Le camp du IVème mandat déstabilisé
par Kharroubi Habib
L'emballage
sous lequel il a été tenté de rendre acceptable l'option d'un quatrième mandat
pour un président sortant invalide était que la demande en a émané de «
l'Algérie profonde » reconnaissante à Bouteflika pour ce qu'il a accompli
durant ses quinze années de pouvoir. Les bonimenteurs qui se sont échinés à
vendre cette fable ont lamentablement échoué. Pour preuve, ils n'on pu susciter
le semblant d'engouement populaire en faveur de la candidature du président
sortant qu'ils avaient mis en scène en 2004 et 2009 en ordonnançant à travers
l'ensemble du territoire des marches et autres démonstrations « spontanées »
ayant créé l'illusion qu'une majorité d'Algériens y a souscrit.
La
machine qui a réussi à faire prendre des vessies pour des lanternes en ces deux
occasions, s'est lamentablement plantée cette fois-ci. Ce qu'elle devait
enclencher n'a pas eu lieu car même les milieux de la société algérienne
traditionnellement moutonniers et suivistes des « vainqueurs annoncés » n'ont
pas accepté de se prêter à la mascarade de l'enthousiasme populaire. Plus grave
encore, elle se révèle impuissante à étouffer le mouvement de rejet qui a pris
corps dans la société contre une option qui heurte et l'intelligence et la
conscience citoyenne par ce qu'elle fait entrevoir comme néfastes conséquences
pour la nation si elle venait à se concrétiser. Et pire encore, elle est même
devenue une machine folle qui confrontée à l'échec dans sa tentative de
rassembler autour de la candidature du président sortant, fait dans des
dérapages à répétition qui confortent les rangs des oppositions au quatrième
mandat, au-delà des espérances qu'elles ont initialement caressées pour le
mouvement qu'elles ont lancé.
Il
en résulte que la fiction d'un rassemblement populaire massif en faveur de la
candidature de Bouteflika qu'ont voulu imposer comme réalité ses thuriféraires
et obligés, s'est révélée pour ce qu'elle est : une tentative avortée qu'aucune
manipulation n'a pu créditer. Face à ce qui leur était impensable, à savoir que
les « moutonnants » algériens puissent refuser de marcher pour ce qu'ils leur
indiquent comme étant « l'intérêt national » dans l'élection présidentielle,
les bonimenteurs qui ont voulu les circonvenir une fois encore paniquent
visiblement. L'arrogance qu'ils ont déployée en ayant la certitude que
l'objectif pour lequel ils roulent sera atteint, s'est mue en affolement qui se
traduit en minables « sorties » menaçantes et insultantes à la fois à
l'encontre des empêcheurs d'un bêlant et « unanime » acquiescement à un
quatrième mandat pour un président qui en l'occurrence se « sacrifierait »
uniquement pour rendre service à la nation et au peuple algérien.
Ce
qu'ils ne peuvent pas ne pas voir est qu'un vent salutaire souffle au sein de
la société algérienne dont des composantes de plus en plus larges se sont
réveillées de l'hypnose à laquelle elles ont été soumises par un pouvoir et des
tenants qui les ont tenues dans cet état en jouant sur leurs peurs, leurs humaines
faiblesses et leur espérance qu'il finirait bien par réaliser les promesses
dont il n'a jamais été avare. Le coup du quatrième mandat a ce que celui-ci
fait présager de continuité dont les errements de la part du pouvoir qui veut
l'assurer sont l'électrochoc qui a provoqué leur réveil et leur détermination à
s'émanciper de leurs « tuteurs » autoproclamés.
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