Manifestations de la "Nakba": 2 Palestiniens tués par des tirs israéliens
le 15.05.14
Des Palestiniens commémorent le 66e anniversaire de la "Nakba", l'exode des...
Deux jeunes Palestiniens ont été tués jeudi par l'armée
israélienne en Cisjordanie pendant les manifestations pour la "Nakba",
la création d'Israël en 1948 et la tragédie des réfugiés, que les
Palestiniens accusent le gouvernement israélien de vouloir occulter.
Blessés
par balle à la poitrine lors de heurts avec les soldats israéliens près
de la prison militaire d'Ofer, aux environs de Ramallah, deux
Palestiniens de 17 et 20 ans sont décédés à l'hôpital.
L'armée
israélienne a confirmé les heurts avec environ 150 Palestiniens,
affirmant dans un communiqué que ses soldats avaient "utilisé des moyens
anti-émeute et des balles caoutchoutées".
Signe du climat de
réconciliation entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas,
qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et
Gaza, les étendards distinctifs des mouvements étaient généralement
absents des commémorations, au profit des drapeaux palestiniens et des
keffiehs, autre symbole national.
"En ce 66e anniversaire de la Nakba
("catastrophe" en arabe, NDLR), nous espérons que cette année sera
celle de la fin d'une longue souffrance", a déclaré le président Mahmoud
Abbas, dans une allocution retransmise mercredi soir.
"Il est temps
de mettre fin à la plus longue occupation de l'histoire moderne et temps
pour les dirigeants d'Israël de comprendre qu'il n'y a pas d'autre
patrie pour les Palestiniens que la Palestine", a ajouté M. Abbas.
"Le
gouvernement israélien revient sur les accords et les engagements
antérieurs et pose de nouvelles conditions exorbitantes, comme la
reconnaissance de la judéité de l'Etat d'Israël, et a lancé une course
contre la montre pour judaïser Jérusalem et étendre la colonisation", a
déploré le président palestinien.
L'échéance des négociations de paix
sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry a expiré le 29
avril sans résultat. M. Kerry, qui s'est entretenu mercredi à Londres
avec M. Abbas, devait rencontrer jeudi la négociatrice israélienne Tzipi
Livni.
- 'Ni immigrants ni intrus' -
Le négociateur palestinien
Saëb Erakat a également récusé l'exigence du Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu d'une reconnaissance d'Israël par les Palestiniens
comme "Etat du peuple juif".
Il a dénoncé "un moyen de nous demander
de nier l'existence de notre peuple et les horreurs qu'il a subies en
1948", rappelant que "certains ont été victimes de massacres brutaux,
beaucoup d'autres ont fui par crainte pour leur vie. Un petit nombre a
réussi à rester dans ce qui deviendrait Israël".
"Nous ne demandons
pas que l'hébreu ne soit pas la langue officielle ni que les fêtes
juives ne soient pas des fêtes officielles. Ce n'est pas à nous de
définir le caractère d'Israël. Mais nous ne permettrons pas qu'un seul
Palestinien soit présenté comme un immigrant ou un intrus sur sa propre
terre", a expliqué M. Erakat.
"Le concept d'un Etat exclusivement
juif implique nécessairement la négation de la Nakba. Il nous dit: +Ceci
est notre terre. Vous y étiez illégalement, temporairement, par
erreur+", argue-t-il, soulignant que l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP) a reconnu Israël il y a plus de 20 ans.
Dans la bande
de Gaza, peuplée majoritairement de descendants de réfugiés, plusieurs
centaines de Palestiniens ont marché vers la frontière avec Israël,
brandissant des banderoles libellées: "Nous ne renoncerons ni à
Jérusalem ni au droit au retour".
En Cisjordanie, un millier de personnes ont défilé à Naplouse (nord) et des centaines à Hébron (sud) pour le "droit au retour".
A
Jérusalem-Est, une centaine de manifestants se sont heurtés à la police
israélienne, qui a arrêté quatre d'entre eux, selon la police et des
photographes de l'AFP.
Lors de sa première visite en Syrie ravagée
par la guerre civile, le nouveau commissaire général de l'Agence de
l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) Pierre Krähenbühl a
souligné le sort tragique de cette communauté.
"Au moment où une
nouvelle génération de Palestiniens connaît le traumatisme du
déplacement, leur situation catastrophique sur le plan humain est
pourtant souvent négligée", a-t-il déploré.
La "Nakba" s'est traduite
par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, aujourd'hui avec leurs
descendants au nombre de plus de 5 millions, répartis essentiellement
entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les Territoires palestiniens,
seuls 160.000 restant dans ce qui est devenu Israël.
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