Le régime commence à dire l'indicible: Bouteflika ne fera pas campagne !
9 mars 2014
L’Algérie
est vraiment le pays des miracles, comme nous l’ont répété si souvent
les Docteurs Es-mensonge qui nous ont enfermés dans la cage des
turpitudes. Vraiment le pays des miracles ! Nous sommes capables de tous
les exploits à rebours, comme d’avoir une université classée après
celle de la Somalie, de dépenser 700 milliards de dollars en friandises
et en gadgets jetables, d’avoir le Parlement le moins bien élu du monde,
et un nombre incalculable d’autres records du genre.
Il
ne manquait à notre Palmarès que d’avoir un Président totalement
impotent, de lui permettre de finir tranquillement son mandat, et même
plus, de le faire rempiler pour une autre demi-décennie. Et pour que
l’exploit soit encore plus remarquable, il nous manquait la cerise sur
le gâteau, celle de le voir élu sans l’ombre d’un doute, par la baraka
de Sidi Boutoz, alors qu’il sera dispensé de faire la plus petite des
campagnes électorales. C’est pas beau ça ?
Il y a quelque
temps, ils nous disaient que le moment venu Bouteflika s'exprimerait à
la nation, et qu'il allait fermer la gueule aux mauvaises langues.
Et
quand le moment est venu, il a baragouiné des choses inaudibles et
incompréhensibles. Et encore, il a fallu que les experts en manipulation
des masses fassent un montage de plusieurs séquences, pour nous passer
une dizaine de secondes de chuchotis où on parvenait difficilement à
distinguer les mots Elections, conseil constitutionnel, et quelques autres murmures épars.
Il
y a quelque temps, ils nous disaient qu'il allait mener sa campagne
électorale lui-même, tambour-battant, et qu'il allait montrer à la face
du monde entier qu'il était encore fringuant comme un jeune premier.
Et
quand le moment a sonné, ils nous disent maintenant que le candidat n'a
pas besoin de faire campagne, que ses réalisations parlent pour lui,
que c'est le peuple qui lui demande de garder ses forces pour après son
élection annoncée, puisque sans lui à la tête de ce pays, nous
retournerions dare-dare à la phase de violence qu’ils avaient eux-mêmes
générée, et qu’ils avaient eux-mêmes stoppée.
Ils disent
des choses et d'autres, mais ce qu'ils nous disent surtout, de façon
assourdissante, sans même prononcer un seul mot, c'est que pour eux,
nous sommes une foule de conards bêlants, juste bons à gober leurs
salades.
Mais des questions me taraudent ce qui me reste de ciboulot. Et si tout ce cauchemar n'était qu'une grosse manip ?
Et si tout cela n'était qu'un piège tendu au clan Boutef, pour le pousser à commettre outrance sur outrance ?
Et
si ceux qui tirent les ficelles s'apprêtaient à créer un climat
insurrectionnel dans le pays, pour arriver, une fois encore, sur leurs
tanks de la mythique 8ème DB, et sauver, zaama zaama,
et encore une fois, la République, leur république, pour nous ramener
dans leurs soutes l'homme providentiel qui, contrairement à Bouteflika,
va nous faire de longs discours tonitruants, gambader comme un cabri, et
ruer comme un forcené, juste pour nous changer de ce pitoyable
demi-cadavre qu'on traîne et qu’on presse comme un vieux citron
desséché, sans en obtenir la moindre goutte ?
En tous les
cas, les freins sont lâchés ! Plus rien n’est impossible, dans ce
malheureux pays. Pris en otage corps et biens par des flibustiers et des
soudards, dont les porte-parole sont des saltimbanques de foire.
Il
ne reste plus qu’une seule planche de salut Que ce peuple qu’on a si
longtemps méprisé, anesthésié, divisé, séquestré dans une abominable
passivité, se réveille enfin de sa léthargie, et qu’il donne un coup de
pied magistral à toute cette faune de charognards en tout genre.
S’il continue de roupiller sur le chardon, il ne devra s’en prendre qu’à lui-même, le jour où la grosse crue dévalera la vallée.
DB
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