Coalition : "trois trillions de dollars des avoirs arabes, visés", par Abdul Bari Atwan
IRIB- «Après les raids aériens contre Daesh, il va y avoir une intervention des troupes, au sol.
Avec la guerre artificielle contre Daesh, les Etats-Unis envisagent
de piller trois trillions de dollars des avoirs arabes», a souligné,
Abdul Bari Atwan, célèbre journaliste et spécialiste du monde arabe,
dans un article, publié dans l'édition électronique du quotidien "Al-Ray
al-Youm". «La coalition internationale contre Daesh et d'autres groupes
extrémistes, en Syrie, s'est élargie, les bombardements aériens
s'intensifient, de jour en jour, des positions sont visées, tous les
jours, dans les nouvelles villes», précise, encore, dans son article,
Abdul Bari Atwan. Dans le même temps, l'organisation du renseignement US
dit que le nombre des combattants de Daesh ne dépasse pas les 30.000.
Or, comment expliquer cet accompagnement et cette coalition
internationale, militaire, politique et financière, pour anéantir ce
groupe ? Il n'y a personne pour dire quand cette guerre se terminera et
comment ?
Et Abdul Bari Atwan de poursuivre, dans son article : «Le groupe de
Daesh et ses alliés sont plus grands et plus puissants que ce qui est
indiqué, dans les évaluations et les calculs des Etats-Unis d'Amérique,
car la coalition, qui vise à combattre Daesh, est plus faible que ce
groupe, pour que cette mission s'achève dans une durée déterminée. Or,
la question qui se pose est de savoir comment se fait-il que le groupe
de Daesh progresse, dans la province de Hassaka, et est sur le point de
s'emparer de la ville d'«Ain al-Arab», alors que de vastes raids aériens
se poursuivent, depuis quatre semaines, contre ce groupe et les régions
qu'il contrôle ? Et comment se fait-il que de nombreuses régions sont,
toujours, assiégées par ce groupe ?». Et Abdul Bari Atwan d'indiquer :
«Aujourd'hui, les avions de combat américains ont frappé les positions
de Daesh, en plein centre de Homs, et près de la ville d'Alep. La
question qui se pose est de savoir qui veut faire obstacle à ces avions,
car ils considèrent comme recommandé et licité, l'espace aérien de la
Syrie, et ils bombarderont Damas et Lattaquié, sous prétexte de
combattre le terrorisme». Et ce spécialiste du monde d'ajouter : «La
seule chose que nous connaissons de ce cirque médiatique, c'est que les
Arabes, et, plus précisément, les pays arabes du bassin du golfe
Persique, assurent le plein financement de cette guerre, donc, peu
importe, pour les Etats-Unis, que quelques avions des pays, tels que
l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar, participent à
ces frappes et visent les raffineries, sous contrôle de Daesh. Leur
participation est, uniquement, destinée à donner une sorte de couverture
arabe à ces frappes. En effet, en raison de la crise économique que
traversent les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, ce sont les
Arabes, qui paieront, pleinement, les frais de cette guerre. Et Abdul
Bari Atwan de poursuivre : «Gordon Adams, professeur d'université et
ancien responsable du budget, sous la présidence Bill Clinton, cette
guerre coûtera, environ, deux milliards de dollars, pour le département
du Trésor américain, et ce n'est qu'une estimation initiale. Cette
guerre pourrait s'élargir à une intervention terrestre, et dans ce
cas-là, ce chiffre pourrait se multiplier». Dans le même temps, le
Premier ministre britannique, qui vient d'obtenir le feu vert du
parlement, pour participer aux frappes aériennes contre Daesh, en Irak, a
prévu que cette guerre puisse durer 5 ans».
Et Abdul Bari Atwan d'indiquer : « A travers les expériences du
passé, nous comprenons qu'après l'étape des bombardements aériens, il y
aura celle d'intervention des troupes au sol, car les avions
américains ont bombardé 40 jours d'affilée le Koweït, avant de passer à
l'intervention terrestre. Les forces de la coalition n'ont même pas
un seul soldat. La même chose s'est répétée, en 2003. C'est-à-dire,
c'est après d'intenses bombardements que l'offensive des forces
terrestres contre Bagdad débuta et les forces d'occupation n'ont perdu
que 138 soldats, mais ce chiffre s'est élevé, plus tard, à 3.000
hommes».
Et cet écrivain arabe d'ajouter : «Les hommes politiques américains
insistent, à toute occasion, pour dire qu'ils n'entreront pas dans une
bataille terrestre, dans la guerre contre Daesh, et que cette mission
sera confiée à l'armée irakienne et aux forces de l'opposition syrienne.
Par conséquent, 5.000 effectifs des forces d'opposition syriennes sont,
actuellement, en train d'être formés et entraînés, dans une base
militaire, en Arabie saoudite. Le général Martin Dempsey, chef
d'état-major de l'armée américaine, a estimé à, environ, 15.000, le
nombre des forces nécessaires, pour une guerre terrestre avec Daesh. «Si
nous supposons que l'Arabie saoudite forme 5.000 hommes, dont la
plupart d'entre eux sont des soldats qui ont fait défection de l'armée
de leur pays, d'où les Etats-Unis amèneront les 10.000 autres effectifs
nécessaires pour cette guerre ? Comment sera approuvée l'aptitude des
soldats entraînés, dans des bases en Arabie saoudite».
«Personne ne parle des plans secrets et manifestes, qui seront mis en
œuvre, ensuite, dans la région, ni du nouvel Etat, qui sera créé, et de
l'Etat qui sera supprimé de la carte de la région. Car, c'est interdit.
Personne ne doit l'évoquer, s'y interroger, car les pays de la région
seront, en fin de compte, le principal perdant».
«Dans le même temps, les théoriciens américains, considérés comme la
colonne vertébrale des pensées US, disent que toutes les guerres
fournissent une opportunité, qu'il faut la saisir, au profit de
l'économie et du peuple des Etats-Unis. Maintenant, l'occasion en or
s'est présentée avec la guerre artificielle contre Daesh, pour s'emparer
de plus de trois trillions de dollars des avoirs des pays arabes de la
région, placés dans les caisses et les banques étrangères», précise,
encore, Abdul Bari Atwan, dans son article, avant de conclure : «En
1973, Henry Kissinger a avancé la théorie de la restitution des revenus
pétroliers et la création d'une force de réaction rapide des Etats-Unis,
et ce qui se déroule, actuellement, c'est l'application de la
troisième phase de ce même plan. Les pilotes arabes, qui détruisent,
avec des avions F-16, les raffineries, en Syrie, pour assécher les
ressources financières de Daesh, doivent savoir qu'ils paieront le prix
de leur participation à cette guerre, par l'assèchement des ressources
et des revenus des futures générations».