L'intégrité de la nation se joue à Ghardaïa
par Kharroubi Habib
A
peine désigné, le Premier ministre par intérim a dû se rendre à Ghardaïa où la
violence et les affrontements ont repris après une accalmie intervenue suite à
l'appel lancé à la population de cette ville par le chef de l'Etat pour qu'elle
fasse prévaloir les valeurs de tolérance, de concorde et de dialogue et aux
deux visites qu'y a effectuées Abdelmalek Sellal dans le but de réconcilier les
deux communautés de la ville et de convenir avec leurs sages et notables des
mesures à prendre par l'Etat pour régler les problèmes dont souffre la
population de la cité.
L'accalmie
survenue a fait prétendre à Sellal qu'il avait eu mission réussie. Sauf que le
volcan de Ghardaïa s'est réveillé et la ville est en proie à des violences
encore plus graves que celles qu'il est allé éteindre. Que se passe-t-il
réellement et qui est derrière ce retour à la tension et aux actes de violence
? Souvenons-nous qu'en janvier le ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz avait
affirmé que c'est « une main intérieure » qui en serait responsable. Ce qui
supposait que l'Etat avait identifié les instigateurs des affrontements et
violences. De même qu'en ayant déployé un impressionnant dispositif sécuritaire
dans la ville et sa région, il allait parvenir à les neutraliser. Il n'en fut
rien et à part quelques « lampistes » émeutiers arrêtés, ces instigateurs
sévissent toujours et leurs identités et motivations demeurent un « mystère »
qu'on nous promet à nouveau d'être connues et bientôt dévoilées.
Le
nouvel embrasement dont la ville de Ghardaïa est le théâtre ressort de la
poursuite d'une stratégie de déstabilisation en lien avec l'échéance de
l'élection présidentielle. Que les milieux impliqués dans le trafic de drogue y
soient mêlés, c'est probable et même certain, mais les véritables tireurs de
ficelles sont à rechercher ailleurs et c'est ce qui explique que les services
de sécurité ne parviennent pas à ramener la paix. Il se passe à Ghardaïa que
des apprentis sorciers sont à l'œuvre qui par manipulations occultes visent à
déstabiliser la région en espérant que la réussite de leur complot fera tache
d'huile dans le pays.
L'explication
de ce qui se passe à Ghardaïa par le motif du conflit intercommunautaire a eu
pour but de leurrer sur l'objectif de la conjuration. Des extrémistes
intolérants, il en existe dans les deux communautés qui cohabitent dans la
ville et la région, lesquelles ont malgré elles vécu sinon en communion du
moins en harmonie pendant des siècles. Qu'elles se découvrent irréconciliables
et en arrivent à en découdre à un moment où l'Etat algérien est lui-même
paralysé par des différends politiques en son interne, voilà qui assurément
donne corps à la thèse de la manipulation.
Les
apprentis sorciers qui se profilent à travers les émeutiers encagoulés (voilà
qui rappelle un précédent) jouent avec le feu car leur criminel calcul ouvre la
voie à la manipulation étrangère qui elle s'activera à faire imploser l'Algérie
et son Etat. C'est pourquoi les autorités du pays ne doivent pas s'en tenir au
rôle du pompier, mais sont tenues de neutraliser les auteurs de la conjuration
et de les démasquer aux yeux du peuple. A moins qu'elles n'ont pas décidé de le
faire parce qu'ils sont au cœur du pouvoir.
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