ELWATAN-ALHABIB
mardi 22 avril 2014
 
  •   Younès Djama
  • mardi 22 avril 2014

Chafik Mesbah: " Hamel a subi des pressions" pour réprimer plus fort le Printemps Berbère 

 

 

 


Pour le politologue, le DGSN "n'est pas" mis personnellement en cause dans la répression de la marche pour le Printemps Berbère, le 20 avril dernier à Tizi Ouzou. D'autre part, l'Armée aurait dû réagir par des sanctions contre les officiers ayant fait preuve de défaillance dans l'attentat terroriste d'Iboudrarène, estime-t-il. 

Mohamed Chafik Mesbah était l'invité, ce mardi matin, de la Web Radio M de Maghreb Émergent. Le politologue et ancien Colonel du DRS (direction du Renseignement de la Sécurité)  est revenu notamment sur la répression de la marche célébrant le Printemps amazigh en Kabylie, mais aussi l'attentat meurtrier contre un convoi de l'ANP dans cette même région laquelle peine à sortir de la spirale de violence. De prime abord, la politologue auteur de "La problématique algérienne", a abordé la répression par la police de la marche à Tizi Ouzou dans la cadre de la célébration du Printemps Berbère. Il a estimé que le général major Abdelghani Hamel, patron de la DGSN (police nationale) a subi des pressions de la part de sa hiérarchie pour aller plus loin dans l'utilisation de la violence contre les manifestants qui ont marché dans le cadre des festivités commémoratives du 34eanniversaire du Printemps berbère d'Avril 1980. De par la proximité avec Hamel dont il a été par le passé le collègue au sein de l'armée, l'ancien colonel du DRS pense que le Directeur général de la Sureté nationale n'est pas lui qui est mis personnellement en cause dans ce qui s'est passé à Tizi Ouzou, le 20 avril dernier. "Au contraire, lui (Hamel, Ndlr), avait l'intention de gérer démocratiquement les manifestations. Mais je pense qu'il subit des pressions pour aller plus loin dans l'utilisation de la violence contre les manifestants", observe l'invité de Radio M. Pour lui, les éléments qui ont usé d'une violence inouïe contre de simples manifestants, comme le montre une vidéo compromettante diffusée sur le Net, "ont reçu des ordres" de leur hiérarchie pour empêcher la marche pacifique à laquelle ont appelé ses animateurs du Printemps berbère. "Est-ce en utilisant la violence. Probablement. Car, je ne vois pas des policiers recourir à la violence sous cette forme-là, si on n'avait pas lancé un ultimatum pour empêcher la marche", a-t-il dit. Cela a été le cas aussi du Mouvement "Barakat!" dont les marches à Alger ont été violemment réprimées par la police.
Militaires tués à Tizi Ouzou: "défaillance" de la part des chefs militaires
 Autre actualité encore plus sanglante, l'attentat d'Iboudrarène dans la région de Tizi Ouzou perpétré par un groupe terroriste dans la nuit de samedi à dimanche contre un convoi de l'ANP. Avec un bilan lourd: 11 militaires tués et des dizaines d'autres blessés. Sur ce point, M. Mesbah  a pointé du doigt une "défaillance" de la part des chefs militaires de la région, ajoutant que des mesures disciplinaires devaient être prises à leur encontre comme leur traduction devant le tribunal militaire. Comment l'attentat, l'un des plus meurtriers, a pu être perpétré? Le politologue évoque en sus de la défaillance professionnelle, un problème de "rupture de confiance" entre la population locale et les pouvoirs centraux. "Il est impossible qu'un groupe terroriste agisse en toute aisance sans la connaissance de la population. Le problème réside dans le fait que dans une région comme la Kabylie dont la population n'a rien à voir avec le terrorisme, la population ne se sent pas directement concernée par ce qui se passe, en considérant que c'est un problème entre les pouvoirs centraux et les terroristes".
"Une perte de gouvernance" en Kabylie"
L'attentat a-t-il un lien direct avec l'élection présidentielle?  Oui et non, répond Mesbah. Non, dans la mesure où, selon lui, "les groupes terroristes ont de tout temps essayé d'exploiter les événements où l'impact de leur action est plus important". Oui, car, a-t-il dit, les terroristes "ont certainement tenu compte du relâchement du dispositif sécuritaire, alors que c'est l'inverse qui devait se produire. "Dans ce contexte particulier (d'élection, Ndlr), des instructions auraient dû être données afin de préserver les consignes de sécurité habituelles", juge l'ancien Colonel du DRS. Chafik Mesbah prend la mesure d'une "crise et  une perte de gouvernance" en Kabylie particulièrement.  Des observateurs échafaudent un scénario selon lequel un "deal" aurait été contracté entre les pouvoirs centraux et les terroristes pour "sanctuariser" la capitale et la préserver des attaques terroristes, en laissant la Kabylie aux mains des groupes armés. Sur ce point, Chafik Mesbah  réfute l'idée que ce qu'il appelle les "échelons de rangs intermédiaires" de l'Armée "puissent accepter de se livrer à ce jeu-là". Plutôt, Mesbah parle d'un problème d'efficacité lorsqu'il s'agit d'expliquer l'incapacité de ces "échelons intermédiaires" de l'ANP à venir à bout des groupes armés encore en activité.  Il remarque, dans le même contexte, le "mépris souverain" dont fait preuve le pouvoir central vis-à-vis de la Kabylie et d'autres régions du pays.
 
Commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]





<< Accueil
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

Archives
février 2007 / mars 2007 / avril 2007 / mai 2007 / juin 2007 / juillet 2007 / août 2007 / septembre 2007 / octobre 2007 / novembre 2007 / décembre 2007 / janvier 2008 / février 2008 / mars 2008 / avril 2008 / mai 2008 / juin 2008 / septembre 2008 / octobre 2008 / novembre 2008 / décembre 2008 / janvier 2009 / février 2009 / mars 2009 / avril 2009 / mai 2009 / juin 2009 / juillet 2009 / août 2009 / septembre 2009 / octobre 2009 / novembre 2009 / décembre 2009 / janvier 2010 / février 2010 / mars 2010 / avril 2010 / mai 2010 / juin 2010 / juillet 2010 / août 2010 / septembre 2010 / octobre 2010 / novembre 2010 / décembre 2010 / janvier 2011 / février 2011 / mars 2011 / avril 2011 / mai 2011 / juin 2011 / juillet 2011 / août 2011 / septembre 2011 / octobre 2011 / novembre 2011 / décembre 2011 / janvier 2012 / février 2012 / mars 2012 / avril 2012 / mai 2012 / juin 2012 / juillet 2012 / août 2012 / septembre 2012 / octobre 2012 / novembre 2012 / décembre 2012 / janvier 2013 / février 2013 / mars 2013 / avril 2013 / mai 2013 / juin 2013 / juillet 2013 / août 2013 / septembre 2013 / octobre 2013 / novembre 2013 / décembre 2013 / janvier 2014 / février 2014 / mars 2014 / avril 2014 / mai 2014 / juin 2014 / juillet 2014 / août 2014 / septembre 2014 / octobre 2014 / novembre 2014 / décembre 2014 / janvier 2015 / février 2015 / mars 2015 / avril 2015 / mai 2015 / juin 2015 / juillet 2015 / août 2015 / septembre 2015 / octobre 2015 / novembre 2015 / décembre 2015 / janvier 2016 / février 2016 / mars 2016 / avril 2016 / mai 2016 / juin 2016 / juillet 2016 / août 2016 / septembre 2016 / octobre 2016 / novembre 2016 / décembre 2016 / janvier 2017 / février 2017 / mars 2017 / avril 2017 / mai 2017 / juin 2017 / juillet 2017 / août 2017 / septembre 2017 / octobre 2017 / novembre 2017 / décembre 2017 / janvier 2018 / février 2018 / mars 2018 / avril 2018 / mai 2018 / juin 2018 / juillet 2018 / août 2018 / septembre 2018 / octobre 2018 / novembre 2018 / décembre 2018 / janvier 2019 / février 2019 / mars 2019 / avril 2019 / mai 2019 / juin 2019 / juillet 2019 / août 2019 / septembre 2019 / octobre 2019 / novembre 2019 / décembre 2019 / janvier 2020 / février 2020 / mai 2020 /


Powered by Blogger

Abonnement
Articles [Atom]