Par Mounadil Mounadiloun
Les tueurs
sionistes de déchaînent en ce moment contre la bande de Gaza assiégée. A
côté des morts et des destructions causés par l'aviation et les soldats
sionistes, l'opinion publique a droit aux mensonges habituels servis
par une presse qui redouble d'ingéniosité pour garder un vernis de
pseudo- neutralité, si ce n'est d'objectivité.
Les politiques se comportent d'une façon guère plus digne ainsi qu'on a pu le constater à la lecture du communiqué de l'Elysée qui donne la position officielle de François Hollande sur les événements en cours en Palestine occupée :
Le Président
de la République a eu ce soir un entretien téléphonique avec le Premier
ministre israélien, Benyamin NETANYAHOU. Il lui a exprimé la solidarité
de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Il lui a
rappelé que la France condamne fermement ces agressions. Il appartient
au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa
population face aux menaces.
Le Président
de la République (anciennement française, note de Djazaïri) rappelle la
nécessité de prévenir l’escalade des violences.
Après ses indécentes déclarations d'amour au régime sioniste et aux ordures qui la gouvernent, on ne saurait être surpris.
- François Hollande chante son amour pour Sion
Pourtant,
l'agression décidée par le régime sioniste contre Gaza repose sur un
mensonge [comme l'Etat prétendu juif lui-même, soit dit en passant].
C'est ce qu'explique fort bien à mon sens Daoud Kuttab dans
les colonnes du Jordan Times. Kuttab met en effet en relation l'accès
de violence du régime sioniste avec des développements politiques
significatifs dans la région : l'accord de réconciliation entre le Hamas
et le Fatah d'une part, et la crise au niveau de la coalition qui
gouverne à Tel Aviv avec la surenchère belliciste d'Avigdor Lieberman et
ses menaces de rompre son alliance avec le Likoud, menace qu'il vient
effectivement de mettre à exécution.
- Daoud Kuttab
Un autre
aspect plus lié à l'escalade militaire qu'au déclenchement des
opérations elles-mêmes tient au fait que l'Egypte n'est plus disposée à
assurer l'intermédiation entre le Hams et le gang sioniste du fait,
selon Kuttab, que les autorités sionistes ont failli à leur engagement
de ne pas recapturer des Palestiniens qui avaient été libérés dans le
cadre de l'échange avec Gilad Shalit, une des ondiitions pour lesquelles
l'Egypte avait apporté sa garantie.
Sans doute,
mais il n'est pas sûr non plus que le régime militaire égyptien ait
vraiment envie de venir en aide à un parti, le Hamas, qui fait partie de
la mouvance des Frères Musulmans et qui était très proche de Mohamed
Morsi, le président égyptien membre de la confrérie et qui a été
renversé par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, l'actuel raïs égyptien.
In fine,
Daoud Kuttab nous dit que le régime sioniste se retrouve dans une
impasse stratégique que ses accès violents ne sauraient dissimuler aux
observateurs avertis. Sur ce sujet, on lira ou relira utilement cet article de 2012 signé John Mearsheimer sur l'échec stratégique des autorités sionistes.
- Sur
ce genre de carte,(parue dans un média de San Diego aux USA, on a
presque l'impression à première vue que les Palestiniens ont une
puissance de feu supérieure à celle des sionistes
par Daoud Kuttab, Jordan Times (Jordanie) 09 juillet 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
Lorsque trois
Israéliens ont disparu il y a trois semaines, et avant l'ombre d'une
preuve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a décidé de
son propre chef d'en imputer la responsabilité au mouvement islamiste
Hamas. Lui et ses acolytes politiques et militaires ont persévéré dans
cette fabrication en arrêtant des centaines de militants du Hamas et des
parlementaires élus pro-Hamas et en bombardant les bureaux du Hamas à
Gaza. Des Palestiniens libérés dans l'échange de prisonniers avec Gilad
Shalit, qui était garanti par les Egyptiens, ont également été raflés
dans le but de faire pression sur le Hamas.
Priés de
présenter des preuves, les Israéliens ont donné les noms de deux
militants du Hamas pour le simple fait qu'ils n'étaient pas chez eux
quand des soldats israéliens sont venus pour les arrêter. La théorie
voulait alors que la disparition de Marwan Qawasmeh et Amer Abu Aisha
n'était rien d'autre qu'une preuve flagrante que ces militants du Hamas
étaient certainement les auteurs de l'enlèvement des Israéliens. Sans
s'embarrasser d'autres pruves, Israël a démoli les maisons des deux
Palestiniens disparus. En outre, les services d'action psychologique
israéliens ont lancé une campagne médiatique (en se servant de
journalistes amis) pour diffamer le clan Qawamesh fort de 10 000
membres, fabriquant toute une histoire sur une « famille hors-la-loi. »
L'accusation
contre le Hamas avait à l'évidence de'autres motifs qu'Israël n'a pas
tardé à faire connaître. Le but de l'accusation et de l'arrestation des
deux membres du Hamas était rien moins que de faire pression sur le
président palestinien Mahmoud Abbas pour qu'il abroge l'accord de
réconciliation avec la direction du Hamas basée à Gaza.
Le problème
avec les mensonges et les fabrications est que la vérité vient parfois
interférer. Israël lui-même a depuis annoncé l'arrestation de
Palestiniens de Hébron qu'il accuse d'être derrière l'enlèvement des
trois Israéliens et ce ne sont pas les deux noms du Hamas exhibés aux
médias comme étant derrière cet acte pour lequel leurs maisons ont été
détruites. Par ailleurs, Israël a concédé que si certains éléments
locaux du Hamas à Hébron pourraient se révéler être derrière les
enlèvements, il n'y a aucune preuve de l'implication de la direction du
Hamas à Gaza ou hors de Gazza. Le refus de Khaled Mishaal,
le chef du Hamas, de condamner le triple enlèvement était une raison
suffisante, du point de vue israélien, pour maintenir la pression sur le
mouvement islamiste.
La guerre est
souvent créée à la fois dans l'espace public et à huis clos. Ayant créé
une énorme campagne d'opinion contre le Hamas, quoique sur la base de
fausses accusations, le débat sur la guerre a ensuite été transféré au
conseil de guerre. La discussion dans le cabinet israélien restreint qui
décide sur les grandes questions de sécurité est vite devenue
politicienne. La guerre des mots entre Netanyahou et son ministre des
affaires étrangères Avigdor Lieberman se révèle être un cas typique de
surenchère. Lieberman, dont la parti Yisrael Beiteinu forme une
coalition avec le Likoud cherchait apparemment une bonne raison
d'abandonner ce partenariat. Accusant le premier ministre israélien
d'être trop mou avec le Hamas à Gaza, Lieberman a mis fin à la coalition
Likoud – Beiteinu tout en continuant à critiquer publiquement
Netanyahou pour son refus de prendre une position forte sur le Hamas et
pour ne pas avoir stoppé les tirs de projectiles depuis Gaza sur le sud
d'Israël.
Le problème
avec la guerre en cours contre Gaza, c'est que les Israéliens ont perdu
leurs canaux de communication avec les dirigeants du Hamas. Récemment
encore, Israël n'avait as été mécontent de voir les Egyptiens intercéder
et si nécessaire garantir tout accord de cessez-le-feu. C'était pendant
la présidence de Mohamed Morsi et ce cessez-le-feu avait dans
l'ensemble tenu jusque récemment. Mais les Egyptiens ne sont plus en
mesure d'apporter une aide parce que les Israéliens ont trahi leur
engagement de pas ré-arrêter des Palestiniens qui avaient été libérés
dans l'échange contre Shalit. Les Israéliens ne peuvent pas non plus
recourir aux bons offices d'Abbas, étant deonné qu'ils ne veulent pas
qu'il renforce son accord le Hamas mais qu'il l'abroge. Toute
intercession réusssie par Ramallah pour stopper la guerre contre Gaza
viendra rétablir le capital politique d'Abbas et cimenter la'accord de
réconciliation [entre le Hamas et le Fatah, NdT]. Il est évident que le
gouvernement israélien ne veut ni de l'un, ni de l'autre. Il veut un
Abbas faible et la dissolution de l'accord entre le Fatah et le Hamas.
Cette guerre
est basée sur un mensonge et l'opinion publique le saura certainement
tôt ou tard. De la même manière qu'Israël a été confondu pour son
mensonge du fait qu'il savait dès le premier jour que les autostoppeurs
israéliens avaient été tués. Le mensonge au sujet du Hamas sera révélé
tôt ou tard. La seule question est combien de Palestiniens et
d'Israéliens devront souffrir pendant tous le temps où ce mensonge sera
considéré comme une vérité.
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