La police réprime la manifestation de Barakat à Alger
La police a empêché ce mercredi le sit-in de protestation du mouvement
Barakat qui devait se tenir devant la FAC centrale d’Alger, à partir de
16 heures. Les agents de la police ont usé d’une violence excessive pour
disperser quelques dizaines de manifestants pacifistes.
15heures 50. Un dispositif policier impressionnant est déployé aux
alentours de la FAC centrale d’Alger. Une vingtaine de journalistes dont
plusieurs étrangers attendaient quand un membre de Barakat, la chemise
déchirée, arrive sur les lieux pour annoncer que ses camarades ont été
stoppés par les policiers à la sortie du tunnel des Facultés, au niveau
de la Place Audin.
Amira Bouraoui, Mehdi Biskri, Djaafer Khaloufi et plusieurs autres
membres du mouvement ont été poussés brutalement en bas d’un escalier
donnant sur la rue Richelieu, a-t-on constaté sur place. Un policier en
civil, âgé d’environ 30 ans, étrangle avec son bras un manifestant
quinquagénaire. Celui-ci se débattait en appelant mon « frère » à
l’adresse de son assaillant qui portait un flingue à la ceinture.
Armés de matraques, les policiers postés sur le boulevard Didouche
s’acharnent sur les badauds et les journalistes qui tentaient de filmer
ce qui se passe en bas de l’escalier. « Voleurs, corrompus » crie Amira
Bouraoui quand un flic en civile vient la malmener en lui lançant : «
moi je n’ai volé personne ».
D’autres policiers se jettent sur Mehdi Biskri et Abdelghani Badi en
les rouant de coups pour les pousser à quitter les lieux. L’acharnement
des agents de la police a été accompagné d’insultes et de gros mots. Ce
qui a poussé un des riverains à intervenir pour demander aux policiers
de respecter les familles qui habitent le quartier. Eclate alors une
altercation entre ce protestataire et les policiers, poussant un autre
habitant du quartier à se mêler à la bagarre pour soutenir son voisin
contre les représentants de l’ordre. Les policiers ont fini par
abandonner la partie afin de s’occuper des membres de Barakat qui ont
regagné la Place Audin en remontant la rue Richelieu.
A 16h15. Abdelghani Badi, Idir Tazrout et plusieurs autres membres du
mouvement ont subi la brutalité injustifiée des agents de la police,
sous les regards tantôt scandalisés tantôt amusés de centaines de
badauds.
Trois blessés sont à déplorer parmi les membres de Barakat dont une
femme qui a été poussée du haut d’un escalier par les agents de la
police. Enfermée à l’intérieur d’un immeuble de la rue Didouche, Amira
Bouraoui sera libérée à la fin de la manifestation. Aucun manifestant de
Barakat n’a été embarqué.
16h 45. Un homme barbu d’environs soixante ans, portant un panacrate du
mouvement Rachad, continue à manifester tout seul en scandant « Dawla
Irhabia (Etat terroriste), pouvoir assassin ». Ce manifestant solitaire
n’a pas été inquiété.
Farouk Djouadi
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