parties s’affrontent, lorsque deux camps se battent, lorsque chacun risque sa vie.
Dans cette « guerre » surréaliste et post-moderne, les seules victimes seront les gens du Moyen-Orient, probablement des civils. Leurs vies seront risquées par ceux qui sont assis, en toute sécurité, sur leurs destroyers et dans les salles de contrôle, à des centaines et des milliers de kilomètres de là, en train de boire du café et de faire des blagues.
Les Ubermenschen de l’Occident ne descendront pas du ciel, pour combattre, - d’homme à homme - afin de minimiser les pertes au sein d’une population pacifique. Le massacre s’accomplira par des missiles Tomahawk et des F22 (ces derniers au moins sont pilotés par de véritables pilotes), et par des drones.
Ce n’est effectivement pas une guerre mais un massacre, un assassinat en masse.
Un massacre de plus. Celui-ci pourrait durer très longtemps et prendre des millions de vies dans les conditions les plus brutales.
Les dirigeants occidentaux sont prêts ... à sacrifier la vie des « autres » ; le régime est prêt. Vous pouvez le lire sur le visage d’Obama, et sur celui de Cameron.

***

L’Empire a commencé les attaques contre sa propre création - l’État islamique ou ISIS comme on l’appelle ici au Moyen-Orient. D’innombrables cadres d’ISIS ont été armés et entraînés dans les camps de réfugiés gérés par l’OTAN en Turquie et en Jordanie, à la frontière syrienne. Et le but principal d’ISIS était de déstabiliser et de détruire le gouvernement de Bachar al-Assad à Damas.
ISIS ne tombe pas du ciel. Il n’est pas non plus une sorte de mouvement spontané. Comme les forces moudjahidines en Afghanistan, qui ont combattu à la fois la République démocratique d’Afghanistan (RDA) et plus tard l’Union soviétique, ISIS a été financé, armé et entraîné par les États-Unis et leurs alliés.
C’est une tactique couramment utilisée par l’Occident, repérer et encadrer les formes les plus radicales de l’islam, y compris le wahhabisme, qui est actuellement en train d’étouffer l’Arabie saoudite et d’autres pays de la région.
Un grand documentariste turque de Ulusal TV, Serkan Koc, qui a produit plusieurs reportages chocs sur « l’opposition syrienne », m’a dit à Istanbul :
« Bien sûr, vous vous rendez compte que ces gens ne sont pas vraiment une « opposition syrienne ». Ce sont des légionnaires modernes ramassés dans différents pays arabes, y compris au Qatar en Arabie saoudite, et payés par les puissances impérialistes occidentales. Certains sont des membres d’Al-Qaïda et d’autres organisations terroristes. La plupart sont des militants musulmans sunnites. On pourrait les décrire comme des éléments incontrôlés engagés pour lutter contre le gouvernement Assad. »
J’ai couvert ces camps frontaliers pendant plus de deux ans, souvent au péril de ma vie, parfois harcelé et détenu par les services de renseignement turcs.
En 2012 et 2013, j’ai visité les zones autour de la ville turque d’Hatay, et des camps comme Apaydin, où divers combattants ISIS ont été formés par les services de renseignement occidentaux et le turcs. J’ai étudié la situation à la frontière et aussi autour de la base aérienne d’Incirlik, près d’Adana, utilisée à la fois par l’armée de l’air britannique et US. Et j’ai travaillé en Jordanie, dans les camps qui sont ouvertement utilisés pour la formation de « l’opposition syrienne », un fait qui n’est même pas caché, même par la presse régionale.
Je pensais que mes reportages, et ceux de Serkan Koc, Huseyin Guler et d’autres, feraient éclater le mythe d’un « soulèvement spontané contre le président al-Assad ».
Mais évidemment, nos efforts n’étaient pas à la hauteur de la formidable campagne de propagande et de lavage de cerveau déclenchée par les médias occidentaux.
Dans une pirouette totalement irrationnelle, d’une logique bizarre, les États-Unis accusent la Syrie de ne pas détruire l’Etat islamique, ce fruit peu recommandable de la politique impérialiste occidentale.
Voici ce qu’écrit (l’agence de presse) Reuters :
« Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, Samantha Power, a écrit : « Le régime syrien a montré qu’il ne peut pas et ne fera pas face avec efficacité à ces zones de refuge ».
Les frappes étaient nécessaires pour éliminer une menace contre l’Irak, les Etats-Unis et ses alliés, écrit-elle, en citant l’article 51 de la Charte des Nations Unies, qui couvre le droit individuel ou collectif à l’auto-défense contre une attaque armée ».
Pour décrypter ce qui est écrit ci-dessus : « Bachar al-Assad, nous avons contribué à créer ISIS pour vous renverser ... Maintenant, nous vous tenons responsable de ne pas parvenir à détruire notre création.., Par conséquent, nous allons bombarder votre pays, tuer des milliers de vos concitoyens, et peut-être vous renverser dans le processus ».
Le public occidental est totalement ignorant ; il est endoctriné et lavé du cerveau car sinon des centaines de millions de citoyens européens et nord-américains se répandraient dans toutes les rues, beaucoup en train de mourir de rire.
Les déclarations faites par Obama et Power sont tellement absurdes et philosophiquement tordues, qu’elles feraient rougir de honte Orwell et Huxley. Même le plus brillant des romanciers ne pouvait inventer de raisonnements aussi tordus !
Le Moyen-Orient est bien informé, il est conscient de la partie qui est en cours, mais les gens dans de nombreux pays ici ont trop peur pour protester, ou même de parler. L’Occident a renversé des gouvernements progressistes et véritablement patriotiques, et a soutenu les tyrannies les plus oppressives.
Il y a encore un certain bon sens à gauche, bien sûr. Au Liban, le Hezbollah a répliqué, en exprimant probablement les sentiments d’une grande partie de la population du Moyen-Orient. Dans son allocution télévisée, le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a clairement indiqué sa position :
« Les Etats-Unis ne sont pas moralement qualifiés pour mener une coalition anti-terroriste. À notre avis, l’Amérique est la mère du terrorisme et de la cause du terrorisme dans le monde... Tout le monde sait que le Hezbollah s’oppose aux groupes ISIS et Takfiristes et les combat... Toutefois, cela ne signifie pas que nous appuyons l’intervention militaire des États-Unis dans la région. Le Hezbollah est contre toute coalition anglo-américaine qui utilise le terrorisme comme une excuse pour une intervention militaire en Syrie et en Irak. »
Et on pourrait ajouter : et très probablement, un jour, en Iran...
Il est clair que dans cette région, pratiquement personne n’est dupe de tous ces clichés creux et ces torsions de langage. ISIS est un bâton souple à multi-usages entre les mains de l’Occident. Il est « utile » aussi lorsqu’il fonctionne en mode autonome, lorsqu’il « échappe à tout contrôle ». Il a servi comme arme contre M. al-Assad et maintenant il est en train de devenir un épouvantail parfait, une justification pour une invasion directe de la Syrie, pour le redéploiement, ou plus précisément pour une augmentation, de la puissance militaire occidentale dans la région, pour la la création d’un Etat kurde marionnette pro-occidental, et très probablement pour le renversement du gouvernement de Damas.
Le gouvernement turc à la gâchette facile est déjà en train de s’agiter, en promettant de s’impliquer militairement, mais uniquement à condition que l’objectif soit concrètement et clairement défini : renverser M. Al-Assad.
Le renversement du gouvernement de Damas est, bien sûr, aussi l’objectif principal de Washington, mais M. Obama n’est pas aussi honnête et franc que son homologue et allié d’Ankara.

***

Bien sûr, tout ceci pourrait n’être que le début de quelque chose de vraiment horrible. Il ne faut jamais oublier que l’Empire et ses alliés saoudiens, qataris et israéliens sont toujours en train de « penser grand ».
Il y a toujours plus à déstabiliser, à ruiner, et à conquérir - l’Iran est à l’horizon, et bien plus encore.
Pour eux – ceux de l’Empire - des endroits comme la Syrie ou l’Iran ne sont pas une des plus anciennes et plus grandes cultures de la planète, habitées par des gens doux et paisibles. Pour l’Empire, ces lieux ne sont qu’un butin, constitué des ressources naturelles et de points stratégiques.
Les gens ne signifient rien à leurs yeux. Si un million meurent, si deux ou trois millions disparaissent, cela ne fait absolument aucune différence. Ces cultures ne signifient rien, car elles ne sont pas occidentales, car elles ne sont pas chrétiennes, car ils ne sont pas « blanches ».
Obama et Cameron sont en train de suivre la grande tradition de l’empire colonial britannique au cerveau dérangé. Après tout, il y a seulement 80 ans que le Premier ministre britannique Lloyd George a commenté le succès de la Grande-Bretagne pour saboter une conférence de désarmement qui aurait interdit l’utilisation de la puissance aérienne contre les civils, en particulier ceux du Moyen-Orient. Il a souligné que ce fut un succès. Sa secrétaire et deuxième épouse Frances a écrit :
« A Genève, d’autres pays ont convenu de ne pas utiliser les avions à des fins de bombardement, mais nous avons insisté pour réserver le droit de, comme dit D [avid], bombarder les nègres ! Sur ce, tout s’est écroulé, et nous pouvons ajouter 5 millions à nos dépenses pour l’armée de l’air... »
Des décennies plus tard, l’Empire conserve ce « droit » et bien d’autres du même type.

***

Que reste-t-il, combien reste-t-il, du monde arabe ?
Je ne parle pas de ces quelques aéroports clinquants, complétés par des « hôtels 6 étoiles », ni de ces centres commerciaux pour les élites, et des limousines européennes. Je ne parle pas seulement des puits de pétrole et des îles artificielles en forme de palmier avec des villas.
Cette région du monde était un phare, un des phares de l’humanité. C’est là qu’ont été érigés les premières universités, les premiers hôpitaux publics, et c’est là que les idées mêmes de valeurs « sociales », « égalitaires » et « de compassion », sont nées.
C’est dans le monde arabe et la Perse que les plus grands médecins, architectes, astronomes, scientifiques et poètes choisissaient de résider et créer.
C’est là que beaucoup de grands hommes comme le premier sultan de l’Egypte et de la Syrie - Ṣalāḥ ad-Dīn – ont défendu le monde contre ces hordes européennes brutales, qui envahissaient au nom de la croix tout en étant obsédées par le pillage et le viol.
Après des siècles de guerres coloniales, la cruauté et le militarisme de l’Occident ont enfin gagné. Ils ont conquis l’Arabie, ainsi que le reste de la planète.
Le monde arabe a été réduit des royaumes et Etats inféodés, dirigés par quelques familles outrageusement riches et impitoyables.
En Egypte et en Iran, les tentatives héroïques pour créer des sociétés égalitaires et socialistes après la Seconde Guerre mondiale ont été brutalement écrasées par les puissances occidentales. Le nihilisme, le cynisme, la corruption et le militarisme ont été introduits et cultivés.
Dans les temps modernes, même les États à vocation vaguement sociale, comme l’Irak et la Libye, ont été anéantis, au prix de centaines de milliers, voire des millions, de vies humaines. Le pétrole devait appartenir aux sociétés internationales, pas à l’Etat, pas au peuple.
Il ne reste maintenant que quelques pays totalement ruinés, comme l’Irak, la Libye et la Syrie. Il y a plusieurs alliés fidèles de l’Occident, comme le Qatar et l’Arabie saoudite, régis par des monarchies secrètes et oppressives qui répandent dans toute la région la forme la plus tyrannique de l’Islam, jusqu’en Asie du Sud-Est, tout en bénéficiant du plein soutien de l’Occident, ainsi que de l’impunité.
Que peut-on voir dans cette partie dévastée du monde ? L’Egypte où les élites pro-occidentales et l’armée ont réussi à étouffer tout espoir de ce que l’on appelait le « printemps arabe », ce combat pour la justice sociale et la véritable libération des diktats de l’étranger.
Il y a Bahreïn, où la majorité chiite est paralysée par la peur, le Yémen autrefois socialiste, mais maintenant répressif, « extrémiste » et misérable. Dans des endroits comme les EAU il y a des poches de luxe pour les riches et l’enfer, plus d’humiliation, pour les travailleurs migrants qui ont bâti ce lieu mais qui se retrouvent pratiquement sans droits.
La Palestine saigne de ses blessures, comme elle le fait depuis d’innombrables décennies. Israël et ses partisans bloquent toutes les solutions pour une indépendance palestinienne. Pratiquement le monde entier vote en faveur d’un Etat palestinien et presque tout le monde condamne Israël. Mais cela montre clairement qui contrôle la planète et la région : l’Empire oppose avec détermination son veto à toutes les résolutions et bloque tout ce qui pourrait conduire à la justice pour le peuple palestinien.
La Jordanie est devenue une sorte d’immense camp de réfugiés pour les Palestiniens, les Syriens et les Irakiens, ainsi que la station-service des intérêts occidentaux, militaires aussi bien que ceux des « agences de développement ».
Le Liban, jadis le joyau de la région, souffre des retombées de différents conflits, ainsi que des incursions israéliennes. Il n’a fondamentalement pas de gouvernement qui fonctionne, et le Hezbollah, socialement orienté et anti-occidental, a été placé sur la « liste terroriste » par les Etats-Unis et plusieurs pays européens. Ce qui est évidemment compatible avec la logique tordue de l’Occident : se préoccuper du bien-être de la population est considéré comme le pire des crimes imaginables, punissable par la peine de mort.

***

Tout ceci est dans la logique de l’héritage du colonialisme, du néo-colonialisme et de l’impérialisme.
L’Empire est entré dans sa phase finale sénile. Depuis son époque la plus jeune et la plus puissante, cette nation qui vu le jour grâce à des gens comme Jefferson et Lincoln (qui étaient des géants mais pas des saints) est désormais contrôlée par le souk, les marchands du bazaar. Et ça se voit.
Lorsqu’on s’en détache, tout ceci semble tellement comique et grotesque.
Et extrêmement vulgaire aussi.
On a envie d’en rire, de lancer quelques blagues sarcastiques.
Mais soudain le rire se fige. Lorsque nous nous rendons compte tout à coup que tout cela est bien réel ! Des missiles volent vers la Syrie, et aussi des bombardiers.
Et les enfants hurlent de terreur. Et les corps sont déchiquetés. Des millions de réfugiés sont en mouvement. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont perdu leurs maisons. Des femmes sont violées. Des communautés entières ont cessé d’exister.
Il était une fois des pays comme l’Irak, comme la Libye, comme la Syrie. Certes, l’Irak fut modelé par le colonialisme britannique, comme le Koweït, mais il était là depuis des décennies. Il n’est plus. A présent, l’impérialisme occidental est en train de remodeler à nouveau la région, à un coût terrible pour la population locale.
L’Empire « expérimente ». Il « tâtonne » et « ajuste » sa tactique. « Nous avons créé l’opposition syrienne et maintenant voyons ce qui va se passer. L’« opposition » se transforme en une force régionale militante, qui ose s’opposer à nos intérêts ? Bombardons-la et armons aussi les Kurdes afin qu’ils puissent former leur propre État, pro-occidental, au centre de la région. Voyons comment ça se passe ... Une fois lancés, nous pourrions aussi, peut-être, renverser al-Assad ... Et qui sait, peut-être pourrions-nous également trouver une raison pour envahir l’Iran ».
L’Empire utilise les gens comme s’ils étaient des cobayes. Il n’y a aucune considération pour le bien-être de la population arabe, il n’y a aucun respect pour la vie humaine. Tous les chapitres fondamentaux des droits de l’homme sont violés ; la plupart des clauses de la Convention de Genève sont piétinées.
Le monde est si conditionné, si enchaîné, que cette dernière attaque est acceptée sans aucune protestation ou de grands débats.
Lorsqu’il arrive que des questions sont posées, publiquement, ce ne sont jamais des questions essentielles. Tout le débat est tordu. Il est présumé que l’Occident est en train de faire une bonne chose, qu’il défend le monde contre le terrorisme.
Il est également admis par une grande majorité de gens et de pays que l’Empire bénéficie d’une impunité absolue, qu’il est au-dessus des lois, qu’il n’y a aucun organisme international qui peut le contester, ou le faire reculer sur son chemin dévastateur et destructeur.
L’Occident a finalement atteint le plus haut degré de « liberté ». Une liberté pour lui-même - une terrible liberté de jouer avec le monde comme s’il s’agissait d’un vulgaire ballon, de quelque chose d’insignifiant.

***

Tout comme al-Qaïda est issu des combattants moudjahidins soutenus par les Américains en Afghanistan, ISIS faisait partie de l’ « opposition » anti-Assad soutenue par l’Occident et ses alliés régionaux. L’Occident a magistralement joué sur les intolérances locales : le président syrien Bachar al-Assad est généralement laïque, mais appartient à la communauté alaouite, qui est considérée comme hérétique dans certains milieux musulmans sunnites, en particulier les plus radicaux. Ce qui a permis de mobiliser et recruter des cadres religieux extrémistes. Et les cadres religieux sont historiquement des combattants très déterminés.
L’Empire a soigné à la fois d’Al-Qaïda (ou plus précisément, ses prédécesseurs) et ISIS comme de véritables groupes « multi-usages ». Un a contribué à détruire l’Union soviétique et l’autre à mortellement blesser la Syrie, puis sont devenus la justification pour une « guerre mondiale contre le terrorisme » et, dans le dernier cas, pour une attaque contre la Syrie.
Les deux peuvent être décrits comme les 5e colonnes de l’Occident dans le monde arabe. Tout comme l’Occident, ils se fichent du bien-être de la population dans cette région. Les vrais groupes à vocation sociale ici, comme le Hezbollah, combattent ISIS, mais sont désignés par l’Occident comme des « organisations terroristes ».
Ainsi la destruction kafkaïenne de la région par les fous Occidentaux se poursuit.
Bien sûr, tout cela n’est pas nouveau. C’est ainsi que, pendant des siècles, la terreur coloniale européenne et plus tard celle des Etats-Unis a fonctionné : diviser pour régner, détruire tout ce qui se dresse sur votre chemin. Sacrifier des millions de personnes pour atteindre vos objectifs économiques et géopolitiques, même si vous n’êtes pas encore tout à fait certain de la nature exacte de ces objectifs.
Sans le domaine sénile/raciste/console de jeu/génocidaire de l’Occident, il n’y aurait pas d’al-Qaeda ni de ISIS. Il y aurait, cependant, plusieurs pays autoritaires, mais riches et socialement équilibrés comme l’Irak et la Libye, ainsi qu’une Syrie éduquée et laïque. Si l’Occident n’avait pas pilonné la région avec ses invasions et coups d’Etat depuis la Seconde Guerre mondiale, il y aurait eu au moins deux pays puissants et socialistes ici : l’Egypte et l’Iran. En fait, le plus probable est que toute la région serait aujourd’hui socialiste.
ISIS est un implant, qui sert maintenant comme justification pour une invasion.
C’est tellement évident. Ne pas le voir requiert une grande discipline. Mais le monde, ou du moins l’Europe et les Etats-Unis, semble être de plus en plus discipliné, obéissant, et même soumis.
Et c’est ainsi que les croisés occidentaux sont de nouveau en selle, comme ils l’ont été pendant des siècles, en train de répandre la dévastation et la terreur partout où ils passent.
Mais aujourd’hui, il n’y a plus de Sultan courageux, éclairé et compatissant – aucun Ṣalāḥ ad-Dīn des temps modernes - pour les arrêter : au nom de la vie elle-même, au nom de la justice et de l’ensemble de notre humanité.
ANDRE Vltchek
Traduction "une bouteille de plus à la mer d’indifférence" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.
»» http://www.counterpun
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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