Washington, grand perdant du jeu ukrainien
IRIB- L’objectif principal des Etats-Unis était de repousser la
Russie et de garantir sa présence militaire à long terme en Ukraine.
Le principal objectif de
l’intervention politique des Etats-Unis en Ukraine était de repousser la
Russie de ce pays et de pouvoir instaurer sa présence militaire à long
terme dans ce pays. Cependant, les évolutions qui se sont produites sur
le terrain, et le jeu politique et militaire du président russe Vladimir
Poutine à l’égard de la crise ukrainienne ont fait de Washington le
grand perdant du jeu du pouvoir en Ukraine. Les Etats-Unis sont l’un des
acteurs principaux de la crise en Ukraine. En 2004, la Maison Blanche
avait déjà joué un rôle déterminant dans la révolution orange en
soutenant les courants pro-occidentaux et antirusses. Finalement, les
Etats-Unis ont réussi à installer un gouvernement pro-occidental à Kiev.
Dans la crise actuelle de l’Ukraine, les Etats-Unis ont de nouveau
soutenu ouvertement les agitations et le mouvement pro-occidental qui a
fini par renverser le gouvernement du président Viktor Ianoulovitch. Le
principal objectif de l’intervention politique des Etats-Unis en Ukraine
était de repousser la Russie de ce pays et de pouvoir instaurer sa
présence militaire à long terme dans ce pays. Cependant, les évolutions
qui se sont produites sur le terrain, et le jeu politique et militaire
du président russe Vladimir Poutine à l’égard de la crise ukrainienne
ont fait de Washington le grand perdant du jeu du pouvoir en Ukraine.
Nous pouvons avancer plusieurs arguments pour prouver cette
constatation :
1- Le gouvernement américain se présente toujours comme le grand
défenseur de la démocratie et de l’Etat du droit dans le monde.
Pourtant, il paraît que les dirigeants américains auraient oublié que le
gouvernement du président Victor Ianoukovitch était élu
démocratiquement suite à une élection dont la conformité à la loi avait
d’ailleurs été reconnue par la maison Blanche. Cette approche
contreproductive adoptée par les Etats-Unis montre que si un
gouvernement démocratiquement élu dans un pays prenait position contre
ce que la maison Blanche considère comme contraire aux intérêts des
Etats-Unis, Washington n’hésiterait pas à essayer de le renverser. Par
conséquent, la politique américaine à l’égard de l’Ukraine a mis de
nouveau sérieusement en doute les prétentions des dirigeants américains
concernant leur soutien à la démocratie et à l’Etat du droit.
2-Dès la prise du pouvoir en Ukraine par les opposants
pro-occidentaux au gouvernement de Victor Ianoukovitch, le président des
Etats-Unis, Barack Obama, annonçait que l’Ukraine ne deviendrait pas le
théâtre des rivalités comparables à celles de l’époque de la guerre
froide entre les Etats-Unis et la Russie. Il prétendait d’ailleurs que
le président russe Vladimir Poutine n’avait pas à considéré le
renversement du gouvernement d’Ianoukovitch à Kiev comme une défaite
politique et stratégique pour Moscou. Mais après l’installation des
forces militaires russes en Crimée, Obama a averti que l’intervention
militaire de la Russie en Ukraine pour avoir des coûts incalculable pour
Moscou. Mais en réalité, la Maison Blanche s’est avérée incapable
d’imposer de coûts vraiment colossaux au Kremlin, et n’a pas réussi à
persuader les Russes à se retirer de la Crimée. Selon des experts, c’est
un signe de la dégradation de la puissance hégémonique des Etats-Unis à
l’échelle de la planète.
3- L’option choisie par les dirigeants américains au sujet de la
crise ukrainienne consistait à établir l’équilibre stratégique des
forces. Selon ce plan, Washington a utilisé la situation générale de la
région pour développer sa domination hégémonique, tout en essayant
d’empêcher les activités des courants et des forces qui pourraient y
menacer les intérêts des Etats-Unis. Néanmoins, les évolutions sur le
terrain, surtout le rattachement de la Crimée à la Russie ont prouvé que
la Maison Blanche s’était trompée dans ses calculs initiaux, et qu’elle
n’avait pas envisagé une réaction ferme de la part du Kremlin. L’échec
des Américains était d’autant plus grand que non seulement ils ont
échoué à établir l’équilibre stratégique qu’ils souhaitaient, mais que
la balance à penché, par contre, en faveur de la Russie.
4- Les Etats-Unis insistent désespérément sur la nécessité de la
coopération des puissances européennes pour résoudre la crise en
Ukraine. Mais, parmi les pays européens, il y a l’Allemagne qui essaie
encore à préserver ses relations amicales avec Moscou. Les dirigeants
allemands savent très bien que l’Occident aurai encore besoin des aides
et du soutien de la Russie pour résoudre plusieurs dossiers
internationaux dont le dossier du programme nucléaire civil de la
république islamique d’Iran, le dossier de la sécurité en Afghanistan et
le dossier de la crise syrienne. Sur cette base, il paraît clairement
que Berlin n’est plus sur la même longueur d’onde avec les Etats-Unis et
les autres capitales européennes au sujet de la crise ukrainienne,
voulant préserver son statut de partenaire fiable de la Russie. En
outre, la France semble ne plus suivre les Etats-Unis avec conviction.
N’oublions pas que les Etats-Unis n’ont même pas réussi à persuader les
dirigeants français de ne pas livrer deux navires de guerre Mistral à la
marine russe : en réalité, Paris ne veut pas perdre sa crédibilité
commerciale d’une part, et de l’autre la France compte les revenus des
contrats d’armements et d’équipements militaires pour améliorer sa
situation économique.
5- L’un des buts de la Maison Blanche était d’absorber l’Ukraine dans
la stratégie générale de l’OTNA. Les Américains songeaient à l’adhésion
de l’Ukraine à l’Alliance atlantique à long terme. Mais ce qui s’est
passé en Ukraine a rendu quasiment impossible la réalisation d’un tel
dessein. D’autant plus que si les deux régions ukrainiennes de Donetsk
et de Lougansk se rattachaient, comme la Crimée, à la Russie, l’Ukraine
perdrait son intérêt géopolitique pour l’OTAN. Il est à noter que la
Russie a ait comprendre aux dirigeants de Kiev que le non rattachement
de Donetsk et de Lougansk à la Russie dépendrait des garanties données
par Kiev de ne pas adhérer à l’OTAN, chose dont la réalisation serait un
autre échec stratégique pour les Etats-Unis de Barack Obama.
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