à l'Iran, en rapport avec les négociations nucléaires et dans le sens
d'écarter les impacts des sanctions. Les dires des responsables
iraniens transmettent un message, en ce sens que le pays aura beaucoup
de solutions de remplacement stratégiques, au cas où les sanctions ne
sont pas levées. Plus de détails, dans une note de l'agence Tasnim dont
voici, dans les lignes qui suivent, la version française.
...
'' « La crise ukrainienne a renforcé le poids de l'Iran dans les
négociations nucléaires et en général, dans les interactions avec
l'Occident. Ce pays pourra rappeler aux Occidentaux sa capacité à
devenir une source de remplacement aux ressources énergétiques de la
Russie, au cas où les Occidentaux perdent toute leur confiance en Moscou
des suites de la crise en Ukraine. » C'est l'essence d'une analyse
établie par le Guardian, sur fond des estimations des responsables
d'Etat et des experts basés à Téhéran. Tout en se réservant l'initiative
de jouer avec la carte russe, le gouvernement iranien insiste pourtant
sur ses relations étroites avec le Kremlin, comme un instrument pour
réduire les impacts des sanctions occidentales.
« Les pays occidentaux sanctionnent la Russie ; c'est donc la Russie
qui est devenue maintenant le mauvais pays !...Cette question a pourtant
amélioré la situation pour les négociateurs nucléaires iraniens. Le
temps agit en notre faveur. Si nous restons suffisamment dans cette
situation, tout s'avérera en notre faveur », a affirmé Amir Mohebbian,
un conseiller du Président iranien. L'expert des questions
internationales à l'Université de Téhéran, Mohammad Marandi estime que
si l'Iran n'est plus sanctionné, les Européens auront naturellement plus
d'options pour s'approvisionner en énergie ; « en même temps, Hassan
Rohani pourra plus s'approcher de la Chine et de la Russie, si les
sanctions se poursuivent. » Selon le vice-ministre des Affaires
étrangères et membre de la délégation négociatrice iranienne dans les
pourparlers avec les 5+1, Madjid Takht-Ravantchi, l'Iran et l'Europe
sont capables naturellement de mener une beaucoup meilleure coopération
dans le domaine de l'économie, du commerce et de l'énergie ; « Nous
avons la conviction que les moyens d'étendre ces liens existent »,
précise le vice-ministre des Affaires étrangères iranien.
Les chiffres sur la quantité des ressources d'énergie iraniennes et
la possibilité d'en faire profiter les Occidentaux illustrent de la
meilleure manière les potentialités de l'Iran pour devenir une source
énergétique de remplacement pour l'Europe. L'Iran est le 3ème grand
producteur du pétrole à l'OPEP après le Venezuela et l'Arabie saoudite.
Ce pays dispose d'environ 13% des ressources de brut du monde et occupe
la deuxième place sur la liste des grands détenteurs des ressources
gazières. Malgré les restrictions liées aux sanctions, Téhéran
accueillait la semaine dernière l'exposition internationale du pétrole,
du gaz, du raffinage et de la pétrochimie, à laquelle avaient participé
1800 compagnies dont 600 compagnies étrangères de 32 pays y compris les
Etats-Unis et la Grande Bretagne.
A noter, aussi, que la Chine est l'une des meilleures clientes du
pétrole iranien. Ce pays doit actuellement 22 milliards de dollars aux
Iraniens, pour l'achat du pétrole et du gaz, une somme qu'il ne peut pas
liquider en raison des sanctions financières. Les reportages publiés la
semaine dernière à Pékin montrent que la Chine envisage d'investir
l'équivalent de cette somme dans les projets hydroélectriques de l'Iran.
Un troc semblable est en passe d'être signé avec la Russie, et qui
exige que ce pays, en échange de l'énergie qu'il achètera aux Iraniens,
exporte de l'électricité, des réseaux de transfert et même des centrales
électriques, à l'Iran.
Simultanément avec l'escalade de la crise en Ukraine, le Président
iranien Hassan Rohani a plaidé, le mois dernier, pour les relations avec
la Russie, pour dire que les fortes relations politiques bilatérales et
en ce qui concerne les questions régionales et internationales,
conjuguées aux vastes liens économiques existant entre les deux pays,
avaient préparé le terrain à avancer dans le sens de la paix et de la
stabilité. Le message de Rohani aux Occidentaux était clair : si un
accord ne s'obtient pas pour mettre fin aux sanctions, l'Iran aura
beaucoup d'autres alternatives qui pourraient ne guère être au goût des
Américains, Britanniques et autres...''
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