Lotfi Hadjiat Il ne fait plus de doute aujourd’hui que l’oligarchie mondialiste a
lancé une offensive tous azimuts contre l’islam, une offensive lancée
juste après le 11 septembre 2001… D’abord parce que l’islam interdit
l’usure, une interdiction inflexible, le dernier verrou à faire sauter
pour la domination crapulesque mondiale, mais plus généralement, comme
le remarque fort justement Pierre Hilard, parce que les traditions
musulmanes sont les seules à résister encore à la sodometgomorrhisation
mondialiste. Ajoutons que la Russie poutinienne y résiste aussi, et avec
beaucoup de succès. Le gros problème de l’oligarchie mondialiste est
que son modèle multiculturaliste qu’elle cherche à établir partout à
toute force, a donc obligation d’inclure la culture musulmane, une
culture qui reste anti-usure ! Les mondialistes s’emploient donc par
tous les moyens à dissoudre la tradition musulmane dans la démocratie
usuraire jusqu’à la réduire à un folklore sans menace pour leurs
intérêts. Et certains anti-mondialistes leur résistent en prônant un
retour à la tradition, mais le salut est-il véritablement dans un retour
radical à la tradition ? Les dissidents et tous les accrocs à la tradition ne comprennent pas
que le retour à la tradition ne la fait malheureusement pas revivre pour
autant. Leur négation de cette modernité nihiliste et perverse, les
poussent à s’accrocher aux traditions comme à une branche morte. C’est
le problème de tous les combats qui n’arrivent pas à se définir
autrement que négativement. Jésus a bien dû abolir la loi traditionnelle
pour la faire revivre, en l’accomplissant par la foi. Le retour radical
à la tradition manque l’esprit de la tradition, et l’esprit tout court.
La dissidence par l’esprit, voilà la plus puissante dissidence. Avec un
peu d’esprit on peut mettre en déroute une armée entière. Au IIIème
siècle avant J.C., lors du siège de Syracuse par les Romains, Archimède
n’a-t-il pas repoussé la flotte romaine avec de simples miroirs, en
orientant ingénieusement les miroirs vers les voiles des navires romains
qui prirent feu ? Comme les messages religieux qui l’ont précédé, le
message de l’islam est une direction morale et spirituelle, en faire un
système politique ne peut que le dévoyer (tout comme le christianisme a
été dévoyé sitôt qu’il a pris une forme politique institutionnelle).
L’islam est en question aujourd’hui car il est sur le point de perdre sa
direction spirituelle. L’islam politique radical aujourd’hui écrase
l’esprit de l’islam et l’esprit tout court, et je ne parle pas seulement
de cette bande de criminels de l’EIIL. C’est bien évidemment l’oligarchie mondialiste qui, pour affaiblir le monde musulman et en prendre le contrôle (surtout au Moyen-Orient),
le pousse à ce radicalisme délétère autodestructeur qu’elle finance
directement ou indirectement (les États-Unis n’ont pas financé les
talibans seulement…), pour justifier ensuite une ingérence armée, au nom
de la lutte contre le terrorisme, un terrorisme qu’elle suscitera et
armera jusqu’à réduire in fine la culture musulmane à du folklore social
sans incidence politique pour cette domination oligarchiste, et à la
dépouiller de toute direction spirituelle. Ceux qui ont fait rayonner l’islam durant l’ère médiévale n’étaient
pas des accrocs à la tradition, et ils l’ont fait rayonner envers et
contre les accrocs à la tradition de l’époque. Comment faire comprendre à
ces dingues de wahhabites et à leurs laquais sunnites, mais aussi à
tous les camés à la tradition, que pendant plusieurs siècles les
européens sont venus s’instruire à Bagdad, Cordoue et Tolède, et que la
civilisation musulmane était la plus raffinée et la plus brillante de
son temps, un temps où Roger Bacon s’éclairait non pas à la tradition
musulmane mais à la lumière du Traité d’optique d’Ibn al Haytham
« Alhazen » (965-1039), le père de l’optique moderne et de la science
expérimentale, inventeur de la chambre noire et du sténopé, première
forme de l’appareil photographique, inventeur également du premier
télescope à eau, découvreur en outre du principe d’inertie, repris plus
tard par Galilée, mais aussi de la notion d’attraction des masses, idée
reprise par Isaac Newton plusieurs siècles plus tard… En ce temps-là, la
civilisation musulmane s’appuyait pourtant sur le mêmeCoran
que celui d’aujourd’hui, ce livre n’est donc pas la cause du déclin de
cette civilisation, comme le pensent certains islamophobes de plus en
plus nombreux, pour la plus grande joie de l’oligarchie. « Ce livre (le Coran)
est un rappel qui s’adresse à tout homme qui veut en méditer le sens »,
dit la sourate du renfrogné ; c’est donc un livre ésotérique qui
s’adresse à l’intelligence, et qui ne s’adresse donc pas aux furieux
wahhabites, djihadistes, frèresmusulmanistes, salafistes, takfiristes et
talibans, un livre dont tous ces forcenés sont finalement les
fossoyeurs. La foi véritable éclaire aussi l’esprit. « Tu aimeras le
seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ton
intelligence », disait Jésus, selon Saint-Matthieu (22, 37), annonçant
par cette seule parole le message de l’islam. « La première chose créée
par Dieu a été l’intellect » disait le prophète de l’islam. Celui-ci
déclarait également : « la raison est la base de ma religion [...] la
patience est mon manteau, la modestie est mon butin ». Aujourd’hui, il
ne faut plus parler de décadence mais d’aliénation, car les musulmans
sont de plus en plus étrangers à l’islam, par crainte communautaire, en
suivant cette tendance dominante, cette tendance malsaine à vouloir être
des dissidents contre la modernité par application aveugle de la
tradition, en s’interdisant de la penser, de la comprendre. Si les non-musulmans anti-usures (et plus généralement l’usure au
sens moral, car les hommes sont devenus les usuriers de leurs propres
actions, en calculant leurs intérêts dans chacune de leurs actions,
convertis ainsi à la religion de l’usure) ne s’allient pas à l’islam, en
esprit (comme le pressentait René Guénon, car le véritable esprit de
tradition est commun aux religions, un esprit enfoui sous les dogmes et
les rites), la vermine mondialiste triomphera totalement. L’offensive
contre l’islam est actuellement tellement virulente que certains
islamophobes en viennent à nier l’existence de la civilisation
arabo-musulmane, en la reléguant au rang de mythe, de légende sans
réalité historique. Jack Lang a récemment confirmé cette offensive à
l’Institut du Monde Arabe en faisant une grande expo sur le « Hajj »
plutôt que sur Ibn-Nafis (le père de la physiologie circulatoire), ou
Al-Kindi (devant lequel Pic de la Mirandole fait pâle figure), ou
El-Moutanabi (le plus grand poète en langue arabe), ou Abu-al-Qassim (le
père de la chirurgie
moderne) ou sur Al-Khawarizmi (le fondateur de l’algèbre moderne).
Pourquoi cet institut de vendus ne nous explique pas plutôt comment le
serment d’Avicenne fut usurpé par le serment dit « d’Hippocrate » ? Ou
comment le doute méthodique d’Al-Ghazali, conçu et détaillé dans son
livre « Délivrance de l’erreur », fut renommé « doute cartésien » ?
Pourquoi ne nous relatent-ils pas, ces traîtres, la gigantesque
usurpation intellectuelle que pratiquèrent les européens sur les savants
et poètes musulmans ? Pourquoi ne nous parlent-ils pas des valeurs
chevaleresques incarnées par Saladin, et propagées après lui dans toute
l’Europe, ou de l’amour courtois chanté en Andalousie musulmane et
récupéré plus tard par les troubadours. L’amour courtois est indiscutablement l’exact équivalent, selon le
grand spécialiste de la culture occitane, Évariste Lévi-Provençal, de
ce que les Arabes
d’Espagne appelaient « hubb al-muruwa » (l’amour de noble vertu),
codifié dans le traité d’Ibn-Hazm. « La soumission à l’être aimé,
typique de l’amour courtois, répond à la notion arabe de « ta’a », qui
est analysée finement par Ibn-Hazm », comme le dit si justement Eric
Brogniet ; « bien avant les poèmes des troubadours et de Guilhem de
Poitiers, où le masculin était utilisé pour désigner l’objet de leur
amour, les Arabes
d’Espagne, dans leurs zadjals et leurs muwashshas (formes poétiques)
utilisaient déjà le masculin saiyidi (monsieur) ou mawlaya (maitre) et
non pas le féminin sayyidati ou mawlati… pour s’adresser à l’objet de
leur amour ». « La délectation et la morosité, du tourment amoureux que
les troubadours appelaient « la joya », existait déjà dans la poésie
populaire arabe d’Espagne sous le terme tarab… ». Pour E. Brogniet, « ce
sentiment de souffrance amoureuse caractéristique des poèmes des
troubadours comme des poètes mozarabes et andalous, trouvera à la
Renaissance, chez une Louise Labé ou une Christine de Pisan, des
accents prolongés… ». « Pour comprendre cette théorie amoureuse qui
découle du principe du cœur séparable et des divisions ternaires de
l’amour, nous devons relire Ibn-al-Rumi, par exemple, qui exprimait
l’idée que l’acte sexuel devait être le gage, et non pas la condition
préalable nécessaire d’une communion spirituelle totale. Dans l’Espagne
arabe-andalouse, cette même aspiration à la fusion des cœurs, et non
pas à la possession par l’étreinte, ce désir de fusion spirituelle
aboutit à la fin du Xe siècle à la notion d’union (Al Waçl en arabe),
définie comme joie suprême, un état contemplatif, un haut degré, un
bonheur ineffable… ». Pourquoi ces larbins ne font-ils pas toute une exposition sur cet extraordinaire Ziryab ? Cet affranchi noir originaire d’Irak,
qui fut le maître en élégance et en raffinement de la haute société
musulmane en Andalousie (et on dit que l’islam ne tolère pas « l’autre »
!). Ce poète, chanteur et musicien de génie qui composa des centaines
de poèmes mélodiques joués dans tout le bassin méditerranéen,
qui créa des styles artistiques et des techniques poétiques et vocales
desquelles sortira le flamenco, qui fut le fondateur du raffinement
musical de la musique arabo-andalouse, créant à la cour le système des
noubas, suite de pièces chantées et dansées, et introduisant dans les
chœurs de la nouba des « chanteurs n’ayant pas mué », ces fameuses voix
de castrats qui charmeront les mélomanes jusque dans la chapelle
pontificale à Rome. Cet innovateur intarissable qui introduisit en
Espagne le luth en le perfectionnant, instrument avec lequel fut sans
doute chantée la Chanson de Roland. Ce pionnier qui créa le premier
conservatoire de musique en Europe, un conservatoire ouvert à tous, qui
introduisit en Espagne le jeu d’échecs et de polo, et qui institua à la
cour de Cordoue la mode vestimentaire et cosmétique, le raffinement de
la cuisine, l’art de la table, l’ordre d’arrivée des plats et
l’ornementation. Les civilités et le raffinement dont s’enorgueillissent
les européens viennent de la civilisation musulmane andalouse. Voyons
ce que disait Nietzsche à ce sujet, dans son livre « L’antéchrist » :
« la merveilleuse civilisation mauresque de l’Espagne, plus voisine en
somme de nos sens et de nos goûts que Rome et la Grèce, cette
civilisation fut foulée aux pieds (— je ne dis pas par quels pieds —),
pourquoi ? Parce qu’elle devait son origine à des instincts nobles, à
des instincts d’hommes, parce qu’elle disait Oui à la vie, et encore
avec les magnificences rares et raffinées de la vie mauresque !… Les
croisés combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient
mieux fait de se prosterner dans la poussière — une civilisation qui
ferait paraître notre dix-neuvième siècle très pauvre et très « tardif
». — Il est vrai qu’ils voulaient faire du butin : l’Orient était riche…
Soyons donc impartiaux ! Les Croisades, de la haute piraterie, rien de
plus ! La noblesse allemande — noblesse de vikings au fond — se trouvait
dans son élément. L’Église savait trop bien comment on met la noblesse
allemande de son côté… » !
Le raffinement de l’esprit et de l’amour que la culture européenne
revendique fièrement comme « sa » création n’est qu’une continuation du
raffinement de la civilisation musulmane médiévale sous le prisme
chrétien (comme l’atteste d’ailleurs le personnage d’Averroès figurant
en bas à gauche de « L’école d’Athènes », la fameuse fresque peinte par
Raphaël en 1508). Béatrice était à Dante ce que Nizam était à Ibn-Arabi
un siècle plus tôt : une figure de la sophia-perennis, la sagesse de
l’amour divin. « Il n’y a pas de mouvement dans l’univers qui ne soit
pas mouvement d’amour » écrivait Ibn-Arabi dans « Les perles de
sagesse », avant que Dante ne le reformule un siècle plus tard dans sa
« Divine comédie » : « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles
». Même Ernest Renan, le contempteur en chef de l’islam, le
reconnaissait à son corps défendant : « Cette civilisation musulmane,
maintenant si abaissée, a été autrefois très brillante. Elle a eu des
savants, des philosophes. Elle a été, pendant des siècles, la maîtresse
de l’Occident chrétien. Pourquoi ce qui a été ne serait-il pas encore ?
Voilà le point précis sur lequel je voudrais faire porter le débat. Y
a-t-il eu réellement une science musulmane, ou du moins une science
admise par l’islam, tolérée par l’islam ? Il y a dans les faits qu’on
allègue une très réelle part de vérité. Oui ; de l’an 775 à peu près,
jusque vers le milieu du XIIIème siècle, c’est-à-dire pendant cinq cents
ans environ, il y a eu dans les pays musulmans des savants, des
penseurs très distingués. On peut même dire que, pendant ce temps, le
monde musulman a été supérieur, pour la culture intellectuelle, au monde
chrétien » (conférence de Renan à la Sorbonne, en 1883). Selon Gustave
le Bon qui avait assisté à la conférence, Renan avait même ajouté : « Je
ne suis jamais entré dans une mosquée, sans une vive émotion, et, le
dirai-je, sans un certain regret de n’être pas musulman « . Quand le
cœur parle enfin… Tout compte fait, ce vieil Ernest m’est finalement
sympathique… L’islamophobie est aujourd’hui entretenue et accentuée par
l’oligarchie pour que l’opinion dominante n’admette jamais que les lois
de la réfraction lumineuse avaient déjà été découvertes par Ibn-Sahl, en
983, bien avant Snell et Descartes, et que cet Ibn-Sahl conçut et
réalisa la première lentille à focalisation parfaite. N’admette jamais
non plus qu’Averroès fut le père de la laïcité en laïcisant la
connaissance par la séparation de l’ordre du savoir et de l’ordre de la
foi, en considérant l’intellect humain comme non seulement universel
mais impersonnel et éternel, et pouvant par un long travail connaître
cette éternité avant la mort physique, une laïcisation de la
connaissance qui en Europe produira la Renaissance, malgré les
condamnations furieuses et obstinées de l’Eglise ; sans Averroès, sans
cette émancipation de l’intelligence, il n’y aurait donc eu ni les
averroïstes, ni les anti-averroïstes, ni les alexandristes, ni la
Renaissance, ni l’Humanisme, ni les Lumières, ni Descartes, ni Spinoza,
ni Kant, ni Hegel. Ce prodigieux génie qui ne voyait aucune
contradiction entre Aristote et le Coran, fut le premier à formuler,
huit siècles avant Lacan, cette idée que : « ça pense en moi » (le
fameux intellect agent séparé). Il fut aussi le premier avec Avicenne à
parler « d’intellect matériel », de nombreux siècles avant le
matérialisme dialectique. La propagande s’attelle à maintenir une chape
de plomb sur les merveilles de l’islam, même quand celles-ci sont
visibles au grand jour, comme la cathédrale de Puy-en-Velay,
quasi-réplique de la mosquée de Cordoue. Une cathédrale aux portes en
bois de cèdre présentant des bordures où des motifs décoratifs et des
écritures ont été sculptés, des écritures en langue arabe qui traduites
en français donnent : « la souveraineté
est à Allah ». Viendra le jour, peut-être, où l’opinion hysterisée par
la propagande ira dynamiter cette cathédrale qui inaugure le chemin de
Compostelle ! La propagande n’a de cesse de clamer, de hurler, de décréter la
différence avec l’islam, jusqu’à l’isoler comme une bête curieuse, en
omettant les liens pourtant nombreux qu’il a avec les autres religions,
des liens très nombreux. Dans son livre publié en 1948, « De l’unité
transcendante des religions », Frithjof Schuon écrivait : « Les
religions sont comme des lanternes au verre coloré ; or une lanterne
illumine un lieu obscur parce qu’elle est lumineuse et non parce qu’elle
est rouge ou bleue ou jaune ou verte. D’une part, la couleur transmet
la lumière, mais d’autre part elle la falsifie ; s’il est vrai que sans
une telle lanterne colorée on ne verrait rien, il est tout aussi vrai
que la visibilité ne s’identifie à aucune couleur ». Mais en dépit de
cette unité des religions rigoureusement démontrée par Schuon dans ses
livres (en suivant des concepts métaphysiques), la campagne contre
l’islam fait rage. Pourtant l’islam reconnaît les esprits, les anges,
les archanges, les anges gardiens, les prophètes de l’Ancien-Testament,
Noé, Abraham, Lot, Isaac, Ismaël, Jacob, Joseph, Moïse, Elie, Elisée,
Jonas, Job, Salomon, David et ses psaumes… L’islam reconnaît également
Saint Jean-Baptiste, l’immaculée conception de la Vierge Marie, tous les
miracles de Jésus-Christ, le verbe et l’esprit divin en Jésus, reconnu
lui-même par l’islam comme le Messie (annoncé et accompagné par le Mahdi
à la fin du monde). L’islam a prouvé durant plusieurs siècles sa très
haute tolérance, en particulier en Andalousie musulmane, où penseurs
musulmans, juifs et chrétiens se rencontraient et étudiaient librement.
Quant au philosophe et poète Kabir, il était tout à la fois musulman et
hindouiste. Comme dit précédemment, dans un de mes articles, les versets
coraniques qui appellent les musulmans à sévir contre juifs et chrétiens
sont évidemment à contextualiser, car ces versets qui apparaissent dans
quelques pages seulement s’appliquent à un contexte très précis de
guerre entre les premiers musulmans et ceux qui les persécutent à mort,
au sens propre, c’est-à-dire les koraïchites et leurs alliées juifs ou
chrétiens. Quoi de plus normal que de sévir contre ceux qui nous
persécutent obstinément, ou qui nous trahissent en passant à l’ennemi,
comme la tribu juive des Banu-Qurayza lors de la bataille du fossé.
Selon la Sirâ de Ibn-Ishaq (un historien sur lequel s’appuient
quasi-exclusivement les islamophobes, un historien traité
d’ »imposteur » et de « menteur » par ses contemporains, en particulier
le juriste Malik), les hommes furent tués, par décision de juges à
laquelle s’en remit le prophète de l’islam, quant aux femmes
et aux enfants ils furent épargnés. Mais quand bien même cette histoire
serait vraie, cela n’est pas scandaleux ; surtout que la tribu juive
des Banu-Nadir avait précédemment comploté pour l’assassinat du prophète
de l’islam, mais ceux-ci furent seulement bannis. Je ne vois rien là de
scandaleux. Le scandale c’est le million de civils irakiens tués dans
cette guerre d’Irak agressive, lancée par Bush en 2003 sur un mensonge
monté de toute pièce (la prétendue existence d’armes de destruction
massive), pour justifier l’invasion de l’Irak. Un million de civils
considérés comme un dégât collatéral par les démocrates défenseurs de
l’humanité ! Il est là le scandale insupportable ! « Dieu n’aime pas les agresseurs », précise la sourate de la
délibération. Le Coran dit explicitement que seules les guerres
défensives sont autorisées, en précisant toujours que conciliation,
pardon et paix sont préférables. Le Coran ne dit évidemment jamais qu’il
faut toujours sévir en lançant des « guerres saintes » permanentes.
Cette folie furieuse n’est sortie que de la tête de djihadistes
manipulés et armés par les États-Unis, Israël et les Saoudiens, et ne
comprenant rien à l’islam, une folie furieuse reprise en boucle par les
petits caporaux de l’islamophobie, Onfray, Redecker, Zemmour… ces
menteurs professionnels payés pour faire l’amalgame criminel avec la
majorité musulmane qui ne demande qu’à vivre en paix… ces insectes
haineux qui ne parlent que des fous d’Allah pour ne pas parler des
ultras-fous de Sion qui suscitent et arment les fous d’Allah. La
tactique infâme des islamophobes est de criminaliser l’islam en
criminalisant son prophète, par des falsifications de l’histoire. En
racontant par exemple que les musulmans attaquèrent une caravane
koraïchite à Nakhla pendant le mois sacré de Rajab, sans dire qu’il
s’agissait d’un petit groupe de musulmans envoyés par le prophète de
l’islam pour seulement espionner cette caravane, et qu’ils furent
réprimandés par le prophète à leur retour pour avoir combattu pendant un
mois sacré. Les islamophobes hurlent aussi que l’islam est antisémite,
mais les Juifs n’ont jamais été aussi heureux que dans les pays
musulmans ! Et ils y ont été heureux jusqu’à l’arrivé délétère des
activistes sionistes, comme nous le relate Jacob Cohen, un Français juif
originaire du Maroc. Quant aux mécréants désignés comme tels dans le
Coran (pas à chaque page), leur malédiction ne commence qu’au jugement
dernier, Dieu les laisse libre de jouir de leur vie terrestre jusqu’à
leur mort. La théodicée se réalise après la mort seulement, comme la
plupart des théodicées, et puisque les mécréants se foutent de ce qu’il y
a après la mort… En conclusion, je dirais qu’en voulant faire des musulmans un bouc émissaire, un peuple
expiatoire, les criminels gangsters oligarchiques ne se doutent pas
qu’ils vont peut-être faire de l’islam le lieu du salut, car « là où le
péril croît, disait Hölderlin, le salut croît aussi ». L’ultime
accusation contre l’islam est qu’il ne tolère pas l’Autre mais l’islam
ne tolère pas le mensonge seulement, cependant pour les mondialistes le
droit au mensonge c’est le droit de l’Autre ! Et ce droit de l’Autre est
l’essence des « droits de l’homme », de la « démocratie »… Ce droit de
l’Autre c’est le mensonge qui consiste à faire passer Sodome et Gomorrhe
pour l’amour universel, des bombardements massifs à l’uranium appauvri
et au phosphore blanc pour les bienfaits de la démocratie, l’usure pour
l’entraide humaniste, l’aliénation totale aux désirs sensuels et à
l’argent pour la liberté, l’endettement à vie pour l’accès au bonheur,
une clique de criminels de guerre incessants et jamais jugés pour l’axe
du bien, la soumission inconditionnelle des nations à un État racial
colonial pour la paix mondiale, un m’bala´baladin humoriste pour un
homme plus dangereux que Goldman Sachs, et le fauteur de guerres et de
chaos sanglants récidiviste botulien pour l’archange de l’amitié. La
fureur apocalyptique des forces du mal déchaînées contre l’islam
s’acharne d’autant plus que l’islam ploie mais ne rompt pas. Le mensonge
s’arrêtera sans doute lorsqu’il aura détruit toute la planète. Lotfi Hadjiat
Enregistrer un commentaire