Les
cours du pétrole n'en finissent pas de baisser. Comme neige au soleil à la suite
d'une dangereuse décision de l'Arabie Saoudite et ses satellites des pays du
Golfe (maintien du plafond de production de l'OPEP) qui est en train de noircir
les perspectives économiques et sociales de nombre de pays de l'organisation. Y
compris l'Algérie qui n'a pas grand intérêt à voir les cours tomber au-delà
d'un seuil minimum de 100 dollars/baril. Un seuil qui permet en fait à
l'Algérie, avec un peu plus de 1,7 MBJ de production, d'engranger des recettes
pétrolières annuelles de plus de 60 milliards de dollars.
Suffisant
pour supporter le poids des besoins énormes du plan quinquennal de
développement, mais, il faut le répéter, à partir d'un prix minimum de 100
dollars/baril. Au-delà, les grands équilibres des finances de l'Algérie seront
sérieusement menacés, d'autant que la balance des paiements est nettement
passée au rouge, avec un déficit de 1,32 milliard de dollars au 1er semestre
2014, ce qui a provoqué, selon un rapport de conjoncture de la Banque
d'Algérie, un recul des réserves de change à 193,26 mds de dollars contre 194
mds de dollars à la même période en 2013. Le fait est assez préoccupant pour
être relevé, d'autant que les prix du brut sont en train de glisser doucement
depuis la décision de l'OPEP de maintenir inchangé son plafond de production
(30 MBJ), ce qui, à l'évidence, selon les experts, alimente un marché en
surabondance qui fatalement va provoquer une durable contraction des prix et
empêcher tout rebond dans les semaines à venir. A moins d'une réaction
salutaire qui ferait redémarrer les prix à la hausse.
Une
des raisons invoquées pour expliquer cette décision qualifiée d'absurde par les
experts, est que Ryadh veut lutter contre le développement de la production de
pétrole de schiste par les Etats-Unis, et donc pour donner un coup de frein à
cette nouvelle industrie pétrolière. Sauf que dans le cas présent, l'Arabie
Saoudite et les pays du Golfe, instrument en fait de la politique énergétique
US, sont en train de donner de la vigueur à un retour dangereux de la guerre
des prix et que les pays producteurs aux faibles quotas de production comme
l'Algérie en seront les premières victimes. Immédiatement, les effets de la
contraction des prix du brut, ils étaient à un peu plus de 71 dollars sur le
marché de Londres hier mardi, sur l'économie algérienne ne sont pas visibles.
Mais, ce qui est sûr, c'est qu'à la fin de l'année et le début du 1er
trimestre, les premiers constats et les effets de la chute des prix feront mal
à l'économie nationale. A commencer par le financement de la prochaine loi de
finances, les projets en cours et ceux prévus par le plan quinquennal
2015-2019, d'autant que les réserves de change ne sont pas en «granit».
Il
y aura tôt ou tard recours à ces réserves de change, le problème est de savoir
dans quelle proportion. Car l'autre danger qui pointe pour l'économie nationale
est que les prix du gaz seront également impactés par une chute des cours du
brut. Pour le moment, les autorités écartent tout pessimisme et le ministre des
Finances Mohamed Djellab l'a confirmé avant-hier à la télévision nationale.
Pour combien de temps, sachant que l'ardoise des transferts sociaux est de plus
en plus lourde (1.603 milliards de DA, soit 20% du budget et 9% du PIB),
ensuite que le bas de laine du Fonds de régulation des recettes (FRR) et les
réserves de change vont fondre d'ici à 2020 si les niveaux des prix ne
remontent pas rapidement.
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