La formation du nouveau gouvernement Sellal suscite,
au mieux, des commentaires anecdotiques autour de quelques noms qui partent ou
qui arrivent. Certains se sont attendus, à contre-courant d'ailleurs du discours
de la «stabilité» qui a marqué la campagne présidentielle, à des signaux
politiques. Qui ne pouvaient d'ailleurs venir dans l'immédiat. Le régime a
montré durant les semaines qui ont précédé la formalité électorale des signes
de fractures et de fissures et il serait naïf de croire qu'ils se sont
estompés.
Les problèmes qui se posaient - et qui n'avaient peu
à voir avec le quatrième mandat - restent posés. L'élection présidentielle - ou
autre - n'est pas, dans le contexte algérien, un moyen de dépasser les crises
ou les blocages. Elle reste une formalité que l'on expédie - avec de plus en
plus de difficultés d'ailleurs - avant de poursuivre la marche dans l'impasse.
Les postes les plus importants n'ont pas changé de titulaires et quand ils
changent - comme les finances - cela n'a pas de contenu politique. Le nouveau
ministre des Finances qui débarque d'une banque publique n'est pas porteur
d'une vision, il se contentera de continuer à faire comme son prédécesseur.
Après une élection de statuquo, il était improbable
d'attendre un gouvernement exprimant un mouvement. Les promesses de «réformes»
annoncées dans le discours prononcé après la prestation de serment n'étaient
pas traduisibles dans le gouvernement. On a bien changé quelques têtes pour que
tout reste en place. A défaut d'aller vers le changement, on aime en fournir de
pâles copies. Une vieille habitude consiste à prendre à son compte les idées et
les propositions des opposants pour les dévitaliser et les neutraliser. Il y a
bien eu une tentative de la part du pouvoir de «s'offrir» une participation du
Front des forces socialistes (FFS) qui est dans une stratégie délicate, parfois
dénigrée ou incomprise, de construction d'une sorte d'alternative concertée à
travers la réalisation d'un «consensus national». Sellal lui a «offert» deux
portefeuilles, il les a rejetés. Heureusement pour le FFS car une participation
au gouvernement aurait permis au pouvoir de donner le change tout en
discréditant l'idée sérieuse d'aller au «consensus» pour un changement de
régime.
CE TYPE D'OFFRES - DES POSTES MINISTERIELS - QUI A
FONCTIONNE AVEC LE MSP DANS LE CADRE DE «L'ALLIANCE PRESIDENTIELLE» NE SERT EN
REALITE QU'A NEUTRALISER UN DEBAT POLITIQUE QUI SE MET EN PLACE LABORIEUSEMENT.
CAR, ON LE DIRA JAMAIS ASSEZ, LA CRISE DU REGIME EST AUSSI UNE CRISE DE
PERSPECTIVE ECONOMIQUE POUR LE PAYS. LES DISCOURS LENIFIANTS SUR L'AVENIR
ENERGETIQUE QU'OFFRIRAIT L'EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE NE SERVENT QU'A
EVITER D'ALLER VERS LA VERITE. LES PERSPECTIVES ECONOMIQUES NE SONT PAS
REJOUISSANTES ET IL FAUDRA SORTIR D'UNE VISION RENTIERE POUR REMETTRE LE PAYS
AU TRAVAIL ET LUI OFFRIR DE VRAIES PERSPECTIVES. ET PAR QUEL BOUT ON PREND LE
PROBLEME, ON EN ARRIVE TOUJOURS A POSER LA QUESTION POLITIQUE DU CHANGEMENT DU
SYSTEME DE GOUVERNANCE. ET CETTE QUESTION NE PEUT PAS ETRE DIFFEREE OU RESOLUE
PAR DES ARRANGEMENTS COSMETIQUES.
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