Syrie : Les perdants?
IRIB – La Syrie a subi de vastes destructions, mais n'a pas fait la chute.
L'Occident n'a pas pu digérer la présence des forces jihadistes que
les pays arabes du golfe Persique ont fait infiltrer en Syrie, défiant,
ainsi, la stratégie occidentale et américaine. Plus de détails, dans une
note du journal Al-Nahar, reproduite par le site irdiplomacy.ir dont
voici, dans les lignes qui suivent, la version française.
.....
''Dans
la 4ème année de guerre en Syrie, les conséquences de cette guerre se
révèlent de plus en plus dans la région. On ne peut plus ignorer les
différends évidents surgis entre l'Arabie saoudite et le Qatar, avec la
saison des changements en Tunisie et dont le Qatar s'imaginait le
porte-étendard. Le Qatar a essayé d'orienter, en faveur des Frères
musulmans, les agitations que les Occidentaux appelaient le Printemps
Arabe. Ce faisant, les Qataris se sont imposés au leadership des
évolutions du monde arabe, un rôle qu'ils assumaient jusqu'en Syrie.
Mais le plan pas très bien réfléchi qui, à travers les évolutions trop
rapides, visait à supprimer la Syrie de l'horizon de la région, est
tombé à l'eau, avec la chute des Frères musulmans. Si les Frères ne
faisaient pas la chute, si le Qatar pouvait faire avancer son plan, les
Frères musulmans auraient pu gouverner les deux pays les plus importants
du monde arabe, à savoir, l'Egypte et la Syrie.
En fait, le
déroulement des choses était imprévisible. La Syrie a subi de vastes
destructions, mais n'a pas fait la chute. L'Occident n'a pas pu digérer
la présence des forces jihadistes que les pays arabes du golfe Persique
avaient fait infiltrer en Syrie, défiant, ainsi, la stratégie
occidentale et américaine ; ce qui a fait que les Etats-Unis se disent
implicitement prêts à renoncer à leurs revendications, dans le sens du
départ d'Assad- un scénario démarré par les pays arabes du golfe
Persique et la Turquie- et à accepter, après 4 ans de guerre, de
s'aligner aux côtés du Président syrien.
La réalité, à propos de la
Syrie, c'est que la Syrie n'est plus seule et il n'est pas établi
qu'elle continue de vivre, seule ! N'oublions que l'Irak est de nouveau
aux prises avec la guerre tribale, et quant au Liban, la situation n'est
guère mieux, avec les attentats terroristes et le vide légitime qui
affecte les institutions d'Etat. Dans le même temps, la Jordanie, non
plus, ne se porte pas très bien. Les Jordaniens continuent toujours de
résister face aux pressions arabo-occidentales leur exigeant d'assumer
un rôle axial dans les aides aux opposants modérés syriens, alors que le
gouvernement syrien, à son tour, cherche à déjouer, à Deraa, les plans
que la Jordanie envisage, sous les pressions occidentales, à réaliser,
sur ses frontalières, avec la Syrie. Il est probable que la Jordanie,
aussi, explose de l'intérieur !
Le Premier ministre turc, Recep
Tayyip Erdogan qui était, jusqu'ici, à la tête du front pour le départ
de Bachar Assad, dans l'illusion d'assurer la mainmise complète de la
Confrérie sur tout le Moyen-Orient, a maintenant réalisé que ses plans
avaient été trop illusoires. Aux prises avec les problèmes internes
surtout une affaire embarrassante de corruption financière, la Turquie
cherche d'une part à se sauver par l'intermédiaire du voisin iranien et
de l'autre, pense à faire retourner le calme à son voisin du Sud, la
Syrie.
Parlant du Hamas, le mouvement palestinien ne se trouve pas
dans de bonnes conditions. Les évolutions régionales ont fait tout
basculer pour le Hamas. Le Hamas croyait qu'avec la montée en puissance
des Frères surtout dans une partie importante de la Syrie, la donne lui
serait favorable pour renforcer son poids régional. Sur ce fond, le
président du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal conseillait
toujours Bachar Al-Assad, de ne pas se mêler au conflit avec ses
opposants, et de penser, plutôt, aux revendications de son peuple, bien
que lui-même (M. Mechaal) il ait fait le contraire à Gaza.
Ainsi,
après 4 ans de guerre, on pourrait dire que le conflit en Syrie n'a
profité qu'à Israël. C'est à l'ombre de cette guerre que le Premier
ministre israélien Benyamin Netanyahu ose dire aux Arabes et
Occidentaux, qu'il ne signera l'accord de paix, que lorsque les
Palestiniens renoncent à leur revendication dans le sens du droit au
retour des réfugiés, et qu'ils reconnaissent Israël comme Etat juif.''
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